« Il était une fois une maman qui avait dit à son enfant : "Si tu m’aides à faire la vaisselle, ensuite, je t’achèterai un glace." L’enfant détestait faire la vaisselle, mais l’idée de la glace lui donnait du courage. Mais un jour, le vendeur de glace, désireux d’augmenter ses ventes, suggéra à la mère un changement de stratégie. C’est ainsi qu’elle rentra à la maison une glace à la main : "Tiens, voilà ta glace, tu n’as plus besoin de travailler pour l’obtenir, mais tu dois me promettre que ce soir tu laveras la vaisselle." Le jour suivant, elle lui donna deux glaces contre la promesse de laver la vaisselle deux soirs de suite. Le premier soir il la lava, mais le second, il dit qu’il était fatigué, qu’il la laverait le lendemain.
Un vieil oncle expliqua à la mère que cette nouvelle stratégie rendait la glace moins attrayante et le lavage de vaisselle beaucoup plus désagréable : "On travaille plus volontiers pour atteindre un objectif que pour payer la dette d’un objectif déjà atteint". Tout le monde dit qu’il avait raison, mais personne n’en tint compte. Le vendeur de glaces, dont l’avidité n'avait plus de bornes, commença à mettre de la poudre dans ses glaces pour leur donner plus de volume. L’enfant fit une indigestion et arrêta définitivement de laver la vaisselle. La mère, fort inquiète, alla trouver le vendeur de glaces et lui hurla qu’elle ne mettrait jamais plus les pieds chez lui. C’est ainsi que le vendeur ferma et que la mère fut sur le point de penser que les glaces allaient disparaître avec lui. Mais quelques temps plus tard, un nouveau vendeur de glace s’installa sur la place : ses cornets étaient délicieux. La mère attendit que l’enfant ait fini de laver la vaisselle et lui dit : « Bon, maintenant je vais t’acheter une glace ». « Super, Maman ! »
Massimo Gramellini « Wall Street spiegata a un bambino » (publié sur La Stampa)
Traduction de l’italien par ImpasseSud
Vu que la crise financière américaine (et ses retombées dans le monde) ne quitte pas le Top 10 des choses apparemment les plus importantes de notre époque, il était temps de l'expliquer aux enfants, non ? Mais il paraît qu'on racontait déjà une histoire de ce genre dans « Obélix et Compagnie ». L'histoire se répète à l'infini parce que l'homme apprend rarement quelque chose de ce qu'il n'a pas vécu, et n'apprend jamais rien de ce qu'il ne devrait jamais faire. Je vais donc aller relire cette BD qui a enchanté ma jeunesse.
Pour les adultes qui voudraient en savoir plus (même si on n'est pas directement touché, peut-on totalement ignorer le monde dans lequel on vit ?), voici mon conseil :
1) pour ceux qui sont allergiques aux longues explications nébuleuses : voir en images La crise financière internationale.
2) pour ceux qui ont décidé d'y comprendre quelque chose mais qui n'ont pas la préparation préalable des experts : commencer par la lecture de la description du mot subprime sur Wikipédia, puis lire un bon condensé ici .
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