Damas – Rabia, un voile et un long survêtement rose. Elle est née dans le camp de réfugiés d'Al Hussaineh, mais sa famille vient d’Haïfa. Quand elle voit venir une cycliste palestinienne, elle lui prend les mains, lui demande des nouvelles de sa ville, elle veut savoir. Mais la cycliste ne peut pas l’aider, parce qu’à Haïfa, elle n’y est jamais allée. Alors les femmes pleurent toutes les deux, en silence, et elles s’embrassent.
La visite au camp qui a recueilli les Palestiniens qui avaient fui après leur défaite contre Israël en
Les femmes y sont arrivées dans l’après-midi, après avoir parcouru à bicyclette l’autoroute qui va de l’aéroport à Damas. Autoroute déserte, naturellement, fermée au trafic par l’armée pour le passage de la caravane à deux roues. Avec les bicyclettes, il n’y a que les moyens de support et les camions découverts pour le peuple des cameramen, journalistes et photographes.
La manifestation a lieu sous le patronage spécial de Mrs. Asma Al Assad, la première dame du pays, jeune épouse du Président Assad. L’année dernière, elle aussi elle est montée sur une bicyclette et elle a suivi le cortège pendant un moment. Cette année, elle a tenu à recevoir toutes les cyclistes au Palais présidentiel, conviant un par un les groupes des 39 pays. « Les femmes sont extraordinaires », dit-elle, « Non seulement elles créent des ponts, mais elles les traversent aussi ». Et encore : « Moi, j’ai trois enfants. Pour eux, je souhaite santé, culture et succès. Et je voudrais que toutes les femmes soient libres de désirer et espérer les mêmes choses pour leurs enfants ».
Paroles, émotions, images qui s’accumulent à des rythmes inusuellement rapides. Les femmes ont encore dans les yeux et dans le cœur les paysages libanais du jour précédant : les champs irrigués très verts, les vignobles en terrasse de la vallée de
Une montée fatigante, celle du dernier jour au Liban, 60 kilomètres avec un dénivelé total de 1.200 mètres de Keb Elias à Rachaïya qui se trouve à 1.350 mètres d’altitude. C’est la dernière étape avant la frontière. Quand la caravane y arrive, le vent et le froid se sont déjà emparés du haut-plateau.
Le jour suivant, il y a les espaces sans confins et avares d’eau de
Et ça se voit, malheureusement. Trois d’entre elles tombent l’une sur l’autre, presqu’immédiatement après le départ, alors qu’elles parcourent une descente raide. Elles finissent à l’hôpital avec un bras, une jambe et le nez cassés. Leur pédalage se termine ici, mais pas leur marche vers
(7 mai 2008)
Cecilia Gentile, « Medio Oriente, un diario in bici : 2) in Siria » pour La Repubblica
Traduction de l’italien par Impasse Sud
A suivre……
Les autres étapes : 1ère, 3ème, 4ème, 5ème, 6ème
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