Quand quelqu'un nous parle de sanctuaires, l'habitude veut encore que notre esprit fasse le lien vers un lieu de prière, une église, un temple, une sinagogue ou une mosquée. Mais vu que le nombre de pratiquants est de plus en plus restreint, à part peut-être dans le dernier cas, je me demande s'il ne serait pas temps de réviser cette conception restrictive, car les nouveaux sanctuaires de notre époque ce sont les banques. Et ces sanctuaires-là, malgré toutes les précautions dont ils s'entourrent, tous les sas qui, théoriquement, devraient refouler les malfaiteurs, nous n'avons pas le choix de ne pas les fréquenter. Aucune possibilité d'y échapper, et même si nous cela nous pèse, il faut continuer à "pratiquer".
L'obligation de déposer ses objets métalliques dans.....avant d'y entrer n'est plus une nouveauté depuis longtemps, mais ce que je vois depuis près d'un mois en est une. Les ouvriers des chantiers routiers, du bâtiment ou autres, n'entrent plus dans certaines banques qu'après avoir ôté leurs gosses chaussures boueuses qu'ils alignent bien en ordre sous les casiers ou à l'entrée du sas, comme s'ils devaient pénétrer dans un lieu saint ou intime.... à moins qu'ils ne soient obligés de les abandonner à cause d'une composante métallique incompatible avec le système. C'est comme cela qu'en attente au guichet on voit de plus en plus souvent des gens en combinaison de travail tachées mais avec des chaussettes immaculées. Au moins, penseront certains, ça les oblige à en changer tous les jours, à se laver les pieds et à ne pas mettre des chaussettes trouées.
Pour ma part, je me demande, au contraire, si ce sont pas les banques qui devraient lécher les bottes des "pratiquants" les plus humbles pour tout l'argent qu'elles leurs soutirent selon cet article paru dans Libération et qui les enrichit toujours plus.
