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L’Union européenne de toutes les injustices !!!

Si, jusqu’à ce que les problèmes de la Grèce mettent en évidence l’instabilité de l’Euro, cette vérité ne passait qu’en sourdine dans les milieux qui se donnent la peine de réfléchir, depuis une semaine, finalement, on ne compte plus les cris d’alarme dans la presse (1-2-3-4 par exemple). Les normes de « sagesse » que la Commission européenne et le FMI imposent à la Grèce, au Portugal, à l’Espagne etc. sont tout simplement infâmes, et, qui plus est, incompréhensibles quand on affirme avoir la volonté de vous sortir d'un endettement excessif, de vous aider à faire repartir votre économie.

 

Il y a une telle absurdité, un tel manque de logique dans ces requêtes qui encouragent à s’en prendre aux plus faibles avec des coupures aux salaires et aux retraites, à l’épargne et au secteur public, suggestions indirectes mais explicites et qui, ensuite, vous valent des compliments ! A moins que la Commission européenne ne soit plus qu’une façade et que dans le secret des réunions du Groupe Bilderberg et de la Commission Trilatérale qui gouvernent le monde en sous-main, on ait décidé de renvoyer les trois-quarts des citoyens européens, jugés désormais trop prétentieux, à la première moitié du XXème siècle !!!!


Mais comment peut-on espérer la moindre reprise économique si on réduit toujours plus - en acculant les plus faibles à la misère -, les entrées d’argent de la majeure partie de cette classe moyenne qui, en consommant, a fait la croissance de l’Occident, sans cesse stimulée par la possibilité d’un bien-être croissant ?

A ces retraités, considérés comme d’excellentes « vaches à lait » il y a quelques années, mais qu’aujourd’hui on déclasse au rang de profiteurs alors qu’ils sont contraints à passer au stade de soutien financier pour leurs enfants et leurs petits-enfants ?

A ces salariés qu’on laisse glisser vers la baisse des salaires, vers le non respect du repos et vers le chômage technique ou non, sans aucune émotion au nom de la flexibilité et de la globalisation ? A se demander, tout à coup, si on n’a pas laissé entrer dans l’UE, justement, un certain nombre de pays à la disparité économique flagrante, pour pouvoir ensuite délocaliser tranquillement en contournant les accords sociaux ? C’est comme si, aujourd’hui, on donnait raison au commentaire que j’avais écrit sur CTC en 2002, alors que l’UE n’avait encore que 15 membres. (1)

A ces petits épargnants qu’on a attirés dans le filet des livrets d’épargne à 4% au lendemain de la crise des bourses en septembre 2008, mais à qui aujourd’hui les banques renflouées au frais des contribuables ne versent plus qu’1 ou 1,25 % d’intérêts ?

Au secteur public, réussite extraordinaire de notre Europe occidentale, base de nos progrès et de nos bien-être, mais aujourd’hui carrément rejeté comme une sangsue au nom du marché, comme si, pendant des dizaines d’année, l’Etat avait fait de la bienfaisance, alors qu’en tant qu’Etat il ne faisait que son devoir face aux contribuables ? Si dérives il y avait, ne suffisait-il pas de les corriger au lieu de tout démanteler comme aujourd'hui ?

 

Plutôt que d’aider ces pays à se relever, ces mesures dites « d’austérité » vont enfoncer encore plus toutes les classes moyenne ou basse (si ce n’est pas encore votre tour aujourd’hui, ce sera pour demain, ne vous faites pas de soucis), avec, en cascade, une perte du pouvoir d'achat qui aboutira à une ultérieure diminution des emplois. Tout cela sans vraiment toucher la classe aisée, qui paie déjà beaucoup moins d’impôts qu’elle ne devrait grâce à sa grande compétence en évasion fiscale, à travers fourberies, boucliers fiscaux aimables ou paradis fiscaux de toutes sortes. La Commission européenne veut paraît-il contrôler les budgets nationaux. Au point où nous en sommes, je doute qu'elle y réussisse. Car si chacun de ses membres voulait réellement s’en prendre aux entourloupettes de tous genres et aux paradis fiscaux, comme on le déclare avec grande emphase périodiquement, sans aller chercher les Iles Cayman ou même le Lichtenstein, ne suffirait-il pas de commencer par aller mettre le nez dans toutes les Holding dont le siège se trouve au Luxembourg, par exemple ?

 

Arrivé à ce point de mon billet, il me reste deux finals au choix. L’un, positif, qui voudrait que je sorte, comme d’un chapeau haut-de-forme, quelques suggestions miraculeuses d'un optimisme ronflant sur les dos des pauvres gens. L’autre, réaliste, qui pleure presque sur une Union Européenne à laquelle j'ai cru, que j’ai aimée mais que je ne sens plus mienne.

 

Dans l’UE d’aujourd’hui, entre le pouvoir exécutif de la Commission européenne et la grande majorité de ses 500 millions d’habitants, il y a une énorme disparité d’objectifs et de besoins qui avoisine la cécité, l'incompatibilité à l'état pur. D’un côté, on occulte tous les vices, on légalise, favorise et renfloue toutes les malversations au nom de la liberté du marché, et, quand ça va trop mal quelque part, on joue à la solidarité avec des pratiques d’usuriers. De l’autre, on sombre dans la lourde bureaucratie de plus de 170.000 fonctionnaires, on distribue des subventions sans en contrôler le bon usage, on vous sert à la pelle des directives qui conditionnent vos moindres gestes en piétinant latitudes et diversités, et on vous laisse vous débrouiller avec une recrudescence du chômage, de la pauvreté et de l’obligation à l’émigration qu’on vous présente comme de la flexibilité.


Bref, aujourd'hui je ne vois plus qu'une UE qui a complètement perdu de vue les aspirations primordiales de ses fondateurs, c’est-à-dire le mieux-être commun de pays européens vivant finalement dans la paix ; une UE dont les Français, les Hollandais et les Irlandais avaient flairée les premières dérives dès 2005 en disant NON aux projets qu'elle affichait dans son Traité constitutionnel de 2004 ; une UE du Traité de Lisbonne ratifié par des pays qui se sont fait tirer l'oreille jusqu'en décembre 2009 comme si elle ne leur plaisait plus ; désormais, hélas, une UE de toutes les injustices qui, telle quelle, ne vaut peut-être plus la peine d’être défendue.

 

(1) Ne pas courir trop vite!   Peut mieux faire (5 votes)
Ecrit par ImpasseSud, le Mercredi 13 Novembre 2002 à 16:37.
Fantax, belle question que la tienne ! (à condition de ne pas s’embarquer dans les habituels dérapages).
A vrai dire, je me l’étais déjà posée la veille du vote de l’Irlande à propos des accords de Nice sur l'élargissement.
Et je me demande ce qu’il en sortirait si ce même référendum était fait(comme le propose heckler)dans tous les pays-membres.

Je pense qu’on doit envisager cette question sous deux aspects qui me voient très indécise :

1) L’aspect économique : il est évident que c’est surtout lui qui pousse tous les pays postulants à vouloir entrer dans l’UE. Et je ne sais pas jusqu’à quel point il faut se fier en ce qui concerne leurs efforts actuels afin de satisfaire aux normes européennes ou à propos de leurs promesses. Il y a là une belle part d'inconnu. Pour la plupart, il s’agit de pays ex-communistes à l’économie désastreuse, qui s’imaginent certainement que leur entrée dans l’UE va résoudre une bonne partie de leurs problèmes. Mais il suffit de voir les difficultés d’intégration des habitants de l’ex-Allemagne de l’Est pour en douter. Et pourtant le mur est tombé il y a treize ans déjà.
L’UE, de son côté, traverse actuellement une période de crise économique. Cette ouverture vers l’Est apportera certainement un nouveau marché qui, vus les différences de prix de la main d’œuvre, enrichira certainement les plus riches. Mais on peut se demander si elle n'empirera pas tous les problèmes actuels de délinquance et de chomage.

Donc, s’il s’agit d’une affaire de marché, je pense qu’on pourrait prendre un peu plus de temps pour admettre ces nouveaux pays, et procéder en deux temps.
En un premier temps, on pourrait instaurer une relation économique privilégiée avec eux, qui, tout en leur fournissant l’aide dont ils ont effectivement besoin, leur donnerait la possibilité d’aligner un peu plus leurs niveaux économiques et sociaux sur ceux de l’Europe des 15. Les temps actuels me semblent trop courts, et les barrières douanières sont toujours les memes.
En un deuxième temps, ou dès que ces objectifs seraient atteints, ils pourraient effectivement s’intégrer.

(...)
2) L’aspect politique :
Même si le « made in Europe », Schengen et Maastricht existent bel et bien, il n’y a pas encore de véritable unité au niveau de la politique internationale, et d’autres secteurs (comme ceux de la justice et de l’énergie par exemple) voient encore de grandes divergences d’opinion et d'orientation.
Ce qui tient l'UE, c’est effectivement sa culture chrétienne pluriséculaire et majoritaire, au sein de laquelle se sont intégrés des immigrés de longue date. (Le contrecoup de son colonialisme ! Les mouvements migratoires ne naissent pas par hasard.)

Après des premiers pas dès 1951, le "Marché commun" est né en 1957... Depuis lors, ce qui est devenu l'Union européenne a fait des pas de géants, mais il y a encore bien du chemin à parcourir.
Si l’on considère l’Europe des 15, la Norvège est trop riche par rapport aux pays du sud, la France est trop agricole par rapport à ses partenaires, la Grande-Bretagne a du mal à abandonner son indépendance insulaire, et le Danemark des grandes traditions sociales aurait eu l’impression de s’abaisser s’il avait converti ses Couronnes en Euro, etc...
Chaque pays-membre est sans l’ombre d’un doute décidé à aller de l’avant, mais en même temps, tient encore à conserver ses privilèges.
Et il a fallu 50 ans pour en arriver là!

Personnellement, je suis très souvent à l’étranger, journellement en contact avec une bonne partie des pays de l’UE, et mon expérience m’a appris la chose suivante :
L’ensemble des gens que je rencontre se sent déjà (tout comme moi-même) profondément « Européen ». Et même si chacun de nous conserve (plus ou moins) les grands traits marquants de son pays d’origine, nous en sommes arrivés d’une part à les oublier quand il s’agit d’un désaccord, et par contre à profiter de notre connaissance des traits de caractère de l’autre pour arriver à un accord. En bref, la notion personnelle et le respect réciproque de nos différences (qui s’amenuisent petit à petit) jouent en faveur des accords, alors qu’en cas de désaccord, il ne reste que deux personnes qui contestent, par exemple, un travail mal fait, un contrat non respecté, etc... Et tout ceci dans ma propre langue, dans la sienne, ou dans une troisième.
Il est en train de naître une nouvelle citoyenneté européenne de cœur, faite de cet amalgame. Et je dois dire que c’est très, très agréable. Pour ma part, je n’imaginerais plus la France hors de l’UE, et les idées fixes de ceux qui n’ont jamais mis un pied hors de l’Hexagone pour autre chose que pour aller se regrouper avec d’autres Français durant leurs quelques jours de vacances m’exaspèrent un peu. Malgré cela, je tiens toujours énormément au patrimoine français, aux traditions de liberté dans lesquelles j’ai été élevées, au rationalisme de Descartes, et que ça plaise ou non, je considère que les immigrés de longue date à qui on a enseigné pendant près d’un siècle et demi que leurs ancêtres étaient « les Gaulois » et qu’on a enrôlés de force dans nos guerres, sont partie intégrante de l’Histoire de France.

L’UE, à mon point de vue, est l’aboutissement de siècles d’une culture commune où une partie d’immigrés a apporté des nuances. Et je pense qu’avant d’y laisser entrer « sur un pied d’égalité », des masses identitaires bien différentes qui, pour des raisons démographiques, finiront vite par s’imposer au Parlement européen, il serait bon de prendre le temps de la consolider telle qu’elle est.
Faute de quoi, elle risque effectivement d'éclater.

Image : logo de la présidence espagnole du 1er janvier au 30 juin 2010
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Ecrit par ImpasseSud, le Vendredi 14 Mai 2010, 18:41 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires et Mises à jour :

PierreDesiles
14-05-10 à 21:29

Quel article !

     Difficile de donner un avis personnel tant j'y retrouve l'essentiel de ma pensée sur bien des points. Il est vrai qu'en ce moment se joue l'avenir en direct de la vie de l'EU. Il n'est pas un journal radio ou TV où on nous bassine pas avec cette crise qui n'en finit pas de guider les chefs d'Etats de nos démocraties. On rogne sur des petits pourcentages de rémunération de quelques fonctionnaires pour faire bonne figure dès fois que ça renflouerait les milliards qui partent au secours des banques et de ces joueurs de l'ombre. Les peuples, eux, s'enfoncent doucement dans le marasme économique. Après l'annonce des 750 milliards d'€uro sortis de nos réserves des trésors publics de quelques pays démocratiques pour garantir la stabilité, cela n'a duré que quelques jours. L'€uro est vite retombé à son plus bas niveau. A qui profite le "crime" ? pas à nous c'est sur !

     Comme toi, j'ai longtemps cru et espéré en cette Europe qui était prospère, en cette Europe qui a su enlever ses frontières pour faciliter les déplacements, en cette l'Europe qui a voulu partager sa monnaie,en cette Europe qui était fière de son drapeau mais...et maintenant ? Peut-être que ceux et celles qui ont rêvé et créée cette Europe ne sont plus au pouvoir de décision ou bien sont-ils morts ?

     Et maintenant, est-il possible de faire l'UE avec autant de pays qui la composent, ImpasseSud ? On dirait un bateau en surcharge qui tente d'avancer sans avoir lever l'ancre et qui plus est, sans capitaine !

:-)


 
ImpasseSud
15-05-10 à 09:21

Quand je pense à la face hilare de nos chefs de gouvernements après qu’ils aient pondu leurs 750 milliards d’Euros(les leurs ou les nôtres ?), qui deux jours plus tard ne servaient déjà plus à rien, mon sang ne fait qu’un tour. Vont-ils en pondre une troisième ration ce weekend ?

Enfin ! Cette histoire-là est élémentaire : des malotrus volent dans ton portefeuille, et tout ce que tu fais, c'est de le remplir sans punir ou même bloquer le/les coupable/s ???!! Car au fond, c’est pas grave, on se remboursera sur .... la semaine du gamin.
Il est clair qu'on en est arrivé au stade où on peut faire digérer n'importe quoi à la population.


Mais le pire du pire, pour moi, c’est la gauche qui continue ses petites affaires, ses petites discussions, qui s'échange des compliments, qui relâche son petit commentaire suffisant,...  au lieu de se dresser comme un seul homme comme elle le devrait, pour s’opposer à cette infâmie, à cette injustice qui veut qu’on vole les pauvres pour renflouer les riches.  Par hasard, as-tu lu un des derniers billets de Robert Solé dans Le Monde : « Flexibilité ». Inguérissable, c’est tout à fait cela. En France comme en Italie, les critiques pleuvent de tous bords, mais, mise à part pour une petite minorité, il n’y a rien à faire pour la réanimer.
Sans compter que dans le cas présent, il ne s’agit ni d’une affaire de droite ni d’une affaire de gauche, mais d’une affaire d'absence de bon sens et d’une grande injustice !!!

 

Au sein de l’UE, on en est arrivé au comble du paradoxe.
Le dernier en date : la FIAT, comme tu le sais, était un des points forts de l’industrie italienne. De fermetures d’usines pour délocalisation en fermeture d’usines, en Italie il n’en reste plus que quelques-unes. Les dernières délocalisations en date : La
Punto en Serbie et la Panda en Pologne. Sous le prétexte qu’il n’est plus rentable de fabriquer des voitures, Sergio Marchione, le grand chef du moment, a décidé d’en fermer encore une ou deux. Pour l’une d’elle, aux ouvriers qui protestaient, Marchione a plus ou moins répondu : « ici, il existe deux solutions : soit vous vous adaptez aux conditions de travail de la Pologne, soit on ferme. A prendre ou à laisser ! ». De là à penser, qu’en Pologne où il y a déjà des protestations en cours, on menace également de délocaliser …. vers l’Italie ? où on est en train de démonter le contrat social, pièce par pièce?

 

Une vidéo très intéressante :
PLAN D'AIDE EUROPÉEN  Jacques Généreux : "L'esprit de Munich a envahi les têtes de ceux qui nous gouvernent !"


 
PierreDesiles
15-05-10 à 12:01

Re:

      Bonjour ImpasseSud, pendant que les rédactions de l'information essaie de démoraliser les peuples qui ont accepté l'€uro, les financiers eux, se frottent les mains et attendent la parrité de 1€=1$ voir moins, pour faire des ventes d'envergures avec bénéfices appropriés. 

     L'article du Figaro ci-dessous, donne une idée de ce qui se trame en coulisse. Les dirigeants de part et d'autre de l'atlantique, mettent en doute la résistence et même l'existence de l'€uro face au dollar$. Seuls quelques optimistes, au niveau de la banque européenne, croient encore au Père Noél.

http://www.lefigaro.fr/tauxetdevises/2010/05/12/04004-20100512ARTFIG00544-bientot-l-euro-comme-au-premier-jour.php 

 

Ta video sur Jacques Généreux fait froid dans le dos. C'est à cela que je pensais ces derniers temps car je voulais faire appel à tes connaisances sur la situation mondiale avant guerre.

     Tu as raison de dire que la gauche est inexistente, et qu'elle se résume à une "guerre" des chefs, mais que dire de nos jeunes qui se fouttent en l'air dans des "apéros géants", versions avancées des "Rave party" ?

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20100514.OBS3940/apero-geant-les-politiques-s-emparent-du-sujet.html

     Qu'avons fait pour avoir des enfants autant accrochés aux deniers des parents et dont le désir de se battre n'est plus d'actualité. Ils sont fatalistes. Les avons-nous ansthésiés au point de ne plus se rebeller, ni de critiquer, ni même d'aller voter. Il y a un chateau de carte qui est en train de s'écrouler autour d'eux, et ils se réfugient dans l'oubli avant même d'en mesurer les conséquences. Les chemises rouges en Thailande sont-ils en voie de disparition ? A quoi a servi notre mai 68 alors ? Faut-il que les anciens reprennent les rennes du "combat" pour remettre de l'ordre dans cette vaste foire et ce terrain miné où nos pieds reposent encore. ? Des voix doivent s'élever de tous ces disparus, qui ont donné leur vie pour la liberté et une vie meilleure !


 
ImpasseSud
15-05-10 à 12:51

Pour se remonter le moral

Pierre, tout ce que tu me signales est hautement déprimant. A bas Le Figaro !
Quant aux apéros géants, ici, à ma connaissance, le phénomène des raves n'a pas dépassé le nord. De toute façon, je ne comprends pas pourquoi les Etats, d'un côté font de la pub pour dénoncer les méfaits de l'alcool et interdisent la vente d'alcool aux mineurs, mais de l'autre laissent que ces "modes" dangereuses pour la santé physique et mentale se généralisent. A mon avis, ça n'a rien à voir avec du divertissement ou même avec une cuite occasionnelle entre amis. Je pense que quand il y a dérive ou excès il faudrait savoir dire "non" de temps en temps, mais que de dire non ça demande du courage et un sens des responsabilité apparemment incompatibles avec la recherche effreinée d'un consensus électoral.

Si tu veux te remonter un peu le moral, regarde la vidéo de l'interview relâchée à France Info par Jacques Généreux, que j'ai mise en lien dans mon commentaire précédent et dans la colonne de droite. Elle est passionnante du début à la fin, répond à toutes les questions que sous-entend mon billet, et je suis contente qu'un professeur d'économie à Sciences-Po confirme que ce que je pense depuis le début : c'est-à-dire que les mesures que nos gouvernements ont prises sont abérrantes, voire carrément cyniques, et qu'il est tout à fait possible de stopper les spéculateurs en disant simplement qu'à partir de maintenant les Etats ne reconnaissent plus les dettes privées, mais s'engagent à garantir les entreprises et les épargnants. Ceci laisserait les spéculateurs avec leur pertes, leur ferait passer l'envie de recommencer, les incitant peut-être même à aider la Grèce à un taux beaucoup plus bas dans le seul but de réussir à récupérer au moins 20 à 30 % de leur créance.
Le seul hic, c'est qu'il faudrait qu'ils le veuillent.


 
PierreDesiles
15-05-10 à 14:19

Re: Pour se remonter le moral

Désolé, mais tu as du répondre à mon premier billet arrivé sur ton PC. J'ai corrigé certainement pendant que tu écrivais. Sous le billet vert, j'avais évoqué cette vidéo dont tu parles que j'ai enregistré d'ailleurs, car elle est un peu longue. Il a raison dans la manière de vouloir corriger les profiteurs à la source en les laissant s'effondrer avec leurs dettes pharamineuses, mais il parle aussi des conséquences désastreuses du report de ces requins vers des pays du tiers monde en écroulant les prix des matières premières. Ces chasseurs de primes où "joueurs de l'ombre" s'engouffrent dans la moindre brèche comme des chiens en rut sur une femelle en chaleur, remettant au placard toutes les règles de civisme et d'équité. Il n'ont pas de sommeil et travaille comme des fourmis sans pitié. Je pense qu'entre eux, ça doit être aussi la loi de la jungle avec règlement de compte à qui mangera la fortune de l'autre !

Pourquoi ces économistes réalistes et visionnaires ne sont-ils pas au pouvoir ? Les armées sont surarmées aux ordres d'un éventuel conflit. On le voit en Thaïlande, on n'envoie plus la police, mais l'armée avec balles réelles, comme on avait maté les moines tibétains lors des émeutes...Plus on serrera le frein à main de l'économie au profit du capital, plus la pression augmentera. jusqu'à quand et jusqu'où ?


 
ImpasseSud
15-05-10 à 15:46

Re: Pour se remonter le moral

Tu as raison, nous nous sommes croisés :-)

"Pourquoi ces économistes réalistes et visionnaires ne sont-ils pas au pouvoir ?"
Hélas !!!! Mais simplement parce que les gens préfèrent voter pour les margoulins qui leur promettent d'abaisser les impôts et de les faire vivre dans un monde parfaitement sûr, alors que ce sont eux, justement, qui sont à l'origine des incertitudes, des tensions, des frottements et des intolérances.
Vois-tu, depuis le tremblement de terre de L'Aquila, je ne vis plus qu'au jour le jour. Ce n'est  pas le premier qui a lieu depuis que j'habite en Italie, mais c'est le premier où les sinistrés sont traités avec un cynisme aussi cruel, et avec un autoritarisme méprisant au-dessus des lois. Et pourtant, bonne partie des Italiens s'obstine à ne pas voir. Avec cette dégringolade de l'Euro dans la pleine complicité de nos gouvernements, j'ose à peine imaginer la curée qui se produirait si chaque pays devait revenir à ses Francs, Lires, Pesetas, etc., avec la hausse des prix comme retour de boomerang de l'attaque envers les matières premières du Tiers-monde.

Je me demande tous les jours à quoi sert l'instruction pour tous, si cela ne vous apporte qu'une formation professionnelle (et encore, pas à tout le monde) sans enseigner aux gens à voir plus loin que leur nez, à se prendre en main, à être attentifs, à réfléchir et à chercher à comprendre, à prendre des décisions politiques responsables.
On a longtemps cru que l'instruction était la clef de l'intelligence pour tous, et dans le très beau recueil d'articles sur le Congo (dans la colonne de droite), on le croit encore. Mais hélas là aussi, il faut se rendre à l'évidence : instruit ou pas, l'homme reste le même, toujours aussi facile à manipuler, et peut-être même encore plus aujourd'hui qu'avant parce qu'entre temps il a perdu toute la sagesse populaire que lui transmettait ses ancêtres.
Comme tu le signales, la situation en Thaïlande est désormais proche de la guerre civile ; en Afghanistan, n'en parlons pas, il semble que le regard d'Obama, malgré ses grands discours, ne soit pas meilleur que celui de Bush ; en Afrique...

Il ne reste vraiment plus qu'à vivre au jour le jour et qui vivra verra. Ce qui m'inquiète, c'est l'avenir des jeunes dans un monde privé de ce que nous avons aimés. Car même si chaque génération a ses propres points de vue et de référence, il semble effectivement qu'il y a un problème quelque part, si, pour se distraire, ils ne trouvent plus rien de mieux que d'aller se saouler en masse. Et la leçon de Mai 68 que tu évoquais plus haut, c'est que la liberté est un outil dangereux qu'il ne faut surtout pas mettre entre toutes les mains.


 
PierreDesiles
15-05-10 à 16:30

Re: Pour se remonter le moral

""Et la leçon de Mai 68 que tu évoquais plus haut, c'est que la liberté est un outil dangereux qu'il ne faut surtout pas mettre entre toutes les mains""

Merci pour cette belle conclusion ImpasseSud, que je partage évidement. J'aurai souhaité que tes lecteurs s'expriment pour avoir d'autres points de vues sur cette crise. Pour ce qui de l'Aquila, les sinistrés de la tempête Xynthia ne sont pas mieux lotis, car nombres de maisons seront rasées, mais pas forcément là où on s'y attend le plus. Certaines seront aussi coupées en deux. http://www.ushuaia.com/videos-photos/videos/habitat/xynthia-des-maisons-intactes-et-pourtant-en-zones-noires-5808070.html

Je vais faire l'autruche maintenant et voir autre chose:

Je crois que je vais regarder à nouveau Avatar qui, en dehors de la démesure financière, m'a permis de rêver, non seulement pour la fille dont je serai tombé aussi amoureux comme le héros du film(dont je me suis peur-être identifié?) , mais aussi pour la défense d'une cause juste qui a terrassé la toute puissante armée américaine. Cela m'a fait penser au Vietnam où toutes sortes de bombes nouvelles avaient été mises au point par cette même armée, dommage que "Avatar" n'était pas passé par là.


 
ImpasseSud
16-05-10 à 10:19

Re: Pour se remonter le moral

"J'aurai souhaité que tes lecteurs s'expriment pour avoir d'autres points de vues sur cette crise."
Moi aussi, mais à condition qu'il s'agisse de personnes qui sachent exactement de quoi on parle, et qui soient disposées à en parler sans agressivité et sans fausse polémique. Tu viens de me rappeler un de mes billets.

Du côté de Xynthia, ta vidéo montre en effet qu'on en est au même stade de dérive dictatoriale qu'à L'Aquila, avec des décideurs qui, désormais franchement indisposés par la démocratie, se mettent sans ambages au-dessus de la loi, légalement comme Berlusconi à L'Aquila car dès 2002 et en catiminie il avait fait passer une loi dans ce sens (quand il s'agit d'ignominies, ce bonhomme-là a toujours une mesure d'avance), ou arbitrairement comme à L'Aiguillon-sur-Mer ou à La Faute-sur-Mer où, sans critères sérieux, on vous retire les permis de construire que quelques années auparavant on avait distribués à la pelle, sans critères sérieux mais sans aucun doute pour faire plaisir à quelqu'un. Car, si j'ai bien compris, les dégâts auraient été beaucoup moins catastrophiques si on avait pensé à réparer la digue de protection construite au XVIIIe siècle. Si elle était là, c'est sans doute qu'elle avait déjà sa raison d'être!!! Comme à La Nouvelle-Orléans, où s'il y a eu autant de morts et une inondation aussi étendue, ce n'est pas à cause de Katrina, mais parce que les digues qui protégeaient la ville ont cédé faute de maintenance. Que diable, si les Hollandais savent depuis longtemps qu'il ne faut pas plaisanter avec les digues, pourquoi serait-ce différent ailleurs ?
Mais jusqu'où faudra-t-il en arriver pour que les gens se réveillent et reprennent leur destin en main !!!!!?????

Pour en venir à Avatar, je dois t'avouer que je ne l'ai pas vu et que je ne le verrai pas. Pour la simple raison que je n'aime ni la science-fiction ni les incursions du dessin animé dans les films. Tout aussi romantique que toi, même si je cache bien mon jeu  ;-), je préfère largement toutes les histoires exclusivement humaines, avec des humains et dans la réalité. :-)


 
PierreDesiles
26-05-10 à 12:54

La pandémie de rigueur européenne !

Les plans de rigueur à la loupe : http://www.la-croix.com/Les-plans-de-rigueur-europeens-a-la-loupe/article/2427015/55400

 

      Irlande

     Grèce

     Portugal

     Espagne

    Royaume-Uni

     Italie

 

etc....

     J'ai l'impression que les marchés financiers ont gagné la partie, aux vues des contraintes imposées à ces "pauvres" Etats démocratiques qui n'arrivent pas à s'entendre pour faire un front commun d'attaque à la source. A force d'ouvrir les robinets des différents trésors publics, ils se sont fragilisés, et tentent maintenant du "chacun pous soi" et "sauve qui peut". L'Allemagne a déjà prévenu que ceux qui ne pourraient pas suivre n'ont plus leurs places dans l'EU .

     ImpasseSud, que sont nos jeunes devenus??? Dans chaque grève, dans chaque défilé, ils n'y a que des anciens. Sont-ils trop assistés pour ne point se révolter ? En France on est en train de dilapider tous les acquis sociaux qui freinent le grand capital, car finalement, pourquoi profiter d'une retraite? Une médaille du travail à titre postume coûte bien moins cher !

     Demain, il y a un défilé et une grève générale en France. FO s'abstient comme d'habitude, c'est un parti taupe pour diviser. Je serai au défilé à St-Denis et je prendrai des photos.

     La chappe de plomb est en train de couvrir l'Europe et personne ne réagit, c'est triste de voir ce laxisme généralisé. Quel triste avenir pour nos enfants, on veut garder les vieux au boulot et les jeunes restent au chômage, cherchez l'erreur !

     J'arrête là pour l'instant car je suis révolté, mais conscient d'un avenir proche....


 
PierreDesiles
26-05-10 à 17:59

Allo, oncle Sam ?

En fait le site que j'ai mis en copie était simplement pout activer la conversation. Je n'ai pas cherché une explication rationnelle là dedans. J'avais un petit temps parmi mon emploi du temps en "surchage" de retraité convaincu, et n'est pas eut le temps d'en faire l'analyse. Je voulais juste avoir la liste des Etats qui agitent le drapeau blanc et comme l'Italie montrait son nez, je voulais te faire réagir, merci pour ta compréhension. Merci pour tes éclaircissemnts sur la "restriction" des dépenses d'Etat italien.

Pour en revenir à cette pseudo crise, je suis moi aussi bassiné par toutes ces présentations négatives journalistiques de presse en manque de sensations !. Ce qui me chagrine (et le mot est faible) c'est de voir tous ces Etats se plier au désirs des marchés financiers qui mènent la danse. Mais aucun n'ose toucher à la finance, ni les hauts salaires et encore moins aux stock options.

D'un côté on joue avec nos économies mises en banque et de l'autre on vide les trésors publics pour renflouer leurs pertes. Les dettes publics vont évidemment s'accumuler et ce sont les masses salariales qui vont passer à la caisse avec augmentation des impôts directs et indirects, ajoutés à leurs pertes d'acquis sociaux, diminution de salaire et augmentation du temps de travail.La France est en train de balayer d'un revers de main la retraite à 60ans (Sarko s'est payé la tête de Mittérand à ce sujet!), et d'augmenter la durée des cotisations pour avoir une retraite. http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2010-05-26/quand-sarkozy-accuse-francois-mitterrand/917/0/459084

Losque les financiers auront eut la peau de l'€uro qui est en train de plonger, ils s'attaqueront aux denrées alimentaires comme l'avait dit un économiste à la télé. Cest encore le peuple qui va souffrir, avec peut-être un vent de panique où tout le monde voudra faire des réserves anarchiques au cas où ? Je pense aussi à autre chose, le dollar$ qui reprend du poil de la bête pour retrouver sa place mondiale de devise de référence, n'est il pas en train de trotter dans la tête de certains, qui verraient bien un nouveau plan marchal de grande envergure avec l'Oncle Sam en héros bienfaiteur ?

Bientôt les 3 R ?

Rigueur

Restrictions

Rationnement

Ca rappelle quelque chose non?


 
ImpasseSud
26-05-10 à 19:51

Re: Allo, oncle Sam ?

Ta question est intéressante. Elle demande réflexion. L'hypothèse qu'après avoir dévissé l'Euro et le dollar on s'en prendra aux denrées alimentaire est de Jacques Généreux, dans la vidéo que j'ai posté plus haut. Le dollar reprendra-t-il du poil de la bête et de la stabilité suite à la réforme d'Obama ?

L'Euro est très mal défendu, pour ne pas dire pas défendu du tout. Je n'arrive même pas à comprendre nos gouvernements. Ils se comportent tous comme des drogués, à mettre sous tutelle tant qu'ils ne se seront pas désintoxiqués, tant qu'ils n'auront pas compris qu'individuellement ils ne valent rien mais que s'ils se mettaient ensemble et frappaient d'un seul poing décisif sur la table, on serait obligé de les prendre sur le sérieux. 
Comment peut-on faire repartir ou même sauver l'économie avec une politique qui étrangle la classe moyenne : "J'en connais les défauts," fait dire Margherite Yourcenar à l'empereur Hadrien à son propos, "mais un Etat ne dure que par elle(Les mémoires d'Hadrien, p. 234.) Récemment, à propos du XIXe siècle, j'ai lu quelque chose de semblable, (il faudrait que je retrouve la référence), qui disait plus ou moins qu'avant de toucher à la classe moyenne, il fallait y penser à deux fois car c'est la colonne portante d'un pays.

A propos des retraites, si la sortie de Sarkozy est à la mesure de sa petitesse, la réponse de Martine Aubry ne vaut pas mieux. Cette gauche dégauchée passe son temps à jouer les bégueules, les choqués, les mieux-éduqués. Idem en Italie. Tu parles d'une efficacité quand on a affaire à des Sarko et à des Berlu sans scrupules ! Une tartuferie non seulement inutile mais carrément outrageante pour tous ceux qui comptent encore sur la gauche pour les sortir de là.
En 2012, si elle est encore la candidate de la gauche et si je suis encore en vie (ni sous les décombres ou sous une tente de sinistrés dans un camp sans droits), tu peux être sûr que je ne ferai pas les 2 ou 4 x 520 km que j'ai fait en 2007 pour aller voter pour Ségolène. Aurait-elle été mieux ?