Pendant qu’en France la police malmène directrice d’école maternelle et parents d’élèves âgés et que le Rectorat s’en lave les mains, ici, ce n’est pas beaucoup plus propre. Le 2 mars dernier, le journaliste de
... fait d’angoisse et d’interrogations, un cassette-vidéo arrive : Daniele Mastrogiacomo est bien vivant. Cependant le gouvernement italien, incapable d’obtenir quoi que ce soit auprès du gouvernement-fantoche de Karzaï auquel aucun ministre n’obéit, ses services secrets catégoriquement rejetés par les Talibans, finit par contacter Emergency, l’ONG italienne qui a un hôpital dans cette province, à Lashkargah, où il soigne gratuitement les victimes de la guerre depuis plusieurs années, sans aucune distinction ou discrimination, lui demandant de jouer « de toute urgence, car le temps presse » le rôle d’intermédiaire. Sauver une vie humaine, Emergency ne s’y est jamais refusé : Gino Strada, son fondateur, demande donc au directeur de l’hôpital, Rahmatullah Hanefi, de voir ce qu’il peut faire. Entre eux il y a une sincère amitié de longue date, et M. Hanefi se met tout de suite à disposition. Comme là-bas tout le monde sait tout de tout le monde, après des négociations très difficiles ne tenant souvent qu’à un fil (voir tous les détails sur Peacereporter), et après qu'on ait appris la barbare exécution du chauffeur sous les yeux du journaliste, Daniel Mastrogiacomo est finalement échangé contre cinq Talibans emprisonnés à Kaboul et libéré avec son interprète le 19 mars. Seulement que….
... on laisse bien que Daniel Mastrogiacomo rentre en Italie, mais seule Emergency réagit quand l’interprète disparaît de nouveau le jour même, et quand le 20 au matin, les services de sécurité afghans prélèvent le directeur, Rahmatullah Hanefi, sans aucun chef d’accusation, et le conduisent à la prison de la police de Lashkargah où il se trouve encore, entre interrogatoires et passages à tabac. Pas un mot ni un geste du gouvernement italien qui avait promis son aide.... avant de se faire taper sur les doigts par les USA.
En Italie, comme en France, même si les deux histoires sont différentes, l’indignation des gens de cœur n’a pas tardé à monter. Comment ça ?! Faut-il oublier qu'on a sacrifié deux citoyens Afghans (dont un qui n'a absolument rien à voir dans l'affaire) pour sauver un Italien ?!?! Sans oublier la mort du chauffeur, l’avortement spontané de sa femme, de douleur, au 6ème mois de grossesse, et les risques courus par Emergency !!! La mairie de Rome a authorisé un affichage sur son parvis, on a commencé à se mobiliser ici et là, Emergency a publié on-line un appel au gouvernement italien pour qu'il tienne ses promesses, relayé par
Inutile de commencer avec des « Oui, mais… », et une liste de soi-disant bonnes raisons justificatives pour ou contre. En Italie comme en France, ces histoires sont un mélange sans fin d’illégalités et de droits humains « dus en toutes circonstances », dont ceux qui ont le goût de la polémique peuvent discuter pendant des heures, des jours, des semaines, des mois ou sans fin. Moi, je pense cependant que chacun d’entre nous possède un libre arbitre qu’aucune idéologie ou parti n'a le droit de contrecarrer et qu'il ne faut jamais permettre à qui ou à quoi que ce soit de nous en priver. En Occident, heureusement, malgré la restriction des libertés de ces dernières années, on a encore largement le droit de l'exercer, et, de temps en temps, il serait bon de s'en souvenir... surtout quand ce sont les pouvoirs publics à rendre de plus en plus flous les contours de la légalité.
(1) Mise à jour du 14.04.07 : Pétition close suite à l'assassinat d'Adjmal Nashkbandi. Rahmatullah Hanefi est toujours en détention illégale et sans chef d'accusation, « très semblable à un enlèvement », et la lutte pour sa libération continue.
P.S. Pour suivre l'évolution de l'affaire, lire tous les commentaires ci-dessous que j'utilise pour faire une mise à jour régulière de la situation.
Mots-clefs : Italie, Asie, Emergency, Société, Médias, France, Sujets brûlants, USA, Occident, Hommes de bonne volonté, Afghanistan
Commentaires et Mises à jour :
Quelque chose commence-t-elle à bouger ?
Ce matin Lashkergah s'est réveillée blindée et ses rues vidée... pour une visite surprise d'Hamid Karzaï. Hier après-midi, Rahmatullah Hanefi aurait été transféré à Kaboul, à la prison de Taquik, où Emergency a créé un dispensaire. Bien que le protocolle signé avec le Ministère de la Justice afghan prévoit une visite pour chaque prisonnier, celle-ci n'a pas été authorisée. L'ambassadeur d'Italie en Afghanistan, Ettore Sequi, a fait la demande formelle de pouvoir rendre une visite officielle au prisonnier en compagnie d'un représentant d'Emergency afin de pouvoir se rendre compte, personnellement, de son état de santé et de mieux comprendre ce qu'il en est exactement.
L'ambasseur continue également à travailler autour de la disparition de l'interprète, Adjmal Nashkbandi.
(Sources)
Samedi 31 à 14h30, Piazza Navona à Rome, manifestation nationale de soutien pour Rahmattullah et Adjmal.
Le sit-in du 31 mars, Piazza Navona
15 à 20.000 personnes ont envahi la place pour demander la libération des deux prisonniers. Sur le podium : la journaliste Giuliana Sgrena sequestrée pendant plus d'un mois en Iraq en 2006 (en même temps que Florence Aubenas) et Dario Fo, le prix Nobel de Littérature 1997, etc... et bien d'autres. Et le soutien par téléphone et par écrit de bien d'autres personnages illustres.
Les photos
La situation se durcit
Il y a eu une autre manifestation à Venise : Voir toutes les photos des deux manifestations.
La situation se durcit... d'autant plus que deux Français sont également prisonniers des Talibans (1). Dans un de ses discours Karrzaï a déclaré qu'il n'avait cédé à l'échange de 5 Talibans contre la vie de Mastrogiacomo seulement suite aux suppliques de Romano Prodi qui avait peur que son gouvernement tombe de nouveau sur le vote relatif au refinancement de la participation italienne à la guerre en Afghanistan. En Italie, bien entendu, on dément cette version des faits.
N'empêche qu'il s'agit désormais d'un bras de fer : Karzaï a déclaré qu'il ne ferait plus aucun échange, pour personne ; l'ultimantum relatif à l'interprète Adjmal Nashkbandi pour lequel les Talibans prétendent la libération de deux des leurs arrive à échéance ce lundi 9 (lire l'appel de Gino Strada au Mullah Dadullah, en it.); et qu'à part une toute petite visite éclair de la Croix-Rouge, Ramahtullah Hanefi est toujours en prison, sans aucune imputation et ni droit de visite.
(1) Lire mon billet à ce sujet ici.
L'interprète, Adjmal Nashkbandi, a été assassiné
Les talibans affirment avoir exécuté l'interprète afghan de Daniele Mastrogiacomo (Le Monde)
Afghanistan, dopo l'annuncio la conferma : ucciso l'interprete di Mastrogiacomo (La Repubblica)
Une fois de plus deux poids deux mesures : une affaire honteuse.
Après la confirmation du barbare assassinat d'Adjmal, Gino Strada refute fermement les calomnies d'implication dans l'enlèvement de Mastrogiacomo mises en circulation contre Rahmattullah Hanefi par les services secrets afghans ainsi que les accusations de «sympathisants d'al-Qaida» lancées contre Emergency, et dénonce les responsabilités de Karzaï et Prodi pour son emprisonnement.
«Sono stufo di sentire gentaglia, tagliagole, assassini e delinquenti mettere in giro simili calunnie. Sono una cricca di assassini - ripete - gli stessi a cui il nostro governo ha dato cinquanta milioni di euro per rifare il sistema di giustizia afgano». (Sources)
(Je n'en peux plus d'entendre des canailles, coupe-gorges, assassins et délinquants mettre en circulation de telles calomnies". «Il s'agit d'une bande d'assassins, les mêmes à qui notre gouvernement a donné 50 millions d'Euros pour qu'il recrée le système de la justice afghan».)
Le directeur de La Repubblica à propos de l'interprète : «Nous le pleurons comme un compagnon de travail, tandis que nous dénonçons l'impossibilité, pour les journalistes, de remplir leurs fonctions dans les zones contrôlées par les Talibans qui méprisent non seulement la liberté d'information et les droits des prisonniers, mais aussi la vie humaine.»
Je dois avouer que je ne me suis jamais faite beaucoup d'illusions sur l'issue de cette sale affaire, mais cela n'empêche pas que je me sente profondément bouleversée, la bouche une fois encore terriblement amère. Emergency continue à se battre pour la libération d'Hanefi.
Le combat d'Emergency continue pour sauver Rahmat
Vers la fin d'Emergency en Afghanistan ?
En Afghanistan Emergency (lien dans la colonne de droite) a créé 3 hôpitaux d'excellence hautement spécialisés en chirurgie traumatologique, orthopédie (suivi de rééducation et mise de prothèses) et obstétrique-gynécologie, respectivement à Kaboul, Lashkar-gah et Anabah, un centre de maternité à Anabah, 28 postes d'urgence déssimés dans les endroits les moins accessibles du pays, des dispensaires ou petites cliniques dans la majeure partie des prisons afghanes qui visite systématiquement tous les prisonniers à leur entrée et par la suite, un système de micro-crédit et formation professionnel pour les veuves du Panshir.
Depuis de nombreuses années, officiellement depuis 1999, l'ensemble de ses centres qui emploie plus 1.000 PERSONNES a opéré et soigné GRATUITEMENT dans un cadre d'excellence occidental et SANS AUCUNE DISCRIMINATION POLITIQUE OU AUTRE, plus d'1.551.000 personnes, interdisant l'entrée des armes dans ses locaux, tout en formant du personnel spécialisé.
Suite aux accusations du gouvernement afghan de collaboration avec les Talibans et au silence du gouvernement italien, hier EMERGENCY a été contraint de mettre en sûreté à Dubaï tout son staff international (30 Italiens et 8 personnes d'une autre nationalité), se réservant d'évaluer, ces jours-ci, sa présence en Afghanistan. Bien sûr, 38 personnes sur plus de 1.000 personnes compétentes, l'activité ne sera pas immédiatement paralysée. Mais compte tenu qu'il s'agit d'un service GRATUIT financé exclusivement par des dons extérieurs.... combien de temps cette organisation tiendra-t-elle sans apports financiers et compte tenu que les parties en guerre chercheront à mettre main basse dessus et y feront désormais la chasse aux sorcières interdite auparavant ?
L'équipe internationale d'Emergency rejoint d'autres sièges
Communiqué de presse d'Emergency du 13.04.07
« Une partie de l’équipe internationale d’Emergency qui, pour raison de sécurité, a quitté l’Afghanistan, rejoindra ces prochains jours, directement de Dubaï où elle s'est arrêtée, les autres lieux d’activité d’Emergency au Cambodge, en Sierra Leone et au Soudan.
Dans ce pays, en particulier, où depuis 2500, elle a un centre pédiatrique dans le camp de réfugiés de Mayo, près de Khartoum, elle ouvrira ces jours-ci son Centre de Chirurgie Cardiaque « Salam » avec l’hospitalisation desses premiers patients et ses premières opérations chirurgicales. Le personnel en provenance de l’Afghanistan s’occupera entre autre de la préparation des cliniques et de ses centres de pédiatrie au Tchad, en République CentrAfricaine, République Démocratique du Congo, Ouganda, Kenya, Ethiopie, Erythrée, Egypte et Libye.
D’autres composantes du personnel afghan continueront à suivre nos hôpitaux dans le Panshir, à Kaboul et à Lashkar-gah, ainsi que les cliniques annexes, pour assurer le meilleur fonctionnement possible dans cette phase, et pour faire le possible pour résoudre la situation actuelle.
D’autres, pour finir, rentreront en Europe, leurs contrats en Afghanistan étant proche de l’échéance. »
Pendant ce temps-là, en Italie, on se mobilise pour la libération de d'Hanefi
Per Rahmat, con Emergency in Italia:
- Sabato 14 aprile alle ore 16.30 in piazza Duomo a L'Aquila
- Sabato 14 aprile dalle ore 16 in piazza della Repubblica a Perugia
- Sabato 14 aprile dalle ore 16 in Piazza Pretoria a Palermo
- Sabato 14 aprile dalle 17 alle 20 in Piazza Unita', di fronte al Municipio, a Trieste
- Sabato 14 aprile dalle ore 10.30 alle ore 20 presidio in Piazza San Domenico a Napoli, partecipa Alex Zanotelli
- Sabato 14 aprile in P.zza De Ferrari a Genova alle ore 17
- tutti i giorni in Piazza Castello a Torino
- Sabato 14 aprile a Matera in Piazza Vittorio Veneto, dalle ore 18 alle ore 22
- Sabato 14 aprile in Piazza Umberto a Bari dalle ore 11 alle ore 21
- Sabato 14 aprile dalle 16 alle 20 in Piazza Prefettura a Catanzaro
- Sabato 14 aprile dalle 10 alle 20 in Piazza Costituzione (fronte scalinate Bastione San Remy) e dalle 16 alle 24 in Piazza Deffenu a Cagliari
- Sabato 14 aprile a Venezia, in campo Ss. Geremia e Lucia (sotto la sede regionale RAI, a 300 m. dalla stazione ferroviaria) dalle 14 alle 19
- Sabato 14 aprile dalle ore 10 alle ore 13 a Firenze in piazza della Repubblica e dalle ore 14 alle ore 19 in piazzetta Bambini e Bambine di Beslan (di fronte alla Fortezza da Basso)
- Roma, venerdi' 20 aprile, P.za Farnese alle ore 18, portando con se una chiave come simbolo dell'apertura alla pace.
La mobilisation pour la libération d'Hanefi continue, Ultimatum d'Emergency au gouvernement afghan
Hier, Piazza Farnese, à Rome a commencé une manifestation permamente qui durera tout le temps nécessaire pour obtenir la libération de Rahmattullah Hanefi, le collaborateur d'Emergency, encore dans les mains des services secrets afghans et toujours sans chef d'accusation. Tous ceux qui soutiennent le programme humanitaire de cette OGN peuvent y participer en apportant une vieille clef, dans le cas présent symbole de libération et d'ouverture à la paix. Hier Daniele Mastrogiacomo était là, avec Enzo Mauro, le directeur de La Repubblica, ainsi que Michele Santoro, le journaliste TV d'Annozero, qui, le 12 avril dernier a consacré son émission aux mécanismes et barbaries des enlèvements et des libérations durant ces dernières années aux Proche et Moyen-Orient depuis quelques années. (voir les vignettes de Vauro dessinées au cours de l'émission)
En cette occasion, Teresa Strati, épouse de Gino Strada et Présidente d'Emergency, a décalré que l'ONG donne quinze jours au gouvernement afghan pour libérer Hanefi et retirer ses accusations infamantes. Faute de quoi, elle quittera définitivement l'Afghanistan.
Pétition pour ajouter une clef pour la libération de Rahmattulah Hanefi
La manifestation du 20 avril, s'est concrétisée et continue à travers la récolte de vieilles clefs qu'on peut aller déposer dans l'urne symbolique 
qu'Emergency a inaugurée Piazza Farnese à Rome, en présence de Daniele Mastrogiacomo, le journaliste de La Repubblica libéré grâce à Rahmattullah Hanefi. (photos)
Comme tout le monde ne peut pas se déplacer pour apporter une clef, La Repubblica a mis sur pied une petition on-line : pour chaque signature, Emergency ajoutera une clef dans l'urne.
Accusation de « crime contre la sûreté nationale » contre Hanefi
Emergency a répliqué par un communiqué de presse (en it.) dans lequel il dénonce sans équivoque l'application contradictoire des lois de la nouvelle « démocratie » dont se targuent les autorités afghanes et accuse une fois de plus le gouvernement italien : « Face à ce dernier élément d'estimation, il est inadmissible que le gouvernement italien persiste dans son substentiel désintérêt, compte tenu également, que tout ceci est relatif à une personne qui est en accusation pour ce qu'elle a accompli suite aux requêtes du Président du Conseil et du Ministère des affaires étrangères [italiens]. Les déclarations répétées des représentants du gouvernement italien selon laquelle il n'est pas possible d'intervenir dans le cas présent puisqu'il s'agit d'un citoyen afghan détenu dans son propre pays, n'a aucune valeur. Les cinq prisonniers pour lesquels le Gouvernement italiens s'est activement mis à l'oeuvre et auxquels il s'est grandement intéressé entre le 16 et le 18 mars, obtenant leur libération, étaient, eux aussi, des citoyens afghans détnus par les autorités de leur propre pays. »
Suite à une incusrsion de la police afghane dans l'hôpital de Kaboul, Emergency quitte l'Afghanistan. A quand le retour ?
Hier (25. 04.07) dans la journée, des fonctionnaires de la police afghane se sont présentés à l'hôpital d'Emergency à Kaboul, prétendant que les cinq étrangers (trois Italiens, un Belge et un Suisse) qui y étaient retournés depuis quelques jours, pour « tâter le terrain », leur remette leurs passeports. Ce à quoi ils se sont refusés. Grâce à l'intervention immédiate de l'Ambassadeur d'Italie à Kaboul et du service de crise du Ministère des Affaires étrangères italien, les cinq étrangers ont pu quitté l'Afghanistan aujourd'hui.
Suite à cette ultime provocation, Emergency a annoncé qu'elle quitte l'Afghanistan, car « sans son personnel international, l'ONG n'est plus en mesure de fournir des soins d'une qualité adéguate aux nécessités des patients, et refuse d'assumer la responsabilité d'entretenir une illusion au détriment des blessés et des malades qu'elle ne ferait que tromper ...»
(Lire le texte intégral en it. )
Réitérant la part de responsabilité du gouvernement italien dans cette triste affaire, Emergercy conclut qu'elle est à la recherche des conditions qui lui permettent un retour en Afghanistan.
Et il faut le croire !
Aujourd'hui, les trois hôpitaux sont fermés (et 1.200 personnes sans emploi) à cause de Karzaï et de son chef des services secrets (détails ici). En 2001, elle avait fermé pendant six mois à cause des Talibans.
Emergency est une ONG intransigeante sur le droit de soigner sans aucune discrimination et en toute sécurité pour son personnel, et elle a toujours refusé toutes les ingérences politiques, quelles qu'elles soient. Cette fois-ci, cependant, il s'agit en plus d'obtenir la libération de Rahmattulah Hanefi.
Peut-on oublier que le 17 mai 2001, Emergency avait une première fois fermé son hôpital de Kaboul, après l'incursion violente des hommes du Ministère de la Prévention du vice et de la Promotion de la vertu des Talibans qui avaient menacé et même roué de coups une partie du personnel ? Le ministre de l'époque, Mullah Abbas Akhund, prétendait y mettre le personnel de son choix et contrôler la séparation des sexes. Ce n'est qu'après que le ... Mullah Omar (!!!!), depuis Kandahar ait accepté toutes les conditions d'Emergency que l'hôpital de Kaboul a rouvert, le 13 novembre 2001, après qu'un certain Rahmattulah Hanefi, un Pachtoum, ait fait traverser le front Alliance du Nord/Talibans à Gino Strada et à son infirmière en chef qui étaient en attente à Anabah, dans leur premier hôpital dans le Panshir.
(Buskashi, Gino Strada. Ed. Feltrinelli) (Les livres de Gino Strada chez Amazon)
Le gouvernement d'aujourd'hui ne supportait pas l'hôpital de Lashkar-gah, le seul qui se trouvait en zone de guerre contrôlée par les Talibans
« Emergency, surtout dans le sud du pays », a déclaré Gino Strada, « était perçue comme une présence incommode. C'était même l'unique présence incommode encore en zone de guerre. Le seul fait de soigner les civils victimes des bombardements aériens de l'OTAN est quelque chose qui déplaît à ceux qui soutiennent que l'Occident est là pour apporter la démocratie et pour reconstruire le pays. Je n'ai jamais vu aucune bombe qui reconstruise ! Après qu'on se soit débarrassé d'Emergency, dans le sud de l'Afghanistan, il ne reste plus que des soldats et des espions. »
Plus de 20.000 clefs pour la libération d'Hanefi !
Les hôpitaux d'Emergency bientôt réquisitionnés par Karzaï .... et les forces de l'OTAN ?
En ce qui concerne l'hôpital d'Anabah, nel Panshir, transformé en maternité dans cette région pacifiée quelques années après la chute des talibans, on parle même de le retransformer en hôpital de guerre à l'usage, non pas des Afghans, mais des militaires de l'OTAN (!!!!), privant la population locale, isolée au sein des montanges, d'une structure qui avait fait chuter le nombre de morts périnatales aussi bien chez les mères que chez les enfants !
Lire l'article (en it) sur Peacereporter. Le communiqué d'Emergency
Le Ministère de la Santé afghan s'approprie officiellement des 3 hôpitaux
Hier soir 24.05.07, le siège d'Emergency à Milan a reçu le courriel suivant :
«Come dichiarato, il ministero della sanità aprirà ufficialmente i 3 ospedali sabato 26 maggio. Questa mail è soltanto per informarvi sulla situazione qui. Saluti».
(Comme annoncé, le Ministère de la Santé afghan ouvrira offciellement les 3 hôpitaux le samedi 26 mai. Ce message est seulement à titre informatif sur la situation ici. Salutations»)
Ce à quoi Emergency a répondu :«Prendiamo atto della sua mail che afferma che “il ministero della sanità aprirà ufficialmente i 3 ospedali sabato 26 maggio”. (Nous prenons acte de votre courriel qui affirme que le Ministère de la Santé officiellement les trois hôpitaux samedi 26 mai.)
Lire le communiqué. et les détails relatifs à la reprise sur Peacereporter.
Un épilogue bien amer et bien triste pour tant d'hommes de bonne volonté ! Cette sale affaire, cependant, n'est toujours pas terminée car Rahmattulah Hanefi est toujours en prison, entre les mains des services secrets afghan, sans chef d'accusation, sans droit de visite et sans avocat. D'après Amnesty, il s'agit d'un cas emblématique de la grave situation d'illégalité du système judiciaire afghan. Honte au gouvernement italien qui s'est servi de lui par deux fois pour libérer ses propres ressortissants mais qui est incapable d'obtenir quoi que ce soit d'un pays où il est soi-disant, mais surtout financièrement, allé apporter la paix et réorganiser la justice ! C'est révoltant !
Le monde de la culture italien (parmi eux Andrea Camilleri, Dario Fo, Claudio Abbado, Erri De Luca, Dacia Maraini, Alessandro Baricco, Beppe Grillo, Margherita Hack, et tant d'autres dont on peut trouver les noms sur la liste) a donc décidé de se mobiliser aux côtés d'Emergency et de tous ceux qui ont soif d'un monde meilleur pour obtenir sa libération, et a lancé un nouvel appel signé. Moi, de cette Italie-là, j'en suis fière !
Le recueil des clefs continue (voir les commentaires ci-dessus).
Les Afghans de l'ONG française ont été libérés ...
Il y a donc des sales affaires qui se terminent bien, des Etats et des gouvernements qui savent se faire entendre et respecter, et d'autres qui ne savent que lécher les bottes et dont les gouvernants ne sont jamais effleurés pas la honte ! Ma colère est au rouge fixe !
BONNE NOUVELLE !!!
Le procédure giudiciaire (jamais ouverte officiellement) contre Rahmattullah Hanefi est officiellement close, et il devrait être remis en liberté d'ici quelques jours. Vu son état de santé précaire, il a finalement été transféré dans un hôpital.
Sources
RAHMATULLAH EST LIBRE !!!!
Gino Strada était là à l'attendre : Salam Rahmat !
Une dure bataille de gagnée!!! (Lire l'article sur Peacereporter).
Emergency retrournera-t-elle dans ses hôpitaux en Afghanistan ? A suivre !
