Toru Watanabe qui a désormais trente-sept ans, se trouve dans un avion qui vient juste d’atterrir à Hamburg. Alors qu'il s’apprête à débarquer, à l’improviste les haut-parleurs diffusent Norwegian Wood, cette chanson des Beatles qui le bouleverse en le reportant dix-neuf ans en arrière…
…. Dans les rues du centre de Tokyo, carrefour des solitudes, Watanabe e Naoko, un jeune homme et une jeune fille de dix-huit ans, font de longues promenades presque en silence, après s’être retrouvés par hasard. Ils ne savent pas vraiment quoi se dire, ou peut-être ont-ils peur d’aborder, en parlant, le secret qui les lie : le suicide sans explication, lorsqu’ils avaient 16 ans et qu’ils fréquentaient le même lycée, de Kuzuki, le meilleur camarade de Watanabe et le petit ami de Naoko.
Il en naît une poignante histoire d’amour, dans le climat qui règne au Japon après 1968, entre passions culturelles et luttes politiques, rythmée par une longue série de morceaux de musiques qui va des Beatles aux Doors, de Bill Evans à Miles Davis.
A l’époque Watanabe, est étudiant en première année dans une université de Tokyo, et il habite dans un foyer de garçons. De nombreux personnages gravitent autour de lui : son compagnon de chambre, surnommé le facho (Sturmtruppen dans la version italienne, appellation tellement plus réaliste qui justifie une fois de plus le fameux « traduttore, traditore ») pour son étrange comportement d’une intransigeance toute militaire, et Nagazawa qui préfigure la réussite à tout prix, sans considération pour sa petite amie Hatsumi, mais dont il partage les goûts littéraires, et les virées nocturnes où celui-ci l’entraîne à la recherche de filles et d’alcool. A l’université, Watanabe connaît Midori, une étudiante qui suit les mêmes cours que lui, jeune fille d’une grande vivacité, fantasque, originale et sincère, à l’amitié exigeante et très érotique. Il y a aussi Reiko, la musicienne ridée prématurément, débordante de générosité, qui partage l’appartement que Naoko occupe dans une maison de repos loin de Tokyo, après avoir disparu sans un mot le soir de ses 20 ans, alors qu'elle venait de faire l’amour avec lui pour la première fois.
Dans cette ambiance et au milieu de ces personnages, Watanabe se meut avec le pas feutré, la gentillesse et la délicatesse qu’on imagine volontiers comme caractéristiques des Japonais, mais aussi avec un mélange de disponibilité et d’indécision qui sont celles de l’abord de l’âge adulte. Le livre est presque une suite de dialogues à deux, parfois à trois, avec une qualité d’écoute qui finit par nous entraîner dans la douceur d’une confidence, faite un soir au coin du feu, même si le thème central est la difficulté de vivre et la mort.
J’ai beaucoup aimé ce livre à l’écriture extrêmement fluide.
Mots-clefs : Asie, Livres
Commentaires et Mises à jour :
il est vrai que je ne consacre quasi + de temps à la lecture de romanent depuis qques années :/
Re: c'est une critique enthousiaste
Re:
Hylst, en effet, tout dépend du genre de livres que tu aimes. Je comprends très bien que tout le monde n'aime pas les romans.
Celui-ci m'a fait découvrir un aspect de la vie japonaise que j'étais loin de soupçonner, peut-être parce que j'avais en tête des tas de stéréotypes. :-)))
Re: Re:
J'ai lu dernièrement, enfin, il y a un bon moment déja, "une voix dans la nuit" de Yasushi Inoué qui relate vraiment bien la dichotomie des auteurs japonais, et la peur de perdre quelque chose d'essentiel, l'amer constat sur une société en perpétuel changement qui peut aussi bien s'appliquer à notre société tournée vers les loisirs et le tourisme de masse. En revanche, un qui m'a profondément ennuyée est Soseki, mais je crois que je n'ai pas lu le plus intéressanr.
Dans les jeunes auteurs, Yoko ogawa, est une écrivaine qui mérite le détour, talentueuse, créant un univers étrange, poétique.
Et si je devais citer l'un de mes romans culte, "les amours interdites" de Mishima. Est-ce que tu l'as lu?
je ramène ma fraise japonaise
Un des plus beaux bouquins que j'aie lu est en effet: une voix dans la nuit de Inoué Yasushi : un vieil homme, instituteur de campagne qui a passé sa vie a étudier le Man Yô shû est renversé par une voiture à Tôkyô, dès lors il découvre que le monde est envahi par les démons (métaphore du monde qui se transforme)
Et enfin le livre(japonais) le plus drôle que j'ai pu lire:je suis un chat de Natsumé Soseki: le chat d'un professeur porte son regard sur son maitre et sur la société dans laquelle il vit (à s'étrangler de rire)
Re: je ramène ma fraise japonaise
Incognito et Sarah, je vois qu'en ce qui concerne la littérature japonaise, je suis un siècle en retard sur vous :-(. Je vais donc me faire une belle liste de titres que j'emporterai avec moi quand j'irai chez mon libraire... en espérant en trouver quelques-uns.... Paris a de nets avantages à ce point de vue-là :-)
Ma fraise japonaise
Tu trouves pratiquement tout ce que tu veux à la Fnac et ton libraire préféré te commande aussi tout ce que tu veux, voila comment tu dépasses allègrement ton budget :-)))!
Quant à mon goût pour la littérature japonaise...je vais te raconter l'histoire.
je regardais tous les samedis à l'époque à la tv, Michel Polak "dans droit de réponse" parce que Ded filmait cette émission, Michel Polak présentait à la fin de l'émission les bouquins qu'il avait aimés. Je me souviens qu'il a parlé de Kawabata, d'une manière incroyable.
Mon libraire, ce filou a fait le reste, après m'avoir vendu tous les Kawabata, m'a conseillé de lire et ça et ça et ça, incontournable...:-))))
Tout cela pour dire que chacun fait des focalisations littéraires un peu bizarre.
Si l'occasion se présente, je te parlerai de ma passion pour la littérature sud-américaine, mais pas sur le joueb...parce que bon :-))))!
Re: Re:
Mais.. les priorités ont changés etr foont que je n'ai plus guère de temps à y consacrer conséquente lecture :/
Tu dis "je suis un chat" de Soseki est une réussite. Il faudra que je le lise. J'ai lu dernièrement une bande dessinée de Jiro Taniguchi "Au temps de Botchan" dont le 1 er tome raconte la genèse de son célèbre roman "Botchan". L'ambiance de lère Meiji, le personnage de Soseki y sont retranscrits admirablement. Si jamais, c'est un conseil de lecture. Et dans ces pages, il y a l'omniprésence d'un chat noir, que l'auteur a recueilli.
Alexandra = Incognito.
Re: Ma fraise japonaise
Je n'ai pas une très très grande connaissance de la littérature sud-américaine, mais elle est quand même nettement supérieure à la japonaise. Mon retard au démarrage et mon enthousiasme par la suite ont cependant, eux aussi, des raisons bien particulières. Quand on aime lire, il est très rare que ce soit le hasard qui conduise nos choix, qui nous fasse découvrir un auteur. Au départ, il y a bien souvent un lien affectif. L'auteur, l'époque, l'école, etc... n'interviennent qu'en un deuxième temps et tirent ensuite un livre après l'autre... Enfin... pour moi, c'est comme ça que ça marche:-)))... surtout quand, à chaque fois, on est obligé d'acheter le livre pour pouvoir le lire.
Paris a aussi l'avantage d'avoir les meilleures bibliothèques sans parler des bibliothèques municipales bien fournies un peu partout. Et après en avoir usé pendant des années (on ne peut pas tout acheter), aujourd'hui ça me manque terriblement. :-(
Re: c'est une critique enthousiaste
bonjour!
Je me joins à votre discussion que je trouve intéressante.
tu dis que tu aimerais faire plus de critiques sur des livres tels que ceux de Haruki Murakami.
T'es tu essayé au livre suivant : "Les années douces" de Hiromi Kawakami.
Avant de lire cet auteur qui a obtenu le prix Tanizaki pour cet ouvrage, j'avais lu 3 ouvrages de Murakami...Je peux te garantir que Kawakami est également exceptionnel dans la description d'un "non" moment et ce avec une grâce et une simplicité merveilleuse. Refermer ce livre m'a arraché une larme tellement c'était doux, vrai et poignant.
Re: Re: c'est une critique enthousiaste
Neko, le commentaire auquel tu réponds a été écrit par une personne qui, toutes les semaines, publie trois critiques sur ARTE dans «Sélection livres», livres qu'on lui propose et dont, malheureusement, elle ne peut pas choisir les titres. Vous pouvez trouver ses excellentes critiques ici.
Merci pour ton conseil à propos du livre «Les années douces» . J'en prends note pour la prochaine fois que j'irai faire des achats.
c'est une critique enthousiaste
Les romans de Murakami m'ont tous enthousiasmée à présent. J'aimerais d'ailleurs faire plus de critiques sur ce genre d'ouvrage. Mais ils sont rares.
Alexandra