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Casanova « Histoire de ma vie »,
--> (Morceaux choisis)

Je viens finalement de terminer ce livre commencé il y a quelques mois, interrompu, puis repris dernièrement. « Cultiver les plaisirs de mes sens fut toute ma vie ma principale affaire ; je n’en ai jamais eu de plus importante. Me sentant né pour le sexe différent du mien, je l’ai toujours aimé, et je m’en suis fait aimer tant que j’ai pu. J’ai aussi aimé la bonne table avec transport, et passionnément tous les objets faits pour exciter la curiosité. », peut-on lire sur le quatrième de couverture. Libertin, épicurien, esthète, philosophe (?) et séducteur incorrigible, Giacomo Casanova nous livre avec verve son autobiographie rédigée en français, des mémoires détaillées et sans fausse pudeur sur sa vie mondaine et ses multiples conquêtes dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

 

De ce récit, je n’ai trouvé que des critiques enthousiastes. Rien de plus normal puisqu'il s'agit d'un chef-d'oeuvre, unique en son genre, un « document » exceptionnel sur le Siècle des Lumières, et j’ai même pris plaisir à noter quelques pages, quelques réflexions, quelques pensées délicieuses, quelques détails croustillants. Comme on m’en avait dit du bien, je suis allée jusqu’au bout, mais ce livre ne m'a pas passionnée. Puis-je l'écrire ? Je m’y suis même un peu ennuyée. Est-ce parce que les « morceaux » sont mal choisis, qu’à part trois d’entre eux, ils semblent répétitifs même si les lieux, cadres et personnages changent ? Est-ce parce qu’à une époque où on exhibe la vie sexuelle au grand jour et à toutes les heures, dans la littérature, sur le grand et le petit écrans ou même en public, les multiples aventures de ce magnifique jouisseur prennent une couleur de déjà vu ? En passant de l’une à l’autre de ses conquêtes, j’ai eu un peu la même impression qu'Enzo Biagi, ce grand journaliste italien, face aux 101 reines de beauté du concours pour « Miss Italia » : seuls les numéros les distinguent l’une de l’autre. A ce grand libertin, cependant, il faut laisser la délicatesse, la finesse, la joie et les affres de l’approche, dont devraient s’inspirer bien des « conquérants » d’aujourd’hui.

 

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Ecrit par ImpasseSud, le Vendredi 30 Septembre 2005, 20:34 dans la rubrique "J'ai lu".

Commentaires et Mises à jour :

Florence
02-10-05 à 09:20

Bonjour ImpasseSud,

J'ai l'impression qu'aujourd'hui "le sexe, c'est dépassé" . Ce serait plutôt l'abstinence qui serait "tendance" !!

Et qu'est ce que tu penses de l'image des femmes dans ce récit ? Pas très flatteuse je suppose.


 
ImpasseSud
02-10-05 à 18:27

Re:

Bonsoir Florence,

Je ne sais pas si "le sexe, c'est dépassé", mais il y a des jours où effectivement on en a ras le bol. La vente des mémoires de Casanova a dû subir un net fléchissement.

L'image des femmes dans ce récit ? Voilà une belle question à laquelle je ne sais pas trop quoi répondre. On ne peut pas ne pas tenir compte de l'opinion qu'elles avaient d'elles-mêmes à l'époque. Ensuite, Casanova ne parle que de celles qu'il a séduites. D'après "ses" descriptions, toutes ces femmes (même les adolescentes) avec lesquelles il n'a jamais utilisé la violence, ne demandaient qu'une seule chose : être séduites. Même quand elles opposaient une première résistance. Mais n'est-ce pas là l'éternelle excuse de tous les séducteurs?


 
Florence
02-10-05 à 20:54

Re: Re:

C'est sûr qu'il faut toujours tout remettre dans son contexte. Or la dépendance des femmes, le contexte social et leur absence d'expérience, à l'époque de ce récit, les prédestinaient à devenir des victimes. J'aurais aimé qu'une femme de tête lui tienne tête. Existe t-elle dans ce récit ?

Pour ma part, je confirme que le "sexe c'est dépassé". Oui, ras le bol, parce qu'il y a trop de dérives qui va de l'utilisation systématique du corps de la femme pour vendre n'importe quoi jusqu'au sentiment de culpabilité si l'on est plus/pas en couple à vivre des expériences inouïes sous la couette. En attendant, je connais un certain nombre de couples qui vivent comme des amis et cela marche !!

Excuse-moi ImpasseSud, "je me lâche" ce soir !!


 
ImpasseSud
03-10-05 à 08:01

Re: Re: Re:

Je partage tout à fait ton opinion.

Pour en revenir à notre récit, certaines femmes de tête lui tiennent tête pendant un certain temps, mais, à la fin, elles tombent toutes comme des fruits mûrs. Même s'il les traite bien et dit les aimer, on sent cependant que, pour lui, elles ne représentent qu'un défi, qu'un objet de conquête. Il a sans autre conscience d'être un grand libertin, mais il n'oublie surtout pas, dans chaque épisode, de placer une petite phrase que j'appellerais "d'excuse" pour laisser entendre clairement ou éventuellement sous-entendre qu'au fond, aucune d'elles n'était aussi "vertueuse" qu'elle voulait en avoir l'air.

Les autobiographies ont toujours un côté fortement subjectif. Il est fort probable qu'un certain nombre de femmes ait résisté à Casanova, mais le saura-t-on jamais ? Dans leurs mémoires, les gens ne racontent pas souvent leurs échecs mais plutôt ce qui les flatte, et s'ils le font, il les présentent de façon à ce qu'ils n'apparaîssent pas comme tels.