Toujours prise par les problèmes et les polémiques (on devrait bandir ce mot-là !) autour du tremblement de terre de L’Aquila (1-2), je n’ai quand même pas pu ignorer le scandaleux renvoi d'acceuil entre Malte et Rome à propos de 145 migrants recueillis par un navire turc en pleine Méditerranée alors que les deux barcasses sur lesquelles ils étaient entassés étaient à la dérive. Cette fois, c’en est trop ! En jeu : 145 vies et l’humanité des lois de la mer.
A 45 miles au sud de Lampedusa, il paraît qu'à bord de la Pinar la situation est tragique, qu'on manque d'eau potable et de couvertures, qu’on a besoin de médecins.
Ce n’est pas pas d'eau potable, de couvertures ou de médecins dont on a besoin, mais d’un AUTRE MONDE !!!!
Malte n’en veut pas ? Rome n’en veut pas ? Alors, qu’ils soient cohérents pour une fois, l’un et l’autre. Qu’ils se mettent d’accord pour les couler, et qu’on n’en parle plus !
Ensuite, j’espère qu’on lancera une collecte de fonds pour installer et inaugurer, la larme à l'oeil, une bouée fixe avec l’inscription : ci-gisent 154 êtres humains, noyés en plein accord par Malte et l’Italie, avec le blanc-seing de l’Union Européenne des droits de l’Homme qui n'en voulait pas non plus, mais n'a aucune intention d'interrompre ses pillages et ses forfaits en Afrique !!!
Pour en savoir plus sur les horreurs de l'immigration : Fortress Europe
Mots-clefs : Italie, Union Européenne, Immigration, Méditerranée, Europe, Afrique, Justice, Société, Sujets brûlants
Commentaires et Mises à jour :
Ça recommence !!!! Vers la disparition du droit d'asile ?
A chaque barcasse ou zodiac en décomposition à la dérive entre Malte et Lampedusa (Italie), la partie de ping-pong recommence à cause de la distribution des zones de contrôle SAR (Search & Rescue), chaque pays essayant d'élargir la sienne de façon à pouvoir demander une majeure participation économique à l'UE, tout en faisant tout pour se décharger de l'acceuil des migrants sur son voisin. Le fait est cependant que, comme on peut le voir sur la carte ci-dessous, les zones de contrôle de Malte et de l'Italie sont partiellement superposées.
Hier, après un échange de propos aigres entre Malte et l'Italie, la marine militaire italienne a fini par porter secours à un total de 227 migrants entassés sur trois barcasses en péril dans la zone maltaise mais plus proches de Lampedusa.
Cependant, ce qui change tout cette fois-ci, c'est que, pour la première fois, ils ont été refoulés vers la Libye. Lire la suite ici.
Après 4 nuits et 3 jours l'enfer est terminé
Après quatre nuits et trois jours d'enfer à bord (photos) avec le cadavre d'une jeune femme enceinte, décédée depuis cinq jours, enfermé à coté des sacs noirs des ordures à la poupe du navire dans un sac blanc d'où se dégageait une odeur pestilentielle, hier soir l'Italie a finalement donné l'autorisation à la M.V. Pinar de venir débarquer ses 145 "passagers" à Porto Empedocle (côte sud de la Sicile) après que trois journalistes en provenance de Lampedusa aient, au risque de leur vie après deux heures de traversée par force 4 sur un Zodiac ensuite tombé en avarie à l’approche du navire et que les marins ont dû secourir à leur tour en les rejoignant avec une chaloupe, aient réussi à monter à bord (juste avant que n'arrive l'interdiction de la Marine militaire italienne). Cela a-t-il eu un poids décisif dans la décision de l'Italie, plus proche ?
Notes d’humanité !?!? : Dès que le navire a reçu l’autorisation de faire route vers la Sicile, la Marine militaire italienne a finalement pris le cadavre en charge et l’a transféré à Lampedusa « où on lui a réservé un accueil plein d’égards. Pour que personne ne puisse voir le cadavre, on a tendu des draps blancs entre la passerelle de la vedette et le quai. Il y avait des policiers partout, même sur les rochers, parce qu’il fallait que personne ne voit les images honteuses d’un cadavre désormais en décomposition qui, pendant cinq jours, à la merci de tout, du vent, du soleil, du froid et des mouettes, est resté enseveli au milieu des ordures à la poupe du M.V. Pinar pendant que Malte et Rome se disputaient. »
Sources : Francesco Viviano de La Repubblica (un des trois journalistes)
On lui fera sans aucun doute une sépulture et sur sa tombe, au cimetière marin de Lampedusa, on écrira son nom : Esceth Ekos, 18 ans, en provenance du Nigeria. Quant aux vivants, rien, pas même une bouteille d'eau ou une tasse de thé chaud ne les attendait à leur arrivée à Porto Empedocle, mais une haie des forces de l'ordre, comme pour des criminels.
Ah! J'oubliais ! Dans cette affaire, pas un seul mot du Vatican qui, pourtant se mêle sans arrêt des affaires italiennes. On y était sans doute trop occupés à boucler les valises pour aller à Genève, à Durban II, la conférence contre le racisme. A moins qu'on soit en plein décompte des distributions gratuites de préservatifs.
La M.V. Pinar a finalement pu reprendre sa route pour la Tunisie. Vu que personne ne réussira à arrêter ce courant migratoire, croyez-vous qu'il y aura encore beaucoup d'armateurs prêts à sacrifier perdre quatre jours en mer pour porter secours à quelques dizaines de désespérés à la dérive ou sur le point de couler ? Pour ces 145 personnes, la traversée de la Méditerranée a duré dix jours, mais leur douloureuse osdyssée est loin d'être terminée.