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L’Eglise Catholique et l’éthique

Bruegel L'Ancien, La MoissonQuand je rencontre un véritable croyant, qui suit les préceptes de l’Evangile, pour moi qui ne suis plus croyante, c’est comme s’il avait quelque chose en plus. Je lui envie même ses moments de recueillement, dans le silence d’une église. Oh ! qu’on ne se méprenne pas, il ne s’agit pas de nostalgie, - pour moi les religions ne sont qu’une invention humaine pour rendre plus supportable l’absurde de notre condition -, mais d’une soif d’éthique et de respect humain, notions malheureusement bien dégradées aujourd’hui. On voudrait espérer que l’Eglise catholique échappe à cette dégradation, mais qu'en est-il exactement ?

 

Tout d’abord Vatican II et la bouffée d’air apportée par Jean XXIII après un Pie XII à la netteté ternie ; un peu plus tard Jean-Paul II avec son bagage d'espoir... mais surtout en Europe ; puis le retour à un délire d’omnipotence avec le pontife actuel dont le seul nom m’est insupportable tant il encombre les JT, accroché aux rites, aux dogmes et au pouvoir mais loin de la charité, une sorte de monarque absolu arrogant qui collectionne les faux pas et ne revient sur ses erreurs que contraint et forcé. En Italie, on voit les choses de plus près.

Quand je suis arrivée ici, venant d’une France laïque où bon nombre de prêtres démunis et isolés s’accrochaient de toutes leurs forces à leur foi et à la charité nécessaires pour porter le royaume des cieux sur terre, les rangs décimés et n’ayant parfois pas de quoi se nourrir, je n’avais pas la moindre idée que j’allais pénétrer dans un système omni-corrupteur, omni-corrompu et omniprésent où, souvent, il faut un certaine dose de courage pour aller à contre-courant.

Aujourd’hui, Berlusconi et l’Eglise Catholique sont cul-et-chemise, parce que l’un comme l’autre ils haïssent le libre arbitre et ne veulent que des exécutants obéissants et silencieux. Donc l’Eglise catholique fait voter pour lui, petit homme à jeunes donzelles, dévoyé et corrupteur mais toujours absout, et lui, il appuie ses vétos sur tout ce qui concerne la vie et le libre arbitre : sexualité, reproduction et contraception, testament biologique, homosexualité, IVG, euthanasie, etc.

 

Jusque-là rien de bien neuf, tout le monde est au courant. Mais dans une Italie où, après l'Opération Mains propres, on avait "juré qu'on n'encaisserait plus jamais aucun pot-de-vin, qu'on respecterait le bien public, qu'on anéantirait le monde des affaires malhonnêtes et la criminalité," comment se fait-il que chaque année, et sans que l'omniprésente Eglise catholique ne pipe mot, "l'évasion fiscale soustraie 156 milliards d'Euros aux caisses de l'Etat, les mafias facturent de 120 à 140 milliards et la corruption brûle au moins 50 milliards" ?

 

Au sein de la majorité de Berlusconi, cependant, quelque chose vient de se briser. Et ne voilà-t-il pas que dans un sursaut de…. de… de quoi au fait ? - pas de conscience, tout de même, après une cécité aussi longue et un réveil quand le navire prend l'eau ? -, Famiglia Cristiana, l’équivalent ou similaire à Témoignage chrétien, déclare tout à coup, dans son éditorial de cette semaine, que le « désastre éthique du gouvernement de Berlusconi est sous les yeux de tout le monde, mais que ce qui est surprenant, c’est la résignation des gens. L’absence d’indignation de la part des gens ordinaires est un symptôme qu’il ne faut pas ignorer. Cela signifie que le mal ne touche pas seulement la classe politique, mais qu’il a débordé, frappant la société tout entière. Le "à chacun sa morale" a pris le dessus : ce qui est bien, c’est ce qui me convient à moi-même, à mon groupe, à ceux avec qui j’ai des liens. Le "bien commun" est sorti de scène, expression désuète désormais. On va même jusqu’à accommoder la vérité objective à des critères d’utilité, d’intérêts et de convenance. »

 

Mais pourquoi donc les gens devraient-ils s’indigner dans ce pays catholique où le Vatican et la CEI (Conférence Episcopale Italienne) soutiennent ouvertement Berlusconi ?

 

« S’il est vrai, » continue l’éditorialiste, « comme l’a dit le président du Sénat Renato Schifani, que "la légalité est un impératif catégorique pour tout le monde, en premier lieu pour les hommes politiques, sans aucune exception", il est tout aussi incontestable que même dans les hautes sphères il y a une allergie à la légalité et au respect des normes démocratiques qui règlent la vie en société. Le cautionnement affiché, surtout en faveur des puissants, est trop souvent la prétention à une impunité totale, malgré la gravité des imputations. L’appel à la légitimation du vote populaire n’est pas un laissez-passer à l’illégalité. On s’acharne, au contraire, contre ceux qui invoquent plus de respect des règles et des intérêts généraux. Une conception patronale de l’Etat a réduit ministres et hommes politiques au rôle de "serviteurs", simples exécutants des volontés du chef, quelles qu’elles soient. Peu importe si le pays est en chute libre, on n’admet aucune réplique contre la pensée unique, et malheur à ceux qui osent défier le "dominus" absolu ».


Bravo ! Bravo ! On a envie d’applaudir. Mais ce serait trop beau.

 

(…) « C'est pourquoi les évêques parlent d’"urgence éducatrice", préoccupés, entre autre, par les difficultés de transmettre aux nouvelles générations valeurs, comportements et styles de vie fondés sur l’éthique ». 

De quels évêques parle-t-il, notre éditorialiste ? Se réfère-t-il au corps de la CEI qui se déclare toujours en faveur du pouvoir en place, même quand il part en guerre, même quand il est douteux, ouvertement malhonnête, corrompu, corrupteur, voire mafieux ? A cette CEI qui met les bâtons dans les roues des prêtres qui osent vivre l’Evangile à la lettre, qui lance des anathèmes à tous vents et contre tous ceux qui osent critiquer les business et coups fourrés du Vatican ? Ou bien à l'évêque de Locri-Gerace, en Calabre, muté sans explication alors qu'il était en première ligne dans la lutte contre la ‘ndrangheta, la mafia régionale, aidait les gens à se libérer de son emprise et à créer des entreprises saines ? Ou encore à celui de Caserte qui a été l’unique évêque italien à dénoncer les hommes d’église qui "sanctifient les soldats et bénissent les armées" après les morts de Nassirya en Iraq, et qui, dans un désert hostile, répète que l’Eglise a le devoir de refuser les dons des mafieux ? Ou à l’archevêque de Milan lourdement critiqué pour ne pas avoir fait d'histoires quand des musulmans qui venaient de manifester contre l'attaque israélienne contre Gaza se sont arrêtés Piazza Duomo pour prier, et a créé un Fond Famiglia-lavoro pour aider les familles victimes du capitalisme libéral qui licencie ? A moins que ce ne soit à celui de L’Aquila qui fait son beurre sur le dos des sinistrés du séisme du 9 avril 2009, encense le gouvernement, traite publiquement de subversifs le Peuple de brouettes et a banni de ses homélies toute référence au tremblement de terre alors qu'une bonne partie de la population n'est toujours pas relogée et au chômage ? Ou à celui de Salerne qui s'est approprié de l’argent public versé par la Région Campanie pour faire un hôtel 5 étoiles au lieu de rénover une colonie de vacances de la Curie pour les plus démunis à laquelle ces fonds étaient destinés, puis s'est fait ériger une grande statue pour "se" remercier ? Ou au cardinal de Naples sous enquête pour corruption et affaires immobilières douteuses dans l’ombre du Vatican ? Ou à l'évêque d'Otrante qui encourage prêtres et évêques "à donner un beau coup de pied aux fesses" (textuel !)  au gouverneur de la région des Pouilles, le plus intègre des gouverneurs de l'Italie d'aujourd'hui, simplement parce qu'il est homosexuel, et idem pour tous ses semblables ? Ou à celui de Grosseto qui profite du scandale de la pédophilie pour en rejeter la responsabilité sur les sionistes et exterioriser son fort antisémitisme ? Etc…
Le bon grain étant apparemment étouffé par l'ivraie, on voudrait des précisions.

 

Donc si du côté du Vatican on est en plein délire d'omnipotence, il semble que le réveil de Famiglia Cristiana soit plutôt tardif et qu’on n’y ait pas très envie d’aller au fond des choses. En effet, du côté du gouvernement de Berlusconi la réplique ne s'est pas fait attendre, par la bouche du Ministre de la Culture : « Ce qui est plus surprenant, c’est l’absence d’une réflexion critique qui contemple également le rôle que l’Eglise a joué durant ces dernières décennies dans sa contribution à la formation de la nouvelle classe dirigeante nationale…. »

Paf ! dans les dents ! 

 

J’arrive à la conclusion.

En Italie, le Vatican est propriétaire, entre autres richesses innombrables et inestimables, de près d'1/4 du patrimoine immobilier italien, sur lequel il ne paie pratiquement pas d’impôts. Il magouille gros-sous du matin au soir avec les personnages les plus douteux et expulse même ses locataires miséreux. Sa banque, l'IOR, qui sur le plan international n'est pas considérée comme une banque offshore, ne respecte pas les lois contre le recyclage d'argent sale(1). Son gouvernement et la Curie romaine en général sont le théâtre continuel de scandales dus aux luttes intestines pour le pouvoir. En outre, l'Eglise catholique italienne encaisse plus que sa part du 8 pour mille (1) (2), au dépend de l'Etat et des autres confessions. Ses riches établissements scolaires pour riches reçoivent du gouvernement italien des subventions proportionnellement beaucoup plus élevées que les établissements scolaires publics dont bon nombre est dans un état de délabrement inimaginable en Europe occidentale (3). Tous les déplacements du pape en Italie sont à la charge des contribuables italiens à travers la Protection civile italienne (4) exclusivement aux ordres de Berlusconi, celle des tours de passe-passe dictatoriaux à L’Aquila, celle qui laisse des dettes quand elle s’en va, celles des grands travaux inutilisables ou inutiles mais qui engraissent parents, amis, la clique des riches de ce pays.  Etc.
Le Vatican ne manquerait-il pas un peu d'éthique, lui aussi ? Mais comme si cela ne suffisait pas, il vient d'avoir une idée de génie : mettre l’entrée payante à la messe lors du prochain voyage du pape en Angleterre. La "participation du pélerin", en pleine crise économique occidentale où on regorge de chômeurs, il fallait y penser.

 

Passe encore pour la débauche de gadgets, Rome en est déjà pleine, mais faire payer l’accès à la messe, faire payer les apparitions en public du Pontife ! En d'autres temps une idée semblale a abouti à un schisme. Combien d’années faudra-t-il donc attendre avant que Famiglia Cristiana dénonce cette nouvelle infamie ? « Contre l’impotence morale du pays, le Président Napolitano a invoqué les "anticorps valides" dont disposent encore notre démocratie et la collectivité. » Certes, il serait bon que ce pays retrouve son bon fond, mais du côté du monde ecclésiastique, vu qu'il y a "urgence" ? « On en parlera à Reggio de Calabre du 14 au 17 octobre...», annonce le dernier paragraphe de l’éditorial.
Ma va !!!!(5) comme on dit en Italie. S’il faut encore en discuter !!!!! Avant ou après le café ?

Alors, que diable ! (c'est le cas de le dire), s'il est vrai que Berlusconi, sa clique et son gouvernement sont l'emblème de l'immoralité et l'antithèse de l'éthique, il me semble qu'avant de leur lancer une pierre facile maintenant que la suprématie du petit chef craquelle, avant d'accuser les gens ordinaires de résignation coupable, avant de donner des conseils aux familles, Famiglia Cristiana ferait bien de commencer par dénoncer le manque d'éthique qui règne au sein des hautes sphères de l'Eglise catholique. Car dans un pays comme l'Italie, pétri de religiosité traditionnellement catholique, même si on y va moins à la messe qu'avant, l'exemple à suivre, le point de répère, c'est encore et toujours le Vatican. Les prêtres se conforment aux lignes de conduites imposées par leurs évêques qui, à moins d'avoir le courage et la foi nécessaires pour aller à contre-courant quand il y a dérive ou négligence, façonnent les leurs et leurs prêches sur l'exemple et les consignes qui viennent d'en-haut, du Vatican.

Bref, plus qu'à l'Eglise catholique, ce fameux retour à l'éthique, pour l'instant il vaut mieux le confier à ce 25% des Italiens qui, eux, ne l'ont jamais perdue de vue un seul instant. En tous cas, c'est suite à un besoin de retour à l'éthique au sein de son parti que la majorité factice et sans éthique de Berlusconi s'est finalement déchirée. Il faut donc espérer que, sur cet exemple, les consciences honnêtes trop lontemps hypnotisées continuent à se réveiller et se décident, après un trop long silence consentant, à afficher leur désir de changement.

 

(Traduction de l'italien par ImpasseSud pour les textes en italique)
(1) Sources : Toutes ces informations sont issues de RAI-Report "Il boccone del prete", 20 mai 2010.

(2) Le 8 pour mille, en gros il s'agit d'un mécanisme compliqué approuvé par une loi de 1985 à travers lequel l'Etat italien répartit en se basant sur le choix des contibuables 8%o des impôts directes entre l'Etat et différentes confessions religieuses. "Une monstruosité juridique" qui favorise surtout l'Eglise catholique. 
(3) Sources : RAI/Presa Diretta "La scuola fallita" 14.02.10
(4) Sources : film-documentaire 
Draquila
(5) Tu te moques de moi ?
Mots-clefs : , , , , , , , ,

Ecrit par ImpasseSud, le Lundi 9 Août 2010, 18:33 dans la rubrique "Actualité".
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Commentaires et Mises à jour :

ImpasseSud
14-08-10 à 14:59

2 Eglises catholiques romaines

Dans un monde en plein crise non seulement économique mais identitaire, où les gens cherchent à se raccrocher désespérément à quelque chose plutôt que de chercher à « être » tout simplement, selon leur conscience, ce type de réflexion (aussi bien celle de Famiglia Cristiana que la mienne) devrait susciter des discussions. En Italie, il en a suscité (1), sans toutefois entamer les positions respectives, à ce qu’il semble. Ce qui, au fond, ne me surprend guère vu la gangue d’immobilisme qui, malgré toutes les bourrasques en cour à la tête du pays, paralyse les gens face à un avenir sans espoir et sans aucun point de repère politique fiable. A croire, comme m’a dit un ami auquel je faisais part de ma perplexité, qu’il y a deux Eglises catholiques romaines : « l’Eglise catholique romaine italienne, sorte d’institution étatique parallèle mais partie intégrante du pouvoir temporel et des traditions qui gouvernent le pays, et l’Eglise catholique romaine pour le reste du monde, à qui elle demande de suivre les préceptes de l’Evangile ».


Le fait est qu’en général la question des religions reste encore un sujet tabou, un sujet qu'on préfère éviter, car trop peu de monde est capable de l’aborder en toute objectivité, lucidité et honnêteté, au-delà des fanatismes, des provocations ou des indifférences.

Ce qui m’a incitée à verrouiller les commentaires.

 

(1) par exemple : Un paese senza leader (utilisez vos traducteurs !)

P.S. du 18.8.10 : ce lien n'est pas cassé, il est simplement momentanément inaccessible suite à une énième attaque de hackers sur le site de Article 21. Fait pas bon écrire certaines choses dans l'Italie d'aujourd'hui.
23.8.10 lien récupéré.


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ImpasseSud
23-08-10 à 15:55

Famiglia Cristiana en rajoute une dose…

… dans l’éditorial de cette semaine « La politica degli straci ».

 

« La politique des torchons

L’image qui se rapproche le plus à la politique de cet été turbide c’est le proverbial champ d’Agramant de Ludovico Ariosto où règnent les pires querelles, tandis que l’ennemie (le spectre de la crise) est aux portes. Dossiers, menaces et chantages venimeux volent comme des torchons, dans une Italie pleine de pièces.

Venins et éclats de boue volent partout. Avec des hommes politiques loin des problèmes des familles, qui peinent à nouer les deux bouts, chaque jour aux prises avec la pauvreté et le chômage, surtout du côté des jeunes. (…)

Le pays qui est sur le point de fêter ses 150 ans en a ras-le-bol des duels, insultes et règlements de compte. Une politique responsable, qui mire au bien commun, demanderait à tout le monde de faire un pas en arrière, avant que le pays ne finisse en mille miettes, et une entente d’unité nationale (et solidaire) qui restitue aux citoyens le droit d’élire ses propres représentants. Non plus des comparses de telenovelas, mais des personnes d’une compétence prouvée et d’une grande rigueur morale. Brandir la menace d’un recours à la place publique ou essayer de s’en sortir avec une « trêve armée » n’assainit pas les profondes blessures de ces jours-ci. Pas plus qu’elle ne redonne crédibilité à une politique offusquée aux larges zones d’ombre. Le pays est paralysé, sous chantage. Lois et faveurs, comme dans une « foire au bétail », sont l’objet de marchandage : fédéralisme en échange de loi-bâillon. Des dossiers entrent et sortent des tiroirs, avec la menace de « bombes explosives » (mais va savoir pourquoi on ne parle pas tout de suite ?). (…) On a perdu de vue le bien comme priorité du pays, comme l’a dénoncé le Cardinal de Milan, Dionigi Tettamanzi, dans son homélie de l’Assomption.

La question morale est elle-même une arme de querelle. De la politique « ad personam » on est passé à la politique « contra personam ». Mais la juste exigence de clarté vaut pour tout le monde, pour celui qui a une paille dans l’œil comme pour celui qui a une poutre. Le gourdin médiatique (ou « méthode Boffo ») contre ceux qui mettent le roi à nu est un terrible boomerang, dans un pays qui se noie dans la fange de la corruption, des scandales et des affaires illicites.

Défaitiste n’est pas celui qui sent le danger et fait appel au sens de l’éthique, mais celui qui est allergique au respect des règles et des institutions. Dans le camp d’Agramant italien on soulève des nuages de poussière, exclusivement à des fins de propagande. Pour satisfaire le désir d’une controverse électorale qui démolisse l’opposition, pour toujours. Comme par le passé, il est urgent de trouver quelqu’un qui lance un appel aux personnes « libres et fortes »… avant qu’il ne soit trop tard. »

(Traduction de l'italien par ImpasseSud)

 

Même si plus haut j’ai tapé sur les doigts de l’Eglise Catholique et même de Famiglia Cristiana, cette fois-ci non seulement je suis d’accord avec ces derniers propos. En tous cas, il faut reconnaître que si Famiglia Cristiana a déjà eu une certaine dose de courage en écrivant le premier article que j’ai commenté dans mon billet, là, son directeur, Padre Antonio Sciortino, a mis les bouchées doubles. Ce qui n’était déjà pas sans risque dès la première fois dans l’Italie de Berlusconi où personne n’est à l’abri, comme l’a montré l’affaire « Dino Boffo » citée plus haut (détails).

En deux mots, pour avoir osé critiquer ouvertement l’immoralité sexuelle de Berlusconi dans le journal des évêques (L’Avvenire) dont il était le directeur, Dino Boffo s’est retrouvé du jour au lendemain sous les coups du "gourdin médiatique" des deux journaux de Berlusconi (Il Giornale et Libero), avec une accusation d’histoires d’homosexualité louche. Montée de toute pièce et démentie ensuite avec des excuses par les mêmes quelques semaines plus tard, en attendant le mal était fait.

 

Que ce soit sur Articolo 21 ou sur Il Fatto Quotidiano on se demande désormais ce qui va tomber sur la tête Don Antonio Sciortino.


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ImpasseSud
23-08-10 à 16:09

L'Eglise catholique en chute libre en Amérique latine... à cause de son manque d'éthique

Toujours dans le même ordre d'idée, d'après cet article de Il Fatto Quotidiano, "Cattolici in picchiata" (Catholiques en chutte libre), il semble que les effets de ce manque d'éthique de l'Eglise catholique se fasse sérieusement sentir en Amérique latine, demi-continent catholique par tradition, mais où, ces dernières années, au Brésil par exemple, l'Eglise de Rome perd plus d'un million de fidèles qui passent aux différentes Eglises du protestantisme, ou même aux sectes.
Là aussi, trop souvent du côté des riches et des tyrans. Et il semble qu'avant Benoît XVI, Jean Paul II ait sa part de responsabilité (avec Pinochet sur le balcon de La Moneda, son faible pour l'Opus Dei et les Légionnaires du Christ, etc...


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ImpasseSud
25-08-10 à 15:01

Du côté français, ce n'est pas brillant non plus.

Lu sur Médiapart :
Coups d'épingle dans la laïcité, et Un pacte contre l'exclusion
L'époque où les pasteurs partaient à la recherche des brebis égarées est révolue. Maintenant, il serait temps que ce soit les bebis qui prennent les choses en main, pour ramener les bergers sur le droit chemin.

Tout cela m'écoeure au plus haut point.

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