Quand, en Occident, on parle de Cuba ou de Fidel Castro, c’est toujours pour dire du mal de son régime, parler de ses arrestations et du manque de liberté d’expression. Bien sûr, il ne s’agit pas d’une fable sans fondement et s’il me fallait aller vivre à Cuba, j’y regarderais sans aucun doute à deux fois, mais cela ne m’empêche pas d’aimer les initiatives qui partent souvent de ce pays, à mesure d’hommes et d’une générosité sincère.
Depuis 1990, ce pays fournit gratuitement au Tarara City Hospital, non loin de La Havane, des soins aux enfants atteints de cancers, leucémies, alopécie et autres maladies de la peau, etc… causés par les suites de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, tous les frais relatifs aux familles accompagnatrices étant pris en charge par l’Etat cubain. Et ici, il ne s’agit pas de quelques dizaines de cas montés en épingle par les médias comme pour les enfants iraquiens blessés par la guerre, mais d’au moins 18.000 petits patients, avec des résultats assez surprenants (60 % de guérison pour les cas d’alopécie), à tel point que l’OMS l'a signalé dans son rapport 2004.
Cette année, 1160 étudiants latino-américains et en provenance des Caraïbes viennent de terminer leurs études de médecine avec succès à l’Ecole latino-américaine de Sciences Médicales de La Havane. A la cérémonie de distribution des diplômes ont assisté le président vénézuélien, Hugo Chavez, le vice-président de l’Equateur, Alejandro Serrano, et les premiers ministres de San Vincente et Granadinas, d’Antigua et des Bermudas, de St Kitts et Nevis. A présent, les jeunes médecins vont rentrer dans leur communauté d’origine respective, pour exercer leur profession sur place. En fait, il y en a déjà 300 qui travaillent dans leur propre pays. L’Ecole latino-américaine de médecine est née en 1999 dans le but de recruter des jeunes gens/filles d’origine humble dans les régions les plus perdues du continent afin de les former comme médecins et de les réinsérer ensuite dans leur propre communauté. Actuellement, à l’Ecole latino-américaine, il y a 10.508 jeunes en provenance de l’Amérique latine et des Caraïbes, citoyens de 28 pays et appartenant à 44 populations différentes. Ils ont été sélectionnés pas leur communauté, et la seule chose qu’ils doivent payer, c’est leur voyage à Cuba. Le gouvernement de Fidel Castro paie tout le reste, de l’école à la nourriture, au logement et aux livres. Elle prend même en charge les soins médicaux éventuels. Parmi les néo-diplômés, 71 % appartiennent à des familles de paysans très pauvres qui n’auraient jamais pu commencer à faire des études.
(Sources : Peacereporter)
Quand on pense à Cuba, à son PIB (2.700 US$ par habitant en 2003 contre 23 806 € dans la Zone Euro) et à ses ressources (tourisme, exportation de canne à sucre, tabac, café et riz), quel pays d’Europe peut se vanter d’en faire autant ?
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