David Attenborough, tout le monde le connaît, tout le monde a vu, une fois ou l’autre, un ou plusieurs de ses très nombreux documentaires et séries sur la nature, sur la planète Terre. Combien d’heures magiques ai-je passé, depuis toute petite, en regardant ses merveilleuses oeuvres à la télévision ! Et cette voix, toujours doublée par la même personne, que je reconnaissais parmi tant d’autres ! Dans ce domaine, cet homme-là, ce grand naturaliste et grand réalisateur, est une véritable autorité depuis cinquante ans. C’est la raison pour laquelle quand, quelques jours après avoir écrit ce billet qui rapporte une hypothèse sur la « physiologie » des variations climatiques, je suis tombée sur le dernier article de David Attenborough publié dans The Independent, Climate Change is the Major Problem Facing the World, je me suis précipitée pour savoir quelle était son opinion en la matière. Et bien, je dois dire…. Pour comprendre la suite, il est indispensable de lire l’article en entier, à la portée de tous ceux qui ont quelques bonnes notions d’anglais, car, oui….. Je dois dire que j’ai été déçue.
« Dear Sir,
« Non! Une personne de votre calibre ne peut pas tomber dans le panneau, ne peut pas s’en tenir à de tels lieux communs ! Et la figure de rhétorique du capital-Terre déprécié qu’on laisse à ses « petits-enfants » !!!! Voilà des années qu’on la sert, - une véritable ritournelle émotionnelle ! Même si elle part d'un principe plurimillénaire, aujourd'hui elle semble vide de sens, sauf, peut-être, pour quelques écologistes. Et encore ! Car il n’est pas nécessaire d’être écologiste ou de penser à ses petits-enfants pour se rendre compte que l’homme, soit par pure avidité, soit au nom du développement (quelle que soit l'idéologie qui se trouve derrière), soit avec ses guerres, est en train de tout « saloper » : l’air qu’on respire, la nourriture qu’on mange, la beauté, l’intégrité et même la géographie des sites, le patrimoine humanitaire avec ses richesses, son bagage culturel et ses diversités, etc… La fonte des glaciers est réelle, mais ne peut-elle pas se rapporter aux changements « physiologiques » du climat ? La « portée » du désastre de
En ce qui concerne le climat, les seules choses que je vous concède, ce sont le taux élevé de dioxyde de carbone dans l’air et l’explosion démographique qui, pour certains pays en expansion, pousse à des décisions irréfléchies comme, par exemple, la déforestation. Mais quant au fait de « finir son assiette », si, effectivement, il a des années que notre monde occidental devrait penser à la remplir un peu moins, la gageure d'aujourd'hui n’est-elle pas plutôt une question de choix par rapport aux avantages et aux inconvénients ?
N’étant moi-même, pas plus que vous, ni « a chemist or a climatologist or a meteorologist », et ayant, cela va sans dire, beaucoup moins voyagé que vous, je trouve insupportable qu’un homme comme vous émette le doute d’être en partie responsable de la dégradation de notre planète. En fait, j'avoue ne pas bien comprendre le pourquoi de ce doute : parce que vous faites partie de l’Occident ? Parce ce que vous nous avez montrés les beautés de notre planète qui, sans vous, seraient peut-être encore dans l’ombre et par conséquent à l’abris ? Moi, au contraire, je ne peux que vous être reconnaissante du travail que vous avez accompli, des joies que vous m’avez données, de votre rôle éducatif, des perspectives que vous avez ouvertes, du goût du beau, du mystère et du merveilleux que vous avez cultivés dans tous les esprits de ceux qui ont regardé vos films. Tout comme pour vous, je me rends compte que les beautés de notre planète que j’ai connues il y a vingt, trente ou quarante ans n’existent plus, et j’avoue même que j’ai de moins en moins envie de voyager, sauf dans les grandes villes peut-être, qui, somme toute, ont les qualités des défauts de notre époque. Mais où sont les Alpes de mon enfance, de ma jeunesse, ou la délicatesse des Iles Eoliennes d'il y a quelques années encore, où, aujourd’hui, on ne peut plus faire un pas sans se retrouver face à un des multiples interdits ou à un bruyant troupeau humain, pollueur indifférent « tout compris » ?
Je suis d’accord avec vous, Monsieur Attenborough, la situation environnementale empire rapidement. Mais, s’il vous plaît, ne vous joignez pas aux loups, car les loups aboient seulement pour nous faire peur sans jamais chercher de solutions, car les loups sont souvent (mais pas toujours !) ceux dont les gouvernements et les économistes se servent pour se donner bonne conscience et faire passer pour « écologiques » des mesures exclusivement « économiques ». Joignez-vous plutôt aux simples citoyens, ni « chemists or climatologists or meteorologists »,
Yours very truly,
ImpasseSud
(Lire ici l'histoire du "Wollemi Pine" de l'image ci-dessus)