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JO de Pékin ? Pour elle, l’important, c’est de participer, car tous les jours elle risque sa vie pour ça

Dana Abdul RazzaqParticiper aux JO 2008 ? Ne pas y participer ? Pour tous les sportifs la réponse est affirmative, et on les comprend... après tant d'années de préparation. Quel dilemme, pourtant, avec cette question du Tibet ! Puis cet épouvantable tremblement de terre qui vient de frapper le centre du pays. Je ne peux pas m'empêcher de me demander s’ils auront lieu, car même si la région touchée est lointaine, il y a les répliques dont rien n’annonce l’ampleur ou la durée, et les dégâts infrastructurels qu’on n’a pas encore eu le temps de bien évaluer. Donc wait and see…. Cependant, pour Dana, 21 ans, l'enjeu est énorme car c’est la seule femme iraquienne admise aux Jeux de Pékin.

 

« Cette belle coureuse s’entraîne tous les jours. Elle travaille dur, avec détermination et ténacité. Elle a collectionné une douzaine de médailles dans les compétitions nationales et internationales, et elle est sur le point de réaliser le rêve de tous les athlètes : aller aux Jeux Olympiques. Pour elle, l’enjeu est encore plus élevé vu qu’elle est la seule femme iraquienne.

 

Au milieu de mille difficultés. Dana Abdul Razzaq est une jeune femme qui vit en Iraq, cet Iraq dont on parle tous les jours dans les journaux, confiné dans un état de guerre qui tend à ralentir toutes les habitudes, tous les engagements, toutes les passions, et qui donne un côté épique aux entreprises exemplaires. Elle a bien du mal à trouver un terrain pour s’entraîner, et à y arriver en vie. Il vaut mieux également qu'elle écarte toute idée d’équipe de masseurs, nutritionnistes pour équilibrer son régime par rapport à l’activité qui est la sienne durant ses entraînements journaliers de six à huit heures, médecins et accompagnateurs qui suivent généralement les athlètes de son niveau. A ses côtés, son entraîneur, Yousif Abdul-Rahman, et son fiancé. Sa famille aussi (son père est un ancien cycliste et son frère un bodybuilder) la soutient et l’encourage.  Aujourd’hui Dana peut se vanter d’être la seule femme athlète qui participera pour l’Iraq aux olympiades : 24s 80/100, c’est le record national iraquien des 200 mètres qui lui a ouvert la route de Pékin. Aux Jeux panarabes du Caire, elle s’était qualifiée 4ème pour cette longueur, mais il lui a suffi de voler 3/10s au record précédent pour obtenir une « Wild Card » (invitation réservée à ceux qui n’ont pas les conditions requises pour participer) qui lui permettra de courir les 100 et 200 mètres.


Sous les balles
 : « J’aime courir, j’ai la constance de m’entraîner et je ne manque pas d’ambition, malgré tous les problèmes que je dois affronter », raconte la jeune fille à l’Agence Reuters. Depuis qu’elle a commencé, il y a six ans, la sprinter est obligée de faire face à des difficultés qui vont des préjudices des conservateurs islamiques envers les femmes qui pratiquent un sport et voyagent dans le pays, aux manques dans les régimes et vêtements appropriés à la course, aux empêchements pratiques et logistiques pour les déplacements. Elle s’est retrouvé plus d’une fois en train d’esquiver des balles : son coach Abdul-Rahman raconte aux journalistes de la fois où, alors qu’elle s’entraînait dans le camp de Jadrya, au centre de Bagdad, Dana s’est trouvée sur la ligne de mir d’un franc-tireur, et comment, « comme dans un film d’action », elle a évité les balles qui ont été se planter dans un arbre voisin. Ou de la fois où ils rentraient tous les deux chez eux après l’entraînement, en passant per Saidiya, le district le plus dangereux au sud de Bagdad, et où des hommes ont ouvert le feu sur leur voiture : « tête baissée et l’accélérateur au plancher, j’ai réussi à leur échapper », [dit Dana, NdT]. Pour les Iraquiens, il s’agit d’épisodes de la vie de tous les jours.


Défense de sortir du pays
. Au temps de Saddam Hussein, les athlètes subissaient menaces et abus de la part du Comité Olympique présidé par Uday, le fils de Saddam. Aujourd’hui, par les temps qui courent, les fédérations sportives sont politisées à tous les niveaux et les permis de voyager pour les athlètes et leurs accompagnateurs sont souvent vus comme des avantages, voire de véritables passeports pour l’émigration. A Dana, on avait proposé d’aller s’entraîner à l’étranger, mais elle a dû décliner cette offre parce qu’à son entraîneur, justement, on avait refusé ce permis. D’après les chiffres du Comité Olympique iraquien, 104 athlètes, administrateurs, entraîneurs ou arbitres auraient été tués depuis 2003, ainsi que 22 fonctionnaires, y compris le directeur du Comité Olympique en personne. On ne sait plus rien d’eux depuis 2006. Dana et Yousif n’espèrent aucune médaille. Pour eux, le fait de pouvoir courir et raccourcir le plus possible les distances qui les séparent des autres athlètes a déjà le parfum de l’or. »

Barbara Carcone, « L’importante è partecipare », pour Peace Reporter 21.04.2008

Traduction de l’italien par Impasse Sud

 

Alors bonne chance à Dana,…. en espérant qu’en Chine tout se calme très vite, le gouvernement vis-à-vis du Tibet et la terre.

 

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Ecrit par ImpasseSud, le Mardi 20 Mai 2008, 13:04 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires et Mises à jour :

ImpasseSud
24-07-08 à 15:59

Dana n'ira pas à Pékin...

BAGDAD - D'après un communiqué di CIO, l'Iraq ne participerà pas aux JO de Pékin : "Malgré tous les efforts déployé par le CIO et le Comité Olympique Asiatique pur trouver une solution positive avec le gouvernement iraquien, nous avons le regret de vous informer que la décisions du comité exécutif du CIO du 4 juin 2008 de suspendre le Comité Olympique iraquien est confirmée".
La Repubblica 24.07.2008

Tant d'efforts et de risques pour rien ! Qui faut-il qu'elle remercie, Dana, pour cette belle déception ?