Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Savez-vous vraiment d’où viennent vos jeans ?

Faites-vous partie de ceux qui, attentifs à ce qu'ils portent, regardent les étiquettes des vêtements avant de les acheter afin de savoir non seulement leur composition, mais d’où ils viennent et qui vous allez enrichir ? Après le Bengladesh, le Pakistan et autres, voilà qu’on a mis le grappin sur l', Le Financial Times a publié l’histoire d’une usine de textiles taïwanaise au Lesotho, qui y produit des vêtements pour les grands marchés des Etats-Unis.

 

Chaque jour, des centaines de travailleurs africains, surtout des femmes, vont travailler dans des usines que les Coréens, qui ont une certaine clairvoyance dans les affaires globales, ont ouvert au Lesotho, justement, après être restés quelques temps en Afrique du Sud.  Pourquoi au Lesotho ? La raison est simple : pour profiter des facilités fiscales et des bénéfices financiers rendus licites par l’AGOA, (Us’s African Growth and Opportunity Act), une loi qui propose des avantages aux firmes qui travaillent en Afrique. L’avantage pour des entreprises comme la Cgm de Taïwan a donc triplé : coût du travail au niveau africain, facilités sociales et fiscales, ouverture du marché des USA… et en plus dans un secteur qui continue à bien marcher.

 

C’est ainsi que nous, Occidentaux, nous sommes nombreux à porter des jeans made in Africa, sans savoir qu’ils ont surtout enrichi la Corée, Taïwan et les USA.

 

Au Lesotho les écologistes et les activistes du travail ont manifesté pour protester contre la colonisation coréenne en cour. D’un autre côté, cependant, de nombreux travailleurs indigènes sont satisfaits, parce que dans un pays où trouver un emploi est déjà une chance extraordinaire, ils ramènent à la maison un salaire mensuel de 100 dollars. Madame Makananelo Mokotoi, ouvrière dans une de ces usines, dit qu’elle est très contente de son travail. Elle a 32 ans, trois enfants, et elle gagne 100 dollars par mois quand elle coupe 200 pantalons à l’heure. Mais ici, il ne s’agit pas seulement de l’usine de Madame Mokotoi, car là-bas, presque toutes les usines sont coréennes. Le commerce équitable est-il en mesure de combattre ce déluge ?

 

Et comment Madame Mokotoi et ses semblables, qui ont finalement de quoi nourrir leur famille, après de nombreuses années difficiles ou peut-être même encore pire, pourraient-ils imaginer qu’ils vendent leur pays et eux-mêmes pour pas cher ? Le commerce équitable a-t-il les moyens de le leur faire comprendre ?

 

Bref. et pour nous Ocidentaux, contrairement à ce qu' on lit ou entend souvent, il n'est ni facile ni simple de savoir qui on engraisse....

 

(Sources : Il Manifesto)

 

Mot-clef :

Ecrit par ImpasseSud, le Lundi 20 Septembre 2004, 13:02 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires et Mises à jour :

castor
20-09-04 à 14:45

Et quelle est la morale de l'histoire?

Vaut-il mieux acheter nos jeans dans un pays industrialisé, dans un pays pauvre, ou ne pas acheter de jeans du tout?

 
ImpasseSud
20-09-04 à 16:00

S'il y avait une morale...

... on saurait au moins quoi faire, quand on décide, dans son petit coin occidental, de fournir sa minime contribution de consommateur au décollement économique de l'Afrique et des pays pauvres....

Au lieu de cela, une fois de plus, il est clair que le texte imprimé sur les étiquettes n'est pas fiable, que les producteurs continuent à y écrire ce qui leur convient.... et que comme toujours, c'est le capital qui y gagne.... avec l'approbation des opprimés. Bien sûr, 100 $ par mois en Afrique, c'est mieux que rien, et en tout cas c'est mieux que la famine. Espérons donc qu'il ne s'agisse que d'une étape.
En tout cas, au prochain jeans....


 
PierreDesiles
21-09-04 à 20:35

Re: S'il y avait une morale...

""Bref. et pour nous Ocidentaux, contrairement à ce qu' on lit ou entend souvent, il n'est ni facile ni simple de savoir qui on engraisse....""

      Malheureusement on le sait trop bien ou on feint de ne pas savoir, ce qui revient au même. La loi du plus fort s'applique là comme ailleurs, et comme cela a toujours été sur cette Terre qui aurait sûrement beaucoup de choses à dire sur son lourd tribu volé par l'homme(toujours lui!).

      Je crois que cette façon de contraindre les peuples à crier famine, pour ensuite les exploiter après qu'ils aient quémendé du travail, vu ce qu'on a fait d'eux, est pire que la vie à l'état sauvage de certaines tribus bien organisées.

        N'empêche que les jeans sont pratiques pour bricoler, dommage que la vente ne nourrit pas les ventres vides!


 
ImpasseSud
22-09-04 à 08:34

Re: Re: S'il y avait une morale...

> Je crois que cette façon de contraindre les peuples à crier famine, pour ensuite les exploiter après qu'ils aient quémendé du travail, vu ce qu'on a fait d'eux, est pire que la vie à l'état sauvage de certaines tribus bien organisées.

Tout à fait! A ce propos justement, si tu as le temps de lire et si cela t'intéresse, je pourrais t'envoyer par mail ma traduction d'un petit bouqin paru en Italie à propos des "Vices obscurs de l'Occident"

 
PierreDesiles
22-09-04 à 20:29

Re: Re: Re: S'il y avait une morale...

ok pour la traduc par mail.

Humeur passagère:  Je n'ai plus envie d'écouter, ni de lire les journaux, car j'ai l'impression d'un feuilleton séries noires sans fin...il n'y a pratiquement plus de bonnes nouvelles. Pourquoi cette dérive du journalisme? Pourquoi tout peindre en noir et ne pas parler de tout ce qui fonctionne correctement? La majorité travailleuse et silencieuse n'a t-elle plus droit à la parole dans ce nouveau monde? La seule chaîne positive est la chaîne "Voyage", mais on a l'impression que c'est sur une autre planète tellement il y  a de décalage!

merci pour m'avoir lu et désolé ImpasseSud, il fallait que ça sorte...

à bientôt


 
ImpasseSud
22-09-04 à 20:43

Re: Re: Re: Re: S'il y avait une morale...

Pierre, tout comme toi, je suis complètement écoeurée et je ne regarde plus le moindre JT. Et je ne reçois pas la chaîne dont tu parles.
Quant aux journaux, j'éprouve également une grande lassitude. Je survole les titres, et je m'arrête seulement quand il s'agit d'une anecdote intéressante ou emblématique.
Mais, me dis-je parfois, ne faisons-nous pas exactement ce que nos gouvernants attendent de nous... afin que nous leur laissions les mains libres? :(

Je t'envoie ma traduction au plus vite.