Hier j’avais publié un article que certains ont eu le temps de lire, avec des photos et des liens à l’appui, à propos de la nouvelle exposition du fameux peintre colombien Fernando Botero, à Rome après New-York, au Palais Venezia du 16 juin au 25 septembre, dans laquelle, parmi ses 170 œuvres, figurent une cinquantaine de toiles représentant les tortures à la prison d’Abou Ghraib en Iraq. J’y avais même ajouté une déclaration de l’artiste : « L’art a le pouvoir d’aider à se souvenir, même quand les gens n’y pensent plus. La torture est une pratique d’une perversité énorme, et elle est le fruit de l’ignorance. Elle est inacceptable de la part d’une réalité riche et développée comme les USA ».
Il y a sans aucun doute du vrai dans l’opinion de Botero, mais j’ai quand même fini par supprimer mon article car, malgré les intentions valables qui m'habitaient au départ, il m’était devenu insupportable, il changeait les données. La « torture », c’est inadmissible et intolérable à tous les niveaux, sous toutes ses formes et quelles qu'en soient les raisons, dans la réalité, en photo, en peinture, en sculpture, au cinéma, etc…. C’est le fond de la dépravation humaine, et il n'est pas nécessaire d'être allé à l'école pour le savoir, ni même d'être un génie pour le comprendre. Et si une photo a le mérite de témoigner, il s'agit de bien autre chose quand on en fait une reprise artistique.
Ici, justement, j’ajouterai un lien vers un forum tunisien, TUNeZINe, où on peut lire la constatation suivante, lourde de sens et qui devrait faire réfléchir tout le monde :
Aujourd'hui M. Abbou est en prison ; Botero, LUI, est célébré par les médias US et expose un peu partout dans le monde sa vision de l'abjection des tortionnaires.
