Il y a quelques temps, je me suis abonnée à euro│topics. Un petit tour dans la presse européenne que, pour de simples raisons de barrières linguistiques, on ne peut pas lire, c'est non seulement assez intéressant puisque cela donne accès à d'autres faits et d'autres points de vue, mais surtout, vous permet de laisser de côté les habituels débordements verbeux du système d'information actuel, extrêmement statique, borné et doctrinaire quel que soit le bord (les gens s'en rendent-ils compte ?), où tout finit par des prises de bec, voire des insultes, des grossièretés ou même des procès. Il est tellement facile de se laisser prendre par la hargne de l'horrible vent en cours. Sans parler de tous ces quotidiens et hebdomadaires on-line qui sont tout à coup devenus payants. Si la consultation libre a prodigieusement élargi leur auditoire, s'imaginent-ils vraiment qu'il restera aussi volumineux si on lui demande de payer ? Qu'il améliorera des finances corrompues ? Tout cela pour lire quelque chose qui ne vous apprend souvent rien ou qu'on peut trouver ailleurs ? La diffusion de nouvelles est un fait, mais l'intellect, c'est quelque chose de GRATUIT ! C'est la raison pour laquelle, aujourd'hui, j'ai particulièrement aimé l'article d'Anikó Fázsy, rédactrice en chef de la revue littéraire hongroise Nagyvilág dans le supplément hebdomadaire du journal conservateur Magyar Nemzet, sur le dévoiement de la langue médiatique :
"Le flux permanent de paroles dans les médias et leurs agressions verbales émoussent les individus et les rendent indifférents. En effet, pour attirer l'attention, il faut constamment avoir recours à des formulations ronflantes et pratiquer l'exagération. Les émotions sont exacerbées tout en créant des conditions évoquant un état de guerre. En raison de ces exagérations constantes, la langue dévie. Le but n'est pas de permettre la compréhension mais de susciter le jugement. Afin de faciliter nos orientations, ces phénomènes doivent être étiquetés. Et des analogies doivent être créées entre des phénomènes qui ne sont pas comparables. Il est vraiment difficile de comprendre le monde. Mais la volonté d'expliquer la réalité en un seul mot principal, en un seul adjectif témoigne de paresse intellectuelle voire même de méchanceté."
Aujourd'hui, c'est bien suite à la paresse intellectuelle que notre monde va à la dérive. Meditate, gente ! Meditate ! comme disait les Italiens d'autrefois… en d’autres temps, cela va de soi !... Quand on parle trop et sans arrêt, on n'a plus le temps de méditer, et soit on se transforme en perroquet, soit on dit ou on écrit n’importe quoi.
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