Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Terzani Tiziano, « Un altro giro di giostra. Viaggio nel male et nel bene del nostro tempo » (2004)
--> (Un autre tour de manège. Voyage dans le mal et le bien de notre époque)

« J’allais avoir cinquante-neuf ans. J'eus envie de me retrourner, comme on fait pour regarder, avec satisfaction, la montée qu’on vient de faire, une fois au sommet de la montagne. Jusque-là, j'avais eu une vie merveilleuse ! Une aventure après l’autre, un grand amour, aucun regret, plus rien de très important à faire. Si, étant enfant, en partant pour ce voyage, on m’avait donné pour but celui dont beaucoup de monde rêve, comme « de planter un arbre, mettre un enfant au monde et écrire un vers », j’y étais plus ou moins. Et tout cela presque sans m’en rendre compte, sans effort, et, chemin faisant, en me divertissant.

Cette nuit-là, à l’hôpital, dans le silence que rompaient seulement le bruissement des voitures sur l’asphalte mouillé de la rue et celui des religieuses sur le linoléum du couloir, il me vint à l'esprit une image de moi-même qui, depuis lors, ne me quitte plus. J’eus l’impression que ma vie s’était passée comme sur un manège. Dès le début, j’avais eu droit au cheval blanc, et, sur lui, j’avais tourné et je m’étais dandiné à mon bon plaisir, sans que personne, jamais personne, ne vienne me demander si j’avais mon billet. Non, je n'avais pas le moindre billet. J'avais voyagé gratis durant toute ma vie! Et bien, maintenant le contrôleur passait, je payais mon dû, et, si j’avais un peu de chance, j’arriverais peut-être à faire… un autre tour de manège. »

(Traduction de l'italien ImpasseSud)

Nous sommes en 1997. A Tiziano Terzani , on vient d’annoncer, quelques heures plus tôt, qu’il a un cancer. S’il fallait associer un mot à cet homme, « voyage » serait le plus approprié. Donc, dès qu’il réalise que sa vie est en danger, loin de sombrer dans l’abattement, il pense à partir en voyage à la recherche d’une solution. Mais ce voyage est différent de tous ceux qu’il a accomplis pendant près de quarante ans, c’est même le plus difficile, parce que chaque pas, chaque décision, - entre raison et folie,  science et magie -, est une question de survie. Tout au long de son parcours il va prendre des notes.

 

Florentin de naissance et de coeur, qui connaît si bien l'Asie qu'il aime profondément et où il a vécu plus de trente ans, il n’hésite pas un seul instant : c’est New York qu’il choisit pour se soigner, avec le traitement d’avant-garde que lui propose le Memorial Sloan Kettering Cancer Center. Si le traitement semble efficace en un premier temps, l’indifférence envers les patients, la vénalité du système, la suprématie exclusive de la haute technologie qui nie le rôle de l’esprit et du bien-être lui semblent intolérables. Son long séjour new-yorkais terminé, le journaliste qu’il est part pour un long vagabondage, à la recherche de quelqu’un ou de quelque chose qui puisse l’aider.
Chaque culture ayant sa propre façon d’affronter la maladie et la douleur, après s’être intéressé à l’homéopathie, Terzani s’adresse aux cultures orientales, en expérimentant sur lui-même leurs solutions les plus disparates, entre diètes, jeûnes, potions en tous genres et chants sacrés, entre médecines tibétaine, chinoise, indienne, ayurveda, qi gong, reiki, yoga et pranothérapie, etc. Il s’arrête, entre autres, en Thaïlande, au Japon, aux Philippines, en Inde (dont trois mois dans un ashram), et dans un centre « alternatif » en Californie (de ce séjour, aditionné à son expérience new-yorkaise, ressort un portrait des USA plutôt inquiétant), etc…

Peu à peu, cependant, son voyage se transforme en voyage intérieur, à la recherche des racines divines de l’homme, de la spiritualité. La rencontre qu'il fait, par hasard, - mais le hasard existe-t-il ? -, avec un vieil homme qui vit dans l’Himalaya, marque la fin de son voyage. Dans le silence d’une nature grandiose, Terzani arrive à la conclusion que ce qui compte, c'est de vivre en harmonie avec l’univers et avec soi-même, c’est de changer d’optique pour se changer soi-même. 

Alors, cette longue recherche, inutile ? Absolument pas, car tout est utile. Dans la vie, le rôle de l’esprit est énorme et les miracles existent, mais chacun de nous doit être l’artisan des siens.

 


Un livre terriblement prenant, au sein d’un cancer. Un livre sur l’Amérique, un livre sur l’Inde, un livre sur la médecine classique et sur les médecines alternatives, un livre sur la recherche de la propre identité. Autant de livres en un seul, mais sur un ton léger, parfois plein d'humour. On le referme sur cette phrase pleine d'espérance : « J'ai vraiment beaucoup de chance, car, pour moi, aujourd’hui plus qu’hier, chaque jour est vraiment un autre tour de manège. »

Tiziano Terzani vivra jusqu’en juillet 2004.

 

 

Bien entendu (grrr... !?!?), ce livre n'a pas été traduit en français. Par contre il a été traduit en allemand Noch eine Runde auf dem Karussell, et en turc, Atlýkarýncada Bir Tur Daha.

 

Voir deux autres de ses livres ici et .


Mots-clefs
:
, , , ,

Ecrit par ImpasseSud, le Jeudi 1 Juin 2006, 16:03 dans la rubrique "J'ai lu".

Commentaires et Mises à jour :

Anna
26-07-08 à 08:24

Tiziano terzani

Bonjour

ce n'est peut être pas de votre ressort mais savez vous si le livre "un altro giro di giostra " a finalement été traduit en français ? quel éditeur ?

je n'arrive pas à le trouver .

Je vous remercie pour toute information que vous pourriez me donner

Anna


 
ImpasseSud
27-07-08 à 14:39

Quelques extraits

Bonjour Anna,

D'après les informations que je tiens directement de l'éditeur des Editions Intervalles qui s'intéresse tout particulièrement à Tiziano Terzani, la traduction en français de toute son oeuvre est en projet. En ce qui concerne ce livre, vous pouvez déjà en trouver des extraits dans India Notes.

Par contre j'en profite pour vous signaler la parution en juin 2008 de "La fin est mon commencement" (co-édition Intervalles/Les Arènes), le dernier livre de Terzani, mais le second (après ses Lettres contre la guerre) à être traduit en français. Il est magnifique.