Pour tous ceux qui n’y sont jamais allés, Malte est un petit archipel rocheux de trois îles, Malte, Gozo et Comino, la dernière étant plutôt un gros caillou désert battu par les vents et hôte des oiseaux marins. La plus grande, Malte, mesure 27 km de long sur 14,5 km de large. Le fait que sur ces promontoires habitent près de 400.000 personnes signifie que la densité de sa population est de 1.249 habitants au km2, une des plus élevées au monde pour un pays. Quand on sait que celle de la France est de 93,59, celle de l’Italie 196,1, celle de l’Allemagne 231, celle de l’Espagne 89,38, etc... on comprend tout de suite pourquoi Malte demande, - et avec raison -, que chacun des 27 pays-membres de l’Union Européenne dont elle fait partie depuis 2004, prenne en charge, avec une répartition proportionnelle, une partie des 1.700 migrants clandestins (en Espagne il en arrive environ 30.000 et en Italie 20.000 !) qui arrivent par hasard sur ses côtes chaque année, "car on n'accoste jamais à Malte, on s'y échoue".

Mais les ministres européens qui se sont réunis au Luxembourg le 12 juin ont, une fois de plus, sombré dans le désaccord, avec, en tête de file pour ceux qui ont fortement rejeté la requête de Malte pour des raisons ... techniques, la France avec son Ministre de l’immigration et de l’Identité nationale, Monsieur Brice Hortefeux, qui craint « les appels d'air ». Le ministre allemand, lui, a déclaré son accord de principe sur le fait qu’on ne peut pas laissé que Malte et les pays méditerranéens les plus touchés gèrent seuls cette situation, mais que pour trouver une solution efficace, une étude longue et approfondie est nécessaire.

En attendant, à Malte-la-catholique (où divorce et IVG sont encore interdits), il ne reste donc plus que deux possibilités : ou elle continue sur la même ligne vu qu’aucun anathème n’arrive du Vatican, en laissant que ses centres d’accueil restent ce qu'ils sont, en expulsant de temps en temps vers les prisons de Monsieur Kadhafi, encore pires et dont on ne sort pas facilement, en retardant ses secours en mer pour que les barcasses coulent plus sûrement afin que la France (qui a de la place) puisse épater ses citoyens en accueillant sans encombre futur dans ses Jardins de l'Eden ces migrants finalement arrivés en Europe, ceci tout en supportant vaillammant les critiques de ses « généreux » partenaires ; ou bien elle prend ses rochers sous son bras, les charge sur son immense flotte (la 4ème au monde avec 28 millions de tonnage), et émigre en Mer du Nord.... hors de eaux territoriales, s'il vous plaît !