D’après The Observer, les réponses de 5.000 jeunes filles anglaises à un questionnaire publié sur un magazine pour adolescentes mettent en évidence que plus de 9 sur 10 d’entre elles « considèrent que c’est le rôle du mari de les entretenir, et 97 % ne sont pas d’accord avec le fait que peu importe qui gagne le plus dans le couple, pourvu que l’on soit heureux ». A une écrasante majorité, elles confirment qu’elles préfèrent compter sur leur partenaire plutôt que de poursuivre une carrière. Même si 43 % d’entre elles envisagent de continuer leurs études et d'obtenir un diplôme universitaire, le mariage est la priorité absolue pour une jeune sur quatre. Les filles d'aujourd’hui veulent se marier vers 25 ans. Elles veulent un enfant à 26 ans puis un deuxième et un troisième dans les 4 ans qui suivent, que leur partenaire soit d’accord ou pas. Et 50 % ne veulent pas d’enfant hors du mariage.
Un beau retour en arrière ou une prise de conscience complète de la réalité telle qu’elle se présente tous les jours ?
En effet, la conjoncture actuelle, le chômage, les différences de salaire, les difficultés que les femmes rencontrent encore aujourd’hui dans le monde du travail ne sont pas tellement encourageantes. Et il n’est pas facile non plus de tout mener de front, travail, famille, enfants, avec tous les problèmes inhérents, même avec des crèches, des nounous, des cantines, et le maximum de confort, car chaque famille doit toujours affronter sa part d’imprévus pour lesquels aucune réponse n’a été programmée. Alors, peut-être que la vie est effectivement plus facile quand chacun des partenaires a une tâche bien définie.
Et pourtant, ici, il y a de quoi se poser un bon nombre de questions, car une réaction globale de cette portée ne peut qu’être une « critique » au mode de vie actuel des femmes… Ou bien s’agit-il simplement d’une réaction d’opposition à la génération précédente ?
Peut-être que ces jeunes filles, inconsciemment, auraient préféré rester à la maison au lieu d’aller à la crèche dès l’âge de 3 mois. Peut-être qu’elles auraient tant voulu trouver quelqu’un de calme en rentrant de l’école. Peut-être qu’elles auraient aimé ne pas être le numéro qui doit s’adapter à la vie de ses parents. Témoins involontaires des difficultés que leur mère affronte chaque jour, à la course du matin au soir et même le week-end, avec les stress des horaires et des problèmes un peu partout, peut-être qu’elles ont senti que le bonheur ce n’est pas cela, qu’il n’y a là rien de si « réalisant » ou de si « gratifiant » qui vaille la peine d’être imité…
Mais aussi, il y a peu de chance qu’elles aient la moindre idée du sentiment de frustration qui assaille les femmes dont on minimise l’importance parce qu’elles restent à la maison. Elles ignorent probablement tout de cet autre sentiment de frustration qu’une femme ressent tôt ou tard si elle a fait des études qui n’ont débouché sur rien ou si elle ne trouve pas le travail qu’elle cherche quand ses enfants sont grands. Et ont-elles réalisé l’ennui que génèrent souvent les tâches répétives quand votre entourage les annule continuellement ?
En attendant, tel est leur désir. Et pourquoi pas après tout? La seule chose qui compte, n’est-ce pas que cela reste un choix fait avec bon sens et que toutes les conquêtes des féministes ne se perdent pas en route ?
Commentaires et Mises à jour :
oups voilà un sujet qui m'interesse!!!
Ces résultats d'enquête m'étonnent. Non pas que j'y accorde peu de crédits uniquement de voir que la mentalité a évolué.
J'aimerais juste faire prendre conscience des conséquences d'un tel choix :
Une femme aurait apparement sa place au foyer et se retrouverait en position de dépendance par rapport à son mari : danger. Pourquoi? Eh bien, elle n'aura plus cette liberté de choisir de partir un jour si le cadre familial évolue de manière négative. Il y a tellement de femmes qui restent malgré leurs souffrances auprès de leur mari. L'indépendance financière est importante pour faire ses choix. Un couple peut ne durer qu'un temps.
En effet, je connais des femmes qui se sont consacées à leurs enfants et à leur mari. Mais les enfants partis? Et surtout : il arrive que leur mari les quitte et les laisse sans le sou. Elles entament alors une carrière tardive et ont peu d'espoir d'avoir une retraite digne de ce nom. J'en connais malheureusement.
Ah femmes, femmes, ne retournons pas en arrière. Pourquoi se dévouer avec en retour souvent de l'indifférence, du mépris ou de l'abandon.
En effet, le rôle de la femme au foyer est peu valorisé. Déjà, il n'est pas rémuné. Préférez le temps partiel à la rigueur.
Ne doutez pas de vos compétences. certes le monde du travail accrédite peu les compétences féminines. Mais le combat vaut le coup.
Croyez en vous et ne vous mettez pas en situation de dépendances (affectives, financières...). Socialement vous ne serez plus que la femme de Monsieur. Faites votre place.
Ah la vie est si dure autant ne pas la subir de notre propre volonté.
Cela semble peut-être très féministe mais j'en vois tellement souffrir par ce choix...
Courage, relevons la tête!
Re: oups voilà un sujet qui m'interesse!!!
Pherine, tu ne pouvais pas mieux compléter mon article. Quand je l’ai écrit, je l’avais conclu par deux petites phrases que j’ai effacée avant de le poster, car je voulais y laisser une note de neutralité, espérant déclancher quelques réactions :
« Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait » écrivait déjà H. Estienne dans Les Prémices en 1594. Ces adolescentes s’imaginent-elles qu’elles vont ainsi se couler des jours tranquilles en toute sécurité ?
Personnellement, le résultat de cette enquête a éveillé ma curiosité par l’affirmation presque radicale qu’elle contient, dénotant, toujours à mon point de vue, une perception presque nulle de la réalité, un désir de passer tranquillement d'une famille protectrice à un mari protecteur pour ne pas à avoir à affronter la vie, et croyant que d’élever des enfants se fait sans problèmes.
Je ne sais pas si les adolescentes des autres pays pensent la même chose, mais plus que pour un désir réfléchi, je penche pour le rejet générationnel d’adolescentes trop gâtées par la société d’aujourd’hui, mais surtout ….. par des mères qui travaillent.
Re: oups voilà un sujet qui m'interesse!!!
En effet, je ne suis pas tout à fait d'accord quand c'est le mari qui vous lit, mais comme père d'une petite fille que j'adore, je me dis que vous avez tout à fait raison !... Je tiens à ce que ma fille ait toutes les possibilités en main pour choisir sa vie.
Re: Re: oups voilà un sujet qui m'interesse!!!
Moshan, tu as raison de souligner cette ambiguïté masculine. Elle représente bien un des majeurs obstacles que rencontrent les femmes. Le changement d'opinion des hommes à leur égard, quand elles passent du rôle de fille à celui de mère.
Re: Re: Re: oups voilà un sujet qui m'interesse!!!
Personnellement, j'ai du mal à comprendre ce sondage... Ca me déprime, c'est fou, ça, au 21è siècle!
Sans penser aux regards inquisiteurs des autres! Ma compagne et moi devont sans arrêt subir les questions inquisitrices de la société bienpensante: "Et le mariage, c'est pour quand?", "Vous ne vous mariez pas??", "Et les enfants, c'est pour quand?". Harcèlement moral...
On fait figure d'extra-terrestre car nous avons fait un choix... Et le sentiment du sacrifice judéo-chrétien est encore assez tenace. Pourtant, quand je vois certaines jeunes filles se comporter en femme soumise, ça me fait mal, c'est une sorte de non-évolution. Et ce n'est même pas de leur faute...
Re: Re: Re: Re: oups voilà un sujet qui m'interesse!!!
Les stéréotypes, Weinmann, les stéréotypes….. Il y très peu de gens qui supportent la liberté et la responsabilité de soi. Ça leur fait peur.
Réponse à Chirac de ses voeux effectués pour la nouvelle année
Monsieur le Président; l'épicentre du mal dans l'inégalité des sexes ne commence pas sur le lieu du travail. Elle prend racine dans le ménage; au sein du couple et de la vie familiale.On peut encore aller plus loin. Cette inégalité débute avec les lois très bien appliquées, celles qui règlent l'inégalité entre les deux partenaires d'un couple, celles qui ont restaurées le sexe faible et le rôle du chef au sein du couple. En famille, il y a le travail domestique et en terme économique il aurait fait parti du secteur services. Ces services impayées s'appellent des servitudes. Soyons honnête, hors mariage ce même travail est payé comme n'importe quel autre.
Monsieur le Président; en voulant effacer les symptômes, la maladie, elle, ne disparaît pas pour autant. Avant de baisser la fièvre, il faut diagnostiquer d'où elle provient. Les féministes ont cherchés leur indépendance à travers un boulot qui paye en niant l'existance et la reconnaissance de leur travail au foyer. Au lieu de demander une paye (statut ou reconnaissance) pour leur boulot domestique, elles ont demandé une deuxième boulot, ce fois-ci payé.
Et la place de l'employeur dans tout cela! Il est heureux, il en profite. Nul besoin de payer une employée-femme comme un homme. Pas question de payer le même salaire au sexe féminin stigmatisé par sa gratuité C'est le résultat psychologique dans l'inconscient (ou pas si inconscient que ça) du non-statut de la femme. Juridiquement les femmes au foyer sont considerées comme inactives et les chômeurs-hommes (!) comme actives. C'est le monde dessus-dessous!
Le travail rémuneré n'a pas contribué à l'indépendance économique de la femme. A l'opposé, en conciliant sa vie familiale avec sa vie professionnelle, elle manque le temps pour réfléchir sur sa position et sa juste valeur au sein de la société et de la famille.
Monsieur le Président, nous sommes très émus par votre attention à notre condition professionnelle, mais commençons par l'autre bout de la lorgnette.
Salutations à votre femme-vassale Bernadette. Dans l'attente d'un courrier-réponse de votre part,
EXCALIBUR Lisa
Re: Réponse à Chirac de ses voeux effectués pour la nouvelle année
Pas mal du tout cette réponse! D'autant plus que les féministes ne me plaisent pas plus que ça. Moi je suis persuadée qu'hommes et femmes sont foncièrement différents, que leur rôle est complémentaire, mais que cela n'implique en aucun cas que les unes, parce qu'elles sont moins disponibles quand elles ont leurs règles ou font des enfants... (qu'elles n'ont plus envie de faire vu qu'au nom de l'égalité on les oblige à se comporter comme des hommes) doivent être au service des autres.
Il n'y a rien de restrictif, de négatif ou même de honteux à être une femme au foyer, et il est inadmissible que cette condition soit vue par les hommes (et même par les femmes qui se disent évoluées) comme une condition d'infériorité.
Re: Re: Réponse à Chirac de ses voeux effectués pour la nouvelle année
Un petit témoignage (indirect) corroborant les résultats désespérants de l'étude anglaise. J'ai plusieurs fois entendu des jeunes filles d'env. 20 ans dire qu'elles trouvaient les garçons de leur âge très machistes par rapport aux trentenaires. Et pour faire partie de la dite classe d'âge, je crois pourtant que nous avons (aurions ?) encore beaucoup d'efforts à faire...
Alors comment expliquer cette régression ? Je ne vois qu'une "perte d'influence" des mouvements féministes de leurs grandes années, '60, '70... qui n'ont pas trouvé leurs successeurs. Donc, militons pour le retour du féminisme ! Paf, le pavé dans la mare (bon, se revendiquer féministe me semble bien plus simple pour moi, en tant que mec, que pour une femme).
Parce qu'il est de bon ton, même de la part des défenseuses/eurs du Droit des Femmes de dénoncer les excès passés des féministes et souvent de donc rejeter en bloc leurs discours.. Bien sûr qu'il y eût des excès, c'est indéniable ! Mais ça me semble pourtant extraordinaire qu'il n'y ait aujourd'hui aucune honte à se revendiquer communiste (et je ne suis pas spécialement anti-communiste ! ;-) malgré les millions de morts du Stalinisme, que le nationalisme ait encore pignon sur rue après les autres millions de morts que cette idéologie a causé au cours des siècles passés, et que dans le même temps le féminisme soit presque assimilé à une maladie honteuse, alors qu'à ma connaissance les féministes n'ont jamais tué personne.
Pour moi, cet ostracisme trouve son origine dans la critique radicale de l'organisation sociale que portait cette idéologie, bien plus que les théories ci-dessus citées qui ne proposent rien de plus que des ajustements au sein d'une société toujours marquée par les rapports de force et de pouvoirs, dont, bien sûr, le plus vieux d'entre eux, qui vient de l'époque des cavernes : "Ecrase, pouffiasse, si t'es pas contente je t'explose la gueule".
Ysengrin, féministe (et c'est un combat de tous les jours contre moi-même et mes conditionnements !)
Re: Re: Re: Réponse à Chirac de ses voeux effectués pour la nouvelle année
Pour ma part, je vois plusieurs raisons à la régression actuelle.
1)Le chômage et les CDD qui ne te permettent aucune stabilité n’arrangent pas les choses, et quand la femme n’a pas une véritable profession, beaucoup pensent que la solution, c'est la femme au foyer.
2)Les femmes qui actuellement ont moins de 45 ans savent rarement ce qu’ont été les luttes de leurs aînées. Le confort et la liberté dont elles disposent leur semblent naturels, normaux. Elles n’ont pas encore compris que si elles ne les défendent pas ils s’effriteront tout seul.
3)La montée de l’intégrisme chrétien : le plus gros danger vient de ce côté-là. Je ne sais pas si tu as suivi l’affaire Buttiglione à la Commission Européenne à Bruxelles, au cours de laquelle cet intégriste catholique italien (ami de JPII) avait déclaré que la femme a besoin de la protection d’un homme fort et que son rôle est de faire des enfants. Aussi bien en France qu’en Italie (amais aussi aux USA), on est en train de chercher à transformer l’embryon en personne juridique, ce qui porterait à l’abolition de la loi sur l’IVG, et rejetterait une fois de plus les femmes à une condition de mineure au service de la reproduction.
L'Angleterre est toujours un cas particulier, mais là où il faut regarder, c'est du côté des pays scandinaves, ou plus que de féminisme, on peut parler d'un effort continu et à tous les niveaux vers la parité des droits.
Sujet très interressant
Pourquoi une femme qui déciderait de mettre un terme à sa carrière serait taxée de folie?
A l'inverse , pourquoi essayer de culpabiliser celle qui veut faire carrière?
Je suis pour une totale liberté de choix: Pharmacien d'industrie , j'ai décidé de mon propre chef de mettre un terme à ma carrière à l'ONUDI (branche scientifique de l'ONU) pour mettre au monde et élever 2 enfants.
Cela ne m'a pas empeché de continuer à évoluer intellectuellement : pour mon plaisir , j'ai suivi des cours de psychographologie et j'ai adoré!
Je prends du plaisir à enseigner à mes enfants tout ce que je sais et je leur fais comprendre que nous pouvons apprendre à tout age et par plaisir.
Ne mettons pas d'étiquette sur les gens: apprenons à les aimer tels qu'ils sont...la nature humaine est riche et sachons détecter en chacun de nous le meilleur!
Etre femme et mère au foyer ne nous rend pas plus dépendante qu'une autre quand on a un mari qui respecte et partage la décision de sa femme.
A bon entendeur , salut!
NB: je connais aussi des femmes qui ,malgré leur salaire,sont totalement sous la coupe de leur mari!!!
Je n'avais pas eu connaissance de cette étude avant de la lire ici, mais j'avais bien le sentiment que c'était ce qui se dessinait comme tendance dans nos sociétés occidentales.
Fille d'une mère au foyer qui a tant souffert de cette situation et n'a pas su ou pu (à l'époque en France une femme avait besoin de l'autorisation de son mari pour pouvoir travailler), je suis effarée d'un tel retour en arrière.
Dans le même temps après des études difficiles et des années épuisantes de travail salarié dans le privé je suis en train de me retirer progressivement de ce circuit-là (très consciente de le faire avant qu'on ne m'en retire), car je dois constater que je ne suis pas parvenue à mener de front et de façon satisfaisante, maternités et soins aux enfants quand ils étaient petits, minimum vital d'activité ménagère (sur ce plan-là échec absolu), et évolution suffisamment intéressante dans mon travail rémunéré (jamais réussi à être assez disponible à leurs yeux alors que je faisais pourtant tant d'effort).
Je ne vois pas l'ombre d'une solution, et pour ma fille et celles des autres, je m'inquiète un peu.
Re:
Gilda, autres temps autres moeurs, chaque génération a ses traditions et ses ambitions. En ce qui concerne nos mères, moi aussi je suis fille d'une mère au foyer, mais je ne me souviens pas qu'à l'époque les femmes aient eu de grands désirs de travail. A part celles qui avaient choisi d'exercer une véritable profession, leur ambition, c'était plutôt de ne pas être obligées de travailler, c'est-à-dire d'avoir un mari ou des moyens qui puisse te le permettre. Et le peu qui travaillait s'arrêtait (si possible bien entendu) à la naissance du premier enfant.
Pour la nôtre, tout était déjà différent. Nous avions un grand désir d'indépendance réelle et financière, et nous avons cru que nous pouvions tout mener de front. En ce qui me concerne j'ai arrêté de travailler à la naissance de mon premier enfant (j'en ai deux) et j'ai repris plus tard, dès que mes horaires ont été compatibles avec les horaires de l'école du second.
Je ne te connais pas, mais il me semble que tu es bien sévère avec toi-même. Je crois que les enfants, petits et jusqu'à l'adolescence voudraient que les parents soient toujours à leur disposition, puis arrive l'âge où ils voudraient se passer complètement d'eux, puis de nouveau ils ont besoin d'eux (par exemple, j'aurais aimé que ma mère soit plus disponible quand j'ai eu mes enfants, mais j'habitais trop loin).
La vie est faite de cycles et d'un grand nombre d'imprévus et d'impératifs, et les reproches de nos enfants ne sont pas forcément justifiés car il est évident que nous ne pouvons pas être parfaits, faisant plus souvent ce qu'on peut que ce qu'on veut. L'important n'est-il pas de faire de son mieux ?
Moi je n'ai pas de fille, mais aujourd'hui la vie n'a plus rien de simple, même pour les garçons. Mais je crois que filles ou garçons, nous avons désormais bien peu d'influence sur eux au moment de leurs choix et chacun de nous ne croit qu'en sa propre époque. Alors pourquoi se faire du souci à l'avance ?
Re: Re:
Je crois pour ma part que bien des femmes des générations précédentes auraient souhaité mener leur propre vie, entre autre professionnelle, mais que dans de nombreux milieux, en tout cas en France, rien n'était fait pour rendre ça possible, en particulier pour les modes de gardes possibles des enfants petits. Qu'ensuite il y a eu un mieux, et que depuis un peu moins d'une dizaine d'années, entre autre parce que le marché de l'emploi est devenu de plus en plus concurrentiel, on assiste à un retour en arrière, que certaines jeunes filles ou jeunes femmes revendiquent sans être conscientes de la prison où elles s'enferment. Dépendre financièrement de quelqu'un fût-il un doux mari pour l'instant amoureux me paraît un risque fort.
Sans compter que renoncer pour soi-même conduit, pas nécessairement mais fréquemment, à vivre des sortes d'ambitions par procuration qu'il s'agisse de la carrière de l'homme dont l'activité fait bouillir la marmite, ou de la réussite scolaire des enfants, lesquels peuvent se trouver soumis à une pression insupportable (1).
Je suis tout à fait d'accord sur les besoins des enfants qui varient au gré des âges, d'autant plus que nous avons à la maison une grande adolescente du genre extrêmement autonome.
Et puis comme nous avons 1 garçon et 1 fille, j'y ai repensé en lisant ta réponse, mais je crois que vraiment je me fais plus de souci pour son avenir à elle que pour son avenir à lui et que ça ne tient pas à leurs aptitudes personnelles (en gros ils sont tous les deux bons élèves, en théorie ils devraient pouvoir avoir le choix). C'est un sentiment personnel, probablement pas quelque chose d'entièrement raisonné.
En tout cas merci d'avoir pris le temps de répondre à un commentaire sur un article déjà "ancien".
à bientôt, je pense que je reviendrai lire par ici un peu souvent, en plus que vous y parlez aussi de livres.
(1) cela dit, ça existe aussi quand les deux parents travaillent à l'extérieur, je suis effarée de voir comment la plupart de mes collègues s'investissent (jusqu'à s'immiscer) dans la scolarité de leurs enfants ; au point que je me demande quels adultes ça nous prépare, à la fois totalement assistés et survitaminés en permanence quant à leurs propres aptitudes. Dans le meilleur des cas (réussite scolaire puis professionnelle) ça fera des êtres à la crise de la quarantaine éblouissante, quand ils se rendront compte qu'ils n'ont eux-mêmes jamais existés mais juste fait les petits pantins pour satisfaire les ambitions ou les objectifs des autres.
Re: Re: Re:
Ne me remercie pas de t'avoir répondu. Pour moi, cette question est toujours d'actualité, et j'aime en parler.
Je crois que la façon d'élever ses enfants n'a pas vraiment un grand rapport avec le fait que leur mère travaille ou non. A mon avis, ce sont deux choses bien séparées. Il n'y a qu'à jeter un coup d'oeil autour de soi pour s'en convaincre. Il y a des mères qui ne travaillent pas mais qui ne sont jamais vraiment disponibles, et d'autres qui travaillent mais savent réserver une écoute, une attention de qualité à leurs enfants, même en disposant d'un temps relativement restreint. J'émets exactement les mêmes doutes que toi sur la façon dont certaines mères, aujourd'hui, élèvent leurs enfants, qu'elles travaillent ou pas. Elles sont étouffantes et parfois même complètement hystériques, et les résultats se voient déjà, entre les éternels adolescents incapables de se lancer dans la vie, même à 30 ans, et les jeunes adultes formatés à l'arrogance, incapables de voir que le monde n'a pas été créé seulement pour eux.
Je pense que les femmes ne sont pas près de se sortir du dilemme qui est le leur. Chaque femme a son caractère. Ensuite, il y a les circonstances de la vie qui vous conditionnent plus ou moins. Et, pour finir, il faut voir comment la femme ressent le fait de travailler ou de ne pas travailler. Eprouve-t-elle une forte satisfaction, un sens de pleinitude, une satisfaction mitigée, une franche frustation, un sens de culpabilité ? D'un côté, les femmes qui travaillent n'aiment pas forcément le travail qu'elles font, et, de l'autre, les nombreuses carriéristes qui aujourd'hui jouent aux hommes ne sont pas forcément des modèles à imiter.
A mon avis, femme au foyer ou pas, l'important c'est qu'elles opent, chacune en particulier, pour un genre de vie qui leur apporte un certain équilibre, tout en défendant les acquits qui, non seulement rendent la vie plus facile à toutes les femmes, mais leur laissent des choix sans discrédits préalables et sans portes fermées.
RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL POUR LES H ET LES F
Qui dit temps de travail réduit, dit moindre consommation et impossibilité de faire monter les prix (même celles des maisons).
Les gens sont accros à leur boulot comme si leur honneur en dépendait, voilà le problème, et ce problème concerne les hommes en premier lieu. Le deuxième problème est que les femmes n'ont en tête comme modèle que le modèle actuel ou celui de leur mère, qui rappelons-le étaient accros à leurs enfants et souvent déprimées car n'ayant que cela. (La crise du nid vide n'est pas une invention).
Les femmes au foyer qui ont de jeunes enfants sont – au mieux - encore très amoureuses c'est-à dire qu'elles sont dans un certain aveuglement.
La probabilité de séparation est la plus forte après 7 ans de vie commune.
Les militantes pro femmes au foyer disposent-elles d'un gri-gri antidivorce ou sont-elles convaincues que le divorce n'arrive qu'aux autres et en particulier, à celles qui travaillent?
Les mères de la génération qui a aujourd'hui 80 ans se sont tapées la quasi-totalité des tâches domestiques, y compris le samedi et le dimanche, et les tâches éducatives (les fameux devoirs). Pensez-vous qu'elles étaient stupides et "aliénées"? Niet ! Elles se sentaient PRÉCAIRES parce qu'elles ne rapportaient pas de pognon à la maison et essayaient de compenser en trimant et en astiquant constamment, même s'il n'y avait alors AUCUNE PRESSION SOCIALE contre la mère au foyer, au contraire.
J'ai constaté que les hommes au foyer qui ne gagnent pas ou peu d'argent à l’extérieur ont le même genre de réactions que les FAF : ils se tapent la majorité écrasante des tâches domestiques et préparent tous les jours la bouffe à leur femme travailleuse, y compris le samedi et le dimanche. Le conjoint qui bosse à l'extérieur fait très rarement le repas. Il y a bien une raison pour que les attitudes de pantouflage à la maison du travailleur rémunéré se reproduisent selon la position occupée dans le système conjugal et économique, quel que soit le sexe. Et si la FAF ou l'HAF s’énerve ou travaille moins au quotidien, il ou elle se retrouve à n'avoir jamais de journées libres.
Le problème est aussi que celui qui reçoit la majorité des services domestiques oublie très vite l'effort et le temps que demandent lesdits services, tend inéluctablement à considérer ces services comme un plaisir pour le conjoint qui reste au foyer et les rend, ou, au mieux, comme un effort mais bien moins héroique, beaucoup moins respectable et beaucoup moins indispensable quoique fort pratique, et pas et donc beaucoup moins important que le sien : il finit par se comporter comme un pacha (le pacha peut être affectueux et jouer avec les enfants - il n'en demeure pas moins un pacha).
La seule solution politique et ethique valable pour les deux sexes est la réduction du temps de travail pour LES F ET LES H.
Et je rappelle que les dispositifs de nature financière (ex. pension alimentaire) n'ont jamais empêché les divorces qui sont très liés aux écarts d'attitudes dans tout ce qui touche à la vie domestique.
Et les divorces s'expliquent aussi par le fait que les hommes ou les femmes qui bossent à l'extérieur ont plus de possibilités de rencontre.
Enfin, il suffit de regarder les blogues pour se rendre compte que les femmes au foyer sont nombreuses à s’ennuyer. Et ne parlons pas de celles dont les enfants sont au collège et se retrouvent à 40 piges sans boulot.
COURSE AU MARI
J'oubliais : il faudrait dire aux jeunes filles qui comptent sur un mari que les hommes des générations antérieures se gaussaient de la course au mari et pensaient souvent que les femmes étaient des pondeuses qui en avaient après leur porte-monnaie. L'idée n'a pas disparue, parce qu'il y a des femmes qui considèrent encore que la vertu la plus importante de l'homme est sa capacité à jouer le plus longtemps le rôle de pourvoyeur pour la famille, y compris pour elles, peu importe la relation. C'est la raison pour laquelle beaucoup de celles qui sont restées demandent le divorce une fois les enfants élevés : les époux ne partageaient rien en dehors du devoir familial compris comme une ségrégation totale entre les sexees. C'est triste, mais c'est ainsi.
Ceci étant, je me méfie des études, dont la méthodologie est totalement déficiente, même dans les milieux prétendument scientifiques et vivant au Québec, je peux vous dire que la majorité des jeunes filles ne comptent pas du tout rester à la maison.
Pour n'importe quelle étude , il faut examiner la méthodologie : quelle taille d'échantillon, quelles populations, quels milieux sociaux, milieu rural ou urbain, filles instruites ou non, etc. etc. et ne pas oublier que les gens qui répondent aux enquêtes disent souvent des choses qu'ils ne pensent pas vraiment mais veulent faire les malins (cela a été noté au sujet de la sexualité - les gens sont capables de mentir comme des arracheurs de dents pour se donner en spectacle et les médias de masse étant ce qu'ils sont, ils sont de moins en moins sincères et de plus en plus exhibitionnistes et il est possible que les jeunes British aient voulu dire autre chose que ce qui est interprété). Il faut que plusieurs études soient faites, avec différentes méthodes éprouvées, pour avoir vraiment une idée sur un sujet.
Re: COURSE AU MARI
Buster KK, merci pour ce tour de la question, même si c'est incontestablment le point de vue d'un homme vu que tu tiens à souligner la course au mari. ;-). Je ne dirai pas qu'elle n'existe pas, mais le fait est et reste que dans la presque totalité des cas, ce sont encore les femmes qui assument la ou les grossesses et la garde des enfants, l'HAF étant encore une rareté qui, de toute façon, ne percevra jamais rien comme une femme, à commencer par le désir ou la peur des grossesses, la contraception, les IVG, l'insécurité actuelle quand elle doit rentrer tard la nuit et j'en passe. Une femme enceinte ou avec enfant(s) se sent, qu'elle l'avoue ou non, plus vulnérable. Donc, il n'est pas forcément aussi étrange que cela qu'une femme qui désire des enfants recherche encore un mari ou un compagnon qui la rassure, quelqu'un qui l'épaule. Même si aujourd'hui nombreuses sont les mères qui travaillent, le rôle de mère reste toujours difficilement compatible avec un emploi à plein temps ou une carrière (dont on ne peut pas forcément réduire ou modifier les horaires), que ce soit du point de vue physiologique, physique (heures, fatigue, responsabilités) que psychologique.
Du côté historique, on ne peut ignorer deux faits bien précis : La femme au foyer a longtemps été un "status symbol" qui signifiait que le mari gagnait assez pour maintenir sa famille (ce qui n'était pas toujours vrai), mais aussi la grande conquête progressive des études et de la propre liberté par les filles après la seconde guerre mondiale. Ce qui, bien évidemment, a profondément modifié l'attente des femmes par rapport à la vie. Il y a ensuite une autre réalité qu'on ne peut pas oublier : aussi loin qu'on remonte dans l'histoire, les femmes des familles riches se sont rarement occupées personnellement de leur intérieur et n'ont pratiquement jamais élevé elles-mêmes leurs enfants, délégant toutes ces tâches à gouvernantes, cuisinières, nourrices, nurses, précepteurs, pensionnats, etc. Vu sous cet angle, le statut de FAF peut même devenir une conquête alléchante.
Alors femme en carrière ou femme au foyer ? S'il est vrai que les seuls contacts avec un mari ou un compagnon fatigué le soir, des enfants parfois horripilants et d'autres mères qui vous racontent toutes la même chose peuvent être frustants et générer l'ennui, il est tout aussi vrai que 8 heures par jour ou seulement 20 heures par semaine d'un travail répétitif et/ou fatigant, ou même intérssant tandis que quelqu'un d'autre voit grandir et s'épanouir votre propre enfant n'est pas forcément moins frustrant. Le problème n'est pas mince... et à mon avis, "la" bonne solution n'existe pas. La seule chose qui compte, c'est que la société dans laquelle nous vivons fasse tout ce qu'elle peut pour que les femmes aient le choix de leur décision, sans que quiconque l'interprète comme un droit à tous les droits au détriment des devoirs, source actuelle du regain des divorces.
Je ne peux que conclure en disant que si je partage tout à fait ton avis sur l'inaffidabilité des études statistiques en tous genres, ce billet que j'ai écrit en 2003, dans une sorte de provocation en clin d'oeil, je ne le récrirais certainement pas aujourd'hui, car dans ce domaine comme dans tant d'autres et dans une société occidentale comme la nôtre, tout dépend du bon usage que chacun fait de la liberté.
Re: COURSE AU MARI
COURSE AU MARI
Non, l'idée de la course au mari n'est pas une idée masculine. C'est une réalité dans les sociétés qui n'acceptent pas le célibat et le travail rémunéré des femmes (hors du foyer).
Le mariage (et la maternité) est alors la seule forme d'accès à un statut social reconnu et à des ressources. Ajoutons que traditionnellement, les épouses stériles étaient répudiées, ce qui signifiait automatiquement le retour dans la maison du père ou la mise au service de la famille des frères et soeurs.
CHEZ NOUS :
Les femmes au foyer qui n'ont pas à se faire du souci sont celles qui étaient riches avant le mariage, celles qui ont établi un contrat de mariage en béton qui leur garantit une sécurité jusqu'à la fin de leur vie et enfin, celles qui ont un bon réseau social et peuvent facilement se replacer dans le monde du travail.
Pour les autres, la sécurité est parfaitement illusoire et souvent bêbête. Elles misent sur l'amour garanti à vie comme d'autres misent au casino. Elles ne se rendent pas compte que le mari déçu ou décevant sera hostile à verser une pension dont il sait qu'elle ne servira pas uniquement aux enfants mais aussi à faire vivre la mère (cettee femme qui ne l'aime plus ou qu'il n'aime plus).
Pour simplifier : le couple Femme au foyer-Père pourvoyeur fonctionne comme suit : "Je m'occupe des petits, du ménage, de la bouffe et du soutien psychologique-Tu apportes le fric". Cet échange fonctionne dans certains couples, mais il cesse de fonctionner en cas de divorce. Si tant d'hommes résistent au paiement des pensions, c'est parce qu'ils considèrent qu'hormis le service maternel aux enfants, dont ils ont souvent encore besoin, ils ne bénéficient plus des autres services(ménage, bouffe, soutien psy). Si on leur demande de payer une pension pour faire vivre les enfants ET la mère, ils ont l'impression d'être volés. Cette réaction vous paraître dégoûtante : elle est très répandue une fois que les liens affectifs sont rompus entre l'homme et la femme.
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