…. si vous habitez en Occident. Bien sûr, j'ai apprécié le petit bouquet de mimosa qu'on m'a offert ce midi. Mais s'il m'a fait plaisir, c’est uniquement parce que celui qui m'en a fait don applique depuis longtemps la parité des droits entre hommes et femmes. Car si on y regarde bien, dans le sort de la femme en Occident, après le droit à la contraception, à l’avortement, à la pilule du lendemain, depuis les PACS, mesures qui, somme toute, étaient également favorables aux hommes; après l'accès théorique à presque toutes les professions, et bien moi, je ne vois plus aucun progrès réel. A mon avis, on serait même en marche arrière.
A tel point que j'ai de plus en plus de mal à en parler : la question est trop vaste, trop compliquée, trop contradictoire, il y a des positions trop radicales, trop de déballages, trop de fausses informations, trop de prétentions exagérées, un oubli de la maternité et une discrimination recrudescente envers les femmes avec enfants, l'éducation des adolescents souvent faussée, la sexualité mal comprise et le viol en augmentation, la contraception mal expliquée et le nombre d’avortements inchangé, trop peu de réponses pour les femmes maltraitées, aucune reconsidération du cumul des tâches ou des rythmes de vie harassants pour celles qui travaillent, des inégalités de salaires immuables dans le temps, etc....
Sans oublier le fétichisme outrancié autour de la jeunesse et de la beauté, bien souvent au mépris de la santé physique et mentale, la course à la soubrette et la récupération de la « femme-objet », même par une partie des femmes qui se croient évoluée..…
Dans ces conditions, la journée de
Sauf pour Rina… peut-être. Petite et boulotte, Rina a une cinquantaine d’années. Mariée et sans enfants, elle ne sort pratiquement jamais, si ce n’est pour faire quelques piqûres (en Italie, on n’a pas besoin d’un diplôme d’infirmière) dans son quartier ou donner quelques soins accompagnés d’une demi-heure d’écoute et de causette. La semaine dernière, des amies d'enfance l’ont invitée à une soirée entre femmes, ce soir justement. Alors, encouragée par son mari, elle a accepté, fait un tour dans sa garde-robe (ici, avec la mode des mariages en grand, on a toujours quelque chose de décent dans son armoire) et pris rendez-vous chez le coiffeur, pour se faire faire des mèches. Ce soir, elle se sentira belle. Bonne fête Rina !
Je n’oublie pas pour autant toutes les femmes qui n’habitent pas en Occident : 98e journée internationale de la femme.
Commentaires et Mises à jour :
Moi aussi j'ai l'impression d'assister à une régression et c'est inquiétant. Oui, les femmes qui ont des enfants sont vraiment les dernières des dernières et ça me hérisse. Désormais, sous prétexte d'égalité entre les sexes, en partant du principe que ces pauv' zommes sont malheureux, réussissent leurs études moins bien que les filles, on remet celles-ci dans le placard. Les garçons réussissent moins parce qu'ils bossent moins, point. Et en plus il ne font pas grand choses à la maison, de sorte que toute cette belle nouvelle philosophie promeut à nouveau des petits machos ignorants.
Re:
Jojo, Je suis enchantée que tu puisses finalement revenir par ici. :-) Joueb.com a eu de réels problèmes de lenteur ce weekend, mais maintenant il semble que ça va un peu mieux.
J'étais au courant de la triste évolution allemande. J'en ai même parlé ici. En ce qui concerne les femmes italiennes, je ne partage pas tout à fait ton point de vue, un peu réducteur à mon avis. Depuis que bon nombre d'entre elles travaillent, même si c'est trop souvent au noir ou en "cococco" hélas, les choses ont quand même bien changé, même ici au sud où l'échantillonnage est des plus variés. Sans compter qu'on y pratiquait l'avortement sans grandes cachoteries (contrairement à la France par exemple) ni culpabilisation bien avant la loi de 1975, pour suppléer aux méthodes contraceptives peu diffuses à l'époque. Si la "mamma" est toujours à l'ordre du jour, ce n'est plus le même type de "mamma" qu'avant et elle s'apparente plutôt à bon nombre de jeunes mères européennes qui "dévorent" littéralement leurs enfants uniques en emm.... carrément tout leur entourage, mais sans plus se donner la peine de les éduquer. En Italie, ce que l'on peut déplorer, c'est effectivement la course à la "velina", parfaitement écoeurante, l'absence presque totale des femmes aux postes-clefs (par exemple, quand on pense à la majorité d'enseignantes, il n'y a que deux femmes recteurs), et la grande absence des femmes en politique, ne serait-ce que pour contrecarrer l'envahissement du Vatican et de ses sous-fifres.
En ce qui concerne l'incomprehension ou la mauvaise application de la contraception, surtout chez les très jeunes, cela concerne bien d'autres pays d'Europe, principalement les pays catholiques. J'ai déjà largement abordé cette question ici, et à propos du Portugal par exemple, je viens de participer à une belle discussion chez Sophil de l'eau. Il paraîtrait même qu'en Irlande (pays également catholique), le problème est le même.