Même si la vie m’a portée vers d’autres métiers et d'autres horizons, je suis sage-femme de profession, j’ai exercé pendant plusieurs années et j’ai moi-même deux enfants. J’ai donc toutes les papiers en règle pour être plus que surprise à chaque fois que je me retrouve face aux terreurs qui, aujourd’hui, affligent presque toutes les femmes enceintes de la blogosphère que je lis régulièrement. Et pour l’instant elles sont nombreuses ! Parmi les impressions qu’elles échangent entre elles, on peut souvent lire la phrase « Je suis terrorisée ». Et bien moi, je suis éberluée…
Quand je repense à ma mère qui me disait toujours qu’elle ne s’était jamais inquiétée (et j'appartiens à une famille nombreuse), qu’elle faisait confiance à la vie ! Quand je repense à mes grossesses que la peur n’a jamais habitées bien que je sois au courant de tous les risques et de toutes les pathologies possibles ! Comment est-il concevable que les femmes enceintes d’aujourd’hui aient toujours peur ? Ne font-elles plus confiance à la vie ? Leurs médecins les terrorisent-ils avec leurs doutes, l’étalage vaniteux de leurs connaissances ? Ne savent-ils pas que cela nuit à la mère et à l’enfant… et même au père ? Pourquoi les accusent-ils d’être vieilles à 34 ou 35 ans, leur inculquant un complexe de culpabilité injustifié et parfaitement inutile ? Pourquoi transforment-ils les femmes enceintes en objets d'investigation scientifique, en femmes malades, à risques ou que sais-je encore ? Pourquoi ne cherchent-ils pas, au contraire, à les tranquilliser ? Pourquoi leur parlent-ils de malformations ou de problèmes avant d’en avoir la preuve, les poussant ainsi à aller fouiner dans la froideur et les informations douteuses et même fausses qui circulent sur Internet ? Pour couvrir leurs arrières ? Ne peuvent-ils pas attendre la confirmation de leurs doutes, décidant alors avec les parents de ce qu'il convient de faire ? Pourquoi les poussent-ils de plus en plus à une césarienne, même quand cela n’est pas nécessaire et même avant le terme ? Pour avoir toutes leurs nuits et tous leurs week-end tranquilles ? Pour pouvoir partir en vacances ? La durée des grossesses aurait-elle subie une mutation, aurait-elle, d’elle-même, renoncé aux 9 mois ou 41 semaines + ou moins quelques jours ? Le fait d’accoucher par voie basse serait-il périmé, malséant ? A-t-on oublié qu’il est profitable à l’enfant ? Pourquoi a-t-on oublié que les femmes sont faites pour faire des enfants, que la nature est bien faite, et que, sauf dans les cas particuliers, tout se passe bien ?
En tout cas, moi je plaide en faveur des femmes enceintes. Qu’on leur rende une grossesse sereine, suivie de près et avec sérieux, cela va de soi, mais où on les laisse tranquillement vivre une vie tout à fait normale. En l'absence de pathologies réelles, les femmes enceintes ne sont pas "des malades", elles n'ont pas "besoin de repos", elles ne sont pas frappées d' "incapacité temporaire". Elles vivent au contraire et à chaque fois, même si avec quelques inconvénients, un des points culminants de leur vie de femme. Leur enfant est déjà fait, son développement est déjà programmé dans les moindres détails, alors ce dont elles ont besoin, c'est de pouvoir entourer sa croissance avec du calme, ce qu'elles éprouvent, c'est le besoin physiologique (pour cause hormonale) de se sentir choyées, en confiance. Qu'on les délivre donc des peurs irraisonnées, qu'elles les chassent elles-mêmes, afin qu'elles puissent découvrir ou retrouver en elles le loisir et la joie de ce moment d’intimité, de fierté, particulièrement unique !
P.S. du 20 janvier 2010 : à ce propos, le billet suivant (ansi que ses commentaires) sont très intéressants : "Eine deutsche kindheit". On raconte en français comment les choses se passent en Allemagne... et ailleurs.
Commentaires et Mises à jour :
Félicitations
Personnellement j'ai fait du diabète de grossesse, tout en étant bien encadrée, j'ai travailé jusqu'à l'accouchement et recommencé le travail dans le mois qui suit. On peut être terrorisé sur la table d'accouchement, en se sentant acculer, etc. mais avant, il faut faire confiance à la vie, comme tu dis, comment à la mort aussi, à la rigueur.
Re:
Sophie, Alberto, merci d'avoir laissé un mot.
Sally, ta réflexion est tout à fait juste : on explique tout et trop, et c'est une erreur. Dans ce domaine comme dans tous les autres, à chacun sa spécialité. L'important, c'est d'avoir affaire à quelqu'un de compétent et de lui faire confiance.
Re:
Ton intuition a quelque chose de juste. En ce qui me concerne, en arrivant ici, au sud de l'Italie, j'ai découvert, à ce sujet, un monde de complicité féminine dont j'ignorais le confort et la chaleur. Ici aussi, les femmes sont désormais suivies de près par les médecins, mais ceux-ci ont une influence toute relative. Pour l'ensemble de la population, une femme enceinte est avant tout une femme "intéressante", qui fait ce pourquoi elle est faite. Il est donc juste de se réjouir, de l'entourer, de la dorloter, d'accepter ses caprices, ses "envies", ses fatigues, et ceci même si elle exagère.
En ce qui me concerne, je déplore deux choses : la haute technicité, nécessaire seulement dans les cas à risques, mais à laquelle on a cependant condamné toutes les femmes à se soumettre... comme s'il fallait absolument "s'approprier" de ce phénomène naturel qu'est la grossesse, et le fait que la plupart des gynécologues et obstétriciens soient des hommes.
Très bel article en effet, sur une pathologie qui n'en est pas une comme, tu le dis si bien. Je rajouterai:"Qu'on laissent ses mères accoucher chez elles, avec la venue d'une sage-femme, si elles le désirent, comme cela se faisait avant, sauf dans les cas de grossesses à risques ou de césariennes programmées".
J'ai l'anecdote de ma voisine en fin de grossesse qui attendait son troisième enfant. Un soir, elle a ressenti les premiers signes de contractions et rendant visite à la clinique, on l'a renvoyé chez elle en lui disant que ce ne serait que dans 2 ou 3 jours. A 23h, son mari est venu nous prévenir que son épouse souffrait de contractions rapprochées, le temps que ma femme se prépare a lui rendre visite, le mari revient en courant:"N..vient vite, le bébé est là !". Heureusement mon épouse étant infirmière, a enveloppé le bébé dans un linge propre et mis celui-ci sur les genoux de la maman, en prenant soin de ne pas toucher au cordon ombilical. Le mari a servi d'ambulancier jusqu'à la clinique où son entrée a été accepté devant le fait accompli. L'enfant est grande maintenant et se porte à merveille et elle rit aux éclats lorsqu'on lui rappelle sa naissance surprise.
Il y a aussi la position de la femme qui se présente sur le dos pour un meilleur confort du praticien, alors que l'enfant tomberait bien mieux dans une position assise, dite" à la turc", qui se faisait aussi lors des accouchements dans l'eau. Qu'en penses-tu ImpasseSud?
Re:
Ton anecdote est très sympathique. J'ai plusieurs souvenirs de ce genre, de maman + bébé arrivant en ambulance juste après l'acouchement.
Pour le reste, vu que je n'exerce plus, il m'est difficile d'exprimer une opinion basée sur l'expérience. Quand j'exerçais, la seule alternative à la froideur des salles d'accouchement c'était la méthode Leboyer. Pour ma part, j'étais déjà terriblement indisposée par la main mise des gynécologues sur les parturientes, par leurs brusqueries souvent méprisantes et odieuses, les abus d'autorité qu'ils se permettaient, mais la plupart d'entre elles acceptaient encore assez bien ces contraintes, les identifiant comme une assistance de meilleure qualité. C'est Frédérik Leboyer qui a commencé à apporter une autre mentalité, à introduire un peu de douceur. Si l'accouchement aquatique est plus développé au nord de l'Italie, ici au sud on est encore très "classique" sans être trop envhaissant, mais personne n'a l'idée d'accoucher chez soi. Parmi les "progrès" de ces dernières années, ce qui me plaît beaucoup, ce sont les maisons de naissance qui proposent un peu le même confort psychologique que d'accoucher chez soi (sans les inconvénients) et dans la position et de la façon que l'on veut. Se réapproprier de sa propre grossesse, de son propre accouchement, je trouve cela merveilleux. De ce côté-là, il me semble que des pays comme la Belgique et les Pays-Bas sont plutôt à l'avant garde. Du côté français, je ne suis plus très au courant, mais, d'après ce qu'on peut lire sur les forum ou les blogs, il me semble cependant qu'on y est encore plutôt cramponné aux méthodes autoritaires et supermédicalisées. En est-il ainsi sur ton île ?
Re: Re:
Merci pour tes compléments d'info.A la Réunion, c'est exactement la même chose qu'en France, les centres médicalisés ont pris le dessus des sages-femmes à domicile, prétextant les risques en cas d'anomalies. Je pense que l'accouchement est devenue comme partout ailleurs une source de revenus importante pour les gynéco, par tous les à côtés qui sont devenus obligatoires. L'entrée en clinique avec une équipe de soins comme si on fabriquait un enfant sans être sûr du résultat, alors que la naissance est tout ce qui est de plus naturel(comme tu l'as dit). A la maison ça coûte pas cher, et c'est là tout le problème, pour la rentabilité hospitalière ou clinicienne. Pour ce qui est de la position, dit moi si je me trompe, mais l'enfant étant la tête en bas, face au ventre de la mère, glisse de lui-même vers la sortie quand la mère est en position à "quatre pattes" comme le fond les animaux. Mais là aussi, ça blesse la suceptibilité humaine de ressembler aux animaux, race "supérieure" oblige. Donc la mère est obligée de "s'offrir" aux regards des autres, sur le dos, en faisant plus d'efforts qu'il ne le faut pour le confort de l'accoucheur. Y a t-il eut une enquête à ce sujet auprès des femmes pour avoir leurs avis?
Re: Re: Re:
Là encore, je ne sais plus grand chose à propos des débats actuels à ce sujet. Ce que je pense, c'est que la position gynécologique, n'est en fait pas très physiologique (tout en permettant un meilleur suivi médical) mais que ça fait longtemps que toutes les femmes de la sphère occidentale accouchent de cette façon, même au temps où les sages-femmes se rendaient à domicile. La position assise ou accroupie me semble plus proche de la nature, l'accouchement aquatique me semble assez confortable, mais il ne s'agit que d'une opinion personnelle et les préférences peuvent changer d'une femme à l'autre.
En ce qui concerne le mécanisme de l'accouchement "naturel", là Pierre, tu es en train de me demander de faire un cour d'obtétrique qui, s'il ne comprend pas au moins une bonne centaine de pages risque d'être incomplet. En plus, dans la conjoncture actuelle orientée vers le culte de la haute technicité, ce que je pourrais en dire pourrait non seulement être restrictif, mais se transformer en une raison supplémentaire d'inquiétude pour les femmes enceintes qui viendraient me lire.
À la fin de ma première grossesse j'ai été hospitalisée pour pré-éclampsie. J'ai donc été admise en MAP. Dès le lendemain, on me faisait des bilans pré-op... seulement personne n'évoquait la césarienne. Comme j'ai une formation d'infirmière, j'en ai parlé à mon mari qui est monté au créneau pour obtenir des informations. Résultat des courses : ils m'ont surveillée comme le lait sur le feu pendant dix jours. Dix jours de gagnés pour la maturation pulmonaire de mon bébé qui naissait en avance mais quasiment à terme.
Avant la naissance de mon deuxième enfant, le gynéco de la maternité a essayé de rompre les membranes. Il voulait bien faire puisqu'on m'avait dit : pas de dépassement de terme sur un utérus cicatriciel, sauf qu'il avait oublié un point essentiel... m'en informer avant de pratiquer le geste !
Je déteste que l'on agisse comme si je n'étais pas là, je déteste qu'on profite de la situation pendant laquelle, personnellement, je n'ai pas toute ma tête (je flotte entre deux mondes).
Voilà pourquoi, j'ai peur. Je n'ai pas peur de la "nature," des complications pourtant toujours présentes dans un petit coin de ma tête... j'ai peur que les médecins agissent comme si j'étais absente. Ca me fait peur et ça me met très en colère.
Re:
mamansursaplanète : ton récit correspond exactement à ce qui m'a toujours irritée, même quand j'étais encore édudiante. Les futures mères n'étaient bien souvent que des "objets" grâce auxquelles on pouvait acquérier une certaine pratique, une certaine expérience, que ce soit pour les futures sages-femmes ou les étudiants en médecine dont beaucoup n'éprouvaient aucun intérêt pour cette spécialité. Accoucher dans ces conditions !!! ?
Par contre, je me souviendrai toujours du premier accouchement (des jumeaux!) auquel j'ai assisté, effectué par une sage-femme d'un doigté et d'une délicatesse extraordinaires (elle-même mère de trois enfants), en parfait accord avec une mère qui lui faisait confiance. On était en CHU, en pleine nuit, dans des locaux qui brillaient pas leur extrême froideur vieillotte, mais ce fut une véritable fête. J'en ai eu les larmes aux yeux, et j'ai pensé que je n'avais jamais rien vu de plus beau.
Ce qui prouve que ce qui compte, en premier lieu, c'est le contact humain et non pas le décor. Bien sût, il est évident qu'une grossesse à risques doit être suivie avec tous les moyens dont on dispose, mais il m'arrive de penser que les professions de gynécologues et d'obstétriciens devraient être réservées aux femmes qui ont déjà eu au moins un enfant. L'abord et le contact seraient certainement plus chaleureux.
Je me demande cependant si j'ai bien compris ton post : attends-tu un troisième enfant ? Si oui, pourquoi ne parles-tu pas franchement de tes craintes au médecin qui te suit ?
Re: Re:
Au Québec, j'ai l'impression de la tendance inverse... Une certaine tentative de dé-médicalisation et d'humanisation des soins. On a réhabilité les sages-femmes, on leur a créé une formation et des maisons de naissance pour pratiquer (et quelques hôpitaux pour le moment). On nous forme beaucoup sur la façon de communiquer.
Maintenant les internes en gynéco-obst sont plutôt des femmes. D'ailleurs souvent les grossesses normales sont plutôt suivies par un généraliste que par un obstétricien.
Personnellement, j'ai très hâte à ce stage (l'été prochain) au CHU Mère-Enfant. J'aimerais être généraliste plus tard et pratiquer en suivi de grossesses, accouchements et suivi d'enfants. J'espère que je saurai préserver cette période de la vie des femmes comme fantastique et détendue.
Merci pour ce texte.
Re: Re: Re:
Merci à toi d'avoir laissé ce commentaire. J'ai déjà eu l'occasion de lire deux ou trois choses au sujet de la "réappropriation" de leurs grossesses par les femmes au Canada, avec un retour aux accouchements à domicile, mais avec une assistance de support. Mais il n'en reste pas moins que la peur dont je parle ici, je l'ai également lue sur des blogs canadiens.
Je suis heureuse qu'on ait finalement repris conscience de l'importance du facteur psychologique, mais aussi de l'avantage pour les femmes de remettre cette spécialisation dans les mains des femmes.
Ton point de vue est très intéressant, car je pense que même quand on décide de devenir généraliste, il faut quand même avoir une idée plus ou moins nette du genre de patients/patientes que l'on veut suivre de plus près. Un médecin généraliste avec une bonne formation de base en gynécologie/obstétrique/pédiatrie a de grandes chances de devenir un/une "accompagnateur/trice" de confiance pour les mères et futures mères. J'ai eu un ami médecin de la sorte qui, en plus d'être un excellent "accoucheur", était un homme de grand bon sens, ses patientes l'adoraient. Je te souhaite donc de tout coeur de pouvoir réaliser ton projet.
Merci !
Ah , voilà qui éclaire bien ton humanisme intelligent :-D Je souris jusqu'aux oreilles de soulagement de ce son de cloche qu'est le tien :Quel plaisir !Tu fais preuve de bon sens , et de compassion , voilà ce qui se fait rare , mais était-ce si fréquent "avant" ? Je crois qu'avant on avait moins le temps ...Donc paradoxalement , moins le temps d'angoisser .Mais aussi , je me souviens avoir ressenti pendant ma grossesse d'etre un peu une reine , une représentante , une porteuse digne de respect (enfin du respect ) et cela me semblait naturel. Mais qu'est-ce que j'ai pu prendre !!! Affreux ! J'étais une espèce d'ennemie , parfois.
Et maintenant que j'ai 40 ans , et que nous voulons un enfant avec mon mari tout neuf ;) j'en dirai le moins possible et me ferait médicalement le moins suivre possible .Car chat échaudé , ect ...
Ceci dit , c'est un (vraiment ) très bel article qui mériterait une diffusion plus importante .Merci et bravo.
Re: Merci !
Merci à toi d'avoir fait part de ton opinion.
Comment les choses se passaient avant ? Celles qui ont des grands-mères âgées devraient le leur demander. Pour moi, c'est un peu tard. Ma mère, elle, a eu la chance de trouver, dès son arrivée dans la petite ville où mes parents étaient venus s'installer peu après leur mariage, un médecin généraliste passionné par sa "art", qui se "recyclait" régulièrment, et très proche de tous les problèmes des femmes. Il fournissait même, à l'époque où cela était interdit et pouvait vous coûter les travaux forcés ou même la peine de mort certaines adresses utiles dans la Suisse voisine (une fois de plus à l'avant-garde). C'est donc lui qui a suivi toutes ses grossesses avec une sage-femme qui tenait une petite clinique non loin de là, où, en toute confiance, elle a accouché de tous ses enfants. Somme toute, dans son cas, pas de grandes différences avec ce qui se passe aujourd'hui, son « confort » s'est basé sur une question de rapports humains.
La gynécologie, l'obstétrique et la pédiatrie ont, depuis lors, fait bien des progrès en matière de conception, de prévention et d'accouchement sans douleur, etc... et, à mon avis, il ne faut surtout pas rejeter tout en bloc. L'important, c'est de prendre le temps, dès qu'on envisage d'avoir un enfant, de rechercher des « accompagnateurs/trices » (médecins et sages-femmes) qui vous écoutent et avec qui on se sent en confiance, mais aussi faisant partie ou appartenant à un réseau médicalisé capable d'intervenir rapidement en cas d'urgence pour la mère et/ou pour l'enfant. En tout cas, je te fais tous mes voeux pour que ta prochaine grossesse soit sans problèmes et suivie dans un climat chaleureux :-)
Re: Re: Merci !
Je m'exprime un peu tard sur le sujet. J'ai lu tous les commentaires avec intérêt ; j'accoucherai pour la première fois en février et je suis assez inquiète.
La sage-femme avec qui je fais les cours de préparartion est très bien, très humaine, et elle m'a assuré que les sage-femmes (sages-femmes ?) seront à l'écoute de mes désirs dès lors que je les exprimerai clairement, mais je sais que je n'aurai qu'une faible liberté de manoeuvre et ça m'énerve !
Ce qui me contrarie (comme la plupart des femmes je pense) : ne pas être consultée, ne pas pouvoir choisir sa position d'accouchement, être sous perfusion, sous monitoring, avoir une épisiotomie quasi systématique, ne pas pouvoir prendre son temps et attendre le "bon moment" pour l'expulsion...
En bref, d'être considérée comme un objet plus que comme un être humain capable de comprendre et de prendre ses propres décisions et de les assumer.
Re: Re: Re: Merci !
Bonjour Jenny, je suis bien contente que ta grossesse se passe bien. Ton petit est-il calme ou bien est-ce un bougillion ? :-)
Que je te rappelle tout de suite qu'en ce qui concerne "pouvoir prendre son temps et attendre le "bon moment" pour l'expulsion... ", dans un accouchement spontané et à terme, ce n'est jamais possible, ce n'est jamais l'affaire de la mère, mais celle de la nature qui sait très bien faire son travail, les médecins ou les sages-femmes peuvent tout au plus donner un coup de main si c'est nécessaire. Je suis persuadée que partir d'un principe qui a toujours existé et a vu naître des milliards de beaux bébés devrait déjà être un élément tranquillisant. :-)
Pour le reste, il m'est difficile de te répondre, car chaque accouchement a ses particularités et parfois ses nécessités, mais plus qu'avec la sage-femme qui s'occupe de la préparation, tu devrais voir s'il est possible de visiter le service de maternité de l'endroit où tu as décidé d'accoucher. Cela ne fait-il pas partie des derniers cours de préparation ? Tu pourrais en profiter pour poser toutes ces questions, et peut-être même faire la connaissance d'une partie du personnel, sentir l'atmosphère qui y règne. Bien sûr, tu peux voir s'il y a d'autres possibilités d'accouchement près de chez toi, mais je crois qu'à partir du moment où tu as décidé d'accoucher quelque part parce que tu sais qu'on y est bien suivi et que toute l'assistance d'urgence est à portée de main, il faut que tu partes accoucher en toute confiance. Pour ma part, ici où je ne connaissais pratiquement personne, c'est ce que j'ai fait. J'ai eu affaire à des personnes très douces et très compétentes, et tout s'est bien passé.
Re: Re: Re: Re: Merci !
mon petit est très calme... je ne le sens que le soir quand je m'allonge. Quand je parlais d'attendre le bon moment, je faisais référence à des témoignages de femmes qu'on incite à pousser alors qu'elles n'en ressentent pas encore la nécessité physiologique. Mais je parle de choses que je ne connais pas !
Je vais me renseigner pour les visites de la maternité, je pense effectivement que cela m'aiderait de connaître les lieux et rencontrer les sages-femmes. Celle que je vois pour les cours est très bien. Elle a exercé 20 ans dans l'hôpital où je suis inscrite et elle nous a dit que les mentalités changent doucement et que c'est à nous, les futures mères, de réclamer des changements (droit de se redresser pour l'expulsion, chnager de position etc). Les réclamations des parturientes sont examinées en réunion par le personnel médical qui s'adapte petit à petit. Un exemple : beaucoup de femmes réclamaient de pouvoir faire le travail dans une baignoire, du coup, la baignoire qui servait de lieu de stockage des dossiers (!) a été réaffectée à sa fonction première !
Ce que j'ai retenu : oser s'exprimer et faire confiance (ce n'est pas la plus facile pour moi, je l'avoue !)
Re: Re: Re: Re: Re: Merci !
Bonsoir Jenny,
"Ton" hôpital a l'air d'avoir une mentalité ouverte et disponible, et c'est vraiment très bien. Si j'étais à ta place cela contribuerait grandement à me tranquilliser, à me mettre en confiance. Alors n'hésite surtout pas à poser toutes tes questions, car si j'ai bien compris ce que tu as écrit, il semble même... qu'on les attende :-)
Un article qui fera plaisir à toutes les futures parturientes
Les gynécologues-obstétriciens sont appelés à « repenser » leur pratique de l'épisiotomie
Il était temps !
Des conseils pour un bébé en siège ?
tout d'abord, je te souhaite de bonnes fêtes à mon tour, et j'espère te lire encore souvent l'année prochaine !
Je ne sais pas si tu es passée sur mon blog récemment ? J'ai fait l'échographie des 32 semaines il y a deux semaines, et bien que le bébé se porte bien a priori, il se présente en siège. Je me demandais si tu pouvais me renseigner sur ce que cela implique ?
La sage-femme avec qui je fais les cours de préparation m'a dit que hje serais obligée d'accoucher par césarienne à l'hôpital. Le médecin que j'ia vu la semaine suivante m'a dit que je pouvais accoucher par voie basse, mais que je devais me renseigner sur les risques que cela représente. Il m'a aussi dit de prendre rdv pour une version à la semaine 35 ou 36.
Je ne sais vraiment pas quoi faire : je n'ai pas envie d'une césarienne (programmée apparemment deux semaines avant le terme), je n'ai pas lu bcp de chsoes positives sur la version externe, mais j'ai peur de prendre le risque d'un accouchement par voie basse. Bref, je suis perdue et bien embêtée de devoir prendre une décision. J'espère que bébé se retournera bientôt.
Merci d'avance pour ton avis/tes conseils éventuels.
PS : J'ai voulu t'envoyer ce message en privé, par mail, mais je n'ai pas trouvé ton adresse.
Re: Des conseils pour un bébé en siège ?
Bonjour Jenny,
J’espère que tu as passé un bon Noël malgré « tes soucis », et moi, je souhaite qu’en 2006, tu viennes nous raconter sur ton blog tous les faits et gestes de bébé et de ses parents. :-)
Que je te dise tout de suite que, pour l’instant, l’important c’est que ton bébé et toi-même alliez bien. Et, si j’ai bien compris ton billet du 12 décembre que j’avais déjà lu, c’est le cas. Il faut donc que tu arrêtes de stresser, que tu te mettes « l’âme en paix » comme disent les Italiens, car toi-même tu ne peux absolument rien faire pour changer l’état de fait !!!!! Je souhaite que bébé se retourne, mais si la présentation du siège se maintient, la santé de la mère n’étant jamais en cause alors que la tête de l’enfant, non réductible, est la dernière à s’engager et à sortir, il faut que tu commences à te convaincre que c’est de « la bonne naissance » de ton bébé que médecins et sages-femmes vont désormais s’occuper de plus près, et que les décisions qui seront prises seront toutes en sa faveur. N’est-ce pas ce que tu désires de toute ton âme, toi aussi ?
Il est donc impératif que tu programmes d’accoucher dans un hôpital bien équipé qui prévoit la présence sur place lors de l’accouchement d’un obstétricien/gynécologue, d’un anesthésiste et d’un pédiatre avec un service de pédiatrie. Cela ne signifie pas que tu en auras besoin, mais il est essentiel qu’ils soient là en cas de nécessité.
Accouchement par voie basse ou césarienne ? Dans ton cas, il m’est impossible de dire quoi que ce soit car un grand nombre de facteurs "décisifs" que je ne connais pas entrent en ligne de compte. Ici, il ne s'agit plus seulement d'une question de choix, et seul le médecin qui te suit peut te dire exactement quelles sont les possibilités que tu as devant toi. Pour ma part, j’ai effectué quelques accouchements de siège par voie basse sans aucun problème, mais seulement dans un hôpital bien équipé et après que la surveillance de la fin de la grossesse ait confirmé que tout devait se passer normalement. Je concorde donc avec l’avis du médecin que tu as consulté. Est-il attaché à un hôpital proche de chez toi ? Peut-il t'accoucher dans un hôpital bien équipé ? De toute façon, je te conseille de te faire suivre directement par un des obstétriciens/gynécologues de ton choix à l’hôpital où tu accoucheras, en sorte de commencer à établir avec lui un rapport de confiance, afin que tu oses lui poser des questions, mais surtout que tu puisses te fier aux décisions qu’il sera amené à prendre dans l’intérêt de ton bébé.
Et puis, si je fais partie des sages-femmes qui critiquent les « césariennes de convenance », je pense cependant qu’il faut toujours prendre cette issue en considération, pour ne pas sombrer dans la panique et s’en faire une raison si cela est nécessaire. D’autant plus que la plupart des césariennes d’aujourd’hui se font souvent sous péridurale (donc la mère voit naître son bébé), et que le préjudice esthétique est pratiquement nul parce que l’incision de la peau est presque toujours horizontale et très basse.
Chère Jenny, j’espère t’avoir un peu tranquillisée. :-) Tu peux trouver mon adresse e-mail soit en cliquant sur ImpasseSud, soit au fond de la colonne de droite de la page principale. Bien entendu, je peux répondre à toutes tes questions, mais n'étant pas sur place, l'important pour toi, c'est avant tout que tu te mettes dans les mains d’une bonne équipe médicale et que tu lui fasses confiance. Tout le monde fera de son mieux, pour ton enfant et pour toi-même. Et continue à faire confiance à la vie :-).
merci