Alain Bombard est décédé. Il était devenu célèbre suite à sa traversée de l’Atlantique en naufragé volontaire en 1952, sans eau et sans vivres, à bord de l’Hérétique, un simple canot pneumatique, pour démontrer que ce qui tue en premier, ce n’est pas le manque de ressources mais le désespoir. Cependant, comme il était âgé, rare sont ceux qui savent encore qui il était. Dans un tout autre chapitre, hier je suis tombée sur le commentaire d’une bloggueuse de 25 ans qui, à la suite d’un billet où on dénonçait la publicité excessive faite au dernier Harry Potter, défendait cette série toutes griffes dehors, parce que, disait-elle en substance, on ne peut pas passer son temps à lire des livres abscons auxquels on ne comprend rien, et que là, au moins, elle a la possibilité de rêver.
Bien entendu, tout le monde est libre de lire ce qu’il veut et quand il le veut. Mais si, à 25 ans, on n’a rien trouvé de mieux qu’Harry Potter pour pouvoir rêver, je crois qu’on est bien mal parti et qu’il serait temps de prendre conscience que 25 ans est un âge adulte où, sans verser obligatoirement dans les lectures difficiles, dans les sujets sérieux ou les distractions didactiques, autour de soi on peut encore trouver de quoi rêver sans avoir recours aux contes de fées. Moi, par exemple, je n’ai aucun mal à y arriver : il me suffit de suivre l’évolution d’une fleur dans un pot, de faire une balade à pied, même en ville, mais en choisissant l’heure de beauté, de perdre mon regard dans une nuit étoilée, de courir après une saveur, un parfum, d’écouter les récits de ceux qui ont vécu quelque chose de particulier, de me laisser porter par une mélodie plutôt que de la faire hurler, de sentir la caresse du vent sur ma peau ou de suivre une barque sur la mer pour voyager en pensée, de faire des projets de vie, immédiats ou pour demain, concrets ou non, sans écouter les rabats joies ou les saboteurs d’idées, etc… Il s’agit là d’une disposition d’esprit où il faut accepter le furtif, l’imparfait, l’instable car quelque chose peut flancher, et on peut être déçu. C’est sans doute là où le bât blesse et la raison pour laquelle, à 25 ans ou plus, on préfère encore mettre ses rêves dans les mains d’Harry Potter.
Mais revenons à Alain Bombard. Si vous appartenez au monde de la mer, à celui de la voile ou à celui des recherches océanographiques, il est probable que vous le connaissiez. En ce qui me concerne, j’en avais entendu parler à plusieurs reprises, avec les polémiques médisantes qui entourent toujours les gens qui lancent ou se lancent des défis et, en toute bonne foi, essaient de les réaliser sans toujours y arriver. Je ne m’étalerai donc pas sur ce personnage hors du commun, mais les nouvelles franchissant rapidement les frontières, hier soir, à la télévision italienne, on a parlé d’un homme semblable, hors du commun lui aussi, un Italien cette fois-ci.
Ambrogio Fogar a le défi dans le sang. Après un défi à la voile autour de l’Antarctique fini par un naufrage après lequel, avec son compagnon de voyage, il est resté pendant 74 jours sur un canot au milieu de l’Atlantique du sud avant d’être retrouvé, après un défi à pied et sans chiens vers le Pôle Nord, après un nombre infini de courses à travers le monde et par tous les moyens retransmises pendant sept ans dans un programme télévisé pour permettre aux jeunes de goûter à ses aventures, après la traversée des déserts, aujourd’hui, immobilisé sur une chaise roulante suite à un accident de voiture où sa moelle épinière a été sectionnée, il a depuis peu terminé son tour du monde en voilier, et il aime raconter, de façon saccadée grâce au moteur qui l’aide à respirer, non seulement tout ce que la vie lui a apporté, non seulement ses dernières expériences, mais l’espoir qu’il conserve de récupérer un jour l'usage de ses jambes grâce aux progrès de la science.
C’est ainsi que face à un petit écran captivant, pendant deux heures j’ai également rêvé avec délice aux voyages que j’ai faits loin des sentiers battus, de ceux que j’aimerais faire loin des sentiers encombrés, des difficultés liées à tous les défis, de ce que l’homme est capable de donner quand une passion l’habite et qu’il croit en lui-même.
Et puis je suis allée me coucher, et avant d’éteindre, j’ai continué à rêver, grâce au livre plein de poésie que je suis en train de lire, en suivant les péripéties tout à fait plausibles d’un vieil homme qui, avec sa petite-fille de 2 ans, cherche à fuir ce qu’il appelle « les démons » du bruit.
Pour rêver, je peux vous assurer que je n’ai pas besoin d’Harry Potter.
«Dans les années 50, on enseignait aux naufragés qu'ils doivent se débrouiller pour gagner la terre. Aujourd'hui, on leur apprend à presser le bouton de leur balise de détresse», résume Gérard d'Aboville, qui avait tenté de mobiliser la presse autour du cinquantenaire de l'épopée de l'Hérétique. «Mais tout le monde s'en foutait…. » rapporte Denis Delbecq dans le bel article qu’il a écrit sur Libération. Une débauche de technologie mal placée aurait-elle tué le rêve ?
Le rêve réclame une prédisposition, une recherche…. Bien sûr tout le monde n’est pas capable des exploits des deux hommes dont j’ai parlé, tout le monde n’a pas cette force d’âme et ni même celle d’aller jusqu’au bout de ses rêves. Mais je crois que de toute façon on ne peut rêver qu’à partir de ses propres aspirations, quel que soit leur domaine et même si elles sont modestes. Il ne faut surtout pas attendre qu’on vous serve désirs et émotions sur un plateau, et encore moins si sur ce plateau on ne vous présente qu'un best-seller, fantasmagorique qui plus est.
Mots-clefs : Planète Terre, Société
Commentaires et Mises à jour :
Re: .
Bienvenue Pakora... Sais-tu que ton commentaire me touche ? Je ne l'oublierai pas de si tôt. :-)
Je vais aller faire un petit tour chez toi :-)
@+
Bonsoir ImpasseSud,
Heureusement qu'il reste des rebelles ... et des poètes, comme toi (et moi aussi, un peu voire beaucoup ...). Merci pour ton petit billet. Je ne connaissais pas Ambrogio Fogar. Alors nos derniers Robinson Crusoé partent les uns après les autres, quelle tristesse. Bientôt plus personne pour nourrir nos rêves ...
Encore juste quelques petits mots, à propos d'Harry Potter. J'ai acheté et lu le premier tome pour COMPRENDRE ce qu'est un bon produit marketing pour une maison d'édition. La chose se laisse lire. Les enfants peuvent aimer mais pour les "grands ados de 25 ans", c'est un peu plus inquiétant. Faudrait passer à autre chose ...
Produit marketing?
Par contre je suis tout à fait d'accord avec l'analyse. Ce sont des livres pour enfants, d'en faire une icone de la litérature à 25 ans, c'est dommage. Tant d'auteurs ont su exprimer la radicalité de l'adolescence ( Cendras, Miller, Steinbeck, Kafka et combien d'autres) radicalité qui fondera l'exigeance éthique, seule arme qui nous reste contre la post-modernité.
Je me sens obligé de définir la post-modernité. Il n'y a plus de vérités parce que la vérité dépend du point de vue. Il n'y a plus de valeurs, parce qu'il y a une valeur, un étalon de mesure: Le Cash. Peut importe ta vie, fraude, tue, vole, ta valeur se mesure en Cash.
Re:
Florence : je crois qu’il y aura toujours des gens pour nourrir nos rêves, mais ce qui est sûr, c’est que l'époque des véritables défis à mesure d'homme et des risques étudiés et calculés est plus ou moins terminée. Bien sûr, il y a encore de grands navigateurs et de dû à la technologie. Le drame réel, c’est l’augmentation exponentielle des imbéciles qui ont transformés les véritables défis en caprices du moment, qui se lancent sans préparation, mettant à risque des vies humaines sans aucun scrupule, sans parler des dégâts sur l’environnement, comme sur l’Everest par exemple, ou dans le Sahara avec les 4 x 4…
Moukmouk : je partage tout à fait tes avis à une petite nuance près.
Avant la mode d’Harry Potter, il y a eu celle des livres de Stephen King, qui, elle aussi a attiré des adolescents qui ne lisaient pas. Passée cette mode, cependant, ces jeunes adultes d’aujourd’hui ne lisent pas plus qu’avant. Donc, il s’agit bien d’une opération de marketing. Je me demande souvent si le goût de la lecture, il ne faut pas l’avoir dans son ADN. Autrefois les jeunes enfants lisaient plus, et des livres sans illustrations ou presque, mais est-ce parce qu'ils avaient moins de distractions à leur portée ?
Miss Lulu : je crois que nous sommes nombreux... mais peut-être un peu trop silencieux :-)!
Lecture
Je me souviens de lui lors d'une interview qui racontait avoir eu une mauvaise note lors de la correction d'un devoir de son propre fils sur son livre. L'instit n'avait pas fait le lien avec lui et visiblement l'auteur n'avait rien compris à son texte. Je le trouvais extraordinaire cet homme.
Re: Lecture
Je me rettarpe comme je peux , c'est bernard Moitessier qui me fait penser à liberté et aux rêves.
J'ai moi aussi 25 ans tet je lis aussi Harry Potter. Ca me transporte sur le moment mais c'est du consommable, ça s'oublie vite. Néanmoins si ça peut donner l'envie de lire à certaines personnes pourquoi pas.
Re: Re: Lecture
Bernard Moitessier ? Et pourtant ils étaient de la même époque. Des hommes d'une trempe si particulière. Quand on a goûté à certaines choses, on ne peut pas revenir en arrière.
Hier sur la plage, non loin de nous, il y avait deux filles de + ou - 16 ans qui ne se connaissaient pas ou très peu et ne se sont mises à parler ensemble que parce que leurs parents respectifs se connaissaient. De quoi parlaient-elles ? De leurs potes, de leur lycée, de leur vacances? Non, l'une d'elle racontait à l'autre une histoire de Blanche Neige, de Prince Charmant, de nain dont je ne sais qui tombe amoureuse, de pomme..... A 16 ans !!!? Je dois dire que j'ai du mal à comprendre.
Ce besoin de l'irréel, de fables jusqu'à un âge avancé, n'est-ce pas un refus de la réalité, la peur de faire des projets, des rêves réalisables?
Re: Re: Re: Lecture
Si on parle de la Star-Ac', c'est que l'on est un(e) évaporé(e) sous l'emprise de la télé.
Si on joue aux jeux vidéo, c'est qu'on est un schizophrène en devenir ou tueur en puissance.
Si on passe son temps à bosser, on gâche sa jeunesse.
Si on boit ou on fume, on hypothèque sa santé.
Si on se fait un look gothique, c'est dommage ce nihilisme, et puis ca conduit au suicide.
Si on milite et qu'on cherche à donner des leçons, c'est qu'on est un jeune con.
Il a le droit de faire quoi, le type de seize ans, au fait?
Re: Re: Re: Re: Lecture
Allez, hop! Un peu de généralisation!!! :-)))
Pourquoi, toi à 16 ans, tu t'intéressais à des histoires de Blanche-Neige et de Prince Charmant ou du niveau d'Harry Potter? Ou plutôt, en plus de quelques jeux-vidéos même méchants, tu avais déjà la passion de l'informatique, de l'écriture correcte, de l'humour mordant, de la gentillesse gratuite et de tout ce que j'ignore ? ;-)
N'oublie pas qu'ayant des enfants tout aussi imparfaits que leur mère et qui ont des amis, j'ai de sérieux points de repaire :-)
A 16 ans, à tout choisir, moi, je préfère encore que l'on soit aspirant hackers ou qu'on ait du goût pour l'humanitaire.... même si on est indécis entre les deux ;-) parce que ces deux choix requierent au moins l'usage « actif » du cerveau et du coeur.
Re: Re: Re: Re: Re: Lecture
A seize ans, j'avais des copains qui regardaient le club Dorothée - Et ils ne s'en sont pas plus mal portés par la suite.
Je ne vois pas en quoi aimer les contes de fée ou Harry Potter sont incompatibles avec l'amour de l'écriture.
(Et à seize ans, en pleine crise d'ado, c'était pas le moment de me parler de gentillesse gratuite)
Re: Re: Re: Re: Re: Re: Lecture
> Bah, tant que c'est pas pour un cancer, la généralisation c'est pas si grave.
Ben si, car on va finir par ne plus savoir de quoi on parle ! :-)))
Aujourd'hui, il faut quand même reconnaître que nos jeunes, ou nous mêmes, ont conservé leur capacité de rêver. Seulement, avec les films et les images, leurs rêves se sont cristallisés sur des personnages, des héros plus grands que nature. À leur portée, il n'y a plus que les rêves, mais aussi les jeux qui mettent en vedettes des personnages plus définis aussi.
Avant, on sort de l'école, on reprend des livres et on lit. Aujourd'hui, il y a des jeux, la télévision qui multiplie des émissions d'aventures. Le visuel comble toute l'espace imaginaire.
Il n'y a pas de mal à aimer Harry Potter, même à 25 ans, il s'agit d'avoir aussi, en parallèle, d'autres intérêts, de conserver sa capacité de maturer tout en aimant la magie enfantine.
Pour tout dire, j'ai une fille de 25 ans qui adore H. Potter, tout en étant un géologue très responsable, qui aime beaucoup d'autres choses, incluant l'époque médiévale et les robes à corset! Et elle lit tout Pennac, la science-fiction, etc. Et elle navigue entre les philosophes!
J'ai aussi 3 fils de 18-19 ans, dont l'un n'aime pas Harry Potter, les autres oui. Ils ne lisent que ce que l'école leur fait lire. Entre eux et leur soeur, je vois déjà une différence de demie-génération. Bref, ils sont produits de leur environnement.
En somme, nous sommes nostalgiques de nos héros. Pas eux, ils ne connaissent pas encore la nostalgie.
Re:
Je ne crois pas avoir écrit qu’il ne fallait pas lire ou aimer Harry Potter, mais plutôt que je trouve assez dramatique qu’on ait besoin d’Harry Potter (ou de ses semblables) pour rêver à 25 ans.
Sally, l’exemple de tes enfants n’ajoute que de l’eau à mon moulin vu que ta fille a d'autres intérêts et que tes fils lisent très peu. Je pourrais y ajouter l’exemple des deux miens qui ont 26 et 22 ans. L’aîné ne s’est jamais intéressé à Harry Potter car il a des intérêts bien différents, et le second a été voir le premier film et s’est arrêté là. Il s’agit donc, dans nos deux cas personnels d’une simple affaire de goût et d’adolescence. Ce qui n’est pas le cas des millions de lecteurs pour qui il semble avoir une importance fondamentale.
Regardons un peu les choses d'un peu plus près. S’il est évident qu’on est influencé par le monde dans lequel on est né et qui nous entoure, et qu’on ne peut pas avoir la nostalgie de ce qu’on ne connaît pas, il n’en reste pas moins que dans notre société s’est instauré un système qui repousse de plus en plus tard la prise de conscience de la vie réelle et des responsabilités. Un système où on a très facilement des relations sexuelles, mais où on hésite à aimer, à s'engager ; où la beauté est un critère déterminant et le moindre défaut physqiue un handicap ; où on vous fait faire de longues études (pas toujours utiles) qui n’ont aucune issue certaine ; où on divorce pour un oui ou un non car pour être acceptable une union doit friser la perfection ; où on reste chez ses parents jusqu’à 30 ans et plus ; où on ne fait plus d’enfants (en Europe, une femme sur quatre a des problèmes de stérilité) préférant faire passer en premier carrière et liberté de mouvements ; où on ne veut même plus accoucher normalement préférant une césarienne programmée au jour et à l’heure qui nous convient ; où on vit de plus en plus vieux mais ou on refuse le vieillissement, acculant ensuite les gens, dès cinquante ans, à l'inutilité, à la solitude ou aux distractions en troupeau (pour ceux qui ont de l’argent bien évidement) ; où, en la coulant dans un cocon de facilités, on a presque transformé l’aventure en banalité, etc. etc…. En somme, un système où on prétend de vivre dans un éternel conte de fée, n’acceptant que le meilleur de la vie (et la qualité de ce meilleur est toute à démontrer !), et rejetant tout le reste.
Il n’est pas vrai qu’avant on n’avait que le choix de lire. Moi, à 16 ans, je lisais très peu, et, avec Blanche Neige j’en avais terminé depuis longtemps. Le premier livre qui m’a intéressée, (j'avais plus ou moins cet âge-là), je m’en souviens encore : « Chiens Perdus sans collier » de Gilbert Cesbron que mon père m’avait offert. Rien de mielleux, de faux ou de magique dans ce roman-là, mais la vie réelle, avec l’indulgence d’un juge d'enfants qui aide ceux qui sont en difficulté. Ce livre-là m’a fait rêvé pendant quelques mois et m'a même donné l'envie de devenir juge d'enfants.
Et puis, à l’époque on pouvait faire des tas de choses avec des moyens absolument dérisoires (et dieu sait si j’en ai profité). Aujourd’hui, mes enfants n’ont plus cette liberté, ces possibilités, car tout est balisé, payant, codifié, ennuyeux souvent, et, pour masquer la réalité, on passe son temps à mettre à la portée des jeunes des moyens illusoires (de consommation pour la plupart), des idoles à singer et des rêves factices dans lesquels se complaire, pour passer le temps. Même si le genre de vie que j’ai eu ne leur manque pas vu qu’ils ne l’ont pas connu, peut-on se considérer satisfaits quand on pousse leurs rêves non pas vers une vie réelle et meilleure que la nôtre comme cela s'est toujours fait depuis la nuit des temps, mais vers un monde factice, irréalisable et frustrant ?
Il est bien évident que je ne serais prête à renoncer ni au progrès scientifique, ni à la technologie, ni aux droits acquits par les luttes de plusieurs siècles, mais à 16 ans, physiologiquement parlant, on est déjà capable d'avoir une famille et des enfants, car nos corps sont programmés pour cela, nos corps nous disent que nous sommes des adultes. Faut-il l'oublier, nier cette réalité parce que nous sommes à l'ère de la contraception, des études plus longues et de la femme qui travaille ? N'y a-t-il aucun moyen de reprendre nos rêves en main, de leur redonner une dimension réelle, réalisable ? Y a-t-il quelque chose de plus beau que de réaliser son rêve ? Et, l'erreur étant identifiée, fait-il continuer à mettre Harry Potter où on chevauche des balais sur le même plan que la vie réelle où nos possibilités sont immenses ?
Ici, il ne s’agit pas d’une affaire de génération, mais d’une affaire de société, de mentalité. Nous ne sommes plus qu'une vieille société sans credo (et ici je ne me réfère pas aux religions mais au besoin de croire en quelque chose), sans autre aspiration que de faire de l'argent, et qui, n’ayant plus confiance en elle-même, préfère se réfugier le plus longtemps possible dans les contes de fée.
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Tout d'abord, merci pour ton article. Que dire de plus? Si je lis Harry Potter, ce n'est pas parce que j'en ais besoin pour fabriquer tous mes rêves, c'est que cela m'en apporte une petite tranche. Pas tout, heureusement, sinon je me serais déjà transformée en Hermione ou en Dark vador, aller savoir. Quand je regarderai mon chat, la forêt en face de chez moi, la lune quand je ferme les volets, l'eau de la petite source qui coule en bas du village, maintenant, je penserais à toi, et à tous les autres, qui savent peut être encore rêver, et regarder un peu autrement...
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pakora