Décidément, on ne doute de rien! Vaclav Havel est un va-t-en guerre au même titre que les deux autres. Il était un fervent défenseur de l'invasion... Peut-être pour s'attirer l'amitié des puissants? J'ai de toute façon du mal à donner ma confiance pour quelqu'un qui a soit disant sorti la Tchecoslovaquie d'une quelconque tyrannie. Parler avec des Tchèques et des Slovaques est la meilleure façon de se rendre compte d'une certaine nostalgie dont on ne parle jamais.

Quant à Chirac, nous sommes bien d'accord!

Hans Blix est à mon sens le mieux placé pour recevoir ce prix. Du moins dans cette courte liste.

La paix... Un vaste sujet. La paix n'est pas rentable, elle ne fait pas vendre d'armes. Je ne crois plus en la bonté du monde, je pense - c'est absolument personnel - qu'il faut cesser de jouer les angelots. Le pacifisme, c'est bien comme idéologie, mais qu'est-ce que cela change si on ne sait pas l'imposer? La Révolution Française est saluée de partout; pourtant, les moyens mis en oeuvre pour en arriver là n'ont pas été si pacifistes et personne - sauf quelques petits noblions déchus - ne peut remettre cela en cause. Lorsqu'on regarde l'Histoire, tout changement s'est fait dans le sang, c'est triste à dire, mais c'est ainsi, sauf exception. Or, n'ayons pas peur des mots, nous vivons dans une tyrannie mondiale autoproclamée; nous pouvons écrire ce que nous voulons sur le net, dans des livres (et encore!), mais qu'est-ce que ça change? Ceux qui mettent leurs convictions en pratique sont considérés comme des terroristes. On me répondra que mon discours est dangereux car un Ben Laden a mis ses convictions en pratique, le GIA aussi, l'ETA aussi, etc... Seulement, ces mouvements n'ont rien de démocratique ni même, à la limite, de politique: l'ETA, par exemple, commet ses horreurs sous couvert d'un prétexte nationaliste, alors que ce n'est rien d'autre qu'une organisation maffieuse. En effet, le Pays Basque bénéficie d'une autonomie extraordinaire: autonomie fiscale, autonomie de l'enseignement, de la police, etc... Un de mes amis qui vit à Santander vous l'expliquerait bien mieux. Bref, ces gens ne veulent ni la paix, ni l'égalité.

Au contraire d'autres organisations comme Greenpeace considérée comme terroriste par le gouvernement américain ou Attac. Lorsque l'Italie connut les fameuses années de plomb, qui a osé dire que la CIA avait infiltré certains groupes de gauche pour mieux déstabiliser l'Etat? Pourquoi? Pour instaurer un Etat plus martial. Pareil pour la Belgique, dont de plus en plus d'éléments tendent à prouver que les Tueurs du Brabant Wallon étaient des gendarmes qui avaient leurs ordres du fameux réseau Gladio (CIA). Résultat: en deux ans, le nombre de gendarmes et de policiers a triplé... Comme le souhaitaient les USA.

Donc, je ne suis pas très partisan d'une lutte pacifique. Je n'ai hélas pas les moyens de mener une espèce de révolution mondiale et je ne sais pas s'ils existent. Pour avoir la paix, la vrai, il faut l'imposer. Même par la force, si c'est nécessaire.

Je sais, je suis un peu extrêmiste... On ne se refait pas.

On ne se présente pas au Prix Nobel de la Paix, on y est présenté.

Cela explique que les listes de candidats soient ridicules, et incluent toujours certaines personnes. (je crois bien que tous ceux que tu as cité étaient candidats l'année précédente)

Castor, tu as raison. Je le savais mais ça m'a échappé pour l'UE (Tiens!, je vais corriger:-)))

En ce qui concerne les candidats 2003, tu as raison là aussi. Mais j'avais eu la chance de découvrir un candidat plus intéressant : Football, Afrique et prix Nobel. :-)

> Le seul candidat qui me semble valable pour ce prix, c'est bien nous, les êtres humains ordinaires, que nous ayions été ou non dans la rue pour manifester contre la guerre.

Happy, j'aime beaucoup cette idée de reconnaissance envers "ces êtres humains ordinaires" que le New-York Times dans le plein des manifestations de février et mars 2003 n'a pas hésité à définir comme deuxième puissance mondiale. Une deuxième puissance mondiale bien impuissante, bien méconnue et de plus en plus maltraîtée.

Tagliamento, ici, ton extrêmisme ne me choque pas. Ton commentaire reflète bien ce que je sous-entendais et qui me met souvent dans un état de confusion. D'un côté il faudrait réussir à imposer la paix par n'importe quel moyen, mais de l'autre combien de temps pourrait durer une paix basée sur des tueries? Sans parler des souffrances individuelles infligées au nom de quoi : de la paix?
Ton commentaire me rappelle une phrase lue dans "En attendant les barbares " de Coetzee :
« En venant au monde, chaque créature porte en elle le souvenir de la justice. Mais nous vivons dans un monde de lois, […], un monde où il faut se contenter de solutions imparfaites. Nous ne pouvons rien y faire. Nous sommes des créatures déchues. Nous sommes réduits à appliquer la loi, tous tant que nous sommes, sans laisser s’évanouir en nous le souvenir de la justice. »
Ici, c'est un magistrat qui parle. Mais, on peut étendre ce type de comparaison au gros écart qui existe entre le pouvoir et la paix. La paix, tout comme la justice, ne sont-elles pas des "notions idéales" ancrées dans notre mémoire et pour lesquelles, par conséquent, nous sommes prêts à combattre, mais que l'on ne peut qu'effleurer de temps en temps, si on a la chance de vivre au bon endroit?

Happy, je suis également absolument d'accord avec toi. Action Directe n'est qu'un exemple: toutes les organisations d'extrême-gauche ont été retrouvées et punies. Par contre, le terrorisme de masse d'extrême-droite, jamais... On cherche toujours, par exemple, qui a fait sauter la gare de Bologne. Etc... On peut en effet se poser des questions.

Bonjour Happy,

J'avais remarqué ton article et je trouve que ton idée de le publier sur ton joueb est excellente.
Je connais ce texte car j'en possède une copie. Quand je l'ai lu pour la première fois, j'ai été frappée par sa grande actualité, indice, hélas, que l'homme n'évolue pas, mais que seule la technologie qu'il crée progresse et change ses moyens... ce qui est une constatation plutôt triste.
Ce que je vais aller lire et qui m'intéresse, par contre, ce sont les extraits du commentaire de Pierre Clastres, car "ton" commentaire a éveillé ma curiosité. En effet, il est si important d'empêcher que "la flamme de notre dignité" soit engloutie dans l'abrutissement actuel.

(Mes rives sont italiennes.... mais je garde le pied que j'ai en France! :-)))

Beau sujet comme d'habitude, Impasse'Sud, et belle discussion entre amis!

Je me pose une question:"Ceux qui ont trouvé une paix intérieure, ont-ils besoin d'une paix extérieure?" On peut rester serein, même dans la tempête.

 Après avoir voulu refaire le monde et ,après une certaine lassitude à voir l'amplitude des dégats, on finit par baisser les bras car rien ne change! C'est pourquoi on finit par se mettre en paix soi même et le monde devient acceptable, car on ne se sent plus responsable.

 

Merci Pierre, mais ton commentaire suscite en moi plusieurs questions :

Peut-on trouver la paix intérieure quand il y a de grandes souffrances autour de soi, dans ta famille, chez tes propres enfants?
Peut-on trouver la paix intérieure quand aucun projet n'est plus possible et que tu ne sais même plus comment sera la demi-heure qui vient?
Peut-on trouver la paix intérieure quand le pire est encore devant soi?
Peut-on trouver la paix intérieure quand son propre pays est en guerre, quand on ne sait pas ce qu'il en sera de ceux qui nous sont chers dans les 24 heures à venir?

J'avoue que j'en doute. Pour trouver la paix intérieure, - et là, je ne veux surtout pas dire que c'est facile -, je crois qu'il faut avant tout avoir autour de soi un contexte pacifique, protecteur, capable de répondre à tes besoins essentiels, pour toi-même, mais encore plus pour ceux que tu aimes. 

Ton commentaire me fait penser à un article bouleversant paru sur Il Manifesto "Les cobayes de Bikini, 50 ans après" (dommage que tu ne comprennes pas l'italien :-) que j'ai lu hier à propos des essais nucléaires dans le Pacifique de 1946 à 1958. Je n'en traduirai que quelques lignes :

« …. L’unique obstacle aux plans de Washington s’avérait être le modeste groupe des 167 habitants de l’atoll. Un problème de rien, dont le commandant Ben H. Wyatt, le gouverneur militaire des Iles Marshall de l’époque,  s’occupa. Un dimanche, après la messe, il réunit les habitants de Bikini hors de l’église, et, d’un ton solennel, il leur demanda s’ils étaient d’accord d’abandonner leurs maisons de façon temporaire « pour le bien de l’humanité ». Après de longues discussions, le roi Juda – représentant des habitants de Bikini -, accepta, et , avec des mots tout aussi grandiloquents, il déclara : « Nous continuerons à croire que la moindre chose est dans les mains de Dieu ».
«  Le bon Dieu était probablement trop occupé pour se soucier du destin des habitants de Bikini. L’exode qui suivit, en effet, non seulement ne fut pas temporaire, mais il se révéla bien plus dramatique que prévu : les 167 malheureux furent ballotés d’une île déserte àl’autre, sans poissons comestibles et pauvres en fruits. Ils moururent presque de faim, avant d’arriver, en 1948, à Kili, où on les logea dans des tentes de fortune ....».

Les tests nucléaires à ciel ouvert (environ 67, dont les retombées radioactives ont correspondu à 12 ans d'un bombardement quotidien de l’importance de celui d’Hiroshima)furent ressentis jusqu’à 125 miles de Bikini, ils furent la cause du déplacment de 7.000 réfugiés, avec toutes les conséquences nocives sur la santé et l'environnement que tu peux imaginer. Et aujourd’hui encore, cette île n’est toujours pas habitable.

 

Crois-tu que ces gens-là, qui tous les jours continuent à lutter contre la mort et pour leurs droits, n'aspirent pas, avant tout, à un retour à la paix extérieure qui a été la leur pendant des siècles ? Et en Iraq?

Chère ImpasseSud, Je m'attendais à une réponse aussi directe de ta part, étant donné notre différence fondamentale sur la croyance et la religion. Je ne pourrais pas en quelques lignes te résumer tout mon cheminement qui a abouti à cet état d'esprit, ni essayer de te convaincre sur quoi que ce soit, mais sache que je suis persuadé que l'on conditionne soit même son cheminement. Lorsqu'on a atteint un certain degré de plénitude, le matériel devient secondaire, car on s'adapte avec l'esprit, et notre centre d'intérêt a été complètement déplacé. On ne se sent plus seul car une force extérieure a prit place en soi et le doute n'a plus sa place. Je ne fais pas parti des millions de gens qui vont pratiquer leur religion en groupe dans des lieux de cultes, ni devant un hôtel rempli d'offrandes pour un dieu, je ne me prosterne pas non plus devant des représentants religieux, je les respecte car ils sont pacifiques, mais restent néanmoins des hommes. J'ai pu constaté de nombreuses fois l'interaction de cette force extérieure(invisible) sur de nombreux faits et je deviens de plus en plus croyant en un créateur suprême, comme certains scientifiques l'ont dit en conclusion de leurs recherches...Il n'y a de hasard!.

Pour ce qui est des grandes souffrances autour de moi, elles sont désormais canalisées et considérées comme un existentiel qu'on ne peut occulter. L'émotion y est toujours présente, mais la disparition d'un être cher n'est plus une fin en soi, mais un simple passage obligé sur cette terre, ce qui change tout; et la mort est plus facilement accepté. Ce qui n'empêche pas le trop plein d'émotion de s'accompagner de quelques larmes, qui reste quand même une pulsion naturelle et qui aide à évacuer.

Pour le reste du monde, étant du côté pacifiste, je ne peux que déplorer la tournure de certains évènements contraire à la dignité humaine, guerre, famine, pauvreté, dictature, domination, etc... Sans pour autant en banaliser l'existence, je renonce à m'indigner davantage, en étant persuadé qu'un sort est réservé à chacun d'entre nous en rapport à notre conduite ici bas et que ce n'est pas à moi de refaire le monde, bien que l'envie me démange comme beaucoup d'entre nous. J'ai passé des heures à lire, à voir toute la misère du monde, à m'émouvoir et à en pleurer sans pouvoir agir sur quoique ce soit! J'ai donc décidé, avec beaucoup de recul et d'analyses, de me consacrer essentiellement à tout ce que je peux conditionner directement par mes actions et ma présence dans le but d'aider ceux qui en ont besoin. Je pense que si tout le monde commençait par "balayer devant sa porte", le monde serait propre, car chaque petite action serait bénéfique pour l'ensemble du monde. 

Il est difficile, en quelques mots et hors notre présence, de traduire le fond de mes pensées avec des simples mots aux multiples interprétations. J'espère ne pas t'avoir froissé avec ma vision des choses, mais sache que ce n'est, ni de l'égoïsme, ni la politique de 'l'autruche' car, quand je peux intervenir directement pour offrir mon aide, je n'hésite pas. Je me dis toujours, qu'un jour je peux être à la place d'un de ces malheureux en ayant tout perdu, mais je pense que que mon monde intérieur, construit au fil des ans, restera mon dernier recours malgré tout.