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La ligne TGV Lyon-Turin
--> Mode de l’égoïsme et incohérence de l'alter mondialisme ?

Hier, dans la presse alternative alter mondialiste en langue française qui court sur Internet, j’ai lu une petite nouvelle qui m’a énervée au plus haut point, au sujet d’une manifestation qui aurait eu lieu au mois de juin du côté italien des Alpes, à Val di Suza, pour protester contre les travaux relatifs au percement du tunnel ferroviaire transalpin  Lyon-Turin. On y retrouve l’habituelle démagogie qui veut que cette œuvre ne servira qu’à enrichir les riches, que cette ligne servira à l’évacuation des déchets radioactifs vers les Pays de l’est et que les habitants du Val di Suza vont y perdre leur dignité. A vrai dire, je n’en savais absolument rien. Les médias italiens nationaux ont-ils passé la chose sous silence, les médias alternatifs en exagèrent-ils l'importance ? Peu importe car le but de mon billet est tout autre comme l’annonce le titre.

 

Il y a bien des années déjà qu’au nord de l’Italie, soit du côté autrichien au niveau du Brenner, soit en Suisse dans le Valais ou au Saint-Gothard, soit en France, à Chamonix, à Bourg Saint-Maurice, etc. mais aussi sur les versants italiens, à la sortie de tous les tunnels routiers transalpins, les résidents protestent contre la pollution tous azimuts créée par le passage incessant des TIR. Et ils ont raison parce qu'il s’agit d’un fait incontestable, mais faut-il pour autant ignorer l’autre aspect de la question ?
L’Italie est un pays complètement isolé du reste de l’Europe par les Alpes et il faut bien que personnes et marchandises passent quelque part. C’est la raison pour laquelle, les Suisses en premier (leur lenteur proverbiale a cependant toujours une longueur d’avance) ont très vite développé des services « semi-remorques sur rail » (ferroutage), où tout le monde trouve son compte. Bien sûr, tout n’est pas comme au septième jour de la création, il se peut que quelques riches s’y soient enrichis, que quelques immigrés de l’Est y ait trouvé du travail mal payé et que quelques transports suspects y soit passé, mais les routes ne sont pas défoncées, l’herbe est toujours verte, les potagers fournissent leurs saveurs originelles, l’air n’est pas pollué et on peut encore entendre le chant des oiseaux. Afin de pouvoir amplifier ce système, les Suisses sont même en train de construire un autre tunnel du Saint-Gothard, le plus long du monde (57 km). Les travaux en cours dérangent les régions limitrophes, cela va de soi, mais il ne me semble pas que la Suisse soit sens dessus dessous pour autant. Alors pourquoi devrait-on s’opposer à un projet équivalent entre Lyon et Turin ?

Un problème du même ordre agite de nombreuses régions de France où il souffle un véritable vent de violence contre les éoliennes. Bien sûr, tout le monde est contre les risques des centrales nucléaires, personne ne veut des déchets radioactifs sur son sol, mais les éoliennes…. déparent le paysage. C’est peut-être vrai, mais sont-elles aussi inesthétiques qu’on le dit ? Ont-elles un impact négatif sur l’environnement ? Ne représentent-elles pas un des moyens les meilleurs pour passer à une énergie renouvelable et propre ?

 

Toute construction, quelle qu’elle soit, change le paysage. Que dire du Pont du Gard par exemple ? Et pourtant quelle merveille d'efficacité et de génie civil! Ces protestations n’ont donc une raison d’être que si les premiers acceptent de revenir à une économie du XIXe siècle, avec tout ce que cela comporte bien évidemment, et les autres à se passer d’électricité, car si on va au fond du problème, tout le monde est d’accord pour mettre sur rail le transport routier, tout le monde est d’accord pour créer des sources d’énergie alternative….. à condition que les travaux se fassent ailleurs, chez les autres.

 

Cela me fait penser au problème d’eau (récurrent en Italie) qui existe dans mon immeuble. Alors que chez moi qui habite au second l’eau arrive sans problème (pour l’instant), chez mon voisin du cinquième elle n’arrive qu’au compte-goutte. Oh ! Il est plus riche que moi vu que son appartement, en attique, tient tout l’étage. Son problème est cependant un indice de l’obstruction partielle de la colonne montante, et c’est la raison pour laquelle l’ensemble des copropriétaires a accepté de la faire refaire. Ces travaux vont me déranger car ils passeront aussi par chez moi, et, en un premier temps je n’en retirerai aucun bénéfice. En plus, afin de faire au mieux avec le moins d’inconvénients possibles pour tous, le tuyau principal passera à l’extérieur, ce qui, c’est évident, modifiera légèrement l’aspect de la façade de l'immeuble. Alors qu’est-ce que je fais ? Je descends dans la rue avec ma pancarte, hurlant haut et fort qu’on s’en prend à ma tranquillité et par conséquent à ma dignité, et que ces travaux-là ne servent qu’au riche du cinquième ?

 

Quand on fait partie d’une communauté, il faut savoir assumer sa part d’inconvénients pour le plus grand bien de tous. L’important, c’est de contrôler la validité et le sérieux des projets, et d’éviter les déviances et les abus en cours de réalisation. Ne vouloir que les avantages, laissant aux autres les inconvénients, cela s’appelle égoïsme et non pas écologie ou préservation de l’environnement. Souvent je me demande pourquoi les alter mondialistes ont l’incohérence d’aller jouer les paladins pour soutenir ces égoïsmes de clocher, au lieu de porter leurs efforts, avec une plus grande rigueur qui pourrait accroître leur crédibilité, sur ce qui peut réellement nous apporter un monde meilleur.

 

 

Pour en savoir plus sur la question voir ci-dessous les MISES A JOUR des 06.11.05, 15.12.05, et 19.04.2015, ceci surtout pour essayer de mieux comprendre le pourquoi des manifestations qui continuent de plus belle, avec archarnement et une résistance toujours plus à risques.


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Ecrit par ImpasseSud, le Vendredi 22 Juillet 2005, 19:21 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires et Mises à jour :

Moukmouk
23-07-05 à 04:32

Encore une fois complètement d'accord. La folie du "pas dans ma cour" se sert de toutes les idéologies, toutes les tendances, toutes les justifications. L'autre monde que l'on cherche sera basé sur la solidarité. Ça implique que parfois on se fait un peu casser les pieds...

 
ImpasseSud
23-07-05 à 07:27

Re:

Oui, la solidarité. Ici je n'ai fait allusion qu'à deux cas particuliers, mais il semble, hélas, que solidarité et écologie fasse de moins en moins bon ménage, surtout depuis qu'une certaine couche de la société, montante et plutôt aisée, a commencé à s'en emparer. La solidarité désormais, on l'a relégué aux vagues d'émotionite que soulève une catastrophe naturelle nationale ou mondiale ou aux chaînes spécifiques du commerce équitable.


 
milka301
23-07-05 à 12:29

Eolienne

Personnellement, je n'ai vu des éoliennes qu'une fois, et de plus, en espagne. Je ne sais pas si "le bon peuple français" n'en veut pas, mais il faudrait d'abord leur demander, en leur montrant les avantages qu'elles présentent sur les centrales nucléaires. J'ai découvert il y a quelques jours, qu'il y a un "centre de stockage" (terme plutôt joyeux, étant donné qu'il est éternel), construit pour tenir pendant 1 sciècle sans fuire (les nos arrière petits enfants? Ils ses brossent?), construit il y a 5 ans, fuit déjà.  Vive la sécurité! De plus, dans mon département, il y a un "centre d'essaie sur la radioactivité". Présenté comme tout à fait stable, présentant tous les moyens de protection de la population, il a déjà pollué les 3/4 de l'eau. Et puis, c'est destressant des éoliennes!

Alors, peut-être qu'un jour, les gens du monde entier comprendrons qu'il n'y a pas de frontière ni de temps compter en période électorales, mais une planète à léguer à nos enfants et à toutes les générations suivantes. Un jour où les gens ne penserons pas qu'à leurs nombrils, leur petit confort, leurs télés et leurs voitures, mais penserons un peu plus à ceux qui se trouvent de l'autre côté du petit trait imaginaire, la frontière.

@+

pakora


 
ImpasseSud
23-07-05 à 15:07

Re: Eolienne

Les premières éoliennes, je les ai vues au Danemark en 1990, c'est-à-dire il y a 15 ans. De toute façon, il y a des pays où les citoyens se comportent en adulte, prennent note des situations effectives et font des choix judicieux pour remédier aux erreurs, et d'autres où on passe son temps à mettre les bâtons dans les roues à tous changements, sous les prétextes les plus fallacieux et avec la mauvaise foi la plus grossière. Et là, je pense à la France et à sa passion du "nucléaire pas dangereux". (Voir le comportement de la France au moment de l'explosion de Tchernobyl, en 1986)

En Italie, le nucléaire a été rejeté par référendum en 1987 et, en 2005, on ne sait toujours pas quoi faire des déchets radioactifs dont personne ne veut. Comme les centrales thermo-électriques polluaient elles aussi, elles ont été fermées en grande partie, mais sans chercher aucune solution alternative. Si bien qu'en matière d'énergie électrique, aujourd'hui ce pays dépend de ses voisins, de la France notamment à laquelle elle achète de l'énergie.... nucléaire. Et suite au black-out de près de 24 heures d'il y a deux ans, on reparle du nucléaire.... dans un pays où il y a autant de soleil!!!

Voir aussi ce site très complet sur l'Energie éolienne


 
sophie
24-07-05 à 13:49

Eoliennes

Ouf je ne suis pas la seule à ne pas comprendre la haine des Français pour les éoliennes ! Quant à déparer le paysage ... Je ne souhaite pas me déplacer à cheval, en sabots avec des vêtements qui grattent. Il y a des technologies qui modifient le paysage c'est certain mais entre deux maux il faut savoir choisir et je déteste rien que l'idée des dépôts de déchets radioactifs (en parlant de sécurité quid de ceux retrouvés sur les côtes africaines au lendemain du tsunami ?). Nous les humains nous modifions la planète et son aspect : nos villes , nos routes, notre technologies, nos erreurs. Nous ne pouvons revenir à la situation originelle mais il est temps que nous réfléchissions à ce que nous faisons. Et je suis d'accord avec toi; les incohérences des altermondialistes affaiblissent énormément leur influence et c'est dommage pour un grand nombre de causes.

 
samantdi
24-07-05 à 19:28

Entièrement d'accord avec ce billet, je retrouve ici une discussion souvent menée dans la "vraie" vie avec mes amis. Beaucoup sont en effet altermondialistes de coeur, avec un bon niveau de vie et une sorte de respect que je trouve rétrograde des paysages "sauvages" qui leur font regarder avec circonspection les éoliennes, et les autoroutes.
Certes, je sais que les autoroutes ne sont pas la panacée, mais pour avoir vécu dans une région très enclavée et loin de toute grande ville, je sais à quel point le fait de se déplacer vite et sûrement est vital. Alors, je le reconnais, je suis pour les tunnels, routes aménagées... Et, faute de mieux, pour les autoroutes, auxquelles j'aurais préféré le rail si on avait fait le choix de le développer...j'aurais été heureuse que le rail desserve tous les petites bourgades de ma région comme il le faisait au début du siècle, avant que la "reine voiture" ne disqualifie ce moyen de transport, que toutes les petites gares deviennent désaffectées et que ne demeurent que de grands axes...

Ceci pose indirectement la question du ferroutage et les Suisses montrent un exemple hélas peu suivi. La France a tout misé sur les T.I.R et les autoroutes sont  saturées de ces gros camions, sans compter que le métier de routier est désormais de plus en plus soumis aux impératifs de rentabilité, les chauffeurs doivent rouler le plus possible, quitte à enfreindre la loi.

C'est un système qui marche sur la tête et; en effet, pour sauvegarder une multitude de petites intérêts, on en oublie l'intérêt général.

 
ImpasseSud
25-07-05 à 08:05

Re:

Vos commentaires me remettent en mémoire des exemples assez caractéristiques.

Dans mon billet, j'ai fait allusion au Pont du Gard, parce qu'il est manifeste que ce "bloc de pierres" sans grande esthétique malgré les fenêtres qui l'allègent, fut un coup de poing dans l'oeil dans cette partie de la vallée du Gardon. Mais quelqu'un aurait-il l'idée de le détruire ?

Idem au sud de l'Italie où, au beau milieu du splendide panorama du Détroit de Messine, avec l'Etna et les iles Eoliennes en toile de fond, deux immenses pylones s'inscrivent dans le paysage, élevés le sciècle dernier, cela va sans dire, pour faire passer l'électricité du continent à la Sicile et soutenir, assez haut afin de ne pas entraver le passage des navires, des cables de 3 kms de long. Aujourd'hui, les cables ont disparu car la Sicile est autonome, mais on a décidé de conserver les pylones qui font désormais partie du paysage.

Quant aux autoroutes qui traversent les Apenins avec une alternance parfois ininterrompue de tunnels et de viaducs, pour ma part je les trouve parfaitement intégrés dans le paysage, sans compter, comme le précise Samantdi, qu'ils ont réduit de moitié ou parfois plus les temps de transit.

Et que dire des moulins à vent qui ont tout d'abord dénaturé l'aspect des collines qu'ils coiffaient mais dont aujourd'hui on entretient jalousement les quelques exemplaires restants ? 

Je crois qu'il serait bon que les gens retrouvent un peu de bons sens... denrée qui, à mon avis, est de plus en plus rare.


 
Ysengrin
25-07-05 à 10:41

Re: Re:

Le syndrome Not In My Back Yard est fort regrettable, et touche tout le monde, y compris les bobos écolos, là-dessus, pas de problème.

Pour le reste, et pour une fois, on n'est pas trop d'accord...

- Les éoliennes (Notre camarade Ziala a fait une série d'articles sur le sujet):
Moi je trouve ça beau : voir le champ d'éoliennes derrière la vieille ville de Carcassonne, par exemple... une merveille paysagère ! C'est une technologie plutôt propre, une énergie a priori renouvelable, etc... Et pourtant, n'allons pas imaginer que c'est la panacée !
Ex : des associations écolos sont en lutte contre des champs d'éoliennes dans le nord du Portugal ! Et ce n'est pas du NIMBY. C'est juste que les terrains les plus favorables à leur implantation sont des vallées très encaissées (donc peu ou pas urbanisées, très préservées) ouvertes sur la mer (faune et flore très spécifiques, voire souvent endémique).
Et donc, ces écolos disent : de l'énergie propre, oui, mais à quel prix ? Si c'est pour voir ravager des vallées uniques (installation et maintenance supposent  tracer des pistes, niveller le terrain, organiser la ronde de norias de camions, avec les inévitables déversement de polluants qui s'ensuivent... ce n'est pas SI propre que cela !) juste pour éclairer les vitrines des magasins toute la nuit, ce n'est peut-être pas nécessaire.

- Les infrastructures de transport (nous avons aussi un article sur les politiques de transports ;-))
Bien sûr, une voie ferrée, un canal, sont infiniment plus propres qu'une autoroute. Ils n'en sont pas pour autant en soi respectueux de l'environnement ! On a fait une brève sur le cas que tu cites, mais je n'en sais rien de plus
J'avais en revanche suivi d'assez près la lutte d'associations de protection de la nature de Franche-Comté contre le Grand Canal Rhin-Rhône. Elles ont eu à faire face à toutes accusations de coutume : "passéistes", "rétrogrades", etc... mais aussi à d'autres plus inhabituelles : "Quoi, vous êtes contre un canal ? Alors vous êtes pour l'autoroute ?".
Ben non, évidemment, mais le problème n'est pas simplement de choisir entre transport fluvial ou routier ! Le problème c'est de savoir si désenclaver une région et favoriser les échanges de marchandises vaut de détruire complêtement une des dernières vallées sauvages de cette région. Et les craintes de destruction n'étaient pas de l'ordre du fantasme : la vallée du Haut-Doubs a sur l'essentiel de son parcours exactement la largeur d'un canal à grand gabarit ! Donc, au lieu de la magnifique vallée montagnarde avec rivière serpentant au fond, mouillères et zones humides, grande diversité faunistique et floristique, etc... on préparait... RIEN ! Le désert ! Un canal, calibré, dragué, plein d'huile, etc... et, de part et d'autre, la falaise (ce qui a été fait en vallée d'Aspe, avec une autoroute : la plus belle vallée des Pyrénées transformée en corridor à camions sur l'autel des nécessités d'échange entre Paris et Madrid. Si vous connaissez le site, vous voyez de quoi je veux parler. C'est à pleurer, simplement. Moi je n'y mets plus les pieds, sinon je me jette sous le premier 38 t qui passe.)

Tout ça pour dire que ce n'est pas si simple. Ce n'est pas que pour ou contre, blanc ou noir... l'écologie et l'économie (telle que la conçoit notre monde libéralo-capitaliste) sont des sciences très complexes, et souvent incompatibles.
Mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a des choix à faire, et très vite (je nous donne dix ans au maximum avant de n'avoir plus aucun moyen de revenir en arrière ; c'est un chiffre personnel, absolument pas consensuel, nourri de ma (toute petite) connaissance des problèmes j'en parle, entres autres, dans mon dernier texte (désolé, j'abuse un peu sur les références à Demain la Terre, mais c'est vraiment le meilleur site sur l'environnement que je connaisse ;-))) :
- ou on continue à faire notre "développement" aux frais de la nature, en considérant que celle-ci a des ressources inépuisables (ce qui est un non-sens, mais est ce que nous faisons depuis le début de l'ère industrielle),
- ou on décide de soumettre le "développement" économique aux conditions d'environnement. Parce que celles-ci sont intangibles. Et sans doute, se rendra-t-on compte alors qu'on est obligés de revenir au mode de vie d'il y a cinquante ou cent ans. Mais a mon avis on a pas le choix. On ne peut pas continuer s'imaginer pouvoir dominer la nature éternellement sans en payer un jour le prix.

Parce que même si notre destin d'humains est de nous libérer de notre condition d'animaux, nous faisons malgré tout partie de la nature.

 
ImpasseSud
25-07-05 à 14:02

Re: Re: Re:

Je t'attendais de pied ferme vu qu'il s'agit de ton domaine. :-)))

Le hasard veut que j'aie des informations de première main en matière de logistique des transports, et je dois dire que ton article ne fait que prendre note d'un état de fait. Il y a plus ou moins vingt ans que les Suisses imposent le choix entre le ferroutage ou un tonnage inférieur à 13 tonnes. Ils ont un peu adouci leurs normes en relâchant des permis au compte-goutte, mais, avec le tunnel du Saint-Gothard, ils continuent sur la ligne qu'ils se sont tracée. Quant à ta solution Connex, quel est le pourcentage d'entreprises que cela peut toucher en réalité ? C'est tout à fait vrai que le même type de marchandise court sans arrêt du Nord au Sud de l'Europe et inversement, dans un grand bal de la globalisation. Tu parles des oranges, mais il en est de même pour les pommes de terre, etc...  Personne ne produit plus pour son propre usage ou pour une vente locale, tous les producteurs pensent à l'exportation.

Cependant, j'avoue que même si tes craintes sur l'urgence d'une solution sont fondées, ton réquisitoire ne me convainc pas, dans le sens que personne n'acceptera de revenir en arrière, pas plus les dévoreuses d'électricitè que sont les usines et les villes que toi ou moi, qui tenons à notre confort qui signifie déplacements faciles, appareils ménagers et informatiques, chauffage ou climatisation, éclairage nocturne (encore plus maintenant avec l'augmentation de la délinquance), un large choix permanent de marchandises à notre disposition, etc... Ou bien alors, il faudra carrément nous forcer la main, et je ne pense que nos gouvernements qui ne rêvent que de nous faire consommer un peu plus, de tout et tout le temps, prendront la moindre décision dans ce sens.

En attendant, ce n'est pas de répéter à longueur de journée que le problème est complexe qui fera avancer les choses. Aujourd'hui trop de monde confond écologie et polémique. Je pense au contraire que cela complique largement les choses car il va bien falloir finir par prendre des décisions, des décisions qui, par la force des choses ne peuvent pas plaire à tout le monde, sauvant la chèvre et le chou. Ou bien si? Là il s'agit d'une question qui requiert une certaine vue d'ensemble.

Moi, ce que je sais, c'est que l'Allemagne et le Danemark ont déjà adopté les éoliennes dans une bonne mesure et que l'Espagne les suit de près, bien que les travaux pour les construire abîme l'herbe des alentours... qui repousse. Et il ne me semble pas que ces pays aient l'intention de revenir en arrière, au contraire. Alors que proposes-tu comme alternative ? Les panneaux solaires ?


 
Ysengrin
25-07-05 à 16:10

Re: Re: Re: Re:

L'article sur le transport n'est pas MON article. J'ai évidemment donné mon accord, comme toute  l'équipe, pour sa publication, et en cela je l'assume, mais ce n'est malgré tout pas moi qui l'ai écrit ;-). Le commentaire que tu cites, oui.

Nous nous sommes éloigné, par ma faute, du sujet de ton billet, qui ne prétendait pas aborder les problèmes du futur de l'humanité ! ;-) (C'est plus fort que moi... à force de vouloir considérer les questions dans leur globalité, faut toujours que je me lance dans des grandes projections théoriques...). Et au sujet de la ligne de train dans le Val di Suza, j'aurais envie d'essayer d'inverser la logique que tu défends. En gros _ arrête-moi si tu trouves le raccourci abusif _ tu dis "au nom de quoi un petit groupe s'opposerait au désenclavement de l'Italie" ? Et moi je demanderai alors : "Et au nom de quoi une petite vallée devrait supporter le passage de toutes les marchandises allant de Lyon à Turin ?" Juste au nom de la "solidarité" ? ? ? ? Tu vas peut-être me trouver paladin de clocher ;-) mais je trouve le mot solidarité ici bien mal employé ! Car l'exemple que tu prends dans ton immeuble concerne l'EAU, bien vital, dont ton voisin du 5e ne peut pas se passer. Ce qui n'est absolument pas le cas des patates qui font Plaine du Pô <-> Vallée du Rhône ! Et je suis sûr que si ton voisin voulait faire passer un monte-charge dans ton salon parce qu'il a décidé -sans te consulter- de se lancer dans le trafic de patates, tu ne serais pas trop jouasse !

Pour parler des problèmes du globe... le problème EST complexe, désolé : résonner à l'échelle de la planète, que ce soit en environnement ou en économie suppose prendre en compte une infinité de facteurs ! Complexe mais certainement pas insoluble : Notre niveau de connaissance et de compréhension du système-monde nous rend apte à résoudre les problèmes au même niveau que nous les créons. Ou alors, ça veut dire qu'il n'y a plus rien à faire. Ainsi, excuse-moi d'insister, je suis POUR l'éolien. Mais pas pour l'éolien n'importe comment, n'importe où, pour faire n'importe quoi, continuant à alimenter notre consommation totalement délirante d'énergie (il faut voir la courbe de notre consommation d'énergie... une belle courbe exponentielle qui fait peur ! Parce que les asymptotes verticales, en mathématique c'est très joli, mais dans la vraie vie, ça finit toujours par poser problème !)

Ma solution ? Globalement, en un mot, la décroissance. Je ne dis pas que c'est LA solution, mais c'est celle que je défendrais si un jour j'avais à prendre la parole dans le débat nécessaire sur le sujet.
Alors tu dis "personne n'acceptera de revenir en arrière". C'est possible (mais de même que tu dis avec raison "ce n'est pas de répéter à longueur de journée que le problème est complexe qui fera avancer les choses", moi je dirais "ce n'est pas résonner à la place des gens, avec ce genre de déclarations définitves, qui fera avancer les choses") si l'on prend l'idée de tirer moins sur les ressources naturelles comme un retour en arrière. Mais en supposant un changement de paradigme radical (et après tout, notre façon d'envisager les problèmes n'est pas si.ancienne, à mon avis on peut la changer) je n'en suis plus si sûr. Je pense même que des tas de gens ne se reconnaissent pas plus que moi dans ce monde où il faut aller toujours plus vite, plus loin, plus fort, sans savoir où l'on va. Et personnellement, je serais même assez soulagé que l'on ne fasse pas Lyon-Turin en 2 heures, mais en 2 jours ! (Pour ne pas parler de l'immense majorité de l'humanité qui a un mode de vie parfaitement "soutenable" - sans l'avoir choisi. N'oublions pas que nous sommes une infime minorité à bénéficier de ce confort dont tu parles, et qui nous entraîne tous à notre perte !)
Mais le problème c'est qu'on n'a absolument pas le choix, parce dans ma manière de voir les choses, ce n'est plus nous qui définissons les règles, mais notre environnement qui craque. Et les gouvernements finiront par le dire, si nous ne faisons rien, ne t'inquiète pas pour eux : " Il n'y a plus assez de pétrole, tu ne prends plus ta bagnole, point." Et l'armée, la police, les "élites" auront tout le reste de kérosène pour eux, pour faire respecter cette interdiction.

Et éclairer les villes n'est certainement pas une solution contre la délinquance, pour reprendre ton exemple. Si il y a une solution, elle est bien plus globale, dans la réduction des inégalités. Et on rejoint là l'idée de simplicité volontaire, ou décroissance !

 
ImpasseSud
25-07-05 à 17:27

Re: Re: Re: Re: Re:

> Et éclairer les villes n'est certainement pas une solution contre la délinquance, pour reprendre ton exemple. Si il y a une solution, elle est bien plus globale, dans la réduction des inégalités. Et on rejoint là l'idée de simplicité volontaire, ou décroissance !

Je réponds simplement à ta dernière phrase car quand j'ai pris cet exemple, ce n'est pas mon opinion que je donnais (car moi aussi je sui d'accord sur le fait que la solution se trouve uniquement dans la réduction des inégalités), mais celle de la grande masse des gens. 

Pour le reste, il faut que je prenne le temps de relire ton commentaire :-)  @+


 
ImpasseSud
25-07-05 à 20:52

Re: Re: Re: Re: Re:

Je viens comme par hasard de trouver exactement la réponse que je voulais te donner :-))), car dès qu'on commence à retourner toutes les argumentations, tout le monde a raison mais personne n'arrive nulle part ;-).
Il s'agit d'un hors sujet, c'est-à-dire de la création de Telesur, l'Al-Jazira pour l'Amérique latine
« Jusqu'à présent, CNN et TVE (la télévision publique espagnole) étaient les seules chaînes d'information en continu pour les hispanophones d'Amérique latine. "Au moins en théorie,
Telesur représente une idée nécessaire", estime La Vanguardia. Mais les sceptiques tirent la sonnette d'alarme. Ils mettent en cause l'indépendance de Telesur, en la considérant "un nouveau projet du président vénézuélien, Hugo Chávez, pour étendre sa révolution et se consolider comme leader régional", souligne le quotidien espagnol El País. »

C'est exactement le même type de raisonnement qu'utilisent les écologismes de clocher. Quoi qu'on dise, ils ont toujours une excellente raison pour défendre leurs NIMBY, se fichant éperdument des problèmes de l'ensemble de la planète, et je regrette que tu ne le comprennes pas, que de nombreux alter mondialistes ne le comprennent pas. Essaie un peu de leur proposer de ne plus conduire leurs voitures, de ne plus avoir de portable ou l'accès à Internet, etc... Essaie également de proposer à leurs enfants de se passer de télé, de jeux-vidéo, d'ordinateurs, de mobylette, de portable, etc...
Certains ont déjà fait ce choix, pour essayer de se réapproprier des lenteurs et des saveurs de ce monde, mais ils sont extrêmement rares.
Une fois, sur un site, j'ai eu une discussion à propos des sacs en plastique, et j'ai très vite eu comme adversaire un informaticien-classe montante-écologiste qui affirmait que les sacs en plastique il ne faut pas les distribuer mais les vendre (tous ses arguments revenaient là-dessus)parce que les gens sont des cochons et qu'ils les jettent dans le nature (ce qui est vrai), mais que les cochons en question se trouvent surtout chez les pauvres sans éducation qui vivent au crochet de la société. A moi, ce genre d'écologie donne tout simplement la nausée. Sous des dehors d'écologistes éclairés (je ne sais pas pourquoi mais l'expression bon-chic-bon-genre leur colle parfaitement), ils en veulent encore plus que nous, mais avec tous les avantages pour eux cette fois-ci.

Je ne te dirai pas que de vouloir revenir en arrière est utopique, mais si la télé et les médias en général ne faisaient pas continuellement du lavage de cerveau pour que les gens consomment, peut-être que les gens, un peu moins stressés par la création de besoins inutiles et des fins de mois difficiles finiraient peut-être par réussir à penser, comme moi, qu'une famille de 4 personnes peut très bien vivre avec tout le confort avec un compteur de 3 KW, qu'on n'a pas besoin d'avoir toujours les fesses collées au siège de sa voiture, que si on n'encourageait pas l'avidité et les délocalisations, les gens auraient une vie plus stable et ne se sentiraient pas obligés de faire tous les supermarchés pour courir après des promotions qui ne les intéressent qu'à moitié, etc.

Je pourrais en écrire pendant deux heures. Sais-tu pourquoi notre monde ne me plaît pas à moi non plus, c'est qu'on a transformé le travail en un enfer. Si tu en as, tu as peur de le perdre, d'être déplacé, d'être déclassé, d'être harcelé, de ne pas avoir de retraite, et que sais-je encore. Si tu n'en as pas ou pas encore, tu entames un chemin de croix dont les stations sont infinies, entre les formations idiotes et inutiles qu'on t'oblige à faire pour donner l'illusion que..., les emplois précaires et les démarches inutiles mais obligatoires. A cela il faut ajouter une liste interminable d'interdictions et d'obligations qui ne nous procurent aucun bien-être. Sais-tu que la seule et unique chose dont ma vie matérielle se soit enrichie depuis 20 ans, c'est Internet ? Tout le reste existait déjà et on en jouissait au lieu de le subir. Alors plus que du confort de notre vie, c'est de la façon de la gérer qu'il faudrait se préoccuper en premier, et cela, c'est plus une affaire de cerveau que d'écologie, car l'écologie suivrait tout naturellement. Mais mon utopie n'est-elle pas aussi grande que la tienne?

Quant à la globalisation des marchandises à coups « d'innondations » des marchés, c'est de là qu'arriveront tous nos maux dans un futur très proche, avant la fin du pétrole.

Alors voilà, j'espère que tu as compris quelque chose à mes parallèles et à mon charabia :-))), mais moi, je continue à être pour les éoliennes, même s'il faut faire quelques chemins pour faire passer les  camions qui les montent. Quant aux oiseaux qui risquent de se faire prendre dans les pales (cela a bien dû leur arriver même au temps des moulins à vent), ils apprendront très vite, comme tous les animaux, qu'elles sont dangereuses et ils les éviteront. Et si tu savais toutes difficultés qu'affrontent les transporteurs, tu serais toi aussi pour la ligne Lyon-Turin, quitte, par la suite à ne laisser l'accès aux tunnels routiers qu'aux voitures.

Et puis, pour conclure sur une note d'optimisme : pourquoi nous faisons-nous tant de souci? Bush et la Chine ne sont-ils pas, chacun à sa façon, en train de nous régler notre compte? ;-)


 
Ysengrin
26-07-05 à 10:28

Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Bon bon bon, je commence à mieux comprendre. Et je me doutais bien qu'on allait tomber d'accord, on est quand même des gentils, que diable ! :D

Bon, une petite réserve, quand même : "Et si tu savais toutes difficultés qu'affrontent les transporteurs, tu serais toi aussi pour la ligne Lyon-Turin, quitte, par la suite à ne laisser l'accès aux tunnels routiers qu'aux voitures." (Aux trains, voulais-tu dire ? Je viens d'inventer un mot (et j'en suis assez fier ;-) pour qualifier la dépendance à la bagnole des citoyens de mon pays d'adoption, je ne sais pas s'il marche en Italien ? A escraviatura). Là, non, désolé, mais :
- jamais je ne serai pour imposer à d'autres ce dont je ne voudrais pas chez moi (NIMBY mode positif ;-))
- la politique du pire, je ne peux pas m'y résoudre... même si effectivement vu les délires de Bush Jr et Hu Jintao, j'ai sûrement bien tort de m'en faire, et je ferais mieux de polluer à tout va...

 
ImpasseSud
27-07-05 à 08:24

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Non, non, je voulais bien dire aux voitures, tous les véhicules de gros gabarit étant déviés vers les tunnels ferroviaires... Comme en Suisse en quelque sorte. Et quand c'est bien organisé, c'est très fonctionnel, pas plus cher et plus reposant pour les chauffeurs. Et puis, les voitures peuvent en faire autant.... Cela fait près de quarante an que ça marche dans le tunnel sous le Simplon, entre Brig en Suisse et Domodossola....

Ton invention portugaise ne marche pas en italien. Il va falloir que je lui trouve un équivalent italien :-)))

Quand je fasais allusion à la Chine, ce n'était pas tant pour la pollution même si je sais qu'elle construit encore des centrales électriques polluantes, que ses usines polluent sans scrupules le ciel et les fleuves et que par ses travaux monstres elle redessine sans critères et de façon dangereuse sa géographie physique. Je pensais surtout qu'avec l'invasion de ses produits sur le marché occidentale, elle va finir par démolir, avec le consentement du néolibéralisme bien sûr, toute l'infracture sociale et de bien-être acquise par les luttes d'un siècle et demi. A quand les salaires de 100 € par mois ? Allez, soyons généreux, 250 €! C'est déjà ce que touche, ici, le personnel des call-centers pour un emploi à mi-temps, + les pourcentages sur les ventes de contrats... inutiles parce que factices, etc.... Sans parler de la fermeture des entrerpises. Pour l'Italie, la Chine est une concurrente extrêmement dangereuse. Ce pays qui était très florissant et très compétitif pour ses textiles, sa confection et ses chaussures est déjà en grave difficulté.
Alors les protestations sur la Lyon-Turin..... En plus des avantages du côté de la pollution, ces travaux ne fourniront-ils pas des emplois ?


 
Ysengrin
28-07-05 à 14:10

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Non, non, je voulais bien dire aux voitures
Je m'en doutais un peu, je te taquinais, du haut de mon anti-automo(dé)bilisme primaire. MARRE DES BAGNOLES.
J'ai le bonheur d'habiter dans l'ancienne medina de Lisbonne (Alfama pour ceux qui connaissent) -> ruelles étroites et tortueuses, escaliers, impasses... -> pas de voiture. Le bonheur. Et tous les matins je descends dans la Baixa (la deuxième zone la plus polluée DU PAYS (!) - juste à cause des bagnoles qui y tournent en permanence) pour chopper mon métro, et je sais exactement à quel coin de rue je vais me faire attraper par le nuage de pollution, et tous les matins j'en suffoque d'avance. Et je ne comprends tout simplement pas comment on peut accepter de vivre dans cette porcherie atmosphérique permanente, et s'en contenter ? (Et je ne comprends pas non plus que dans ce contexte on me foute une pression permanente à coup de placards "Fumar mata" sur mon innocent paquet de tabac... ;-)

Et moi je parlais bien de la Chine en tant que pollueur ! (Même si l'autre aspect que tu développes est également important.) Tu imagines bien que leur fabuleuse croissance à deux chiffre que le monde entier leur envie ne se fait pas précisément en respectant la nature... La Chine est déjà considérée le pays LE PLUS POLLUÉ du monde ! Et ils sont déjà 3 fois plus nombreux que nous autres gentils ;-) européens...

En plus des avantages du côté de la pollution, ces travaux ne fourniront-ils pas des emplois ?
Sans doute. Mais cela suffit-il à justifier n'importe quoi ? Je ne t'imagine pas par exemple assez cynique pour fêter l'ouverture d'une usine d'armement : "Chic, mes enfants auront du boulot !"
Le chômage n'est PAS dû à un manque de besoins ! Le chômage est essentiellement dû, je ne te l'apprends pas, au fonctionnement même du marché, qui a besoin d'une masse de travailleurs sur la touche pour maintenir la pression sur ceux qui travaillent encore. Les "gisements d'emploi" ne manquent pas dans nos sociétés aux manques flagrants, dans le social, l'éducation, la santé, l'environnement, justement... Il n'est pas besoin de favoriser encore la folie du transport à tout cran pour cela. Ce qui manque, c'est la volonté politique de mettre l'économie au service de l'Homme, et pas l'inverse ! (ouh, c'est beau, ça, on dirait presque du Ignacio Ramonet :-).

 
ImpasseSud
28-07-05 à 15:11

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

En ce qui concerne tes 2 quartiers lisboètes : sans connaître cette ville, puis-je imaginer qu'on n'y retrouve des milieux sociaux différents ? L'écologie, malheureusment, c'est un luxe pour les gens aisés. Dommage qu'ils tombent dans l'égoïsme. Et moi qui ne fume pas, je suis profondément ulcérée par la lutte hypocrite que les Etats (qui se remplissent les poches avec les taxes) ont engagé contre les fumeurs alors que le tabac ne serait la cause que d'1 cancer sur 5.

A propos des usines d'armement.... Tu sais sans doute que l'Italie est un gros producteur... Et bien là, personne ne proteste, personne ne fait grève, personne ne descend dans la rue, car la fabrication des armes a pris la place d'usines bien plus innocentes mais qui allaient fermer ou délocaliser, et les gens (pas aisés) préfèrent rester.... attachés à un salaire, trop contents d'échapper au chômage. Quand on a une famille à sa charge et un prêt à rembourser.... Moi, face à ces cas-là, je sombre dans l'embarras le plus profond et j'ai honte. A part les grandes phrases toutes faites de quelqu'un qui n'a pas de problèmes de fin de mois, que puis-je dire ?

«Gisements d'emplois» : Bien qu'il y ait déjà un certain temps que je dénonce haut et fort l'appellation «Ressources humaines» qu'on a créée de façon pas du tout innocente pour remplacer le terme de «personnel» , c'est la première fois que je lis cette expression.... encore plus suggestive. Mais peut-être parce que mes sources sont plutôt italiennes. Il y a quelques temps de cela, j'ai lu un article qui expliquait que sous des dehors de répression contre l'immigration africaine, il paraît qu'on ferme parfois les yeux, justement, pour favoriser la baisse des salaires et le démantellement des acquits sociaux.... Démagogie ou pas (mais il s'agissait d'un journal sérieux, Il Manifesto), c'est cependant ce qui commence à se produire.

De toute façon, ton raisonnement est tellement beau que je suis d'accord avec toi..... :-)))) A vrai dire, je l'étais déjà avant;-)


 
ImpasseSud
28-07-05 à 15:53

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

La pollution en Chine : si tu veux avoir un aperçu de la limpidité du ciel de Pékin en mars dernier, va jeter un coup d'oeil ici ;-)

 
Ysengrin
28-07-05 à 15:54

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Tu peux l'imaginer :
- Alfama : populaire, crade, vivant, vente de poissons (euh... moi je n'en achète pas, il me reste des petits blocages de barbare du Nord... les mouches, surtout, je trouve ça peu apétissant...) dans la ruelle, rues livrées aux jeus d'enfants bruyants et insolents (en plein centre.. inimaginable en France... beaucoup moins en Italie, j'imagine ?)... et un tout petit début de "colonisation" par des étrangers séduits par l'ambiance. Pour les Portugais, c'est le symbole d'un quartier malsain (il traine même une sale réputation de violence ! Mais je soupçonne les habitants d'Alfama de colporter la rumeur pour avoir la paix... parce qu'il est difficile d'imaginer une ambiance plus familiale et sécurisante) à fuir à tout prix... sauf en juin, pour aller manger des sardines dans la rue, au moment des fêtes des santos populares.
- Baixa : quartier des sièges de banques et d'assurances, boutiques de fringues et de pompes chères... et en fait très très peu d'habitants, mais en moyenne incomparablement plus aisés que ceux d'Alfama
T'imaginais pile l'inverse, non ? ;-) Mais ici, la prise de conscience écologique n'existe pas, pas plus chez les riches que chez les pauvres.

Tu sais sans doute que l'Italie est un gros producteur.
Oui ;-)... loin derrière le pays des Droits de l'Homme, quand même...
A part les grandes phrases toutes faites de quelqu'un qui n'a pas de problèmes de fin de mois, que puis-je dire ?
Euhhh... que l'enfant d'Afghanistan ou du Congo qui saute sur une mine n'est certainement pas de la responsabilité du prolo qui l'a assemblée ? Ah, Zut, t'avais dit qu'on avait pas le droit aux grandes phrases toutes faites. Tu poses de ces contraintes, aussi...

"Gisement d'emploi" : elle est jolie, non ? Et tu fais bien de la relever, je voulais rajouter "pour emprunter une expression chère aux décideurs", et puis ça m'est sorti de l'esprit.. Si, je t'assure, c'est vrai.

il paraît qu'on ferme parfois les yeux...
Là, je peux témoigner (ancien soutien d'un collectif de sans-papiers _ en France) que c'est un peu plus que "parfois"... Dans certaines branches (confection, restauration, et surtout travaux publics, y compris á financement étatique) c'est même carrément systématique !

 
ImpasseSud
29-07-05 à 07:15

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

En ce qui concerne les quartiers de Lisbonne, tu as raison, en un premier temps j'aurais presque immaginé l'inverse. Mais c'était oublier les quartiers espagnols de Naples où c'est plus ou moins la même chose, le linge qui sèche en travers de la rue, les familles nombreuses et expansives, l'art de s'arranger, les enfants qui jouent dans la rue, les odeurs fortes... 

Dommage qu'au nom de l'assainissement on ne pense qu'à mettre les pauvres en marge et à polluer.

 
ImpasseSud
06-11-05 à 14:26

MISE A JOUR SUR LA SITUATION DANS LE VAL DE SOUZA

On manifeste beaucoup depuis quelques jours contre la construction du méga tunnel (52 km de long) nécessaire au passage du train à grande vitesse qui devrait unir Lyon et Turin.
Hier, à Sousa, 15.000 personnes ont défilé contre le projet, alors que la police et les carabiniers occupent en permanence les lieux prévus pour la trivellation. De leur côté, les manifestants (pas sécialement jeunes) bloquent les routes du MontGenèvre et du Montcenis.

D'après ce que j'ai pu comprendre, un certain nombre de personnes est tout simplement hostile à ce projet, mais d'autres, les plus nombreux, sont hostiles au projet car pour percer la montagne, on utilisera de l'amiante et l'uranium appauvri, sans toutefois vouloir fournir des précisions quantitatives à ce sujet. Bien sûr, on continue à vouloir moins de TIR, mais à ce prix-là ?

Mon opinion n'est donc plus aussi catégorique et j'espère avoir l'occasion d'en savoir plus.


 
ImpasseSud
15-12-05 à 10:08

SUITE

On parle d'une voie rapide Lyon-Turin, mais en fait, il s'agit d'un des tronçons d'une voie rapide Lisbonne-Kiev!!!

Dans la Val di Souza, les manifestations se poursuivent et la police a même tabassé la foule à coup de matraques, sous prétexte qu'en son sein il y avait des infiltrés-provocateurs. C'est peut-être vrai, mais ce sont cependant les habitants pacifiques de cette vallée qui constituent l'ensemble des manifestants, les maires à leur tête. Le problème se situe désormais à l'échelle nationale, il fait l'objet de talk-show sur toutes les chaînes de télévision, et pourrait même mettre à risque les prochains JO d'hiver de Turin qui commenceront le 10 février 2006. Le gouvernement a décidé de renvoyer le début des travaux, de rediscuter le projet dans une réunion où les maires des communes concernées seront présents, et les manifestants d'organiser une kermesse monstre à Turin ces jours prochains. En attendant, le gouvernement a prudemment (à des fins non pas écologistes mais électorales) renvoyé sa mise en oeuvre à la prochaine législature (après avril 2006).

Du côté français, les travaux se poursuivent et il ne semble pas qu'ils aient donné lieu à une hostilité aussi intense. Le fait est que l'étroit Val de Souza, avec son autoroute vers le Fréjus, ses usines et le tunnel ferroviaire qui existe déjà et qu'on est en train d'agrandir estime avoir déjà payé son dû, sans compter que dans cette vallée il y a une nette recrudescence des cas de leucémie. En plus personne ne voit l'utilité d'une ligne à grande vitesse. Serge Latouche que j'ai eu l'occasion d'entendre parler au cours d'un talk-show n'en voit pas l'utilité lui non plus, pas plus que le leader (dont j'ai oublié le nom) du Mouvement des banlieues qui dénonce la mise en marge de la population pauvre et la destruction de l'équilibre dans la mixité de certains quartiers de Marseille suite à la prolongation du TGV jusqu'à Marseille. Marseille n'étant plus qu'à 3 heures de Paris, cela a entraîné une hausse des prix des terrains et des immeubles, qui a son tour a provoqué une spéculation avec la hausse des loyers et l'expulsion de fait des gens pauvres vers d'autres périphéries plus « ethnicisées » ....


 
ImpasseSud
19-04-15 à 09:46

MISE A JOUR DU 19.04.2015

MISE A JOUR du 19.04.2015 : Vu que l'opposition continue encore aujourd'hui, et à raison d'après " Erri De luca", lire son livre dans lequel, inculpé par le tribunal de Turin, il revendique la liberté d'expression : "LA PAROLE CONTRAIRE".