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Réflexions écologiques contre l'hystérie écologique

Lac de MartignanoL’été est à nos portes, les températures commencent à monter, et ici, au sud de l’Europe, les plages prennent déjà la couleur des parasols. Malheureusement, cependant, nous revoilà également sous les feux des Cassandres médiatiques : « l’été sera torride »…. « nous sommes la cause du réchauffement du climat », « l’effet de serre...  », etc... Et pourtant, moi, je connais un petit lac qui raconte une tout autre histoire….

 

Il y a quelques semaines de cela, j’ai vu un très beau documentaire sur la forêt fossile du petit lac de Martignano, à 30 km de Rome. Dans un vieux cratère volcanique, il mesure 2 km de long sur 1,5 km de large sur 151 mètres de profondeur, mais sa profondeur moyenne est de 81 mètres. Il est sans émissaire. A 32 mètres sous la surface de l'eau, on trouve les restes de villages remontant au paléolithique inférieur (structures en bois dont certains pieux encore en position verticale et délimitations en pierre). Bien plus tard, alors que le niveau était remonté, ses eaux furent utilisées pas les Romains. L’empereur Auguste, en l’an 2 av. JC, fit construire l’aqueduc Alsietinus, qui, sur 33 km, reliait notre petit lac à Rome. La qualité de ses eaux n'étant pas des meilleures, on la réserva bien vite à l'arrosage des jardins et des fermes, avant que la construction de l’Aqueduc Traianus (109 apr. JC) en fasse perdre les traces, dans une sorte d’emploi parallèle. La région étant peu habitée, on ne trouve plus guère d'informations sur le site jusqu'aux travaux de 1828 qui le relient au lac voisin de Bracciano, provoquant un abaissement de son niveau de 12 mètres. Toujours est-il qu’au fond de ce lac, il y a quelques années, on a découvert une véritable forêt fossile de grands chênes, toujours sur pied (les hommes-grenouilles louvoyaient entre les hauts troncs). Les observations et analyses faites sur place mettent en évidence une variation de niveau survenue à une période qui va du début du IIe siècle au IV apr. JC, et la datation au carbone 14  effectuée sur des fragments prélevés sur certains de ces arbres fait remonter leur « mort » aux alentours de l'an 500 apr. JC. Donc, il y a 1.500 ans, ce petit lac était sans aucun doute à sec, et la présence de cette forêt de grands chênes tendrait à prouver qu’il le soit resté un nombre d’années suffisant pour leur permettre de grandir et d’atteindre la taille qu’ils ont encore aujourd’hui.

Il s’agit là des résultats d’études assez récentes, mais qui mettent en évidence l’existence d’une alternance climatique que l’on pourrait presque dire « physiologique », sur une ou quelques centaines d’années, ou même sur quelques milliers, comme au Sahara, indépendamment du degré de pollution de la Terre ou de l’effet de serre encore inexistant il y a encore un siècle.

 

Bien sûr, je suis loin d’avoir les connaissances nécessaires pour défendre cette théorie émise par le géologue Lambetto Ferri Ricchi suite à sa découverte au fond du lac, mais on ne peut nier que, depuis toujours, la progression dans la recherche scientifique commence souvent par le démenti de certitudes qu’on croyait inébranlables, et je dois dire que cette idée de la nature qui suit son cours sans s’occuper des agissements de l’homme me plaît beaucoup, me rassure même. Bien sûr, l’homme peut continuer à tout empoisonner et à tout détruire sans vergogne, à provoquer la mort de ses semblables au nom du dieu « économie », mais, si on veut réellement aller contre ce processus infâme, pourquoi noyer le poisson dans des discours génériques et menaçants qui ne riment à rien ? Ou détourner l’attention de l'opinion publique avec des enfantillages ? Les ours qu’on vient de lâcher dans les Pyrénées n’étaient-ils pas bien là où ils étaient, dans la forêt slovène à laquelle on les a arrachés ? L'important n'est-il pas que les ours fassent encore partie de la biodiversité terrestre ? Ici, j'hésite entre désir de notoriété et refus de grandir, certains adultes ont manifestement encore besoin d'un « nounours » à proximité. Je suis du côté des opposants, des cultivateurs et des éleveurs pyrénéens, les ours sont dangereux… et les randonneurs de plus en plus nombreux. Est-ce faire preuve d'écologie que de vouloir retourner aux dangers du Moyen Age, en demandant ensuite à l'Etat d'assumer les bavures comme dans les cas des moutons tués par les loups ? Espérons que ces nostalgiques du passé ne se prennent pas de passion pour Jurassic Park.

 

Nous sommes au XXIe siècle, avec le bagage de connaissances, de succès et d'erreurs accumulés au cours des siècles. Au-delà des généralisations catastrophiques, des grandes théories « fumeuses » ou des caprices écologiques, j'aimerais donc qu'on soit encore capables de se rendre compte que s'il y a effectivement des étés torrides, il y en a encore plus qui sont tout simplement normaux ou parfois même franchement pourris. Bien plus qu’un soi-disant changement climatique, ce que la canicule de l’été 2003 a surtout démontré, c’est qu’on construit mal, sans les critères d’isolation utilisés par nos ancêtres, et que notre société, après avoir fait de gros efforts pour améliorer et prolonger la vie des gens, ne tolère plus ses personnes âgées que si elles consomment. Et si les statistiques affichent, dans les villes, quelque degré en plus, est-il impossible que ce soit simplement dû aux rejets dans l'air de la chaleur émise non seulement par tous les appareils que nous utilisons, mais aussi par les innombrables fruits d'une technologie toujours plus avide d'énergie ? Tout le monde est désormais au courant des méfaits et des coûts de la dépendance du pétrole mais aussi des problèmes de stockage des déchets radioactifs. N'est-il donc pas plus urgent de s'intéresser de plus près à l'air que nous sommes contraints à respirer, - qu'il contribue ou non à la formation de l'effet de serre ou au changement climatique -, de plus en plus nocif, parfois franchement nauséabond, même sur les bords bien ventilés de la Méditerranée, et sur le fait que dans certaines régions ou au-dessus de certaines villes, le ciel a bien du mal à prendre la couleur qui devrait être la sienne ? Cela, c'est du concret. Faut-il donc continuer à faire semblant de s'intéresser à la question,  en lançant quelques petites phrases alarmantes ici et là ou en donnant une importance injustifiée à un geste discutable, afin d'éviter d'aborder les priorités évidentes ?

Si on veut réellement s'intéresser à l’écologie, qu’on nous parle des solutions immédiates, bien réelles et à notre portée, que tout le monde peut imiter. Qu’on nous raconte la vie d’aujourd’hui sur Ærø, cette petite île danoise de la mer Baltique, à la fourniture énergétique non polluante, complètement autonome et même excédentaire, entre ses tours éoliennes, ses panneaux solaires et la récupération de ses balles de foin (1 balle de 600 kg fournit l'énergie de 200 litres de pétrole). Qu’on porte en exemple la ville de Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, qui a eu le courage de faire des choix radicaux, a su développer au mieux ses transports publics et révolutionner son mode de construction, entre exposition, isolation et panneaux solaires. Qu’on nous décrive le procédé utilisé à Rosignano, en Toscane, qui permet de couvrir tous les besoins en électricité de la commune (et même plus) à partir des déchets d’une grosse décharge voisine désormais sous un beau pré, ou celui de la petite ville du Trentin qui fait de même à partir des déchets de bois de ses scieries, etc. Qu’on nous parle de tous ceux qui, sans faire de bruit et sans plus compter sur leurs gouvernements subordonnés ou corrompus, ont pris en main, avec décision et intelligence, leur petite part du destin terrestre.


Car là est la solution. Au-delà je ne vois qu'une grande confusion et des tas d'engagements qu'aucun pays, ou presque, n'a l'intention de respecter. Vu par le petit bout de la lorgnette, notre Terre n'est qu'un minuscule point dans un des systèmes solaires de l'univers dont nous ne connaissons ni l'origine ni le destin. Et l'homme, ce maigre produit de l'évolution, serait en train d'en modifier les « mécanismes » fondamentaux ?! A mon avis, il faut beaucoup de présomption, beaucoup d'orgueil pour s'attribuer un tel pouvoir. Alors, que les chercheurs continuent à chercher, que les médias, - il serait temps -, retrouvent un peu d'intégrité, mais surtout, que l'homme reprenne son destin en main ! Et puis... espérons quand même que l'été 2006 ne soit pas trop chaud!

 

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Ecrit par ImpasseSud, le Vendredi 19 Mai 2006, 09:08 dans la rubrique "Actualité".