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Paris-Dakar : à propos d'handicap
--> Michel Point sera peut-être le premier co-pilote aveugle de ce rallye, mais pas cette année.

Personnellement tout ce qui est extrême me passionne, mais encore plus quand il s’agit d’une confrontation avec le désert comme, justement, le Paris-Dakar ou le Marathon des Sables. Et pourtant, tout le monde n’a pas le droit d’avoir ce même enthousiasme.

 

Le 22 décembre, la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) a invalidé la licence du co-pilote Michel Point (53 ans, aveugle de naissance) bien qu’il se soit régulièrement inscrit au raid en plein accord avec l’ASO (Amaury Sport Organisation), la société organisatrice de la course, et qu’il ait préparé cette aventure de longue date dans le cadre du projet « A perte de vue », ayant apporté les modifications nécessaires à la Toyota n° 285 pilotée par Nicolas Richard, sur laquelle il avait installé un « road book » et un GPS en braille.

Nicolas Richard, a contesté cette décision de la FIA : « Moi, je vois la route. Les informations que me donne le co-pilote sont des informations que je ne vois pas. Michel me dit ce je dois affronter, comment sera la route. Rien de spécial. Si nous devions finir dans le sable, tous les instruments sont dans un endroit spécial que Michel connaît très bien. Idem pour les roues. Il sait très bien où il doit les prendre ».

 

L’handicap, même si bien souvent il permet à l’être humain de développer un sixième sens ou tout du moins des qualités enfouies que la plupart d’entre nous possède mais laisse de côté, est considéré, par les gens dits « normaux », comme un manque. Pour les gens normaux, l’handicapé est un être incomplet car il n’entre pas dans le moule. Et, dans la majeure partie des cas, au lieu de lui laisser l’opportunité que ceux qui vivent avec lui, connaissant ses capacités, lui concèdent les yeux fermés, au lieu de profiter des qualités exceptionnelles et de la trempe qui en sont nées, certaines associations, certains services publiques, certains présomptueux qui croient en savoir plus que tout le monde leur claquent la porte au nez. Ici, c’est le cas de la FIA et de tous les ministères sollicités qui, en fait, ne se bougent que si l’on proteste "à grand bruit", pour sauver la face. Le droit et la compétence ne suffisent pas.

 

Si Nicolas Richard qui risque sa vie dans le désert fait confiance à Michel Point, où est le problème ? Notre société, avec son cynisme habituel, fait naître de plus en plus d’handicapés au nom du progrès de la science, mais ensuite, elle les rejette ou les écarte pour leurs « défauts ». Où est l'amélioration dans tout cela ?

 

(Sources : Le Monde et Euromaster)

 

Mot-clef :

Ecrit par ImpasseSud, le Samedi 3 Janvier 2004, 16:47 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires et Mises à jour :

castor
04-01-04 à 22:08

Bizarre

(méchanceté pure on)

Je ne comprends pas pourquoi ils refusent un type au Paris-Dakar sous prétexte qu'il est handicapé. Y'en a plein, des handicapés, au Paris-Dakar.

Ah, un handicapé physique. Au temps pour moi.

(méchanceté pure off)


 
ImpasseSud
05-01-04 à 08:50

Bizarre ?

(Clin d’oeil on)

 

A ton avis, la fraction frustrée (et elle est plutôt consistante) des cols blancs qui passent leur vie à servir un dieu-capital qui leur permet rarement de se réaliser mais les oblige à une course effrénée sans véritable décision et sans victoire et même à des besognes douteuses qui laissent un goût amer, les confine entre une fausse aisance et la déprime du statut de pré-noyé, est-elle plus saine d’esprit que l'ensemble des participants au Paris-Dakar ?  

Les premiers avaient peut-être un rêve qu’ils ont perdu en route ou auquel ils sont incapables de donner le jour, les seconds le réalisent. Ils ont au moins le bon sens de se faire plaisir dans une compétition dont ils choisissent d'accepter les règles (les vraies et les cachés), et où ils ne mettent en jeu que leur propre vie.

 

Ah ! ici , il ne s’agit que de la simple mise en évidence d’un état de fait.

 

(Clin d’oeil off)


 
castor
05-01-04 à 23:09

Re: Bizarre ?

Il y a pas mal de moyens de "se réaliser" (j'ai horreur de cette expression, en fait, pour des raisons que je ne m'attarderai pas à expliquer ici). On peut aller faire le zouave dans un gros katkat qui pollue et et qui écrase, on peut aussi servir de la soupe aux pauvres, décimer les petits oiseaux, jouer à la belote coinchée avec un petit pastis au bistrot, ou exploiter les autres pour avoir de jolis bilans de fin d'année dans son entreprise.


 
weinmann
06-01-04 à 08:54

Re: Re: Bizarre ?

Moi, je me demande ce qu'on peut trouver d' "extrême" dans cette "course" de nantis, comment on ose parler d'aventure pour cette honte qu'est le Paris-Dakar...
Les coûteux bolides traversent des pays où les gens crèvent de faim, ils traversent même parfois des villages... Il est à épingler que depuis le début de l'épreuve, il y a eu plus de tués "spectateurs" que de pilotes; en plein désert, c'est affolant. Sans parler des puits souillés au savon par ces aventuriers de pacotille. Sans parler de la caravane et de sa bouffe, suprême insulte à ces peuples miséreux. En 2001, l'immonde crétin que Gérard Holtz trouvait magnifique de voir les "aventuriers" sabrer le champagne chaque soir au "bivouac"; magnifique ces chefs-cuisiniers qui eux aussi vivaient l'aventure dans une caravane où le montant de la bouffe emmenée était estimée à... 1 milliard de francs belges!! Soit 25 millions d'euros!
Quelle belle aventure!

 
ImpasseSud
06-01-04 à 09:21

Re: Re: Bizarre ?

Castor, n'y aurait-il pas un brin de cynisme ambigu dans ton commentaire? :-))))

 
ImpasseSud
06-01-04 à 10:00

Re: Re: Re: Bizarre ?

Weinman, je partage ton indignation pour toutes les « dérives arrogantes et violentes » qui caractérisent le Paris-Dakar d’aujourd’hui.  Par contre, je ne suis pas d’accord avec ton rejet systématique de cette course… Peut-être parce que je connais le désert et que je sais combien il fascine : je suis sûre que l’esprit qui animait ceux qui l’on créé était vraiment celui de l’aventure.


Les reproches que tu formules ici peuvent être appliqués à toutes les reprises par les masses et par les médias de l’aventure et du sport en général, tels que l’ascension de l’Everest qui l’année dernière, pour le 50ème anniversaire de la première, a déclanché une foire d’empoigne avec un océan de déchets. Et pourtant, la conquête de l'Everest n'est pas à la portée de tout le monde.... Ou quand, par exemple, des gens se présentent en basket pour faire l’ascension du Mont-Blanc mettant en péril d’autres vies...… Idem pour le foot, pour le cyclisme, etc…

L’aventure et le sport ont leurs lois implicites qu’il faut respecter, sous peine de les dénaturer. Quelqu'un a-t-il le droit, parce que ça ne lui plaît pas, de les éliminer? Existe-t-il un moyen pour en sauvegarder l'esprit et éviter les dérives et les banalisations?

 

De toute façon, le but de mon article était surtout de souligner le fait qu’on a refusé de façon arbitraire une personne handicapée que son équipe avait parfaitement intégré. Sur quel critère ?


 
weinmann
07-01-04 à 08:24

Re: Re: Re: Re: Bizarre ?

Oui, mais j'ai saisi au bond l'occasion de me "défouler" un peu sur cette masquarade... Le refus de l'organisation d'une personne aveugle en est bien la preuve.

 
castor
07-01-04 à 10:43

Re: Re: Re: Bizarre ?

pas ambigüe. Ambigu est à discuter.

Que des types aillent s'amuser à pousser leur katkat dans le désert, grand bien leur fasse. Ce cera toujours ca de moins sur le périph. Qu'ils fassent de l'élevage de journaliste sportif, là j'apprécie beaucoup moins. J'aime pas qu'on me gâche la télé la semaine où je la regarde (je regarde la télé environ deux semaines par an).

 
weinmann
07-01-04 à 14:15

Re: Re: Re: Re: Bizarre ?

Toute façon, j'aime pas les katkat... C'est bien meilleur les kit kat.

 
Incognito
23-01-04 à 18:03

Re: Bizarre

mavrant

 
linkback
06-03-04 à 08:32

Lien croisé

Soleil des îles - Encore à mesure d’homme. : " Entre mer et maquis - Paris-Dakar : à propos d'handicap : "Personnellement tout ce qui est extrême me passionne, mais encore plus quand il s’agit d’une confrontation avec le désert comme, justement, le Paris-Dakar ou le Marathon des Sables. Et pourtant, tout le monde n’a pas le droit d’avoir ce même enthousiasme.   " "