Que tous ceux qui veulent en savoir plus sur ce livre aillent s’en faire une idée sur le site de l’éditeur. Pour ma part, j’étais impatiente de le lire, mais depuis que je l’ai terminé, le nœud à la gorge que j’ai ressenti est tellement serré que je suis/que j’étais incapable d’en parler. Jusqu’à ce que je découvre l’abondance de commentaires désinvoltes, superficiels, entendus, voire doctes, qu’on peut lire un peu partout et ici en particulier. Comment peut-on parler d’ « hymne à la liberté et à l’amour » ?! Comment ose-t-on écrire qu’on a été déçu par le final ? ! Cela frise l’indécence, le cynisme, car, d’après la phrase en exergue, ici il s’agit d’un récit à la mémoire de N.A., Nadia Anjuman Herawi, jeune poétesse afghane sauvagement assassinée par son mari à Herat le
Avec ce livre, on sort de la littérature. Et même si je suis très sensible au beau mythe perse de la pierre de patience, même si la rupture du silence de cette femme, son long cri, de plus en plus violent, déchirant, est sans doute celui d’une femme afghane, il ne faut pas oublier qu’Atiq Rahimi, sans le confirmer et dès la première page, a cru nécessaire de faire également allusion aux femmes d’ « ailleurs », à toutes les femmes brimées, battues, violées, vendues, dont on a brisé, dont on continue à briser les rêves sur l’ensemble de la Terre, et même en France dont il a aujourd’hui la nationalité et la maîtrise de la langue. C'est en tout cas ce que j'ai compris.
Je n’en dirai pas plus. Ce livre, il faut le lire ; à mon avis, il mérite le Prix Goncourt qu'il a reçu. Mais, de grâce, qu’on arrête de disserter sans pudeur à son sujet !
(1) Sources : les dix pages réservées à Nadia Anjuman Herawi sur le site Centro Studi Ettore Luccini, avec plusieurs de ses poèmes en anglais et en farsi.
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