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Le peuple de la "maison longue"
--> Brève histoire des Amérindiens canadiens

Il y a 15 ans, la bataille de Kanesatake qui opposa les Iroquois à la police du Québec et l’armée canadienne, reste un moment tragique des relations entre blancs et autochtones de l’Amérique. Des images de cette confrontation ont fait le tour des télés du monde, mais il n’y a pas eu d’analyse de la chose. Il serait temps d’y revenir.

 

Et comme chaque fois,  l’Histoire joue une part importante. En 1812, les Américains préparent une nouvelle attaque contre le Canada. Les Anglais qui contrôlent la colonie se savent très menacés. Les Iroquois (les Indiens agriculteurs) qui sont depuis longtemps les alliés des Anglais, acceptent de venir à leurs secours, mais en échange de trois établissements (Kanésataké, Kahnawaké, Akwesasné) qui sont situés aux lieux de portage sur le St-Laurent et la Rivière des Outaouais. Montréal est encerclé. Les Iroquois prélèveront des taxes sur tout le commerce entre la Colonie anglaise et le reste du continent, et surtout, ils contrôleront les routes des Algonquiens (ceux de la forêt) et les liens qui les unissent du Mississippi jusqu’au Grand Nord.

 

Les Iroquois expriment leur volonté de détruire ceux de la forêt, leurs rivaux de toujours, qu’ils méprisent et qui avaient fait une alliance avec les Français. Aussi quand les Américains se présentèrent à la frontière, ils furent freinés par les Anglais et les Iroquois arrivèrent par derrière et les massacrèrent, au moins 5000 soldats américains sont morts, sans que ceux de Montréal aient à subir de perte. Cependant comme toujours, les Anglais oublient qu’ils ont signé des traités, et les Iroquois n’ont pu réaliser leur rêve de contrôler économiquement l’Amérique.

 

180 ans plus tard, des promoteurs peu scrupuleux décident de faire un terrain de golf dans le territoire de Kanesatake. Comme toujours, l’organisation politique de la réserve (que les blancs imposent et financent) veut faire un compromis. Élaine Gabriel, la mère des clans, posera un geste qui a surpris tout le monde : elle lèvera la loge de sang. Par ce fait elle transfère son pouvoir politique sur la communauté à l’assemblée des jeunes hommes et des adolescents, qui, à sa demande, prendront les armes pour défendre la tribu. Immédiatement, les autres mères de clans Iroquoises lèveront aussi les loges de sang en solidarité. Ainsi, un pouvoir que tous croyaient disparu depuis longtemps s’est révélé être la seule force capable d’avoir une véritable action politique.

 

La police du Québec, n’ayant aucune idée de son adversaire, a stupidement décidé de se battre. Heureusement, il n’y a eu qu’un policier mort avant qu’ils ne reculent. L’armée canadienne vint en renfort. Cependant ils avaient eu le temps d’apprendre que les jeunes Iroquois préféreraient mourir plutôt que céder, aussi on négocia durant plus de 90 jours, jusqu’à ce que les revendications iroquoises soient satisfaites, et comme toujours reniées quelque temps après, mais c’est une autre histoire...

 

Comment se fait-il qu’une tradition aussi ancienne ait survécu 2 siècles et que malgré toutes les tentatives des prêtres et des gouvernements, le pouvoir de la mère des clans s’affirme aussi fortement? Est-il possible qu’après tout ce temps, la culture des Amérindiens soit toujours vivante? J’espère simplement que nous n’aurons pas encore  besoin de conflits et de morts pour nous en apercevoir.


Moukmouk de Pohénégamook

 

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Ecrit par Moukmouk, le Dimanche 17 Juillet 2005, 16:09 dans la rubrique "Récits".

Commentaires et Mises à jour :

samantdi
17-07-05 à 17:26

C'est drôlement bien qu'ImpasseSud t'ait ouvert ses portes !
Merci pour ce récit qui lève un voile sur une réalité bien peu connue par ici, je pense... Le lien permet de bien mettre en perspective ce que tu dis et donne un aperçu général intéressant.
Quant à la question que tu poses, je crois que l'existence de ce billet est déjà une réponse...

"Est-il possible qu’après tout ce temps, la culture des Amérindiens soit toujours vivante? J’espère simplement que nous n’aurons pas encore besoin de conflits et de morts pour nous en apercevoir."

 
ImpasseSud
17-07-05 à 18:14

Re:

En tout cas, pour moi, cela a été l'occasion de découvrir un nouvel aspect de ce qu'en Europe on nous présente souvent comme des mouvements en faveur de la liberté du Québec. Vu de loin, on a souvent tendance à tout mettre dans le même sac, sans chercher à en savoir plus sur la question.


 
PierreDesiles
17-07-05 à 20:56

""Comment se fait-il qu’une tradition aussi ancienne ait survécu 2 siècles et que malgré toutes les tentatives des prêtres et des gouvernements, le pouvoir de la mère des clans s’affirme aussi fortement?...""

Quand je lis ta phrase, je ne peux m'empêcher de pensée à cette même réflexion:"Comment se fait-il qu'après plus de 6 siècles (30 mai 1431) nous les français, en voulons toujours aux anglais d 'avoir brûlé notre Jeanne d'Arc  nationale chez nous à Rouen et que l'apprentissage de la langue anglaise se heurte à la fierté patriotique? Par peur de perdre la guerre une nouvelle fois...?

Bravo pour ton article, Moukmouk, il est bon, de temps en temps, de faire parler un peu l'histoire, sans faire parler la poudre. J'ai eut l'occasion de visiter un village indien au Canada, en octobre de l'an 2000, et j'ai beaucoup apprécié les explications de la guide du musée, qui nous comptait les conditions de vie difficiles des indiens de l'époque. De chaque côté de l'autel de la chapelle chrétienne  de ce village étaient dressés deux magnifiques totems, symbole de respect en souvenir des traditions ancestrales.


 
samantdi
17-07-05 à 22:16

Re:

Je suis allée en Syrie en 1999 et j'ai rencontré des personnes qui évoquaient  Saladin comme si les Croisades avaient eu lieu la veille, et qui voyaient là les raisons essentielles de la rupture entre Orient et Occident...
Je crois que le passé est plus présent qu'on ne le croit dans la mémoire des peuples.

 
ImpasseSud
18-07-05 à 10:04

Re: Re:

Je crois que la recherche de ses propres racines n'est pas quelque chose de linéaire, de constant. En général, elle dort quand tout va bien et reprend du chien quand ça va mal. Il faut cependant faire une distinction. La nostalgie des croisades ou de Jeanne d'Arc, c'est de la bêtise pure et simple mêlée à de la mauvaise foi en odeur de propagande xénophobe, encouragées par Bush et les intégrismes religieux. Un regain de fierté chez un peuple écrasé c'est autre chose, surtout quand ce peuple se rend compte que sous un couvert d'intégration respectueuse, on continue sans scrupule à détruire ce qu'il en reste.

Le drame, c'est que je me demande s'il s'agit d'un courant qu'on peut arrêter, car mon expérience d'expat me dit que même les jours où tu en as par dessus la tête du peuple qui n'est pas le tien mais dont tu partages la vie en adoptant malgré toi ses habitudes, tu te rends compte qu'il a déjà laissé son empreinte sur toi au point qu'il te manquerait si tu rentrais dans ton pays d'origine... où d'ailleurs tu ne te trouverais plus complètement à ton aise.

Des Amérindiens canadiens, je ne sais pratiquement rien de plus que ce que m'en a fait découvrir Moukmouk. Je ne sais pas non plus jusqu'à quels points les descendants de ce peuple ont intégré la culture occidentale, mais un retour en arrière est-il possible ou même imaginable ? Bien sûr il y a des bornes qu'ils essaient encore de défendre, mais cela redonnera-t-il à l'ensemble des Amérindiens les paysages, les équilibres de la nature, la maîtrise sur l'environnement qui étaient les leurs il y a des sciècles? Les plus convaincus, les moins corrompus mentalement essaient déjà de sauver ce qu'ils peuvent, mais ont-ils la moindre chance d'arriver à un résultat décisif qui inverse la marche vers le déclin ?


 
Moukmouk
18-07-05 à 11:20

Impossible

La réponse est évidement non. Le mode de vie des nomades est incompatible avec la propriété privée et l'exploitation des ressources. Alors que toutes notre société vise l'exploitation maximale des ressources. Exploitation qui a depuis longtemps dépassé ce que notre planete peut soutenir. Il ne s'agit pas de louanger et d'essayer d'imiter l'ancienne pensée, ce serait stupide. Mais comprendre, nous aiderait peut-être à sauver ce qu'il reste du monde.
Il ne faut pas croire ceux qui nous disent que tout détruire est la seule façon de vivre. Le capitalisme et la pseudo-modialisation ne sont nirationnel ni inévitable. C'est la fraternité et la solidarité qui nous apportent la joie. L'individualisme nous conduit au non-sens.

 
Moukmouk
18-07-05 à 11:38

pauvreté

Pauvreté des nomades? bien sur, à quoi ça sert d'avoir une bibliothèque si on a à la trainer sur son dos? Les biens matériels sont une entrave, on les donne à nos ennemis pour les affaiblir. Difficile oui, parce que le climat est dur et la foret peu généreuse. Mais, une société ou les maladies psycologiques sont inexistantes. Une société Ou il n'y a pas de plus riche ou plus pauvre, où la quantité de travail est finalement beaucoup moins importante que dans notre monde, il y a aussi des avantages...

 
PierreDesiles
18-07-05 à 11:53

Re: Re:

""Je crois que le passé est plus présent qu'on ne le croit dans la mémoire des peuples""

Je partage ton point de vue Samantdi, c'est ce que je pensais en parlant de Jeanne d'Arc, car c'est avant tout un symbole qui reste et qui sert de prétexte à toutes sortes de débordements pour en découdre avec l'adversaire. L'autre jour à La Rochelle, une femme interrogée dans le public après l'obtention des J O 2012 par les anglais, rapellait comme si c'était nécessaire, la bataille franco-anglaise en ces lieux et disait que l'histoire se répétait. Et une voix d'homme anonyme venant de la foule derrière elle, de rajouter"il faut leur déclarer la guerre!" Je me suis dit que même si cela n'est que plaisanterie, je ne crois pas qu'il faille à tout bout de champs rapeller de telles âneries. Et comme par hasard le lendemain les bombes explosaient à Londres! A la place de cet homme je n'aurai pas la conscience tranquille depuis ce jour.


 
ImpasseSud
18-07-05 à 13:19

Re: Re: Re:

Moukmouk, tu me fais rêver : une société sans pauvreté ni maladies psychologiques.... Mais du côté de l'individualisme, je vois d'énormes difficultés, car, désormais, il est solidement ancré en nous, et peut-être même bien dans bon nombre de familles amérindiennes, car d'après le peu que j'ai pu lire, au sein du peuple de la «maison longue» il y aurait deux tendances bien distinctes. Qu'en est-il exactement ?


Pierre
, moi, je n'essaie même pas de me mettre à la place de ces gens-là. On finit par se demander pourquoi on a envoyé tout le monde à l'école, pourquoi on a cru à la nécessité d'une république, pourquoi on a cru à une égalité possible si on a affaire à des cerveaux complètement sclérosés dont les élites (même montantes) se réjouissent tout en les méprisant.
Cependant, il ne faut pas oublier qu'il est facile de "remonter" une foule et de faire dire à bon nombre de gens tout ce que l'on veut leur faire dire. C'est la technique du consentement à la tyrannie, car la tyrannie n'arrive jamais sans le consentment d'une majorité de la population, même si après les gens se présentent comme des victimes.


 
Moukmouk
18-07-05 à 17:19

Re: Re: Re: Re:

Pour les maladies psycologiques, c'est plus complexe mais vrai. Les maisons longues ( qui sont plus une assemblée qu'un lieu physique)  sont les lieux de regroupement des Iroquois, je m'y connais moins. Mais pour faire simple, disons que comme dans chaque société qui se questionne, il y a pas deux mais un large éventail de positions, qui vont de traditionaliste ( un peu farfelu) qui veulent couper toutes relations avec les européens, jusqu'à ceux qui veulent transformer les lieux des indiens  en simple centre culturel. Je n'ai évidement pas de réponses absolues à donner. Les nuances sont à trouver dans l'action et la confrontation aux évenements. 

 
Sally
18-07-05 à 20:38

Je vais tenter de participer à cette discussion en étant celle qui vit assez proche, mais encore trop loin des amérindiens, étant à Montréal. D'origine vietnamienne, intégrant à Montréal depuis 30 ans, la question de la culture et des racines m'interpelle.
Les amérindiens de Kanasatake ont une réserve tout près de Montréal. Le principe de la maison longue existe toujours bien sûr, mais il y a beaucoup de luttes de pouvoirs entre eux-mêmes. L'autonomie des amérindiens sur leur réserve conduit à un effet pervers réel. Par exemple, avec les prix élevés des cigarettes, il existe tout un commerce de cigarettes de contrebande sur les territoires de la réserve, les taxes étant assez élevées sur les cigarettes ici. Il y a même une taxe sur les cigarettes qui a fini par payer les installations olympiques de Montréal de 1976.
La frontière canado-américaine est aussi une passoire parce que la réserve de Kanasatake jouxte une autre réserve du côté américain.
Autre chose, sur les territoires de la réserves se tiennent des casinos illégaux. Les blancs y vont tout simplement en prenant l'autobus.
Nous connaissons tous les horreurs historiques qui ont mis les amérindiens à genoux. Aujourd'hui, les amérindiens ont des réserves partout, certains descendants de certaines tribus sont plus intégrés à la société en général que d'autres. Il reste que ceux de Kanasatake sont des Mohawks, plus guerriers que des montagnais ou des cris.
Je suis bien sûr en faveur de la survivance et de la réaffirmation de la culture amérindienne, sans que leur statut particulier ne prête flanc à des pratiques à la limite hors-la-loi.
Par ailleurs, les incidents que relatent Moukmouk se passent à Oka, là ou le terrain de golf semble affecter un territoire sacré des amérindiens. Et Oka n'est pas à, même près de, Kanasatake.
Je répond selon mes observations. Loin de moi l'idée de prendre partie.

 
Moukmouk
18-07-05 à 21:25

Re:

Si le commerce des cigarettes est illégale pourquoi n'arête-t-on pas les indiens pour leurs faire des procès? la réponse est simple, les traités avec les indiens stipulent qu'ils peuvent traverser les frontières avec armes et bagages. Un procès démontrerait qu'ils ont le droit de faire ce commerce, ce qu'évidement le gouvernement ne veut pas faire.

D'autre part, le golf projeté était vraiment à l'intérieur des limites du territoire accordé par les anglais suite à la bataille avec les américains. Que les anglais ne reconnaissent pas leurs signature et veulent réduire ce territoire à une rue et demi est une autre discussion.

Enfin c'est vrai que traditionellement les indiens de la foret sont moins prets à prendre les armes que les Iroquois. Mais...  

 
Sally
18-07-05 à 22:08

Impossible retour en arrière je penses bien. Utopie, le rêve d'une société sans pauvreté ni maladie. Mais on peut toujours rêver. Ce qui est possible c'est de façonner une société meilleure, ni comme avant, ni comme aujourd'hui, où existe un meilleur équilibre. Pour cela, il faut un nombre croissant d'individus qui y croit. Mais n'est-ce pas la même chose, ici comme ailleurs?
J'aime l'histoire, comme mémoires, comme bagages. Mais loin de moi l'idée de refaire l'histoire ou de pointer du doigts les coupables et les victimes. Notre monde de dualité étant ce qu'il est, je pourrai inlassablement relire l'histoire, identifier, pointer du doigt. Et puis après!
J'aime croire que le monde commence par moi, et ce que j'en fait, à chaque instant.
Je vous raconte une petite histoire de gestionnaire. Si je peux me permettre d'en faire le parallèle: Devant une assemble de gérants, un conférencier disait: "Lorsque vous faîtes votre planification stratégique, ne consulter pas votre comptable, parce que votre comptable n'est qu'un historien qui rapporte ce qui a été, et non ce qui sera." Enfin, je ne sais pas si ça vous dit quelque chose...

 
L o
19-07-05 à 14:07

les francais en veulent au anglais?

Bonjour Pierre,

Je suis surprise par ton article.  En effet, les anglais ne sont pas tres populaire en France (comme dans d'autres pays d'ailleurs au meme titre que les francais et autres puissances colonisatrices). Cependant, je ne pense pas que les francais en "veuillent" au anglais.  Il y a en effet un courant de blagues sur les anglais mais j'avoue n'avoir jamais entendu de propos serieusement xenophope a l'attention des nos voisins.

J'ai decouvert cette realite il y a peu de temps, en Angleterre, ou je suis allee en formation pendant 15 jours.

La, j'ai pu voir que certains magazines populaires anglais ecrivent des articles sur les francais en les ridiculisant et en se moquant. Je n'ai jamais vu d'article anti-anglais en France.

J'ai eu aussi droit a un charmant commentaire d'un ingenieur anglais qui me formait me disant (lorsque je demandais s'il y avait des gueguerres a savoir quel etat est le meilleur aux Etats Unis vu qu'il y a habite pendant un an et demi - au meme titre qu il y a des "batailles" entre les regions francaises a savoir qui est la meilleure):

"non, parce qu'il n'y a pas de francais aux Etats Unis".

 Ah....."

Et bien j'ai eu beaucoup de peine. Je ne pensais pas qu'une sourde "haine" existait a notre encontre en Angleterre.  De retour en Irlande, j'ai continue a travailler avec les ingenieurs et les commentaires de "froggy", s'infiltraient de temps a autre, et les moqueries sur mon accent se sont faites regulieres.

Cependant, sur 2 ingenieurs desagreables, je dois dire que les 6 autres etaient tres charmants et respectueux de ma personne.

Je ne veux donc pas faire de generalite en disant que tous les anglais detestent les francais car cela serait faux.  Il est cependant triste de constater que certains magazines alimentent cette "guerre" en publiant des articles betes et mechants.

De meme que ces meme ingenieurs m'ont dit que leurs journaux disaient que la France avait vote non a la constitution car elle etait trop"anglo saxonne"....surement une bonne technique pour les pousser a voter oui par colere.

Rectification : j'ai recemment entendu un jeune marin francais dire "je deteste les anglais".

Je lui ai demande; "pourquoi"?

Il a dit: "ah, je ne les aime pas, c'est tout".

J'ai repondu: "Ce la personne qui compte, pas la nationalite".


 
ImpasseSud
19-07-05 à 15:26

Re: les francais en veulent au anglais?

Voilà un beau (?) ramassis de tous les lieux communs en cours actuellement  ! :-)))) Ne vaudrait-il pas mieux ne pas les susciter ... en évitant de poser ce genre de questions ? L O, un stage un peu plus long te l'aurait appris automatiquement :-)
Et puis, du mal des Français, on n'en dit pas qu'en Irlande ou aux USA, je peux te l'assurer. La sûreté de soi, le chauvinisme qu'ils affichent souvent quand ils sont à l'étranger les rend souvent antipathiques.... malheureusement.


 
L o
19-07-05 à 16:17

Re: Re: les francais en veulent au anglais?

Ce n'est pas en Irlande que l'on dit du mal des francais.  Enfin pas encore (je croise les doigts).

Au contraire, ils nous aiment bien...car on est cense ne pas aimer les anglais....

Encore une fois, pas tous hein, pas de generalisation ;-)

Les francais chauvinistes et surs de soi....Je pensais que c'etait (la confiance en soi etalee de facon exhuberante) un trait de caractere "latin" plus que "francais. Habitant en Italie, peut etre peux tu m'aider a eclaircir mes questions sur le sujet, comment se comportent les italiens a l'etranger par example?

Ce qui agace les irlandais dans le comportement francais est souvent :

-on parle fort

-on dit ce qu on pense et d'une facon trop directe alors que eux font attention a se plier dans le sens de leur interlocuteur.

La aussi, je pensais que c'etait plus "latin" que "francais".(?)


 
ImpasseSud
19-07-05 à 16:25

Re: Re: Re: les francais en veulent au anglais?

L o, si l'occasion se présente je te parlerai des Italiens. Mais je tiens à te dire que je n'aime pas ce genre de discussion que je trouve complètement stérile. :-)

Et, puis, dans le cas présent, cela nous éloigne de notre sujet : les Amérindiens canadiens. :-)


 
L o
19-07-05 à 16:26

Re: Re: Re: les francais en veulent au anglais?

J'ai relu mon premier article (la reponse a Pierre des Isles) et je vois ou la confusion s'est cree. Lorsque j'ecris:

"De retour en Irlande, j'ai continue a travailler avec les ingenieurs... "

Je parlais des meme ingenieurs anglais qui m'avaient "formee" durant mon temps a Gatwick. Je travaillais avec eu par courrier, mail et messagerie rapide.

Desolee pour la confusion.


 
L o
19-07-05 à 16:51

Re: Re: Re: Re:

J'ai entame ce sujet en reponse a Pierre des Isles. J'avoue ne pas completement comprendre ce qui lui fait dire que les francais "en veulent" aux anglais, surtout d'avoir brule Jeanne d'Arc.....et de peur de perdre "la guerre" (?) - je suis confuse.

Je ne souhaite pas entamer un sujet de conversation que tu penses sterile mais j'avoue qu'il m'arrive souvent de me poser la question quand a cette "arrogance" des francais qui enerve. J'essaie de comprendre si cela est typiquement francais ou pas, et c'est pour cela que j'ai pose cette question en rapport avec les Italiens.

La discussion se finit donc la, je finirai bien par comprendre un jour...peut etre ;-))


 
PierreDesiles
19-07-05 à 20:59

Lo

Bonsoir Lo

Désolé d'avoir troublé ta position sur les relations inter-pays, mais là n'était pas le but de mes propos. C'était juste pour mettre en avant certaines âneries qui circulent encore de nos jours, par rapport à des conflits vieuxde plusieurs siècles où les français et les anglais s'affrontaient pour la conquète de nouveaux territoires. Même si c'est de la plaisanterie, cela n'a plus de sens! Seulement je constate quand même, que les français boudent un peu la langue de Shaekespeare contrairement aux autres pays d'Europe.

Je pense aussi, comme dit ImpasseSud, que cette discussion déborde du sujet et j'y mets aussi un terme. Au plaisir!


 
Moukmouk
20-07-05 à 00:16

Re: Lo

Je pense aussi être responsable d'une certaine confusion. Quand j'ai écris les anglais, je voulais dire la puissance coloniale en tant que système d'exploitation de très nombreux peuples, et non pas le peuple anglais. Il y a là beaucoup plus qu'une nuance.

La même chose que lorsqu'on dit: " les américains" pour décrire le complexe militaro-industriel qui veut maintenir l'égémonie sur le monde, on ne parle pas du peuple américain qui subissent pour la plus part cette égémonie. Toutes mes excuses.

 
ImpasseSud
20-07-05 à 08:09

Je pense que tout va très bien et qu'aucune excuse n'était nécessaire :-)))). A tous ceux qui ne l'ont pas lu, je propose l'excellent livre d'Amin Maalouf, "Les Identités meurtrières"  (il fait partie des cinq ou six livres que je voudrais emporter si je devais faire un choix), où ce Franco-Libanais, chrétien de langue maternelle arabe sait très bien combien il est facile d'enfermer les gens dans une identité restrictive.... qui, à la longue ou dans certaines circonstances, peut devenir meurtrière.

Le problème des peuples spoliés de leurs terres et de leurs façons de vivre, et qui, suite à cela, dégénèrent, me semble d'un autre ordre. Pour ne prendre que quelques exemples, on retrouve la même chose chez les Aborigènes australiens et, aujourd'hui, chez les Bushmen du Botswana que le gouvernement en place est en train de chassser du désert du Kalahari qu'ils habitent depuis plus de 20.000 ans pour pemettre à DeBeers et à ses collègues d'étendre leurs mines de diamant qui, - le cours de l'Histoire n'est ni simple ni limpide -, permet cependant à ce pays d'avoir le plus haut revenu annuel par peronne de toute l'Afrique (6.000 dollars). En attendant, alors qu'au début du XXe siècle il y avait plusieurs millions de Bushmen, aujourd'hui il n'en reste plus que 100.000.

 
L o
20-07-05 à 09:18

Pierre et Moumouk et Impasse Sud

Pierre,

Merci d'avoir repondu :-)

Moumouk,

Ne connaissant rien sur l histoire des Amerindiens Canadiens, il est tres interessant pour moi de decouvrir un bout de leur histoire, bien qu'elle ne soit pas des plus joyeuses. Merci donc pour cet article.

Impasse-Sud

"Les Identites meurtrieres" ...le titre lui meme est surprenant. J'essaierai de le lire quand j'aurai fini Elephant Tales, The God Squad, et l'avant dernier Harry Potter lol!!

Bonne journee a tous !


 
Sally
24-07-05 à 15:21

Je vous met le lien sur un article de presse d'aujourd'hui, juste pour vous mettre dans le climat à Kanasatake en ce moment: http://www.cyberpresse.ca/actualites/article/article_complet.php?path=/actualites/article/24/1,63,0,072005,1110915.php
(l'adresse est interminable pour diriger directement vers l'article en question, si c'est illisible j'en ferai copie)

 
Sally
24-07-05 à 15:27

Re:

Le calme avant la tempête à Kanesatake?

Hugo Meunier
La Presse
Près d'un mois après l'élection du nouveau conseil de bande, c'est l'impasse à Kanesatake. Les élus sont divisés, le dossier des services policiers piétine et les citoyens commencent à perdre patience.

Un calme plat régnait hier en bordure de la route 344, dans la petite communauté autochtone de Kanesatake. Le calme avant la tempête, estiment certains résidants, qui en ont assez des tensions qui subsistent entre le grand chef, Steven Bonspille, et les six chefs élus au conseil de bande, tous de l'équipe de l'ancien grand chef James Gabriel.

À preuve, ces derniers ont boudé la première rencontre publique organisée jeudi soir par Steven Bonspille devant 150 membres de la communauté.
La question des services policiers, au coeur de la zizanie depuis l'émeute de janvier 2004 au poste de police de Kanesatake, était pourtant à l'ordre de jour.

Hier, quelques « braves » Mohawks ont accepté de briser la loi du silence qui semble envelopper la petite communauté lorsqu'on évoque leur situation. Assis derrière le comptoir où il vend des cigarettes hors taxes, un citoyen en a gros sur le coeur: « Les six chefs refusent de se présenter devant la communauté de peur d'être intimidés! Quelle sorte de leaders sont-ils? » peste le solide gaillard, qui a voulu garder l'anonymat.

Il soupçonne les six chefs de profiter de leur majorité pour faire la pluie et le beau temps au conseil de bande. « Ils nous prennent pour des enfants », déplore-t-il.
Dans une autre cabane, un peu plus loin sur la route 344, une femme abonde en ce sens. « Les gens sont très déçus, c'est irresponsable d'agir en enfants », dénonce la dame, qui réclame aussi l'anonymat.

Pendant que la bisbille prédomine au conseil de bande, les gens se sentent abandonnés. « C'est un petit territoire, mais beaucoup de choses s'y passent. Les gens veulent une présence policière, mais pas celle de la Sûreté du Québec », ajoute la citoyenne.
La présence de la SQ est d'ailleurs plutôt discrète sur le territoire.
Même chose pour les 12 agents de la police fédérale de Kanesatake, qui ne s'aventurent presque plus sur les lieux.

«Très désappointé»

De son côté, le grand chef Steven Bonspille se dit « très désappointé » par la tournure des événements.
« Je veux travailler, pas jouer. Je suis sérieux lorsque je dis qu'il faut faire la paix. S'ils (les chefs) ne veulent pas travailler avec les gens, je vais le faire seul », a-t-il déclaré.
Quant à la sécurité policière, Steven Bonspille réclame les services des peacekeepers de la réserve de Kahnawake et se dit ouvert à une collaboration avec la SQ.

La Presse a tenté en vain hier de communiquer avec des chefs du conseil de bande.

 
ImpasseSud
25-07-05 à 07:32

Re: Re:

Sally, je crois que même vu de loin, nous sommes tous conscients qu'un problème global de gestion, de décision et de communauté d'idée existe au sein du peuple de la "maison longue". Mais c'est hélas ce qui se produit quand on déplace un peuple de force ou qu'on le contraint à se convertir à un mode de vie qui n'est pas le sien. C'est ce qui s'est passé avec les Indiens de la Terre de Feu, par exemple, dont les Jésuites (ou je ne sais plus quel ordre religieux catholique) ont changé radicalement le mode de vie et qui sont morts petit à petit. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'une seule personne, une femme âgée. Le patrimoine de cette tribu, dont il ne reste presque plus rien, va complètement disparaître avec elle. 

Le processus, il y a plusieurs siècles ou aujourd'hui, est toujours le même. Les tribus sont tout d'abord accueillantes, ignares des objectifs réels des blancs qui arrivent (s'emparer de leurs terres et de leur ressources), et seul le nombre peut les sauver de la disparition, et encore, si une bonne partie d'entre eux relève la lête à temps, se rendant compte qu'on ne fera pas de quartier. C'est la raison pour laquelle, plus haut, j'ai fait un parallèle avec les Aborigènes australiens et les Bushman du Botswana. Dans les communautés actuelles, il y a ceux qui luttent pour défendre leur existence, mais il y a de la délinquance, de nombreux drogués et de nombreux alcooliques, parce que les blancs dans leur soi-disant appel à l'intégration laissent de toute façon à ces gens-là, à quelques exceptions près, un tas de portes fermées simplement à cause de leurs origines. Les expériences des plus vieux étant rarement prises en cosidération par les plus jeunes, il est donc tout à fait logique de retrouver de fortes discordances au sein de ces communautés.

N'est-ce pas un peu ce qui se passe entre Israël et la Palestine? Ou au niveau des minorités qui habitent les montagnes de la Thaïlande, du Laos ou du Myanmar (les peuples Karen, Shan et Hmong, par exemple)? Ici, il ne s'agit pas d'immigrés qui ont le devoir d'essayer de s'intégrer mais plutôt d'un envahissement que personne n'a demandé. Alors faut-il demander à tous ces gens-là d'être sages et de se taire, alors qu'ils se trouvent sur les terres qui sont les leurs depuis des millénaires ?


 
Sally
25-07-05 à 23:45

Re: Re: Re:

Désolée d'avoir ressorti le sujet! Je suis bien d'accord avec ta réponse! Tant mieux si tout le monde est conscients des problèmes qui existent toujours, là comme ailleurs. Il n'y a pas que le vestige d'une noblesse passée. Nous ne pouvons pas que idéaliser les peuplades dans leur passé et considérer les problèmes présents comme une résultante, donc la faute n'est qu'aux autres. Donc, on n'a pas à se taire et tout ce que l'on fait est  légitime. Est-ce que cela veut dire que pour une  réelle réparation  tous les blancs doivent se retirer d'Amérique?
Il n'y a pas d'excuse possible pour ce qui s'était passé avant. Point. Tout geste de réparation n'aurait rien changé. Quelque part, au fil de l'histoire, il faut faire avec, et passer l'éponge et passer à autre chose. Est-ce que l'histoire se répète parce que l'on oublie, ou que l'on s'en ressasse abondamment?
Il n'y a pas de bonne ou mauvaise réponse. Presque pas de fin à cette discussion même. À cette échelle-là, je suis fataliste. Alors qu'à mon échelle individuelle, je suis plutôt volontariste.
Sans rancune ;-)

 
ImpasseSud
26-07-05 à 07:19

Re: Re: Re: Re:

T'ai-je répondu un peu brusquement ? Si tu en as eu l'impression, je te prie de m'excuser. Tu as eu tout à fait rasion de donner ton avis, et je l'apprécie énormément. Une discussion au niveau planétaire, avec toutes les expériences dont chacun de nous est porteur, je trouve que c'est passionnant, et, tout comme toi, je préfère donner un avis contraire si j'en suis convaincue que d'entrer dans une conversation de salon où tout le monde est d'accord. :-)

Quant à chasser tous les blancs d'Amérique ou jeter les Israéliens à la mer comme le veulent certains Palestiniens, c'est verser dans l'excès contraire. Moi, ce que je voulais dire, c'est que je ne comprends pas ce besoin constant dans l'Histoire, presque "cannibale", de s'approprier de "tout" ce dont jouit un autre peuple, en prétendant, de surcroît, lui imposer un mode de vie qui n'est pas le sien. Je pense qu'il existe une solution intermédiaire, mais peut-être suis-je une grande utopiste. :-)))

A bientôt :-)


 
Sally
26-07-05 à 13:14

Re: Re: Re: Re: Re:

"Ce qui est possible c'est de façonner une société meilleure, ni comme avant, ni comme aujourd'hui, où existe un meilleur équilibre." Je l'avais dit plus tôt sur le fil.
Si l'impression d'une brusquerie, d'un saut d'humeur s'est transmise par l'Internet, cela prouve encore une fois la magie de cette invention :-) Comme tu l'as dit sur un autre sujet!

 
ImpasseSud
02-08-05 à 09:38

D'autres peuples revendiquent leurs domaines volés et leur identité

Les Mapouches de la Patagonie qu'on a commencé à chasser de leurs terres il y a 120 ans, les confinant dans des réserves toujours plus étroites, ausi bien au Chili qu'en Argentine, et qui essaient de regagner leurs droits entre procès et séjours en prison.
« En attendant, il faut comprendre la différence en deux cosmovisions complètement antagonistes, entre « être propriétaire » ou « être une partie de ». Nous, nous pensons », explique Roberto Ñankucheo, un werken (porte-parole) de la communauté mapouche de Neuquen, dans le sud de l’Argentine, « que nous faisons partie du territoire, partie de la nature, nous, nous expliquons notre existence, comme peuple et comme individus, par la façon dont chacun explique son origine. Chaque Mapouche provient d’un élément de la nature : cela signifie que chacun a sa propre origine dans la force qui se trouve dans notre territoire, dans le territoire où nous, nous vivons. En ce qui me concerne, moi je suis Ñanku (mon nom de famille est Ñankucheo), et Ñanku, c’est un aigle, une aiglon de cette région, au poitrail blanc. J’explique mon existence à partir du tuwin (origine géographique) et du kvpalme (origine culturelle de la nature), qui expliquent d’où vient chacun d’entre nous. Le kvpalme indique quel est notre élément naturel, et le tuwun nous dit géographiquement d’où nous provenons. Le jour où il n’y aura plus de Ñanku, mon origine disparaîtra, et disparaîtront également les fondements grâce auxquels j’explique mon appartenance à un espace territorial. C’est de là que provient notre appartenance à un lieu : appartenir, et non pas en être propriétaires. Cependant, si nous, nous disons que nous nous ne nous sentons pas les propriétaires d’un territoire, certains utilisent immédiatement cette affirmation, comme l’a fait Benetton : « Moi si, j’en suis le propriétaire ». Cela c’est difficile à expliquer à une société européenne, ou chaque territoire est possédé historiquement, à travers la logique de l’invasion…. »
(Tiré de : «Gente della terra, senza terra», Il Manifesto)

Mais aussi les Cheyennes, à Eagle Butte (10.000 Cheyennes sur 15.000 habitants), dans le Sud Dakota (USA) ou Julie Garreau a fondé le « Cheyenne River Youth » pour lutter contre la tendance au suicide qui s'est insérée parmi les jeunes (17 morts entre 2002 et 2003, mais actuellement 5 tentatives par semaine) afin de sortir "de façon héroïque" du monde sans racines et sans points de repaire, fait d'ennuie, de dépression d'alcoolisme et de drogue où ils se sentent confinés.
(Sources : «
Patto di sangue a Eagle Butte», Peacereporter)


 
Incognito
11-08-10 à 06:04

que les blancs imposent et financent, euuh comment ca ?