Face à un désir apparemment utopique, il y a des jours où on se dit qu’il vaut mieux ne pas rêver. Cependant, il y en a d’autres où a déjà l’impression de le toucher du doigt, même si on fait tout ce qu’on peut pour éviter d’y croire vraiment, car un espoir déçu fait plus mal qu’un espoir refoulé. C’est ainsi que même si j’annonçais le contraire, la cérémonie d’investiture de Barack Obama, j’ai fini par la regarder, et en direct.
Bien sûr, j’aurais préféré ne plus jamais revoir Bush junior et sa figure de singe.
Bien sûr, la rhétorique habituelle d’un pasteur qui demande de nouveau à Dieu de protéger les Etats-Unis m’est allée un peu de travers. En finira-t-on jamais de mettre Dieu de son côté ?
Bien sûr, le chapeau d’Aretha Franklin m’a fait penser à ceux de la Reine Elisabeth.
Bien sûr, le cortège présidentiel, avec ses vingt-deux voitures, m’a semblé inutilement pompeux.
Bien sûr, l’ensemble de la First Lady, entre tissu de rideau et coutures mal écrasées laissait à désirer.
Bien sûr, au cours de la prestation de serment, il y a eu cette petite erreur du magistrat souffleur.
Mais l’important, c’est qu’il y ait eu ces grands mots du discours inaugural (en fr.) : vertu, espoir, responsabilité. Pas la moindre plaisanterie de mauvais goût, pas le moindre mot déplacé ou vulgaire, pas la moindre confection de haine ou de menace à tenir à portée de main pour les coller sur le dos des ennemis et se sentir la conscience en paix.
Mais l’important, c’était la somme d’énergie positive qui émanait de cette cérémonie, l’énergie de cet homme et de cette foule qui croient encore à la rédemption de leur propre pays et à l’avenir, qui croient à la possibilité d’un changement, malgré tout !
Moi qui ai détesté le comportement des USA pendant huit ans, je dois avouer que j’ai éprouvé un fort sentiment d’envie. Et quand, hier matin, j’ai appris qu’Obama avait déjà pris le temps de bloquer les procès de Guantanamo, que dans la journée, il s’était déjà occupé du Moyen-Orient en appelant les autorités palestiniennes, israéliennes et égyptiennes, j’ai essayé d’oublier le tape-à-l’œil et la mesquinerie des gouvernements français et italiens, et j’ai recommencé à croire à l’utopie d’un monde meilleur, cette utopie dont on se méfie, qu'on regarde souvent de haut, dont on sourit volontiers, mais qui est à la base de tous les progrès de l’humanité. Et ça m'a fait du bien.
Mots-clefs : Société. USA, France, Italie, Sujets brûlants
Commentaires et Mises à jour :
Re: Aretha's hat
En tous cas, la fête passée, il ne nous reste plus qu'à espérer que ce courant renovateur traverse bien vite l'Atlantique, aussi vite que les mauvaises idées qui l'ont précédé.
Défense du droit à l'avortement
Après la décision de la fermeture de Guantanamo, Barack Obama s'engage à défendre le droit à l'avortement (Le Monde), et les groupes qui militent dans ce sens auront de nouveau droit aux fonds bloqués par Bush.
Bien que personnellement contraire à l'IVG, le nouveau président a déclaré : "Je reste déterminé à protéger la liberté des femmes de choisir" ..."cette décision non seulement protège la santé des femmes et la liberté de reproduction, mais symbolise un principe plus large : que le gouvernement n'a pas à se mêler des affaires de famille les plus intimes".
Aretha's hat
J'ai regardé en direct et j'ai eprouvé les mêmes sentiments.
Mais quand j'ai entendu la voix d'Aretha Franklin s'élever, j'ai pardonné pour le chapeau.