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Kundera Milan, « L’insoutenable légèreté de l’être » (1984)

Tous ceux à qui j'ai demandé s’ils avaient lu ce livre m'ont répondu presque invariablement : « Oui, je crois ; je m’en souviens vaguement. » C’est exactement ce qui m’est arrivé : je l’ai lu il y a environ cinq ou six mois, de nouveau parfaitement à l’aise, de nouveau comme dans un vieux pull ou de vieilles pantoufles qui savent déjà tout de votre corps, mais cette fois-ci sans doute parce qu’il est truffé de réflexions qu’on s’est déjà faites au cours des ans, une sorte de pot-pourri où chacun peut retrouver sa ritournelle. Ensuite, je l’ai carrément oublié, moi aussi. Comment est-il possible que ce livre-là ait eu un tel succès ?

 

Sans être aussi dure qu’une certaine « Catheline » sur Amazon, je suis cependant d’accord avec elle sur le fait que ce roman de Kundera est vide, facile plutôt, qu’il ne vous apporte pas grand chose. L’histoire d’amour entre Tomas et Tereza est ennuyeuse, cette dernière étant exactement le type de femmes détestables qui font couler les hommes qui les approchent, quel que soit le milieu ou le contexte. Quant aux autres personnages, ils sont sans grande consistance et sans grand intérêt. Et ne parlons pas du chien... philosophe. Les multiples manifestations de la violente répression communiste et soviétique après le Printemps de Prague qui servent de cadre au roman finissent même par rester en toile de fond. Nous sommes encore loin de l’Ignorance et de sa finesse psychologique.


De cette lecture, je n'ai donc retenu que deux petites choses.

Tout d’abord le titre, tout à fait remarquable et propre à attirer le lecteur, en tenant qui plus est sa promesse avec l'abord, dès le début, du thème de « l’inexistence du retour ». A cette vérité-là, cependant, il suffit d’une certaine expérience de la vie pour y arriver seuls. La vie est faite de choix, mais on ne peut en faire qu'un seul à la fois, les autres étant irrémédiament perdus. Alors le bon choix, le mauvais  choix, qu’est-ce que cela signifie ? On qualifie souvent la réussite de bon choix, mais qui nous dit que l’autre choix, celui qu’on a laissé de côté, n’aurait pas été aussi bon lui aussi ? Idem pour le mauvais choix. Une telle prise de conscience enterre bien des regrets stériles. Alors pesanteur de l’être ou légèreté ? Une question d'optique ou l'une et l'autre ?

Ensuite, les différents aspects du kitch qui façonne nos vies, « cette station de correspondance entre l’être et l’oubli » si bien illustré dans la sixième partie, La grande marche. Un regard désabusé sur le monde, sans doute, mais assez savoureux.

 

Le grand succès d'un livre est, à mon avis, souvent l'indice d'une facilité, d'un contenu fait des lieux communs du moment. Le public donne plus volontiers la préférence à ce qu'il connaît déjà. Je crois donc que dans ces cas-là, il ne faut jamais se lancer à corps perdu, mais toujours aborder l'ouvrage par le petit bout de la lorgnette. Il est ensuite plus facile de le réhabiliter. En ce qui concerne cette oeuvre, si vous êtes jeune, lisez-la donc car il est probable que vous l'aimerez. Si vous ne l’êtes plus tout à fait, apprêtez-vous à parcourir des sentiers battus.

 

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Ecrit par ImpasseSud, le Jeudi 26 Juillet 2007, 10:07 dans la rubrique "J'ai lu".
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Commentaires et Mises à jour :

Elsa
24-09-07 à 19:06

Franchement

oui franchement, comment pouvez vous dire une chose pareille !

Vous vous rendez au moin compte du paradoxe de votre commentaire ! On étudie l'insoutenable légereté de l'être à l'université, pas au CM1 !!

Il y a tellement de chose à en dire, il y a tellement d'allusions cachées ( qui vous ont certainement échapées !) je suis en train d'étudier ce livre, je suis en 1e d'Uni, et je peux vous dire qu'après 2 mois passés à l'étudier, on en a pas encore fait le tour !!

Alors ce livre est tout sauf creux ! Si vous voulez dire qu'il ne vous intéresse pas , à votre guise, mais ne venez poas souiller le nom d'un auteur tel que lui avec des remarques aussi infondées!

C'est un livre merveilleux, car c'est un des seuls romans sérieux qu'on étudie qui soit en même temps passionnant et surtout beau, j'en ai pleuré.

Maintenant si vous préférez le kitsch, libre à vous....


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ImpasseSud
25-09-07 à 08:28

Re: Franchement

Elsa,

Franchement, vous avez dû omettre de lire l'avis qui introduit le droit au commentaire sur ce joueb, et je dois dire que je suis bien tentée d'effacer le vôtre. Non pas parce que vous n'êtes pas d'accord avec moi à propos de ce livre, - ce qui est votre droit le plus strict -, mais à cause de votre ton agressif : vous aurais-je mordue ?

Moi qui aime que les conversations conservent "toujours" un ton aimable, même dans les controverses, je vous répondrai donc.

Qu'on étudie "L'insoutenable légèreté de l'être" à l'université n'est pas forcément un critère de valeur dans le temps. Ici il s'agit d'un auteur contemporain et la littérature aussi a ses modes. Vous en voulez la preuve ? Alors, je vous conseille de lire le passionnant "Journal de l'Abbé Mugnier (1879-1939)"   : combien d'écrivains "célèbres" de leur vivant, mais aujourd'hui dans les oubliettes !
Comme déjà dit dans mon billet (êtes-vous sûre de l'avoir lu avec attention et jusqu'au bout ?), en littérature comme à la télé, la banalité fait vendre car tout le monde a l'impression de s'y retrouver. On peut dénoncer le kitsch (ce chapitre-là m'a bien plu, mais où ai-je écrit que le kitsch me plaît ?), mais aucun risque qu'il disparaisse jamais. Quant au reste des idées, concepts ou autre de ce livre, n'importe qui, même celui ou celle qui n'a pas dépassé le CM1 à l'école, en sait tout autant à 35 ou 40 ans, ce qui, j'en conviens, peut ne pas être encore évident pour une jeune fille comme vous. 

Personne ne vous empêche donc d'être enthousiaste (le succès de ce livre confirme que vous n'êtes pas la seule), mais permettez à ceux dont il a déçu les attentes par son absence d'originalité (et je ne suis pas la seule) de ne pas l'être. Quant au fait qu'on ait jugé bon de l'inclure dans les programmes universitaires .... pourquoi pas après tout, à condition que cela éduque au discernement... et ne devienne pas un prétexte pour laisser tomber les bonnes manières.


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Leila
04-01-09 à 12:41

Re: Franchement

Je vais posé un commentaire sans aucune agressivité malgré que je suis tous a fais d accord avec Elsa.Et je suis egalement d 'accord sur le faite que la présence d agressivité fais perdre une partie de la valeur d un discours. Mais derrière cet agressivité parfois il ya de la passion a exprimer quelque chose et elle se ressent par de l agressivité enfin c'est pas le debat .

Moi je suis en 6ieme secondair(En Belgique) L'equivalent de la terminale en France si vous etes de france?!
Je suis surment novice par mon age et par mon niveau d etude .Bien entendue chaqu 'un garde sa possition et son avis sur le livre.Mais personnelement (je parle de ma propre experience) ce livre est certainement un des seule que j ai lue dont je ne pourrais oublier. A travers des echos de phsycologes et phylosophes ce livre à declencher de nombreuses analyse sur les message et le sens des personnages .Je pense qu il ne faut pas simplement s arreter sur la simple histoire de Tereza et de Tomas.Durant ma lecture je me suis plonger de la premiere ligne jusqua la derniere ligne dans la peau des personnages.Se livre ne s'arrete pas sur la trahison entre conjoin, mais il parle des apparences , du hazar, du conformisme, de l'incomprehension, de la stupidité des hommes, de la faiblesse humaine,et surtous de l'oublie.J'ai souvent desaprouver certain livres que j'ai lue, ou chanson que j ai ecouter au meme film que j ai regarder, mais j 'ai toujours respecter le travail d'ecrivain, realisateur, ect car selon moi c'est un investisement pour n 'importe quel artiste.

Pour conclure se livre ma apporter beaucoup et je trouve cela dommage qu'il n ai pas fais pareil pour vous.Prennez peu etre la peine de le relire entierement.

Bien à vous

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Leila
04-01-09 à 13:20

Re: Franchement

“Le roman est une méditation sur l'existence vue au travers de personnages imaginaires.”

“Il faut que celui qui pense ne s'efforce pas de persuader les autres de sa vérité; il se trouverait ainsi sur le chemin d'un système.”


“Un roman n'est souvent, me semble-t-il, qu'une longue poursuite de quelques définitions fuyantes.”

“Le roman n'examine pas la réalité mais l'existence. Et l'existence n'est pas ce qui s'est passé, l'existence est le champ des possibilités humaines, tout ce que l'homme peut devenir, tout ce dont il est capable.”

“... composer un roman c'est juxtaposer différents espaces émotionnels, et que c'est là, selon moi, l'art le plus subtil d'un romancier.”

Voila qq citation de Kundera

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ImpasseSud
04-01-09 à 16:54

Re: Franchement

Leila,
Merci pour ce commentaire ... finalement sympathique même si contraire (depuis Elsa, j'en ai effacé plus d'un sur le même ton désagréable !)et vos citations.

Toutefois, comme déjà plus ou moins dit dans mon billet et répété dans ma réponse à Elsa, je crois que si ce livre séduit surtout les jeunes c'est parce qu'il donne l'illusion d'avoir des tas de réponses aux questions qu'à cet âge on se pose sur la vie. Mais quand on arrive à la quarantaine (et je l'ai dépassée) et qu'on a déjà une certaine expérience de la vie et des gens en général, ces fameuses "réponses" et même la trame de cette histoire semblent tout à coup d'une grande banalité, il n'y a là que du déjà vu et du déjà pensé, non pas par un penseur d'élite, mais par tout le monde ou presque. Alors de ce livre-là, qu'on lit volontiers parce qu'il a quelque chose de confortable (comme un vieux pull ou de vieilles pantoubles, justement), il ne reste presque plus rien quinze jours plus tard. On l'a oublié.

De toute façon, vous avez tout à fait raison de défendre votre point de vue et votre enthousiasme, car chacun/ne doit faire ses propres découvertes. Et si ce bouquin-là a renforcé votre goût pour les lectures qui portent à une réflexion, moi qui aime tant les livres pour cette raison, je ne peux que m'en réjouir et vous encourager à continuer. Finalement, on est plus souvent gratifiés que déçus.

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