Le 28 décembre prochain, à Belgrade, il y aura des élections libres. C’est une très bonne nouvelle. En lice 18 partis et 4.144 candidats, et c'est encore une bonne nouvelle. Les ennuis commencent avec les programmes qu’ils proposent.
L’un d’eux promet 1 million d’emplois. Comme blague, on fait mieux, surtout qu’il y en a d’autres qui l’ont faite avant lui. En plus, dans un pays de 7,5 millions d’habitants, il s’agit d’une blague d'un goût douteux. Un autre veut faire naître une « OGM institutionnelle », la Monarchie Communiste, avec un roi au pouvoir et des ouvriers qui gèrent les usines comme au temps de Tito, mais cette fois-ci, pour de vrai. Un troisième, qui en fait représente le parti de Milosevic, candidat en prison à La Haye, garantit la reconquête du Kosovo en 24 heures. La concurrence relance : des hôpitaux gratuits, du pain en dessous de son coût, des vacances d’été au frais de l’Etat, des impôts réduits au niveau d’un pourboire et des crédits sans intérêts pour l’achat de 60.000 logements. De toute façon, comme tout le monde sait, l’argent tombera du ciel, tout comme les bombes.
Si quelqu’un fondait le PBS (ou Parti du Bon Sens), en promettant 10.000 emplois et la reconquête du Kosovo pour bien plus tard, il n’obtiendrait probablement que quelques maigres voix, de la part de quelques snobs qui auraient envie de se démarquer de la foule. Désormais les « campagnes électorales » sont des « campagnes publicitaires » à l’état pur, mais avec la différence qu’en cas de duperie, la marchandise avariée ne peut être échangée que plusieurs années plus tard.
Peut-on jouer impunément à la démocratie ?
Mot-clef : Europe
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