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Haïti : les cadeaux empoisonnés de l’après-séisme,
--> et de l'importance de l'état de droit

Après avoir suivi de près et pendant plus de 13 mois les magouilles de L’Aquila, je commence à en connaître un bout en matière de « fausses générosités » des après-séismes. Si, à L’Aquila, Berlusconi a réussi à transformer la catastrophe en monument médiatique à sa gloire personnelle, à y faire prospérer les affaires de sa propre sphère sur le dos des sinistrés, mais surtout à abolir légalement* l’état de droit pour les citoyens du « cratère », sans que les  trois-quarts des Italiens et même l’Union Européenne toute entière ne s’en offusquent, il est assez facile d’imaginer ce qui se passe aujourd’hui en Haïti, un des pays les plus pauvres et des plus déséquilibrés de la planète, déjà « terrain de jeu » de la communauté internationale avant le séisme du 12 janvier 2010, à travers ses grandes puissances, ses organisations, ses multinationales et ses ONG.

 

Aujourd'hui, du côté des « sauveteurs », on y trouve donc les deux catégories les plus classiques : d’une part, les gens/pays/ONG/entreprises sincères, altruistes, disponibles, qui agissent avec discrétion et de concert avec les sinistrés, tiennent compte des réels besoins sur place et essaient d'y subvenir avec des aides spécifiques et ciblées ; de l’autre, les spéculateurs de toutes sortes, gens/pays/ONG/entreprises qui se sont rués sur cette nouvelle proie sans défense, pour leur propre compte, prestige, gloriole ou propagande, pour élargir leurs propres affaires et/ou augmenter leur niveau d’intromission. Cette dernière catégorie s’est amenée avec de grands airs et sur l’onde de discours médiatisés débordants de fraternité, mais s’est tout de suite comportée avec autoritarisme et duplicité, voire même en affichant une pointe d'arrogance, prête à entrer en conflit ouvert avec ceux et celles qui entravent leur propre chemin et qu’elle considère comme des concurrents. Et peu importe si cela enfonce encore plus le pays et la population qu’ils sont censés venir aider.

 

Du côté des « sinistrés », après une catastrophe naturelle on assiste toujours à deux temps. Le premier, c’est celui de la douleur sous tous ses aspects les plus terribles, où ceux-ci supplient le monde entier de ne pas les laisser tomber. Le second, qui vient dès qu’on commence à leurs venir en aide, c’est l’espoir de reconstruire mieux qu’avant, comme si, avec les décombres, ils allaient pouvoir se débarrasser de tout ce qui était nuisible dans la société de l’avant catastrophe. Repartir à neuf, dans la solidarité, avec un sens des responsabilités partagées dans une bonne volonté commune. En quatre mois, combien de fois n’ai-je lu dans la presse haïtienne ce désir profond des Haïtiens de se réapproprier de leur propre destin ! 

« En prélude et en marge de la Conférence de New York du 31 mars, » écrivait Daly Valet dans Le Matin du 6 avril 2010« il a été quand même curieux d’entendre ceux-là qui ont présidé depuis des décennies à l’affaiblissement d’Haïti, au démantèlement de ses structures étatiques, de ses capacités de produire, et à la mise à genoux de son peuple, la qualifier paradoxalement de « République des ONG ». Autrement dit, le pays au monde avec le plus d’engeances du genre par tête d’habitant, soit près de dix mille y opérant actuellement librement dans des domaines divers. Comment devrait-il en être autrement quand, sous couvert d’humanitarisme, les lois de la République ont été de fait mises en veilleuse pour permettre aux agents de pointe de l’assistanat et à la tutelle étrangère de s’installer dans la durée sur les ruines programmées de ce qu’il nous restait d’État souverain ?
Des pratiques renouvelées devront s’instituer pour favoriser l’émergence d’un État national fort, humaniste et responsable, et où, face à l’international, nos politiques ne seront plus réduits à inaugurer les chrysanthèmes dans la conduite des affaires domestiques d’Haïti. »

 

Cependant, si en Italie les profiteurs de profession se sont tout de suite frotté les mains en riant au matin du 6 avril 2009, en Haïti où les vautours de toutes sortes rient déjà depuis plus de deux siècles, le séisme du 12 janvier semble avoir carrément autorisé une nouvelle curée. Bon nombre des articles et des vidéos qui paraissent chaque jour dans Le Nouvelliste et Le Matin, les deux principaux quotidiens du pays, ne cessent de le confirmer. Loin de moi l'idée d'hasarder le moindre bilan vu que je n’ai ni les connaissances ni les compétences nécessaires pour le faire, mais du côté de la résurgence, je ne peux pas m'empêcher d'avoir le sentiment que c’est déjà mal parti.

 

Comment expliquer que l’envahissement impudent de nouvelles ONG médicales condamne les hôpitaux, les cliniques et les cabinets locaux encore sur pied à fermer faute de fonds, de matériel, de médicaments, et de patients (1-2) ? Pourquoi ne contribuent-elles pas au contraire et dans un véritable esprit humanitaire, à renforcer le potentiel existant, un potentiel qui restera sur place après leur départ ? Et que dire de la « génération d’amputés », comme on l’appelle déjà là-bas, qu’elles y ont fabriqué à tour de bras et avec la plus grande légèreté ?

Comment expliquer le regain post-séisme des grands élans d’adoption, quand on appartient à un de ces pays occidentaux qui disent défendre la démocratie et l'altruisme ? En février ou en mars, sur Envoyé spécial (je n'arrive pas à retrouver les liens des deux émissions), j'ai vu un reportage dont la seconde partie m'a mis terriblement mal à l'aise. Face à cette pleurnicherie médiatique, les Américains des enlèvements semblaient presque moins hypocrites. Quand on se déclare presque exclusivement en mal de générosité, pourquoi ne se décide-t-on pas plutôt à faire en sorte que les orphelinats du désespoir puissent finalement désemplir grâce au mieux-être des parents des faux orphelins de la misère?

Comment expliquer que, du point de vue scolaire, on semble de nouveau plus sensibles au secteur privé, religieux ou ONG, sur lequel on vous demande même de vous apitoyer, alors que, depuis des décennies, elles sont un obstacle, puisque payantes pour la plupart, à la baisse du terrible taux d'analphabétisme et au décollement de l’école publique et gratuite pour tous qui avant le séisme ne représentait que 6 à 15 % (?!) de tous les établissements scolaires du pays ? (1-2-3-4). Comment expliquer qu'il n'y ait pas plus d'initiatives comme celle-ci ?

Comment expliquer qu’après les décennies de simulacres de la FAO, on laisse qu’une Monsanto enfile ses OGM dans les décombres de l’agriculture sous le couvert de "don", OGM qui diminueront la biodiversité d'une île aussi petite et obligeront les paysans à payer des royalties par la suite ? (1-2 - vidéo : peu importe la qualité du son quand les deux dernières minutes vous retournent l’estomac. A ces gamines aux regards vides qui contredisent profondément les mots qu’on les oblige à chanter, ne manque-t-il pas que les pagnes et les pieds nus du colonialisme du XIXe siècle ?!)

Comment expliquer que les Etats continuent à annoncer le versement ronflant de sommes faramineuses pour la reconstruction d’Haiti, alors qu'en Haiti, il n'en arrivera certainement qu'une toute petite partie, la plus grande servant tout d'abord à rembourser les frais engagés par les secouristes du pays donateur ? 

Comment expliquer l'étrange solidarité d'un certain pays d’Afrique qui, soit disant pour venir en aide à ses frères descendant d'esclaves, annonce bien entendu une volonté d'aide, mais sur l’exemple du bon Chirac, d’Haïti, accueillera tout d'abord les cerveaux… alors qu'on a justement besoin d'eux pour faire renaître le pays ?

Comment expliquer qu'Haïti, une fois de plus, remette son avenir dans les mains des Américains ? A cause du métissage d'Obama ? Au nom de quoi va-t-on se fier à un Bill Clinton, qui, au temps où il était président, en Haïti a exercé les mêmes pressions et couvert les mêmes ingérences néfastes que ses prédécesseurs et successeurs ? Et, à Haïti, qu'ont-ils de bon à enseigner en matière d'économie, ces mêmes Américains du libéralisme à outrance qui ont plongé tout l'Occident dans le marasme et la crise ?

Comment expliquer que, comme par la passé, on continue à imposer une aide aussi désordonnée ? De toutes ces ONG, de toute cette « aide humanitaire » parasitaire et cannibale qui empoisonne la relance du pays, réussira-t-on un jour à s’en débarrasser, se demande-t-on en Haïti ?

Etc., etc., etc.

 

Parce que dans cette situation de désastre haïtien, à mon avis, plus que de débourser des milliards qui seront courcircuités avant d'arriver à destination, plutôt que de continuer à laisser grandir le nombre d'ONG ou d'organismes internationaux qui tournent avant tout sur eux-mêmes, plutôt que de permettre aux grandes puissances de déployer à nouveau leur protectionnisme voilé, il faut aider le peuple haïtien à se sortir du bourbier dans lequel il s'est enfoncé, à se réapproprier de son pays, à remettre à l'honneur et à la première place le bien-être de ses citoyens, son secteur public et son agriculture, en partant de ses communes, avec des aides financières diversifiées mais ciblées, moins importantes mais plus nombreuses, des parrainages étroits qui ne seront ni perdues, ni gaspillés, ni usurpés en cours de route parce que dévolus à des projets concrets et suivis. L'économie viendra de surcroît. C'est exactement ce que dit cette vidéo.
Le reste, aider pour le prestige, aider pour garder une mainmise politique, aider pour le business, aider pour régner, aider pour noyer son vague à l’âme, aider pour saisir une occasion, aider pour faire du prosélytisme religieux, aider pour la gloire, aider pour se créer un alibi aux horreurs quotidiennes des expulsions, etc. vous détourne vite du but qu’on dit poursuivre. Bien entendu, cela ne signifie pas obligatoirement que toutes ces secondes fins n’apportent aucun mieux-être, mais, ce qui est sûr, c’est qu’elles faussent les rapports entre les assistants (qui se croient plus malins) et les assistés (qu’on oblige à le devenir 1-2-3), encourageant ainsi la pratique de la corruption, le grand mal d’Haïti ; le grand mal de tous les pays où l’envahissement des ONG-sangsues finit par garantir l’injustice ; le grand mal des pays, même occidentaux, comme l’Italie, où on est en train de faire disparaître le secteur public et l’état de droit.

 

Si tous ceux qui viennent faire du business ou redorer leur blason sur le malheur des autres sont clairement condamnables mais pas assez souvent condamnés, le volontariat et le style "no profit" institutionnalisés, à mon avis, glissent très vite dans le flou et dans l'indifférence. Il m'arrive, à moi aussi,  de les voir comme les cadeaux les plus empoisonnés qui soient quand ils s’adressent à des besoins extrêmes, institutionnalisés eux aussi. Car ces mêmes volontaires, même les plus sincères, qui sortent de leur société de droit en étant sûrs de pouvoir y rentrer, avec la conscience tranquille que leur donne le sens d'un devoir accompli, non seulement n'ont pas souvent la moindre notion intime de ce que c’est que de vivre sans état de droit, mais ne comprennent pas que leurs actions ne mettent que des emplâtres sur la jambe de bois des horreurs, des douleurs, des complexités, des injustices fondamentales qu’ils côtoient et disent vouloir adoucir, qu'ils ont leur part de responsabilité dans le maintien des situations d’injustice, qu'ils contribuent à la consolidation de systèmes corrompus qu’ils rejetteraient sans autre s’ils en étaient eux-mêmes les victimes. 


Là où je veux en venir.

On ne peut pas forcément échapper ou même bien se défendre des conséquences d’un violent tremblement de terre, mais le malheur arrivé, c’est la qualité de l’après-séisme qui compte, cette occasion particulière que vous offre la nature pour repartir, reconstruire, non pas seulement les logements, les routes et les écoles, etc., mais le meilleur des rapports humains. En Italie, où les séismes sont récurrents et violents, on en sait quelque chose. En 1976, dans le Frioul italien, un séisme équivalent à celui de L’Aquila affecta 80.000 habitants, provoquant la mort de 989 personnes et 45 000 sans abri. Tel est le souvenir d'un ancien sinistré :  
« La plus belle période de ma vie ? C’est celle de l’après-séisme, on vivait tous ensemble. On s'aidait mutuellement, on s'aimait bien et on s'était tout pardonné ». Celui qui rapporte cette histoire en conclut : « A L’Aquila, [où on a dispersé les sinistrés, les contraignant de façon autoritaire à une passivité mal assistée, ndr] on leur a même volé ça ! »

Aucun rapport avec Haïti, ses quelque 230.000 morts, son 1,5 million de sans-abris, sa capitale détruite, son état de marasme précédent, s’exclamera-t-on ! Mais si ! A mon humble avis, il s'agit d'une sorte d'après-guerre où tout le monde doit y mettre du sien. Il faut donc faire en sorte que les Haïtiens puissent sauter sur cette opportunité(1), que chaque ville, chaque village, chaque quartier puisse saisir la drôle de chance que leur offre le destin pour reprendre leur pays en main, l'état de droit qui leur appartient. Personne n'a le droit de leur voler cet unisson chaleureux de la reconstruction ensemble ! Et, de leur côté, au lieu de manifester leur désir de réelle indépendance par des cérémonies commémoratives auxquelles ils n'invitent pas les diplomates, pourquoi ne profitent-ils pas plutôt de cette malheureuse circonstance pour retrouver le meilleur de ce pays hors-pair, l'intelligence et le courage de la première nation noire indépendante ! Si on veut vraiment aider Haïti à s'en sortir, ne faut-il pas commencer par encourager ses habitants à se libérer de l’état infantile de dépendance auquel on les contraint depuis des décennies ! N'ont-ils pas déjà toutes les bonnes élites nécessaires ? Ne sont-ils pas déjà en mesure de les former ? Ne savent-ils pas que le meilleur de la diaspora est avec eux ? Qu'attendent-ils pour se fier à l’aide et aux récentes expériences sud-américaines ? De toute façon, est-ce que ce pourrait être pire que le cannibalisme néolibéral de notre Occident ?

 

 

P.S. du 04.06.2011 : à lire absolument ces deux livres de Dany Laferrière pour mieux comprendre ce pays :
1) "Tout bouge autour de moi", une suite de "touches", une sorte de journal de bord, parfois au style un peu hatif, tenu par l'auteur qui se trouvait en Haïti le 12 janvier 2010.

2) "L'énigme du retour" : suite à la mort de son père mort en exil à New York, Dany Laferrière, depuis 30 ans en exil à Montréal, décide de rentrer en Haïti. Ce récit, mi-prose mi-vers, est d'une grande profondeur et d'un très grande beauté. (Prix Médicis 2009)

 


* En 2003, Berlusconi a fait un
décret qui autorise la Protezione Civile italienne (qui ne répond qu'au Premier Ministre) à s'attribuer tous les pouvoirs extraordinaires qu'elle juge nécessaires dans les cas déclarés "d'urgence". Ces cas dits "d'urgence" comprennent non seulement les catastrophes naturelles, mais aussi les grands travaux et les grands évènements, et peuvent être déclarés sur mesure. Ce qui, d'un côté, permet aux requins de toutes sortes d'agir en dehors des lois, et de l'autre, autorise le Premier ministre et la Protezione civile à priver les populations concernées de l'état de droit sur une simple décision.

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Ecrit par ImpasseSud, le Dimanche 23 Mai 2010, 10:49 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires et Mises à jour :

PierreDesiles
26-05-10 à 19:36

ONG ?

Merci, ImpaseSud pour cet article qui ouvre les yeux de beaucoup de donateurs naïfs, dont je fais parti, en donnant à l'Unicef.

Comment être sûr que les fonds récoltés vont bien aux enfants sinistrés ou orphelins ?

Y a t-il encore des ONG dignes de confiance ?


 
ImpasseSud
26-05-10 à 21:38

Re: ONG ?

Je suis sûre qu'il y en a, mais elles ne sont pas très nombreuses. Le seul moyen pour le savoir, c'est de suivre de très près ce qu'elles font, leurs activités bien entendu, la réponse sur le terrain, leur bilan, mais surtout la façon dont elles collaborrent avec la population locale et non pas pour leur propre compte ou pour leur gouvernement (comme, par exemple, l'a fait la Croix-Rouge italienne en Iraq avec des militaires armés!), pour améliorer ce qui existe déjà, pour donner à ceux qu'elles aident les possibilités de prendre le relai dans la gestion, ce que ne font certainement pas les tas d'ONG-écoles installées en Haïti.

Après L'Aquila, les Italiens ont été généreux à travers le système des SMS ou autre. Et je me souviens qu'à l'époque, Miss Kappa, un de mes points de référence sur place, répétait à tous ceux qui lui demandaient quoi faire pour aider, où et à qui verser : "attendez, ne versez pas tout de suite. Attendez de savoir où ira votre argent". C'est ainsi que j'ai pu suivre des aides vraiment ciblées, directes qui ont fournis des aides immédiatees, utiles et hautement appréciées.
N'empêche qu'elle avait raison. Car si sur le journal local on-line on s'est longtemps demandé où était passé telle ou telle somme, on vient juste de découvrir que l'une d'elle, quelque 11 millions d'€ versés spécifiquement pour les sinistrés de L'Aquila, été détournée par le gouvernement régional (berlusconien) vers Chieti, - la ville du gouverneur, ville de la région des Abruzzes elle aussi mais qui n'a pas du tout été touchée par le séisme, - pour l'installation d'une sorte de parc de jeux. Et que dire des 350 des 497 millions d'€ versés par l'UE, utilisés par Berlusconi pour payer 3 fois plus cher les HLM-dortoirs dont il se glorifie mais qui n'ont relogé que 15.000 personnes alors que cette somme, utilisée correctement et selon les critères du marché aurait permis de reloger tous les sinistrés, c'est-à-dire également les 27.000 personnes toujours en attente ? 

Le problème de ce billet, c'est que j'y ai mis énormément de liens (la synthèse de 4 mois de lecture), de choses importantes à lire si on veut pouvoir se faire une petite idée sur la question. Tout le monde n'en a pas le temps, c'est évident. Alors j'en sélectionnerai deux pour toi, qui répondent à ta question :
le billet de Frankétienne, "Le" poète d'Haïti, un personnage exceptionnel "L'éducation est le chemin du salut", la semaine dernière, il était un des hôtes de La Grande Librairie, et
Le travail des organismes humanitaires critiqués, un article paru dans Le Nouvelliste qui se termine par cette phrase : «De la corruption, il y en a partout, y compris chez nous, alors qu'on a en main tous les mécanismes pour la prévenir! En situation d'urgence, dans un pays pauvre, c'est sûr que la corruption a plus de chance de s'installer. Je continue néanmoins de penser qu'il se fait beaucoup plus de bien que de mal. Il faut donner, en choisissant un organisme fiable.»


 
ImpasseSud
04-06-11 à 11:43

Pour mieux comprendre ce pays

Mes lectures récentes pour amenée à Dany Laferrière, le grand écrivain haïtien exilé à Montréal depuis plus de trente ans. 
1) "Tout bouge autour de moi", une suite de réflexions sur le vif, une sorte de journal de bord au style un peu hatif, tenu par l'auteur qui se trouvait en Haïti le 12 janvier 2010, jour du tremblement de terre.
2) "L'énigme du retour" : suite à la mort de son père mort en exil à New York, Dany Laferrière, depuis 30 ans en exil à Montréal, décide de rentrer en Haïti. Ce magnifique récit, mi-prose mi-vers, est d'une grande profondeur. (Prix Médicis 2009)