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France : Rétablir l’ordre

C’est avec un immense sentiment de tristesse que je suis les violences urbaines qui ont éclaté dans la banlieue parisienne, mais qui sont en train d’essaimer en province. Il faut être bien naïf ou bien indigne pour croire que l’usage de la « tolérance zéro » fera rentrer les choses dans l’ordre. Comment les membres du gouvernement n’ont-ils pas honte face à l’explosion d’un malaise qu’ils avouent connaître depuis plusieurs mois ? Depuis plusieurs mois ou plusieurs années ? Et, entre temps, qu’a-t-on fait pour améliorer les situations ? Des rafles, des arrestations, des expulsions ? En Italie, en parallèle, il y a un gros problème à Bologne, où le maire, Sergio Cofferati, ancien secrétaire du plus gros syndicat italien, a décidé de faire de l’ordre et de rétablir la légalité dans sa ville... avec un doigté un peu différent.

 

Moi, j’aime bien Sergio Cofferati. En plus d’un charisme incroyable (il a réussi à faire venir à Rome 3 millions de personnes pour empêcher le gouvernement italien d’abroger un article de loi qui modère le droit au licenciement), c’est une personne d’une intégrité foncière, qui se fie à son bon sens et ne sacrifie à aucun parti ou courant émotionnel.

 

La situation est la suivante. Avant tout, il faut savoir que Bologne est la ville la plus rouge d’Italie, tout comme sa région, l’Emilie Romagne, dont elle est le chef-lieu. Mais c’est aussi la région la plus à l’avant-garde en ce qui concerne les services publics, et celle où la qualité de la vie est la meilleure. A Bologne, cependant, comme dans toutes les grandes villes, est venue se greffer une population migrante et immigrante, de toutes origines, en règle ou sans papiers, qui, non seulement a « construit » de nombreux campements et bidonvilles en zone inondable sur les bords du Reno, mais a envahi certains quartiers, les feux rouges, les places, et même les abords de l’université contrainte désormais à fermer ses portes dès 18 heures, etc…, servant de couverture à une délinquance qui non seulement opère au grand jour, mais abolit, dès que la nuit tombe, la sécurité et la liberté de circuler dans une partie de la ville. Le maire, bien qu’à la tête d’un conseil municipal de gauche, estimant que son rôle est de s’occuper de tous ses administrés, aussi bien riches que pauvres, et de faire en sorte que le secteur public fonctionne et que la ville soit vivable, a donc décidé qu’il était temps d’en finir, et de faire de l’ordre.

 

Il y a quelques semaines, il a donc envoyé des bulldozers démolir une première partie des bidonvilles, a relogé immédiatement les femmes et les enfants, a effectué un tri parmi les hommes, préservant ceux qui avaient un travail (avec ou sans papiers), mais éloignant tous ceux qui, en plus d’être sans-papiers avaient des précédents judiciaires. Un immense tollé n’a pas tardé à s’élever, de la part de l’extrême gauche pourtant toujours à ses côtés, qui s’est écriée qu’on ne peut pas « mettre sur le même plan les situations de malaise et de souffrance sociale et les comportements à caractère criminel », le conseil municipal s’est scindé en deux, bonne partie des organisations humanitaires est montée en lice. Mais, indifférent à la fausse rhétorique, le maire tient bon. Le 2 novembre, il a même déposé devant le Conseil municipal un document où il décrit les conditions nécessaires à la légalité, critiquant l'injustice de la loi actuelle sur l’émigration, mais affirmant que « l’illégalité, quelle que soit la raison qui la détermine, ne peut pas être justifiée ». Bref, bien que la discussion soit ouverte et n'en soit qu'à ses débuts, - et elle aura lieu non seulement au niveau du conseil municipal, mais à celui des partis et des quartiers -, on a commencé à effectuer de sérieux contrôles dans toute la ville à propos des logements vides et des abus dans les prix des loyers, et dès que les maisonnettes préfabriquées en cours de construction seront terminées, les démolitions des bidonvilles reprendront avec le tri entre travailleurs (même sans papiers, mais dont le maire a promis de s'occuper personnellement) et délinquants.

 

Si le bon sens du maire de Bologne pouvait faire boule de neige…..

Peut-on laisser qu’une société se dégrade de plus en plus sans réagir d’une autre manière que par l’indifférence, le laxisme débonnaire ou la tolérance zéro ? Si on ne peut pas « mettre sur le même plan les situations de malaise et de souffrance sociale et les comportements à caractère criminel », on ne peut pas non plus continuer à « mettre sur le même plan les comportements à caractère criminel et les situations de malaise et de souffrance sociale ». Le confinement dans certains quartiers que l’on abandonne peu à peu à eux-mêmes, la répression sauvage, la « légalité » illusoire, le sectarisme, le fait de ne pas vouloir voir la nécessité, l’urgence de créer, d’ouvrir, pour tous, des voies, des perspectives (travail, logements) qui conduisent au désir de légalité, ne sont que des encouragements à la délinquance et à la violence. Tout cela n’est pas facile, je le reconnais, mais il y a des questions pressantes, des devoirs qu’un gouvernement n’a pas le droit d’ignorer ou même de renvoyer à plus tard, quel que soit son bord.

 

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Ecrit par ImpasseSud, le Vendredi 4 Novembre 2005, 16:28 dans la rubrique "Actualité".
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Commentaires et Mises à jour :

roccoco
04-11-05 à 18:00

Pour ma part , je trouve pitoyable ce qui se passe aujourd'hui dans nos banlieues . Les gouvernements successifs se sont employés à ne rien faire (ou alors quelques rond de jambes) pour éviter que la situation pourrisse . La situation était donc déja plus qu'explosive dans ces quartiers et notre bon ministre de l'intérieur ne trouve rien de mieux que jouer avec des allumettes au bon milieu d''un entrepot de dynamite!

La soi-disant politique de la ville et tous les crédits alloués à l'éducation nationale ne sont que de vagues pansements appliqués à un cul de jatte aveugle et borgne de surcroit ! Tout cela représente de l'argent gaspillé tant qu'une politique de la ville ,courageuse et ambitieuse , ne sera pas mise en oeuvre . Mais quel politique accepterait de mener un projet sur une decennie ? Il est plus simple électoralement de critiquer la passivité du gouvernement précédent plutôt que prendre le risque de voir son successeur récolter les lauriers de ce qu'on a semé .


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Florence
04-11-05 à 18:40


Bonsoir ImpasseSud,

Ce qui se passe en France est très grave mais reste le résulat d'une politique irresponsable qui date de 20 ou 30 ans, voire plus. J'ai bien peur que mon pays soit dans un état pré-révolutionnaire car le feu couve depuis plusieurs années déjà. La révolution, ce sera peut-être dans 10,20 ou 30 ans (nul ne le sait) mais cela arrivera si nous gardons le même type de gouvernement autiste, coupé du peuple et irresponsable. Il faut aussi réaliser qu'il y a des individus qui n'ont PLUS RIEN A PERDRE et peuvent tuer pour voler un téléphone portable. La "tolérance zéro" n'est pas la solution car il fallait prendre les problèmes en amont, faire preuve de courage et ne pas se satisfaire d'un sens de la communication totalement démagogique. Je pense que tous les gouvernements successifs ont leur part de responsabilité. (ou d'irresponsabilité)

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remiskippy
04-11-05 à 19:09

Le constat est le même partout, problème qui date depuis les premières vagues d'immigrations, initiées par De Gaulle et Pompidou. A cet époque, il fallait "just main d'oeuvre". Alors l'intégration se faisait pour eux par le travail et la vie d'ouvrier. Ils vivaient dans des bidonvilles. On leur a fait des concessions, comme "la chance d'avoir un logement sain"...
Ces logements ont vieilli, mal vieilli. Les aides sociales ne sont pas venus. L'éducation a été très dur (elle n'est gratuite que dans les lois). On a eu la "deuxième génération", puis une crise identitaire. Aucun gouvernement n'a fait quelquechose.

2003. "Troisième génération" d'immigré, possédant presque la nationalité français. Un taux de chomage avoisinnant les 50% ! De véritables communautés et familles sont nées.
N.S est à l'intèrieur. Discours ultra-sécuritaire. Retour à la Haine du flic, perdue pourtant depuis assez longtemps. Tension chez les "laissés pour compte"

2005. Rafles de sans papiers, de pauvres, tout simplement (ils se trouvent que beaucoup de pauvres sont bronzés). N.S déboule. La BAC fait peur à deux jeunes (ils ont mon age ! ce qui me touche encore plus !). 2 Morts. N.S allume la mèche..
1280 voitures brulés en une semaine !
Discours de l'extrème droite !

Mais toujours pas de solution pour les aider !
"Il n'y a pas de solutions miracles !"
Et l'éducation ? vendue l'an dernier !
Et la considération ? envolée !

Avant d'avoir la paix sécuritaire, la paix sociale serait mieux !


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ImpasseSud
04-11-05 à 19:25

Re:

Roccoco : belle analyse qui résume parfaitement la "courte vue" qui caractérise la plupart des gouvernements européens actuels. Mais, comme tu le soulignes, la situation française est incontestablement plus explosive.

Florence : bonsoir à toi. Tu m'ôtes les mots de la bouche. Moi aussi je sens monter ce vent de révolution, et il ne passe pas un jour sans que j'en parle. A partir de l'an 2000, en France j'ai eu l'occasion à maintes et maintes reprises de sentir monter cette tension, ce mécontentement de fond, avec des dérives sans but où chacun, faute d'un courant directionnel, tirait la couverture à soi, et ....  l'absence totale de réponses. Je crois que les gouvernments de gauche qui ont précédé cette législature ont perdu peu à peu le sens de la réalité, des excès dans lesquls il ne fallait pas tomber (mais n'est-ce pas un peu ce qu'ont fait toutes les gauches européennes sans comprendre que l'euphorie des années 70 était de l'histoire ancienne ? ), mais le cynisme, l'inconscience et l'arrogance des gouvernements de droite qui ont repris la suite n'a pas son pareil.
Bien qu'aujourd'hui je sois loin, la situation actuelle me bouleverse.


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ImpasseSud
04-11-05 à 19:44

Re:

Remiskippy : ton résumé est bien sombre mais assez explicite, et au point où nous en sommes, je ne vois pas, moi non plus, quelle solution-miracle on pourra trouver. La paix sociale est un travail bien ardu et qui demande du temps.

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Nicole
04-11-05 à 22:16

Re: Re:

2 réflexions :
comment peut-on parler de troisième génération d'emmigrés ? Ils sont français nés en France de parents français nés en France...
La grenade dans la mosquée à l'heure de la prière me semble très "provoc".
Aux infos sur Arte et sur Tv5 (expatriation oblige) je n'ai pas beaucoup entendu les associations ni les imams.
Le mouvement est-il spontané ou organisé ?
C'est une infitada, un jihad, ou un mai 68 des banlieues ?
Ils ont au moins le mérite de clamer que le "petit Nicolas", fils d'emmigré, première génération est vraiment insuportable.
Um abraço de Portugal.
Nicole


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ImpasseSud
05-11-05 à 09:09

Re: Re: Re:

Nicole, "troisième génération d'emmigrés", C'est exactement l'expression que tous les médias utilisent et répètent continuellement pour désigner les petits-enfants issus de "Français" (car nés avant 1962) en provenance de l'Algérie. Un beau lavage de cerveau, non ? Il n'est donc pas difficile d'imaginer que cette troisième génération continue à se sentir entre deux chaises, confinée dans des stéréotypes et ouverte au lavage de cerveau inverse.

Si tu t'arrêtes sur chaque acte en particulier, et si tu comptes sur l'information franco-française pour te faire une opinion de ce qui se passe, je crains que tu aies du mal à te faire une idée réelle de la situation. Alors que ces évènements font la une de toute la presse et de tous les JT européens et ont des échos même dans la grande presse américaine, Le Monde, pour n'en citer qu'un, n'a mis que rarement ces évènements en tête de sa Une, souvent en troisème ou quatrième position, comme s'il s'agissait d'évènements moins importants que les histoires des prisons de Bush, ou des éternelles magouilles économiques, préférant compter les voitures brûlées plutôt que de faire une analyse sérieuse. Et que dire de Libération et de son premier titre de ce matin «Il faut que Sarkozy s'excuse ou démissionne». A quoi joue-t-on ? Des excuses sont-elles suffisantes ? Les banlieues n'auront-elles pas une fois de plus l'impression qu'on se moque de leurs problèmes ? Les raisons de ces révoltes sont tellement plus profondes, tellement plus vastes.

Moi aussi je suis expat, mais l'été dernier j'ai passé un bon moment à Paris, et j'ai eu l'occasion de me rendre à plusieurs reprises dans les banlieues qui brûlent aujourd'hui, en compagnie de quelqu'un particulièrement engagé, et je peux te dire que l'atmosphère y était terriblement angoissante, le malaise, l'abandon, l'indifférence du désespoir étaient flagrants à tous les coins de rue. Ici, il ne s'agit de rien de tout ce que tu dis, mais simplement d'une cocotte-minute qui commence à exploser.

Un abbraccio a te dall'Italia.


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PierreDesiles
05-11-05 à 17:23

La récolte de la semence

Je savais, ImpasseSud, que tu ne resterais pas insensible à de tels évènements. Rassures-toi, moi aussi. Bravo pour ton article et bravo pour la clarté de ce débat. J'ai beau être au "bout" du monde mais je ne peux échapper aux infos déversées par la presse écrite, les médias nationaux et internationaux via le bouquet satellite.

La France va mal, c'est vrai; mais comme tu le fais remarquer, nos politiciens, avides de pouvoir, le savaient aussi depuis longtemps. J'ai vécu toute ma jeunesse à la Courneuve et j'ai vu construire dans les années 60 ces fameuses "barres" d'immeubles de 250m de long sur 15 étages avec une tour de 37 étages qui ont formé la cité des 4000 logements, là où il n'y avait que champs et plantations de salades. Déjà les erreurs se sont succédées, avec une barre pour les "pieds noirs" une autre pour les émigrés etc...et aucun espace verts pour occuper tous les enfants qui n'avaient comme seul endroit que les cages d'escaliers, les parkings et les sous-sols. Les clans se sont vites organisés et s'affrontaient régulièrement. Tout s'est délabré rapidement, ascenseurs servant de pissotière, boîtes aux lettres éventrées, voitures rayées, vols en tous genres, agressions, et de nombreux logements furent vaquant ne trouvant plus preneur  dans une telle insécurité. Après il y a eut Sarcelle, avec la même concentration, les Minguettes etc. On surnommait ces cités "des clapiers" tant cela n'avait rien d'humain. Comment un maire peut-il faire une politique de la ville dans un tel contexte? On a rasé, 25 ans après, quelques barres d'immeubles par-ci par-là, mais alors, pourquoi les avoir construit?

Pour moi, il faut garder une taille humaine dans ces barres qui ne devraient pas dépasser 5 étages et surtout les accompagner tout de suite d'espaces verts et aussi culturels pour favoriser les rencontres. Ce qui constitue la vie de la cité.

Pour ce qui est de cette "bombe" à retardement qui commence à fumer dans les rues, il fallait s'y attendre tôt ou tard. Lorsqu'on a quitté les pays que la France a colonisé et bien profité de leurs richesses, avons-nous fait en sorte que ces pays se développent ensuite, pour que leurs habitants ne soient pas obligés de venir s'expatrier chez nous? Avons-nous crée une vrai coopération d'échange mutuelle pour les aider ,ou envoyons-nous seulement de l'argent à leurs dirigeants qui s'en servent à d'autre fins, et surtout militaires?

Je crois qu'on récolte ce que nos ainés ont semé au temps des colonies.

Pour ce qui est des propos de M. Sarkozy, ils sont intolérables de la part d'un ministre de l'intérieur qui en plus, est candidat à la présidentielle. Même, s'il voulait parler des dealers en tous genres, il a crée l'amalgame et a donné un coup de pied dans une fourmillière qui n'attendait que ça!

A mon avis, on n'a pas fini de voir des feux d'artifices dans les rues!


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ImpasseSud
05-11-05 à 18:33

Re: La récolte de la semence

Pierre, là, tu nous fournis des détails que j'ignorais sur ces fameuses cités-dortoirs. Je ne sais pas si à l'époque, pressés par l'immense besoin de logements que requiéraient le boom des naissances et le rapatriement des pieds noirs, on a eu conscience des erreurs qu'on était en train d'accomplir, mais le fait est qu'ensuite, comme tu le soulignes, on les a beaucoup critiquées, mais sans rien faire pour réparer.

De toute façon, résultat ou non du colonialisme, ce qui entre en ligne de compte aujourd'hui c'est l'état d'abandon dans lequel on a laissé ces banlieues, à tous les points de vue. Ce que je vais dire va peut-être sembler étrange, mais dans le cas présent, j'ai l'impression de retrouver l'absence de l'Etat qui caractérise bonne partie du sud de l'Italie. Tout s'y déteriore invariablement, et l'espoir y est si rare. On en parle de temps en temps quand il se passe quelque chose de ... dramatique.


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PierreDesiles
06-11-05 à 07:05

La révolte de l'insolence

Comme tu le décris, l'Italie a"subi" l'évolution anarchique des banlieues rejetées comme beaucoup d'autres dans le monde. Les mégalopoles qui sont le fruit du travail et du commerce génèrent forcément des marginaux et laissés pour comptes! . Les favelas à Rio sont un exemple à ne pas suivre et pourtant elles ont commencé en 1860 ! Maintenant la police met en  joue tout ce qui est suspect. Les mêmes erreurs faites au début 20è siècle sont répétées partout ailleurs. Ne parlons pas de l'apartheid en Afrique du Sud qui a crée les ghettos et l'anéantissement d'une population. La concentration d'une population rejetée, n'est pas un terrain propice au développement d'un pays. Tout un réseau parallèle s'y développe et fait la loi. Seules les citées à l'échelle humaine échappe aux dealers. Les bâtiments doivent être espacés pour garder un peu d'intimité, les rues assez larges bordées d'arbres, des parcs pour enfants, de terrains de jeux, foot, boulodromes, piscine etc...), des maisons de quartiers pour canaliser les énergies et les rendre positives. Seulement dans ce contexte, les petits commerces prospèrent et les marchés réguliers parachèvent la vie d'une cité par le mélange des genres. Chacun est en mesure d'apporter sa pierre à l'édifice et les jeunes se retrouvent parmi les différences. Pourquoi ne parle t-on jamais de ces cités qui vivent en harmonie et qui existent forcément?!

Je ne pense pas qu'en jetant de l'huile sur le feu, on va l'étouffer! La révolte est une réponse à l'insolence des propos du ministre de l'intérieur. Les clés de la sagesse sont maintenant entre ses mains, saura t-il s'en servir?

Chirac lui, ne se mouille pas, alors qu'il est le garant des institutions et du respect de l'ordre publique! Pour l'instant il n'aperçoit pas les flammes! De Villepin prône la fermeté, tant que Sarkozy est au casse-pipe, en sorte, c'est bon pour lui.

Trois présidentiables à la tête du pouvoir exécutif me semble une grave erreur politique!

Qui profite de cette situation présente? L'avenir nous le dira...


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ImpasseSud
06-11-05 à 08:03

Re: La révolte de l'insolence

"Trois présidentiables" qui font la loi sans même chercher à gouverner. C'est exactement ce que disait Roccoco au début. A présent, la seule chose qui compte, c'est de ne pas être vidé quand on occupe la place, tout en commençant sa propre campagne pour les prochaines élections. Je ne sais pas si j'ai la mémoire courte ou si avant les médias étaient plus honnêtes et plus indépendants (sur ce deuxième point je n'ai aucun doute), mais je n'ai aucun souvenir de cette façon de procéder. Les gouvernants gouvernaient, bien ou mal, mais ils s'occupaient de gouverner, et les campagnes électoral ne commençaient qu'en temps et heure.

Désormais, en France, le gouvernement ne ressemble plus qu'à un tremplin d'accès à la présidence de la république. En Italie, Berlusconi brigue un prochain mandat, cela va sans dire, mais tant qu'il a le pouvoir, il profite surtout de sa situation pour remodeler le pays à la vitesse grand V à des fins personnelles. Quand je faisais allusion à l'Italie plus haut, plus que les banlieues, c'est surtout le sud du pays qui est abandonné à lui-même. Les gens sont plus ou moins soumis au joug de la mafia à laquelle il est pratiquement impossible de se rebeller, et cela depuis longtemps. Même quand ça bouge, ça ne bouge pas beaucoup au-delà des manifestations pacifiques de protestation, ou des risques que prend un commercçant qui n'en peut plus mais qui finit par le payer cher. Le seul gouvernement qui a essayé d'y mettre de l'ordre, c'est celui de Mussolini, mais son oeuvre a été détruite par les Américains qui ont recréé ses réseaux pour préparer leur débarqueent en Sicile.

Ici, l'immigration est bien trop récente, il n'y a encore que quelques cas explosifs, non pas comme en France, ou l'ensemble de la situation est explosive. Si l'intégration des immigrés était déjà lente avant, sur plusieurs générations, aujourd'hui, avec des gouvernements libéralistes de droites assoiffés de profits qui ont complètement abandonné les secteurs public et social, laissant qu'ils se désagrègent tout seul, elle est pratiquement devenue impossible. En Grande-Bretagne et aux Pays-Bas la situation n'est pas très brillante non plus, mais je suppose que ce qui sert encore de frein, c'est que le chômage y est nettement moins élevé.


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PierreDesiles
06-11-05 à 09:51

Chirac autiste ?

Qu'en sera t-il si les réseaux alkaida récupèrent ces jeunes désoeuvrés qui n'ont qu'une envie, c'est d'en découdre avec l'ordre établi? Puis l'extrême droite qui trouvera là une belle occasion d'en découdre aussi avec ceux qui ne sont pas comme eux(je pèse mes mots). Après, cela engendra aussi l'auto défense des victimes qui à son tour déclenchera la vengeance s'il y des morts etc...etc...

Chirac est-il devenu sourd et aveugle ou attend t-il que les pompiers éteignent les premières voitures sur les Champs Elysées ?. Il a dit qu'il s'exprimerait sur les violences urbaines "le moment venu, s'il l'estime nécessaire".Le Figaro.fr c'est à croire qu'il est dé-informé ou coupé des médias?

Paris a déjà été frappé cette nuit Yahoo! Actualités ça ressemble à  un test avant la suite.

En tout cas les français interrogés semblent satisfait de leur ministre de l'intérieur à 57%, c'est à n'y rien comprendre ! C'est vrai que la droite a été élue à 82% au dernières présidentielles lien et confirmée au législatives lien !

Donc les français ont la politique qu'ils méritent pour la grande majorité! Moi je ne me reconnais pas dans cette voie, et suis convaincu que, seul le social reste la clé du problème et surtout l'embauche sans discriminations de toutes sortes, ainsi que le partage des richesses !

Bon courage à ceux et celles qui subissent et qui souffrent en ce moment !


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ImpasseSud
06-11-05 à 13:50

Re: Chirac autiste ?

Depuis son accident vasculaire, Chirac semble n'être plus qu'une couverture bien commode. A-t-il vraiment récupéré toutes ses facultés ? Enfin, façon de parler parce que c'est quand même lui qui a choisi ses ministres.

Il faut tout de même rappeler que dans les 82 % des électeurs qui ont permis à Chirac de faire un triomphe, un bon nombre de voix avaient uniquement pour but d'éloigner Le Pen. Mais à part cela, Pierre, je concorde complètement avec ton analyse, et moi aussi, je souhaite bon courage à ceux et à celles qui subissent et souffrent en ce moment. Qu'on trouve finalement (à condition de la chercher) une solution pour améliorer la situation par un autre moyen que celui des arrestations.


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Incognito
06-11-05 à 14:40

Lien croisé

Y'a des moments, com'ça : "Coucou Cat, je voulais te dire que j'ai posté sur l'article de ImpasseSud au sujet des évènements actuels, si tu veux y participer...http://impassesud.joueb.com/news/600.shtml"

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Vendredi
06-11-05 à 14:50

Merci !

Merci, Impasse Sud et Pierre des Îles !
Par ici, ça semble se calmer un petit peu - mais, en fait, les incendies ont été simplement déplacés d'une commune à une autre. Simplement, les trottoires sont vides de voitures dès la tombée de la nuit : une solidarité entre voisins s'est rétablie et l'on sert les autos dans les parkings.
Mais pourquoi brûler des écoles maternelles, là où sont scolarisés les petits enfants du quartier ? J'avoue que tout cela me dépasse...


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ImpasseSud
06-11-05 à 17:29

Re: Merci !

Vendredi, merci à toi de passer par ici, d'autant plus que tu es en train de vivre personnellement ces tumultes, J'ai lu ton billet et je suis moi aussi de tout coeur avec toi.

Je suppose que beaucoup de monde se pose la même question que toi. Mais c'est ne pas tenir compte du désespoir, ou plutôt de l'absence totale d'espoir dans lequel sont confinés une bonne partie de ces révoltés, de ces laissés-pour-compte. Parmi eux, il y a sans doute des petits délinquants qui en profitent pour casser quelque chose de plus, mais qu'en est-il des perspectives réservées aux jeunes ghettisés dans des banlieues dégradées, Français mais traités comme des immigrés à qui on demande leurs papiers à tous moments, qui ont certainement fréquenté l'école mais qui en sont ressortis avec un vocabulaire de 400 mots qui ne leur permet aucun contact hors de leur sphère, qui n'ont aucune possibilité de trouver un emploi, de fonder une famille, de trouver un logement, de s'éloigner d'un milieu fortement conditionnant, etc...

Pour eux, quelle différence veux-tu que cela fasse de brûler une voiture, une école ou un dépôt de tissus ? La seule chose qui compte pour eux, c'est de hurler leur mal-être, de hurler contre l'injustice d'une société qui les a mis en marge mais qui leur demande d'être sages. Je pense qu'il ne faut jamais sous-estimer la violence qui peut naître du désespoir, car quand on n'a plus rien à perdre...


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PierreDesiles
06-11-05 à 18:17

""Je pense qu'il ne faut jamais sous-estimer la violence qui peut naître du désespoir, car quand on n'a plus rien à perdre... ""

Tu as raison, ImpasseSud, les valeurs perdent leurs sens, ainsi que la morale, et les violences dureront tant que tous ces marginaux auront encore des choses à exprimer! Et cette vague de fond est plus forte que toute la répression policière. On est au bord d'une crise sociale et économique.

Chirac a tord de se taire en voulant minimiser ce phénomène, car c'en est un et de taille!

Sarkozy a tord de continuer à jouer l'affrontement plutôt que le dialogue, car même s'il envoie l'armée, il ne pourra rien contre le "jusqu'au-boutisme" de tous ces désespérés et ils sont nombreux!

J'avais vingt ans en mai 68 et "notre révolution" a commencé de la même manière, mais qui s'en souvient? Je me rapelle avoir vu les rails de chemins de fer des voies rapides rouillées, après un mois de grève, ce qui parait impensable! Qui se souvient de cette paralysie totale de la France pendant un mois en  mai 68  suite à une grève générale et des émeutes dans tout le pays? Saccages, pillages, incendies, matracages, passages à tabac et règlement de comptes, sont le lot de toutes crises et ça dans n'importe quel pays.De Gaulle a tenté de redresser la situation en dissolvant l'assemblée nationale, puis, de préparer des réformes jusqu'en avril 69 où  il a "joué" son mandat par référendum sur la réforme de la décentralisation et a perdu lien . 

Que nous prépare Chirac ?

Aujourd'hui, un journaliste du Monde y voit déjà un nouveau mai 68 des banlieues   Patrick Jarreau .

PS1: Comme ImpasseSud, je suis avec toi Cat(Vendredi), et te demande de ne pas t'exposer, car la colère de la rue est aveugle et ne raisonne pas, la preuve pour cet homme de cinquante ans tué pour rien, en plein jour, et ces deux autres passants tabassés(dont un est dans le coma) pour le seul fait de se trouver là sur le trajet du mal en route. Soit proche des tiens et laisse passer l'orage! cela finira par se calmer.

PS2: J'ai lu ton lien ImpasseSud sur les 400 mots et la fille qui désirait modifier son vocabulaire pour avoir droit à un travail. J'ai dû faire le même effort qu'elle à l'adolescence, moi qui ait passé toute ma jeunesse à La Courneuve, entouré de voyoux et de bandes rivales qui s'affrontaient régulièrement. Ma rue était le siège des caïds qui enfourchaient de grosses Harley Davidson ou Indiam tout habillés de cuir et de rivets des pieds à la tête. Pour nous les jeunes, c'était un vrai spectacle de les regarder passer, mais il fallait être aussi habillés de jean et de cuir, laisser pousser les pattes sur les joues à la Elvis  pour ne pas se faire tabasser, car il fallait leur ressembler. Evidemment le language allait de paire, et il m'a fallu de nombreux efforts pour me débarrasser de ce language que Coluche a très bien restitué.


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Vendredi
06-11-05 à 20:39

Oui, ImpasseSud, je sais tout cela et je suis d'accord sur le fond.
Je n'ai pas de solution miracle à apporter, ni le recul nécessaire d'ailleurs. Simplement, une liste d'événements et de témoignages individuels qui s'agrandit un peu tous les jours.

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Vendredi
06-11-05 à 21:14

Sois sans craintes, Pierre !

Je ne m'expose pas :)
J'ai habité plusieurs quartiers populaires, à Paris comme en banlieue, fréquenté toutes les couches de la société dans ma vie, ai été confrontée à la violence une fois ou deux (physique et/ou verbale). J'ai su faire un détour pour rentrer chez moi, à partir d'une certaine heure, à une époque.
Rassure-toi !
Bisous !

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ImpasseSud
06-11-05 à 21:22

Re:

Je crois que nous voudrions tous avoir la solution miracle.

Un mai-68 des banlieues, dit Patrick Jarreau ? Il y a vraiment de grosses différences, car la révolte partie des étudiants avait très vite pris le parti des ouvriers. C'était une révolte généreuse, il y avait un immense espoir dans l'air même si les évènements faisaient peur. On croyait encore à une intégration possible et il y avait du travail pour tout le monde. Mais aujourd'hui il s'agit d'une révolte du désespoir et de haine, d'une intégration manquée. Le chômage est élevé, le travail précaire paralyse des gens qui n'ont pas d'autre solution que s'y cramponer, les bonnes études conduisent avant tout à des postes de stagiaires exploités et mal rémunérés dont on se sert pour éviter d'engager du personnel, on continue à privatiser et le pouvoir d'achat est en baisse, etc...
Un simple retour à la sécurité peut-il résoudre tout cela ? J'en doute.

En tous cas, Vendredi, j'imagine ton inquiétude, toi qui es sur place. Sois très prudente.


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Vendredi
06-11-05 à 21:37

C'est promis, ImpasseSud ! Je vais rester prudente.
J'ai le même avis que toi quant à une comparaison trop attive avec mai 68, même si je suis née quatre ans après ces événéments-là. Le fait d'avoir étudié à Nanterre, à la Sorbonne et d'en connaître certains qui ont "fait" ou, en tout cas, vécu mai 68, m'a donné l'impression d'une révolte qui allait vers l'égalité (entre hommes et femmes, entre catégories socio-professionnelles) et la liberté d'expression avant tout. Pour l'anecdote, c'est quand-même grâce au mouvement du 28 mars 1962 que les bâtiments de la cité U de Nanterre sont devenus mixtes (et j'en ai bien profité ! lol)
Un peu de légèreté et de recul, ça aide. Demain, il faut reprendre le travail normalement :)
Passe une bonne fin de soirée !

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Incognito
06-11-05 à 21:52

Lien croisé

Parce que des événements graves arrivent aussi : " Je remercie Pierre des Îles et ImpasseSud pour leurs messages de soutien ; de même que mes contacts sur msn :)NB : je viens de me rendre compte que j'avais oublié de décocher l'interdiction de commentaires. C'est chose faite. "

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Vendredi
06-11-05 à 21:55

erratum

C'est le 22 mars, pas le 28, que les gars ont investi le bâtiment des filles ! J'ai écrit trop vite sur le clavier des chiffres ;)

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PierreDesiles
07-11-05 à 06:33

Discours dans le vide?

En citant Patrick Jarreau du journal Le Monde, c'était juste pour info., évidemment je ne partage pas son point de vue, et rejoint plutôt le tien ImpasseSud. Mai 68 était en soi, une révolution de masse, unie pour la même cause, ce qui n'est pas le cas ici. Les raisons sont toutes autres, mais pour ce qui est du fond, la rancoeur de cette tranche de la population est aussi forte sur fond de désespoir. Fini les défilés bien cadrés faciles à contrôler, fini les organisations syndicales, associatives ou politiques! C'est la rue qui prend le relais et se révolte à coup de voitures incendiées pour faire du spectacle, et se faire montrer à la télé, pour prouver à leurs "grands frères" d'ailleurs que, eux aussi sont capables, comme je l'ai lu dans la presse ce matin!

J'attendais un discours fleuve et solennel du président de la république et on a assisté à une conférence de presse d'un Jacques Chirac, dans un fond de cours de l'Elysée, très peu convaincant pour apaiser la crise sociale. Réunion des ministres intéressés a t-il dit! comme-ci il fallait exclure les autres, alors que c'est l'Etat qui est visé! C'est donc l'Etat qui doit prendre des mesures d'apaisement, dans tous les domaines, et pas seulement des mesures de répression!

Assez serrer la vis du pouvoir d'achat des français, alors que des grosses sociétés comme Total annonce plus de 3 milliard d'€uros de bénéfices nets qui ne sont pas répercutés à la pompe! et ce n'est qu'un exemple! Toujours plus de profits sur les contribuables à qui on demande aussi 18€ sur les ordonnances plafonnées, servant à se soigner! etc...etc...mais là est peut-être un autre débat?...


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ImpasseSud
07-11-05 à 07:10

Re: Discours dans le vide?

A mon point de vue Chirac est fatigué ou n'a pas retrouvé toutes ses facultés. Il a vraiment mauvaise mine. 

>pour prouver à leurs "grands frères" d'ailleurs que, eux aussi sont capables

Dans le cas présent, le pire, c'est qu'une réflexion de ce genre est tout à fait humaine. L'homme étant un animal social, chacun de nous, suivant les circonstances, éprouve la nécessité de prouver quelque chose à quelqu'un. Et quand on ne vous laisse aucune possibilité de donner des preuves du meilleur, et bien, on en donne du pire. C'est exactement ce qui se passe au niveau de la pègre, des prisons, de la mafia, mais aussi dans les nouvelles mentalités de travail où, loin de rechercher l'enthousiasme, d'encourager l'initiative, de donner aux aux gens la possibilité d'utilser leurs propres qualités et capacités, on ne veut que de simples "exécutants", le plus soumis possibles. Le résultat est déjà là : combien de portes nous claque-on au nez désormais, même quand les solutions sont à portée de main ?

Vendredi, bon courage et tiens-nous au courant :-)


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Vendredi
08-11-05 à 00:08

Merci, ImpasseSud !

Un peu perturbée par tout ce qui se passe. Le calme est revenu dans le quatier depuis quelques jours, mais je pense que je suis trop ce qui se passe. Je crois que j'ai besoin de prendre du recul :)

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ImpasseSud
08-11-05 à 07:46

Re: Merci, ImpasseSud !

Pour toi qui es directement concernée, j'imagine qu'il est impossible de ne pas suivre ce qui se passe. Pour le recul, je crois qu'il faudra attendre. Depuis l'étranger, ce que l'on a plus facilement, c'est une vue d'ensemble.... Encore qu'il faille être attentif aux dérives opportunistes qu'on ne manque pas d'utiliser dans la présentation des évènements. 

Ici, en Italie, par exemple, où on assiste journellement à de gros débarquements d'immigrés sur l'île de Lampedusa, les JT, les hommes politiques évitent souvent de préciser que ceux qui se révoltent actuellement en France ne sont pas des "immigrés", mais des Français que la France a toujours considéré de 2ème catégorie. Ce qui fait que dans le contexte italien où le phénomène de l'immigration est très récent tout en ayant déjà des aspects problématiques, cela signifie : "Attention! Voilà une preuve que ces gens-là ne s'intègrent jamais. Nous avons donc raison de...".

L'opinion de la presse espagnole ne manque pas d'à-propos.

En tous cas, je suis bien contente que le calme soit revenu dans ton quartier. :-)


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ImpasseSud
10-11-05 à 10:24

Couvre-feu et.... autres mesures

La crise des banlieues a perdu sa première place dans la Une des journaux français. Il semble donc que le couvre-feu et la censure de l'information aient pratiquement résolu la question !!!!!!

Sans parler de « l'excellence » des autres mesures (!?!?!)


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sarah-k
10-11-05 à 16:14

Ma 6T a craqué


Je partage tout à fait le sentiment de la presse Espagnole, ""La société française a condamné toute une génération à se sentir étrangère dans son propre pays."
Il y a plus de trente ans, j'habitais dans l'Essonne (une banlieue assez verte et chic) j'ai vu pousser Grigny, Evry ville nouvelle et je me demandais déja comment les personnes pourraient vivre dans ces cités. Des ensembles immenses avec des petits bacs à sable et trois tobbogans, peu de transports commodes, quelques commerces, peu de boulot déja....
Un bâti vite construit et de piètre qualité, des fissures au bout de qq années, des bailleurs sociaux qui n'ont pas entretenu leur patrimoine, les plus "aisés" sont partis, les plus pauvres sont restés, les cités ont accumulés peu à peu tous les problèmes .
les jeunes enseignants démarraient à Grigny pour accumuler vite fait des points et ainsi aller rapidement vers de meilleurs hospices. Une ghettoisation des populations, une ghettoisation des savoirs, on a fabriqué des générations de jeunes sans rêve, sans projet, sans avenir.
Le gouvernement a allumé le feu et a demandé  le couvre feu.
Je crois que notre gouvernement a fait toutes les boulettes qu'il était possible de faire.

les associations qui travaillent sur le terrain (bien souvent,un dernier rempart) ont vu leurs subventions flétrir comme peau de chagrin
Les jeunes sans réelle formation, n'ont aucune chance de trouver du boulot, et même avec une formation, les entreprises renaclent à les embaucher (trop marqué banlieue, trop atypique, trop bronzé)
la police de proximité timidement mise en place s'est vu prier de quitter le terrain et a été affecté à d'autres missions.
On n'a pas pris la mesure et comme pour le problème du logement, l'état s'est désengagé de ces lieux.
Quoique l'on en dise le France n'a jamais bien accueilli ses émmigrés et sa descendance.
Je me souviens du très beau film de Renoir, "Toni" sur la misère des ouvriers Italiens venus travailler en France.
Je me souviens de mes petites camarades de classe dont les pères venus d'Algérie travaillaient dans les usines de Boulogne Billancourt, la difficulté de leurs vies.
Comme d'habitude, les actualités télévisuelles en France sont hystériques , état de guerre, couvre-feu, guérilla urbaine.
Je n'aime pas non plus, la joie mauvaise de certains de nos politiques, on a trouvé nos boucs émissaires........dormez bien, peuple de France, les flics veillent!!

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ImpasseSud
10-11-05 à 21:23

Re: Ma 6T a craqué

Sarah, dans ton commentaire, je retrouve exactement la même tristesse que j'éprouvais quand j'ai commencé à écrire mon billet, et qui continue à ne pas me quitter, comme s'il était impossible que ce soit justement la France avec ses idéaux qui nous fournisse ces horreurs, ces situations pourries, cette férocité de langage et cette arrogance de la part d'un fils d'émigré. Je suis tellement écoeurée.
Cette schizophrénie française, cette incapacité à comprendre ce qui se passe sous son nez, ce refus systématique de tout ce qui arrive de l'extérieur, on me l'a très vite fait comprendre quand je suis arrivée ici. Au début, j'ai été plutôt choquée, et puis, petit à petit, j'ai commencé à comprendre et à me rendre compte que c'était vrai.
L'intégration, (le 21 septembre dernier je m'étais finalement décidée à publier un billet, - "L'intégration, une illusion ?" - qui traînait dans mes brouillons depuis plus d'un an), c'est quelque chose de si difficile, de si délicat, de si vulnérable, même si on fait tous les efforts nécessaires. Il ne s'agit pas d'ensembles, mais de milliers et même de millions de personnes, chacunes dotées d'une sensibilité personnelle qu'il est aussi facile de blesser que de bien disposer, et qui ensuite réagissent en conséquence. Si on comprend cela, il n'est pas difficile d'imaginer ce qu'il peut se produire si on ignore des masses énormes, si on continue à leur interdire, non pas par des lois mais dans les faits l'accès à la politique, à leur fermer implicitement les portes de l'Assemblée nationale et du Sénat, tout en traitant la question par dessus la jambe ou bien en l'ignorant complètement.... Te rends-tu compte qu'ici, en Italie, beaucoup de monde sentait, surtout suite aux violents débats, écarts de langages et manifestations de mépris qui ont précédé le referendum du 29 mai, qu'en France la marmite allait sauter. C'est la raison pour laquelle, avant de publier mon billet, j'avais "effacé" la question des banlieues françaises, afin d'éviter de déclancher une polémique. Hélas, cette précaution n'a pas réussi à empêcher la classique dérive pleine d'idées reçues. "L'intégration", tout le monde a ce mot à la bouche, mais combien sont ceux qui savent exactement de quoi il s'agit ?

En attendant, maintenant, comment le pays va-t-il s'en sortir ? Je veux bien qu'on aspire à un retour à l'ordre, mais les gens sont-ils conscients de l'ampleur du problème ? Ou bien pensent-ils encore qu'un couvre-feu et quelques expulsions vont tout arranger ? A mon avis, il faudrait dissoudre l'Assemblée nationale, et faire en sorte que des représentants de ces ghettos puissent être élus.
Cette révolte a au moins le mérite de tirer la sonnette d'alarme chez les autres pays-membres de l'UE (ici on en parle énormément) qui, s'ils ne veulent pas se retrouver avec les mêmes problèmes d'ici quelques années, doivent commencer à revoir leurs politiques discriminatoires et de ségrégation, mais aussi à comprendre que personne ne réussira à arrêter l'immigration tant que l'Occident continuera à appauvrir les pays pauvres.


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ImpasseSud
12-11-05 à 15:46

"incompétence épaisse, sottise politique exaspérante"

Lire dans Le Monde : « Je suis une racaille » par Marc Hatzfeld

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PierreDesiles
13-11-05 à 16:16

Re: "incompétence épaisse, sottise politique exaspérante"

Merci ImpasseSud, pour ce lien. Je pense que Marc Hatzfeld  a très bien cerné le problème des banlieues et que son analyse est proche de la réalité, moi qui ait connu cette banlieue des 4000 de La Courneuve après avoir assisté à sa construction dans les années 60 Portrait : Maurice Bernard, une mémoire des 4 000

Je m'en souviens 'autant que M. Bernard) car j'avais des amis qui avaient été relogé dans cette cité de béton inhumaine. Ils avaient été expulsés de leur petite maison en "préfabriqué" d'après guerre, mais où ils y vivaient heureux avec un bout de terrain où rien ne manquait en fleurs, comme en légumes. On disait à l'époque que c'était le progrès qui voulait ça!

Moi j'habitais dans un petit logement, à l'étage de ces petits immeubles en briques rouges, construits après la guerre par les travailleurs italiens dont beaucoup sont restés d'ailleurs. Je n'avais pas de salle de bain et les toilettes étaient communes sur le palier. Dans ce temps là, il y avait heureusement les "douches municipales". Malgré cela, je n'aurai pas aimé habité ces barres d'immeubles sans vie où rien n'avait été pensé pour ces habitants ni pour la détente et ni pour le loisirs! Je suis parti au bout du monde...

Comment ont-ils fait pour tenir toutes ces années de galères et d'oppressions quotidiennes. Je ne dis pas que j'approuve tous leurs gestes, loin de la, mais j'en comprends certains. C'est vrai que s'ils avaient osé défiler dans les rues de Paris, ils auraient été à la merci de la Police et rien n'aurait été réglé pour autant.

Les français ont du mal à se débarrasser de tabous ancestraux qui veulent que tout ce qui vient d'ailleurs soit envahissant et néfaste. Tous ces habitants sont là, et pour beaucoup d'entres eux français, de naissance ou naturalisé! On ne va pas refaire l'histoire des anciennes colonies! Faisons en sorte de rallier toutes ces forces et l'énorme potentiel qui dort, en offrant à tout le monde, et surtout à ceux qui le désirent, un travail décent et non une assistance qui est un rejet déguisé.


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avanaé
13-11-05 à 21:31

Ce qui se passe en France , n'est pas "grave maintenant" . C'est grave depuis 20 ans !Laisser pourrir des situations de ghettos de centre-ville qui excluent et d'école qui rejette , c'est TRES grave ; et voilà , ça donne ça , et ce n'est pas fini . Je ne dis pas que les enseignants sont responsables souvent ils sont inconscients du mépris qu'ils peuvent véhiculer . Il faut changer les pratiques , être ferme et aimant , et ça n'est pas au gout du jour...Avoir le gout des autres , quels qu'ils soient...Rêve que je n'abandonnerai pas , à mon humble échelle de "maitresse" ...Ces jeunes pourraient être responsabilisés , s'ils entendaient clairement "Continues , le FN va monter en flèche et tu y auras mis ta petite pierre" Mais maintenant il faut du travail , surtout du travail !Stop au medef au libéralisme à tout crin et à cette dégringolade vide de sens...

A bientôt , impasse sud , et merci de tes articles ;)


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ImpasseSud
14-11-05 à 08:29

Re: Re:

Pierre, même si ton avis sur les grands ensembles est plus que mitigé du fait que tu étais encore enfant, tu as bien fait d'ajouter ce lien vers la description qu'en fait Maurice Bernard. Je sais et je suis convaincue qu'au départ l'intention était bonne, et ceux qui ne pouvaient y avoir accès en rêvaient. Puis les défauts ont émergé. Plus que des espaces verts ou des centres récréatifs, il aurait fallu y implanter des usines, du travail, afin que les gens ne soient pas condamnés à perdre autant d'heures dans les transports en commun, temps volé, en premier lieu, à leurs enfants dont ils n'avaient plus vraiment le temps de s'occuper. La petite délinquance, les batailles entre "clans" ont probablement commencé suite à un excès de liberté, par désoeuvrement, et ils ont fait fuir les commerçants et les familles qui en avaient les moyens : la cassure avait commencé. Le gouvernement en cours aurait dû se poser des questions dès les premiers signaux et chercher des solutions autres que les Maisons des Jeunes ou la création d'éducateurs, qui ne sont bien souvent que des emplâtres sur une jambe de bois propres à cacher les gangrènes. C'est aux parents de s'occuper de leurs enfants. Il fallait encourager les délocalisations vers les périphéries.
Dire tout cela après coup semble facile, mais si aujourd'hui on en est où en est, cela signifie quand même que tous les gouvernements qui se sont succédés pendant près de 30 ans n'ont fait aucun effort pour prendre conscience des racines du problème, pour lui chercher des solutions de fond. La démagagogie, c'est tellement plus facile. Et pourtant, des gens pour qui je vote, c'est justement cela que j'attends. 

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ImpasseSud
14-11-05 à 09:11

Re: Re: Re:

Avanaé, merci d'avoir laissé ton avis que je je partage, surtout en ce qui concerne le besoin de travail et l'abolition de toutes les théories scandaleuses que prône le néolibéralisme.

Quant à l'enseignement, ce que je lui reproche - et je l'ai déjà écrit à plusieurs reprises -, c'est d'avoir renoncé à son rôle, à son importance, laissant que les parents viennent y faire la loi, sabotant toute l'autorité qui était la leur, sans parler du laxisme relatif à l'enseignement du français, laxisme honteux en général mais presque criminel dans le cas qui nous intéresse (laxisme inexistant dans les pays francophones). A chacun son métier! Ne pouvait-on pas se borner à corriger les excès de rigidités sans y introduire la loi des psy, à adapter les programmes à l'évolution de la société, sans saborder l'autorité ou la remplacer par des mesures tout à fait ridicules, inadaptées et nocives compte tenu qu'elles s'adressent non pas à des adultes mais à des enfants et à des adolescents. Et que dire des dossiers scolaires! Une plus grande attention envers le suivi scolaire part d'un bon sentiment, mais il n'est positif et juste que si on s'en sert dans un but d'encouragement, si on ne s'en sert pas, comme c'est le cas aujourd'hui, pour créer des barrières infranchissables, des sélections prématurées, pour imposer des orientations restrictives ou en rapport avec le milieu social, créant ainsi des cassures irréparables. L'espoir, c'est indispensable même à l'école. Aujourd'hui, l'enseignement est coupable d'avoir créé un système de privilèges. Et quand on joue un rôle primordial sur la totalité d'une génération montante....

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PierreDesiles
14-11-05 à 10:49

Re: Re: Re:

""Pierre, même si ton avis sur les grands ensembles est plus que mitigé du fait que tu étais encore enfant...""

Enfant, mais assez prand pour comprendre(j'ai eu 20ans en 68). Il y avait 80 usines de toutes sortes à cette époque à la Courneuve et les noms sont encore dans ma mémoire"Babcock et Wilcox, Sud-Aviation, Cusenier, Garnier, Caterpillar, Rateau etc... J'ai travaillé dans la première, qui est encore un grand groupe au Canada lien . La classe ouvrière formait la fameuse "ceinture rouge" de Paris, fief du Parti Communiste, dans toutes les banlieue nord. C'est pas étonnant que la fête de l'Huma(crée en 1930 à Bezon) s'est fixée à la Courneuve avec ses débuts en 1960 lien .

Le hic dans tout ça, c'est que toutes ces entreprises ont été "encouragées" à se délocaliser en province pour limiter une population grandissante dans la capitale. Et j'ai assisté au démantèlement de plusieurs d'entre elles, laissant derrière, une frange de la population parquée dans ces barres de béton à la dérive! Chômage et oisiveté ont "formé" cette génération des oubliés! Tout le monde ne pouvant pas, ou ne voulant pas suivre les entreprises parties en province. J'ai pris le large au début des années 70(après avoir subi 2 fois un licenciement) et j'ai assisté ensuite au cours de mes voyages successifs, aux mêmes erreurs du passé! Pratiquement, là où toutes les entreprises ont laissé du terrain libre, les promoteurs se sont jetés dessus, construisant à n'en plus finir, des cités dortoirs et encore des cités dortoirs...!

Tout était déjà clair pour préparer des lendemains agités!. Quand on parque des gens à coup de RMI sans perspective d'avnir, avec un ou plusieurs chômeurs dans chaque famille, que peut-il se passer d'autre que la révolte?...

Merci pour ta tribune ImpasseSud .


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ImpasseSud
14-11-05 à 13:38

Re: Re: Re: Re:

Je ne savais pas qu'à l'époque il y avait autant d'usines autour de Paris. Ton témoignage est vraiment très précieux et très instructif. En effet, la délocalisation vers la province a été une grave erreur, décidée, je suppose, sur "la peur" de l'époque, celle de l'extention du communisme.

Avoir une explication "historique" n'arrange pas les choses, mais cela aide parfois à comprendre pourquoi on a pris telle ou telle décision. Quelle peut bien être la "raison historique" (à condition qu'il y en ait une) de l'abandon et du manque de perspective auxquels on a ensuite condamné ces banlieues ? En tout cas, il ne semble pas que le gouvernement actuel ait la moindre intention d'essayer de comprendre :(.

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ImpasseSud
14-11-05 à 18:36

Vu de l'Afrique du Sud et du Canada

La République et sa Bête : À propos des émeutes dans les banlieues de France
par Achille MbembeProfesseur d’histoire et de science politique à l’université du Witwatersrand, Johannesbourg, Afrique du Sud

France Is Burning, de Thierry Bardini, professeur associé auprès du Département de la Communication à l'Université de Montréal


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PierreDesiles
15-11-05 à 10:05

Re: Vu de l'Afrique du Sud et du Canada

Merci pour tes liens ImpasseSud.

""Dans une large mesure, la France est en train de récolter, chez elle, ce qu’elle a cru pouvoir semer ailleurs, dans l’irresponsabilité...""(M. Mbembe)

J'ai parcouru le long réquisitoire du professeur Mbembe, il a très bien résumé la situation entre les tenants et les aboutissants de cette France mal vieillie. Son regard extérieur en dit long sur notre pays, nombril du monde pour certains!

Dommage qu'il ne fasse pas la une d'un journal à grand tirage et relayé par les médias!

*****************

Le Monde.fr : Le retour au calme semble se confirmer dans les banlieues-215 véhicules brûlés-71 interpellations- 

pendant que notre président Chirac refaisait enfin surface, avec une allocution solennelle à tous les français.

Il était temps! La leçon de la mauvaise gestion de Bush, pour son intervention tardive après le cyclone Katrina, n'a pas servi apparemment!Il fait pire:19 jours après le début de la crise!

«une crise de sens, une crise de repères, une crise d'identité» à laquelle «nous répondrons en étant fermes, en étant justes, en étant fidèles aux valeurs de la France»"Libération"

Cela suffira t-il à calmer quarante ans de mauvaises décolonnisations? L'avenir nous le dira!

mais permet-moi d'en douter!


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ImpasseSud
15-11-05 à 14:22

Re: Re: Vu de l'Afrique du Sud et du Canada

Maintenant que le fard coule de toutes parts, le discours de Chirac est bien lamentable. Je crains bien qu'on ne soit en train de noyer le poisson. Déclarer "l'état social" au lieu de prolonger "l'état d'urgence", voilà qui serait une bonne idée !


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PierreDesiles
30-11-05 à 07:47

Nouveau tour de vis: Villepin et Sarkozy durcissent le ton !

.

Villepin durcit le contrôle de l'immigration .

.

GOUVERNEMENT Le premier ministre a annoncé plusieurs mesures concernant notamment le regroupement familial et les mariages de complaisance.

Marie-Christine Tabet  [30 novembre 2005].

.
.
Nicolas Sarkozy fixe un objectif de 25 000 immigrés en situation irrégulière expulsés en 2006 
.
.
Bravo pour ton dernier article post événements! Dommage que tu as bloqué les commentaires, car je voulais apporter de l'eau à ton moulin en te citant cet article sur le tour de vis de Villepin et celui sur Sarkozy en réponse aux émeutes...
Est-ce seulement ça que la France multicolore attend ??

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ImpasseSud
30-11-05 à 13:26

Re: Nouveau tour de vis: Villepin et Sarkozy durcissent le ton !

Pierre, les tours de vis n'ont rien de surprenant quand on connaît les personnages. 
Même s'il faut admettre que la logique d'un gouvernement qui veut rester en selle est avant tout de rétablir l'ordre, cela n'implique en aucun cas que celui-ci doive ignorer ou même minimiser les raisons qui ont été la cause des désordres.
C'est cependant ce que le gouvernement en place est en train de faire, ignorant les problèmes plus qu'évidents, mais prenant des mesures qui n'ont pratiquement aucun rapport avec les faits réels. Ce qui, dans l'esprit des gens, met dans un même sac France multicolore, immigration, illégalité et délinquance.
Les beaux jours ne sont proches pour personne, mais ils sont encore plus lointains pour la France multicolore.


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PierreDesiles
30-11-05 à 16:23

Re: Re: Nouveau tour de vis: Villepin et Sarkozy durcissent le ton !

Comme d'habitude, tu as bien saisi le sens de mon post.

Je pense en effet que la France, et les français multicolors, attendent plus d'un gouvernernent que la répression tous azimut!

Ya t-il encore un projet de société dans ce gouvernement, usé par le pouvoir et la non réponse aux questions posées??

Y at-il encore la place à des débats de société, elle qui ne demande qu'à participer à cette grande France, qui est devenue, pour beaucoup, leur patrie d'accueil??

Y at-il encore un ministre qui agit dans ce sens, à part peut-être, Jean-Louis Borlo ministre délégué à la ville ??

Et Chirac dans tout ça ?? Il sauve les meubles en posant pour les magasines, dans des réunions de chefs d'Etat et les coktails qui vont avec!


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Ysengrin
30-11-05 à 16:26

Re: Re: Nouveau tour de vis: Villepin et Sarkozy durcissent le ton !

C'est ici qu'on commente "Les feux se sont éteints" ? :D

Qui sont-ils ? Ils sont : notre avenir à nous, ou du moins à une très grande partie d'entre nous, les "classes moyennes" qui sommes encore confortables, mais demain ne serons plus moyens du tout, mais aussi misérables qu'eux, tel que c'est parti.

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ImpasseSud
30-11-05 à 17:53

Re: Re: Re: Nouveau tour de vis: Villepin et Sarkozy durcissent le ton !

Pierre,
Que de questions sans réponses en effet ! Et auxquelles il semble que personne n'ait envie de répondre. Mais cela n'a pas empêché l'Assemblée nationale de confirmer hier l'art. 4 de la loi révisionniste de février 2005, qui incite les enseignants à montrer le côté positif de la colonisation. Juste le « beau » geste qu'il fallait par les temps qui courent ! De quoi apaiser les esprits !  D'ici qu'on rétablisse « nos ancêtres les Gaulois!...» La réaction algérienne a été des plus vives.
Aujourd'hui, j'ai suivi le JT de la Guadeloupe sur RFO et ses députés étaient vraiment choqués, profitant de l'occasion pour rappeler toutes les discriminations dont sont victimes les citoyens français des DOM-TOM en métropole. Comme par hasard, ces jours-ci, à la veille du bicentenaire de la bataille d'Austerlitz, sort un livre de Claude Ribbe (que tu connais peut-être), «Le crime de Napoléon »  à propos son racisme (Ce lien est très intéressant car CR trace une vue d'ensemble incluant la révolte des banlieues). 
Après de réels efforts effectués sur une trentaine d'années, on est en train de revenir en arrière, hélas, infligeant une suite incroyable de vexations qui ne seront pas faciles à digérer.

Ysengrin,
A vrai dire, « Les feux se sont éteints » sont prévus sans commentaires :), parce que je n'ai pas envie qu'on vienne continuer, chez moi, le débat dénué de sens et honteux qui a fait rage dans la presse ces jours-ci. Comment peut-on perdre son temps avec ce genre de discussions, alors que, comme tu l'expliques si bien, notre bateau « moyen » est en train de couler ?


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sarah-k
01-12-05 à 09:06

ya bon banania



Un capitalisme sauvage a tout intéret à avoir sous la main ses sauvageons et sa racaille. C'était le cas au début de la révolution industrielle dans le Paris des Misérables où les classes laborieuses se dénommaient, nomades, bédoins barbares et étaient considérés commes classes dangereuses par le parti de l'ordre.

La France n'a jamais aimé ses Pauvres, elle n'a jamais aimé non plus ses Immigrés

Ce matin, je n'en ai pas cru mes yeux, je n'en ai pas cru mon journal, l'assemblée a refusé d'abroger la loi du 23 février 2005 qui impose aux programmes scolaires de souligner le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord,.................."
Notre passé collectif n'appartient pas aux politiques.
Peut-être que "Avoir vingt ans dans les Aures" de René Vautier va être de nouveau censuré, va savoir!!
Un remerciement pour ton billet "les feux se sont éteints"


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ImpasseSud
02-12-05 à 10:04

Re: ya bon banania

Merci à toi d'avoir laissé un mot. Je suis contente que nous partagions les mêmes opinions.

Ici se clôt la discussion.


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