Comme j'aurai aimé que tout cela ne soit que de la fiction, mais il n'en est rien. La réalité l'a rattrapé et largement dépassé dans tous les domaines.

Quand je suis sur une des chaînes satellites de voyages où de nature, il y en a 5 à la Réunion, je me demande si ce n'est pas déjà du passé et je remercie tous ces amoureux de la Terre et du genre humain, de nous montrer le côté positif de tout ce qui nous entoure, en prenant des risques parfois pour ramener le meilleur film ou clicher, en toute discrétion pour ne pas déranger dame nature et sa faune . 

Et je me dis combien la Terre était belle; mais aussi combien l'Homme n'a rien compris à son existence, en cherchant à tout pris un paradis qu'il était, en fait, en train de piétiner !

La photo que tu présentes m'avait déjà choqué et fait pleuré, tant mon écoeurement n'avait plus de limite, mais on dirait qu'il y a davantage de détritus. Il est vrai que là-haut il n'y a pas de service de voierie. Seuls les amoureux d'étoiles filantes doivent se réjouir de ses pluies rapprochées.

Quelle honte d'avoir ainsi défigurer notre planète bleue sans présumer des lendemains hasardeux laissés à nos enfants ! Je crois que la folie humaine est une gangrène incurable et transmissible sans contact, seulement générée par la Connerie avec un grand C et beaucoup s'en gavent à satieté !

Je crains, ImpasseSud, sans faire de catastrophisme, que nous verrons le climat mondial s'emballer comme l'ont prédit de nombreux scientifiques et  déjà constaté à tous les étages terrestres, ta photo constitue le dernier étage (pour l'instant).

Je ne voudrai pas faire l'autruche, mais essayer de "profiter" un peu de ce qui nous reste de liberté de vivre tout simplement, en essayant de trouver l'harmonie dans ce qui m'entoure.

Ma question est : Les jours meilleurs sont-ils devant ou derrière nous ?

Pierre, à la question que tu poses pour conclure, la réponse la plus évidente, pour nous, c'est que le meilleur est derrière nous. Je dis bien "pour nous" car tout est relatif, tout dépend de ce qu'on a connu, des moyens dont on dispose et des perspectives qu'on a devant soi. Pour d'autres il faut espérer qu'il soit à venir.

Le fait est, cependant, que notre planète est un produit fini où, jusqu'ici, la nature s'est toujours bien défendue parce que les rythmes étaient lents. Ce qui m'épouvante plus que tout aujourd'hui c'est la rapidité croissante avec laquelle on continue, bien qu'on en connaisse désormais tous les risques et conséquences, à abuser de tout, à s'approprier de tout, sur une grande échelle : un véritable saccage sauvage, systématique et au grand jour. A quoi bon les alarmismes répétés, les efforts écologiques individuels ou associatifs, si les "décideurs du monde" continuent à prôner "la croissance" comme remède à tous nos maux ? Pour s'en persuader, il suffit d'aller faire un tour sur Les Echos, journal que je lis de temps pour le sérieux de ses articles. Ce qui a changé la donne sans qu'on y prenne garde, c'est qu'avec l'avènement de la globalisation, les "décideurs du monde" ne sont plus les Etats mais les grosses sociétés privées qui ont un PIB supérieur à bon nombre d'Etats : "des 100 plus grandes entités au monde, 51 sont des "corporations" [ici, il s'agit du terme américain], et 49 sont des Etats, c'est-à-dire que la majorité absolue des 100 plus grands PIB n'est plus détenue par des Etats mais par des entreprises commerciales ou industrielles. General Motor se place devant 27 Etats, et le rendement de SONY dépasse le PIB de 7 Etats" (extrait d'un récent rapport USA Finance-PIB du 11.01 cité par l'économiste Giorgio Ruffolo dans son dernier livre "Il capitalismo ha i secoli contati", sources Le Storie). Ces sociétés ne pensent qu'au chiffre d'affaire et utilisent notre Terre comme leur terrain de combat dont les gratte-ciel et cet encombrement du ciel sont les images les plus emblématiques. Où trouver un pouvoir assez fort et assez sage à la fois pour redresser la barre ? Moi, je n'en vois pas.

Vu que tu aimes les voyages et les beautés de la Terre, et pour conclure sur une note un peu plus sereine, je te propose d'aller regarder la belle interview-vidéo faite par la Télévision Suisse Romande en 1990 à Ella Maillart, cette grande voyageuse-du XXe siècle, photographe-documentaliste et écrivain auteur de "Oasis interdites". On y passe de la beauté au bon sens, de la sagesse à l'humilité. Par les temps qui courent, cela fait beaucoup de bien.

Merci, ImpasseSud pour les deux liens que je viens de consulter. J'ai regardé 1 quart d'heure de la vidéo de Ella Maillart, j'enregistre la video et pourrais la voir ensuite sans que cela ne s'arrête toutes les 10 secondes. Elle avait mis ses pieds et son regard dans un monde où il était encore possible de passer sans risque. Aujourd'hui, je doute fort qu'elle l'aurait pu le faire, vu que l'être humain rétrograde au stade de la barbarie et surtout la banalise ! Mais elle a quand même approché au plus près de ces mises à mort où l'intimidation fait place à l'atrocité.

Depuis que l'homme est sur cette terre, il n'a eut de cesse de conquêtes, de dominations, déjà envers la femme, de voler,  de subordination, de détruire, bref d'affirmer sa personnalité en marquant son territoire.

Il y a deux jours au JT de 20heures, on a vu une vidéo venue de Chine en fraude, montrant des condamnés à mort à genoux recevant une balle de fusil en pleine tête. Depuis les vidéo que Gamin nous avait envoyé concernant le dépeçage des animaux vivants, plus rien ne m'étonne. la barbarie n'a pas cessé. Il suffit d'une étincelle, suite à une crise majeure, pour qu'elle s'étale même en plein jour.

Hier une discussion, dans un groupe de travail sur la graisse dans les aliments, a dévié sur les tueries dans le monde. L'un d'entre nous a été marqué par les Word Trade Center tombées et les milliers de morts. Mon sang n'a fait qu'un tour et je lui ai rappelé au bon souvenir qu'au Rwanda il y eut un génocide interethnique avec près de un million de morts et disparus dans l'indifférence la plus totale ! Les valeurs humaines ont aussi une couleur de peau !

Tu parlais du Business Planète, il y en a un qui a tout compris dans cette histoire, c'est Monsanto. Son but est planétaire et rendre dépendant tous les planteurs du monde à son profit !  lien  L'émission d'ARTE était édifiante et fait craindre le pire : La dictature alimentaire !(sans compter La guerre de l'eau dont tu as fais un artcle).....fermons les yeux  ZZZZZEN.....!

C'est vrai, Pierre, la vidéo que je t'ai proposée est un peu lente si on n'a pas une connexion rapide ou si on se connecte à une heure saturée. Tu n'as donc vu que le début, quand elle était en Russie. La suite, avec une rétrospective sur son enfance avec le ski, sa jeunesse avec la voile et le hochey, ses voyages à travers l'Asie et son séjour en Inde, puis son retour en Suisse, entre Genève et le Valais, retracent l'évolution progressive de cette personne enthousiaste qui ignore tout de l'arrogance et remercie ses yeux de savoir regarder et voir. La fin est carrément émouvante avec ses conclusions tranquilles, pleines de bon sens et d'humilité.

Pour le reste, je suis tout à fait d'accord avec toi. En ce qui concerne le "génie" de Monsanto (merci pour ton lien), le problème actuel de l'agriculture et de la faim qui prend déjà à la gorge bon nombre de pays (en partie également à cause des théories et conseils imbéciles du FMI et de la Banque mondiale), le problème n'est pas nouveau puisque moi-même, qui n'ai accès à aucune information particulière ou réservée, j'en avais déjà fait un billet (mais aussi un autre à propos des brevets abusifs) dès 2003 ! Cela signifie donc que tout le monde pouvait être au courant, à condition, toutefois, de ne pas mettre volontairement ses yeux dans sa poche, de ne pas folâtrer comme des désespérés avant le déluge, ou de voter aveuglément ou bêtement pour ceux vous enfonceront un peu plus.
Chacune de nos vies est faite d'alternances, c'est-à-dire de périodes où il est très difficile d'être disponible mentalement (par exemple, quand on a des enfants en bas âge ou si on doit lutter contre une maladie) suivies de périodes où, au contraire, on a tout le temps de s'intéresser à la société dans laquelle on vit, à l'évolution du monde. C'est une question de responsabilité de notre condition d'homme, de prise de conscience de la nécessité de prendre le relai, de l'importance de jouer sa propre part, même si minime, dans la conduction du monde. 

Pour en revenir à ce que je voulais dire, c'est que des reportages qu'on nous présente aujourd'hui comme une nouveauté, comme de l'information à l'état pur, et bien moi je n'en peux plus ! S'il m'arrive de m'y intéresser durant quelques minutes, c'est presque avec colère que je change de chaîne. De l'information de perroquet qu'on nous distille selon les besoins du moment pour avoir l'air "informé", "engagé" ou "impartial", non, je n'en peux vraiment plus.
Un exemple banal, à propos des ordures de Naples. Berlusconi, durant sa campagne électorale, a dit que la résolution de cette question était en tête de sa liste des priorités. En bien, ce problème vieux de 14 ans(!) semble déjà réglé. Comme l'a écrit un journaliste sur La Stampa, en l'espace de trois jours, toutes les nouvelles à ce sujet ont disparu de TOUS les JT ! Idem pour le génocide culturel au Tibet qui dure depuis cinquante ans ! En 2008 et connaissant les bases chinoises sur lesquelles repose désormais notre économie occidentale parfaitement consentante au régime d'exploitation qui règne en Chine, existe-t-il encore un seul pays au monde qui puisse donner des leçons ou imposer quoi que ce soit à ce pays ?! Il est toujours grave et souvent inutile de se réveiller quand il est déjà trop tard.

Hier soir, j'ai suivi un entretien avec Dacia Maraini, une fameuse écrivaine italienne qui a passé une partie de son enfance dans un camp de concentration au Japon, vécu plus de vingt ans avec Alberto Moravia avec lequel elle a beaucoup voyagé avec Pasolini et la Callas, actuellement résolument engagée du côté des droits des femmes. Evidemment elle avait beaucoup d'épisodes intéressants à raconter... mais tous d'un passé relativement lointain, avec une nature encore intacte et propre et le sens de l'humanité. Tout cela en évitant sagement de dénigrer le présent. A un certain moment, la conductrice a fini par lui demander : "Allez... Dans l'époque actuelle, il y a quand même bien quelque chose de bon que vous appréciez et que vous n'aviez pas autrefois ? " L'auteure a réfléchi un moment, puis a répondu, toute contente de pouvoir s'en sortir : "Ah si ! L'ordinateur ! Mon dernier livre, je l'ai écrit à l'ordinateur! " 
Et bien, cela résume ma pensée et l'ensemble de la situation. Mais même du côté de l'ordinateur et d'Internet, on a déjà largement commencé à déraper. Alors, suite au manque de rigueur qui a relégué aux vieilleries le sens des valeurs et des limites, je crois bien que le meilleur se trouve réellement derrière nous, même si je m'abstiens de le répéter trop souvent dans les conversations que j'ai avec mes enfants... qui, eux, ont encore une longue vie à vivre. Pour aller de l'avant, on a besoin de croire que le meilleur est devant soi.